lundi 27 octobre 2008

L’obscurité, un outil de libération de l’Afrique.

27 octobre 2008

Le continent africain est dans le noir. Ces derniers temps, une crise énergétique sans cesse plus aigüe sévit partout en Afrique. Les villes déjà difficilement électrifiées, ploient sous les délestages chroniques. Les petites villes et les villages, quant à eux, ne rêvent même pas d’électricité. Les seules sources d’éclairage qu’ils connaissent, c’est la lampe-tempête à pétrole lampant et le feu de bois.

Les peuples en ont assez et ils ne cessent de le clamer. En effet, la question de l’énergie électrique est au centre d’énormes bras de fer entre les Africaines et leurs guignols de gouvernants. Ces derniers n’hésitent pas à envoyer le couple militaro-policier, réprimer les revendications populaires pour l’accès à l’électricité. Ainsi, au lieu d’offrir l’électricité aux peuples africains, on leur offre des balles, des matraques et des coups de fouets. Comme toujours ! Car, aux yeux des satrapes tropicaux et leurs alliés, les peuples africains n’ont aucun droit.

Guinée, Togo, Nigeria, Guinée Equatoriale, Cameroun, Gabon, Zimbabwe… Partout il est difficile aux populations d’avoir de l’énergie. Alors que la majorité des pays africains disposent d’énormes réserves de gaz, de pétrole, d’eau et de charbon, une infime minorité des villes accède à l’énergie.

Les pions africains, prétendant faire face au mécontentement grandissant des peuples, parlent de groupes électrogènes chinois et de centrales nucléaires. Le Togo, par exemple, a opté pour la première solution comme le témoigne le directeur général de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET), Kodjo Pédassou, qui déclare avoir commandé 20 containers de groupes électrogènes diesels depuis septembre 2007. Un autre financement de 209 millions USD pour la construction d’une centrale électrique à Lomé a été accordé à Contour Global Togo par Overseas Private Investment Corporation (OPIC), l’agence de garantie des exportations du gouvernement américain. La Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a, quant à elle, accordé un prêt de 6,25 milliards FCFA à la Compagnie d'énergie électrique du Togo (CEET) pour la réhabilitation et l'extension de son réseau de distribution.

Le Sénégal de son côté, choisit la voie nucléaire suivant ainsi les pays maghrébins. Karim Wade, en août dernier, est allé –semble t-il- négocier le nucléaire avec Sarkozy qui a saisi l’occasion pour lancer le fiston Wade sur la voie municipale de Dakar, le préparant ainsi cyniquement et doucement à la succession de son père Abdoulaye Wade. Quel gâchis, au moment où ces énergies sont combattues par des occidentaux de plus en plus acquis aux énergies propres et renouvelables.

Si les guignols africains optent pour ces énergies polluantes et coûteuses, c’est qu’en plus d’être intellectuellement myopes, la commande des électrogènes et des centrales est une vraie occasion de surfacturation et de magouilles à ne pas rater. Les prêts qu’ils ont acquis pour faire de telles commandes sont aussi des aides liées. Lesdits prêts signifient que les machines doivent être livrées par des filiales industrielles des institutions qui les ont financées ou en tout cas par leurs partenaires.

Quand on voit le coût de ces machines et les contraintes liées à leur entretien, la seule question qu’on peut se poser est de savoir ce que les guignols africains font du soleil, du vent et des immenses cours d’eau dont l’Afrique dispose. Engager l’Afrique sur la voie nucléaire alors que la médiocrité ambiante mine tous les Etats-croupions africains, c’est exposer les populations à une mort certaine. On imagine mal une surveillance irréprochable des centrales dans le contexte africain actuel avec des dirigeants pareils. Quant à la solution des groupes électrogènes, elle est ridicule et dérisoire face aux besoins des peuples. Pour le Togo, le directeur de la CEET affirme d’ailleurs que seuls 14% des besoins nationaux seront couverts par les groupes électrogènes ainsi commandés. En plus, cette solution implique des coûts supplémentaires en carburant. Dans tous les cas, les dégâts environnementaux sont assurés.

Face à cette situation, pourquoi ne pas choisir le solaire étant donné la présence quasi permanente du soleil dans le ciel africain. Quel cadeau ! Pourquoi ne pas investir dans l’éolienne, quand on connait la quantité et la qualité du vent en Afrique.

Le solaire et l’éolienne peuvent largement solutionner la crise énergétique en Afrique, puisque le soleil et le vent sont là en abondance. Il est temps de travailler ces sources dont le développement lancera le progrès industriel de l’Afrique avec une moindre pollution environnementale en plus.

Mais les guignols africains ne vont pas s’engager sur cette voie. Leurs tuteurs occidentaux et asiatiques ne vont pas non plus le leur permettre. Car, l’accès des Africains aux énergies renouvelables pouvant assurer leur indépendance, est une question éminemment géopolitique et géostratégique. Les matières premières peuvent être transformées sur place. Ceci empêcherait les guerres entretenues qui ont pour enjeux le pétrole, le gaz, l’or, l’uranium, le coltan, le cobalt, le diamant. L’agriculture peut enfin se moderniser et les Africains pourront se détourner des produits d’exportation : café, cacao, thé, banane, etc., ou ils pourront tout au moins influer sur leurs prix.

Le solaire et l’éolienne sont des énergies décentralisées par essence, utilisables partout sans grosse infrastructure, contrairement aux schémas politiques actuels, qui cherchent à centraliser et contrôler l’accès énergétique au maximum. L’accès par des peuples africains à de nouveaux modèles d’énergie, est donc une nette menace pour les systèmes en place car ces énergies rendront les peuples africains indépendants d’une source d’énergie unique contrôlée, et qui brasse surtout un maximum de profits.

Enfin, dans une perspective de prédation, la lumière n’est pas une bonne chose pour l’Afrique. Une Afrique dans le noir est économiquement plus rentable puisque c’est dans l’obscurité que les magouilleurs, les corrupteurs et les corrompus agissent. L’éclairage des rues va inévitablement éclairer les esprits. Il y aura foisonnement de médias, le développement de l’internet, bref, les initiatives citoyennes n’auront plus de grandes difficultés à se mettre en place. Ceci est donc inacceptable pour les prédateurs, à cause de la menace que cela représente pour les réseaux politico-mafieux et criminels qui opèrent en Afrique. C’est bien connu, ils n’aiment pas la lumière, les vampires !

En clair, les crises énergétiques sont fabriquées et savamment entretenues pour maintenir les peuples africains dans l’immobilisme voire l’obscurantisme. Elles ne sont en aucun cas involontaires et liées à un déficit pluviométrique, comme aiment l’expliquer les guignols africains. Au contraire, ils maintiennent l’Afrique dans le noir pour mieux écraser les peuples, mieux voler leurs richesses, mieux contrôler les mouvements des citoyens… avec la complicité des néocoloniaux occidentaux et asiatiques.

Mais les Africains doivent comprendre une chose. Si les ennemis du peuple, que sont les soi-disant présidents africains, certains de nos propres frères, les ONG, le FMI, la BM, l’OMC, les multinationales et d’autres outils néocoloniaux, opèrent dans l’obscurité contre nous, il nous faut à contrecoup, nous servir de cette même obscurité pour préparer le grand nettoyage. Elle ne doit plus servir simplement pour dormir, et ne doit plus constituer un obstacle à l’action ; les peuples africains doivent plutôt en profiter pour tisser patiemment la nasse de la révolte contre ces sinistres faiseurs de nuit.
A malin, malin et demi.

Rodrigue KPOGLI

samedi 18 octobre 2008

La francophonie : comment les langues et les cultures africaines sont asphyxiées.

18 Octobre 2008

Rodrigue KPOGLI
http://lajuda.blogspot.com/

C’est du 17 au 19 octobre 2008 à Québec, que se tient le XIIème sommet de la sulfureuse Francophonie, organisation néocoloniale tenue d’une main de fer par la France et certains de ses amis notamment le Canada, une partie de la Belgique et une partie de la Suisse. Malgré un climat de tempête financière, cette rencontre, à laquelle d’ailleurs les valets africains participent comme toujours, confirme que la clientèle africaine, quelle que soit la situation du marché, reste fidèle aux galéjades francophones. La présence d’immenses délégations africaines à ce sommet démontre à merveille que les vassaux africains ne savent même pas de quoi l’Afrique a besoin, surtout en ces temps de crises où la logique aurait voulu la rupture avec les différents instruments de domination au service des pays occidentaux. Que dire encore de la présence de Kufuor, président du Ghana, pays d’héritage colonial anglophone, qui se présente aussi parmi les canailles francophones africaines ! Sinon, que la faune s’étend bien !

Le grand Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, dominant largement les 155cm talonnettes comprises du petit Bongo, sait parfaitement que tous ces clients africains sont des voleurs de suffrages démocratiques et des assassins. Mais il sait aussi que lui-même, à l’époque de sa présidence au Sénégal, avait aussi fait partie de cette bande de guignols assoiffés de sang et de gadgets.

Voilà que des nègres, incapables de promouvoir leurs propres langues et leur propre culture - qu’ils ne connaissent d’ailleurs même pas - s’agitent et se présentent en rang pour porter la langue et la culture de leur maître. Ces jongleurs maléfiques, véritables instruments alternatifs de colonisation, trépignent de joie dans leur participation à la dévastation de la société africaine. L’œuvre coloniale est ainsi gaillardement assurée.

D’ailleurs, Sarkozy le roi des français, n’a même pas perdu son temps à ce sommet, car sa visite chez Bush pour parler de la crise financière, est évidemment bien plus importante que la prétendue promotion de la langue et de la culture françaises. Les nègres vont se charger des tâches promotionnelles. Les chiens étant toujours prompts à prendre des initiatives de chasse pour ramener les proies à leur maître. En visitant le sommet francophone au pas de charge, Sarkozy au moins sait distinguer l’essentiel du superflu ; en fin de compte, il assure les deux à la fois en sous-traitant le second aux métayers nègres.

On peut virevolter dans tous les sens, on peut inventer les thèmes les plus actuels lors de ces sinistres carnavals, et surtout on peut engager des milliards d’euros pour polir l’image de ce machin. On peut utiliser des tonnes de savon pour laver cette machine, son odeur nauséabonde reste dans la conscience africaine, car elle ne fait que soutenir via ses missions d’observateurs électorales, les mascarades électorales en Afrique et les massacres qui s’en suivent.

Culturellement, la francophonie étouffe et tue les langues négro-africaines au quotidien. Dans les pays africains, il est interdit de parler sa langue maternelle à l’école, et le délit est sévèrement sanctionné. Quel pays africain n’a pas connu ce qu’on appelle le SIGNAL : ces objets qu’un élève doit s’attacher au cou s’il commet le crime de parler sa langue maternelle. Qui a oublié les raclées pour avoir osé parler sa langue maternelle ?

La Francophonie a tué la littérature africaine. Les auteurs africains sont quasiment absents du marché littéraire européen francophone. Mais à l’inverse, les livres français pullulent en Afrique.
Les médias français, notamment RFI et TV5, sont largement diffusés en Afrique pour assurer le Service Après Vente. Ainsi, ces médias inondent l’Afrique d’idées et d’images destinées à écraser la culture africaine et à la dénigrer. De ce fait, pour s’informer sur l’Afrique, des millions d’africains sont obligés d’écouter Radio France Internationale et de se référer à des agences comme l’Agence France Presse, Reuters et autres. Ce sont les seuls canaux disponibles. D’ailleurs ce sont les seuls qu’on crédite. C’est ainsi que, dans une logique purement idéologique, les informations sont « traitées et masterisées » avant d’être retransmises aux Africains, qui, dans une large proportion, ne savent pas encore qu’ils consomment ainsi des produits hautement toxiques.

Tel un cancer qu’on ne peut combattre, la francophonie se propage et atteint la jeunesse africaine de plein fouet, à travers des associations et des organisations dites de la société civile. Le comble, c’est que ce sont ces jeunes qui assurent la pérennité de ce qu’on peut appeler le bras politico-culturel de cette para ONU Françafricaine, en acceptant des miettes de financements en échange de la promotion de la démocratie, du dialogue et du développement, concepts nébuleux dont se sert la machine francophone pour brouiller les esprits. Elle réussit même à noyauter la jeunesse africaine en instituant les Conseils nationaux de jeunesse (CNJ) comme seul interlocuteur de la jeunesse auprès des dictateurs africains. L’objectif de ces CNJ est en réalité de fondre tous les mouvements de jeunesse dans un creuset en vue de casser une contestation juvénile sans cesse croissante en Afrique aujourd’hui.

Pendant que les pions-gouvernants africains promeuvent activement les langues d’autrui, les langues africaines, elles - décrétées vernaculaires, ou patois, ou encore dialectes - ne sont en aucun cas reconnues dans les pays occidentaux, membres de la francophonie. On s’indigne lorsque les africains parlent leurs langues dans les rues des pays occidentaux. La presse ne manque d’ailleurs pas de relayer la frustration des populations locales qui se font casser les tympans avec les « langues de singes » qui les inondent. La francophonie est-elle active contre ce genre de choses ? Non !

Quant aux satrapes africains, ils ne pensent même pas à une langue africaine qui doit porter l’unité africaine qu’ils prétendent construire. Quand on les voit si actifs dans le soutien du français ou de l’anglais, on ne peut s’empêcher de leur demander à quand un sommet sur le swahili ou le bambara !! Ils n’y pensent même pas, ces cancres démagogues qui adorent pourtant les sommets et les réunions spectacles où ils se livrent à de véritables défilés de modes. A quand un sommet africain avec pour invités les dirigeants occidentaux pour la promotion des langues africaines dans le monde ? Et dire que l’esclavage et la colonisation ont soi-disant pris fin !

Consciente d’ailleurs des puanteurs de la francophonie, la ministre des Relations internationales responsable de la Francophonie au Canada, Monique Gagnon-Tremblay, ne se cache pas pour déclarer lors de la cérémonie de passation des pouvoirs de la présidence de la Conférence ministérielle de la Francophonie, que la Francophonie souffre d’un déficit d’image et que sa réalité, complexe et multiple, est mal comprise chez nous comme ailleurs. Elle rajoute que nous avons le devoir d’offrir au monde l’image d’une organisation sensible aux préoccupations des citoyens, en phase avec les besoins de notre époque, soucieuse d’efficacité et de résultats.

En clair, les « francofauves » ne travaillent pas pour transformer la réalité des populations. Au contraire, il faut leur offrir une image de sensibilité à leurs préoccupations. Et, la communication-propagande sachant que l’image est plus importante que la réalité, on comprend alors aisément pourquoi à Québec, on lie la promotion de la langue française à la gouvernance et la démocratie, ainsi qu’à la promotion de l’environnement. Ça fait neuf et propre, l’environnement et la démocratie, n’est-ce pas ?

Peu importe le temps que cela prendra. La maison francophone est appelée à disparaître pour une véritable renaissance de l’Afrique, aujourd’hui encore engluée dans les marécages du néocolonialisme, infestés de caïmans et de tyrannosaures. Mais en attendant ces temps-là, commençons à nous mobiliser, à nous organiser et à révéler aux yeux de nos populations la vraie nature satanique de cette machine qu’est la francophonie.

samedi 11 octobre 2008

M. Wade et Bongo : demandez la fermeture des bases militaires avant de nous parler de « réciprocité » avec la France.

AFRIQUE

M. Wade et Bongo : demandez la fermeture des bases militaires avant de nous parler de « réciprocité » avec la France.

11 Octobre 2008

Le « Joola », cordon ombilical entre la région Sud de Casamance et le reste du Sénégal a coulé dans la nuit du 26 septembre 2002. Bilan : 1953 morts. Parmi ceux-ci, se trouvaient 22 Français. En France, leurs familles ont porté plainte en 2003 débouchant sur l’instruction ouverte à Evry pour "homicides involontaires et défaut d’assistance à personne en danger".
Les responsables de ce drame n'ont pas réellement été punis. Il est vrai que certaines têtes sont tombées politiquement et une certaine indemnisation pécuniaire a été attribuée aux familles des victimes. Mais le volet pénal du naufrage a été enterré par le vieux Wade et ses amis alors qu’il aurait été logique que Wade, un incapable majeur, un des joyeux néolibéraux africains, assume ses propres responsabilités avant tout.

Le 12 septembre 2008, Jean-Wilfried Noël, un juge d’Evry, en région parisienne délivrait neuf mandats d’arrêt internationaux contre de hauts dignitaires sénégalais, dont le premier ministre d’alors, Mame Madior Boye, pour leur responsabilité présumée dans le naufrage du "Joola". Ces mandats valant inculpation visent aussi l’ex-ministre des Forces armées Youba Sambou, l’ex-ministre des Transports Youssouf Sahko et de hauts responsables de l’armée dont le général Babacar Gaye, alors chef d’état-major général des armées ainsi que d’autres de la marine.

Quelques jours plus tard, le Sénégal riposta et annonça des poursuites contre le juge français pour "forfaiture et discrédit sur les institutions". Puis, évoquant la réciprocité, une plainte a été déposée contre Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin, respectivement premier ministre et ministre de l’intérieur et de la sécurité d’alors, ainsi que Jacques Bravo, alors maire du 9ème arrondissement de Paris dans l’affaire de l’incendie de l’hôtel Paris Opéra qui avait fait deux morts et quatre blessés graves, tous ressortissants sénégalais.

Wade prend les Africains pour des idiots en agissant ainsi. Lui qui n’arrive même pas à faire juger Hissène Habré, le pion Tchadien déchu, peut-il juger deux ex-premiers ministres de la France, puissance néocoloniale impénitente ? Wade dont le gouvernement n’arrive même pas à faire infliger des amendes aux chauffards qui violent les feux tricolores au Sénégal, peut-il oser juger deux hommes politiques français de premier plan ? Non, évidemment car Wade n’a ni les moyens, ni le courage encore moins la volonté de le faire. Le Sénégal dépend sur de nombreux plans de la France. Du moins, officiellement. Pourtant dans les faits, c’est le contraire qui est vrai. Comme d’ailleurs pour tous les pays africains.

Cette histoire est donc, le rugissement d'un tigre en papier. Elle est destinée à noyer le poisson tout comme les expulsions de Français par Bongo du Gabon en "réciprocité" des expulsions des Africains en France. Le Valet ne peut oser punir son Maître. Ce sont des opérations de communication voire d’enfumage destinée à tromper le peuple africain et pour lui faire croire qu’il a des dirigeants responsables, capables de défendre ses intérêts face à des néocoloniaux français et d’ailleurs. En somme, faire croire au peuple, qu’ils sont à la barre. Il n’en est rien dans la réalité car, les dirigeants africains sont des pions contre notre peuple qu’ils méprisent, violent, volent et massacrent dans le but de satisfaire leur appétit et les intérêts de leurs mentors.

D’ailleurs, le vieux Wade qui rêve de transformer le Sénégal en un Togo-bis, est en train de positionner son fils Karim pour lui succéder. Et le fiston Karim se fait actuellement conseiller par Sarkozy qui l’a convaincu à l'Elysée le 20 août dernier de briguer la municipalité de Dakar. La Françafrique ne dort pas ! Le renouvellement des espèces de l’enclos françafricain est assuré. Et les affaires louches vont continuer avec ces fils-à-papa. Les Africains n’ont qu’à agrandir les cimetières ou se préparer à nettoyer au Karcher les écuries! La jeunesse est une fois encore interpellée. A elle de prendre le devant des choses en toute responsabilité.

Voilà des individus à qui il est demandé de fermer les bases militaires et de rompre les accords secrets de défense- véritables couteaux sur la gorge des peuples. Il est attendu d’eux un non ferme et définitif à l’aide et à la coopération qui ne sont rien que des astuces pour vider l’Afrique de ses richesses. Il est attendu d’eux une opposition aux règles inéquitables du commerce mondial propagées par l’OMC. Il est attendu d’eux, le rejet des fraudes électorales et des violences policières et militaires. Il leur est demandé de s’opposer aux impositions du FMI, de la Banque Mondiale et de leurs mentors. Il leur est demandé de relever leurs manches, de construire l’unité africaine, de créer des emplois, de s’occuper de la santé, de l’éducation et du bien-être du peuple. On attend qu’ils s’opposent aux monopoles des entreprises des puissances néocoloniales sur les marchés africains. On attend qu’ils refusent de soumettre le peuple au paiement de la dette. Rien de tout ça. Car, ce sont des valets locaux auxquels nous devons nous débarrasser impérativement. A défaut, ils offriront toujours cette illusion de souveraineté face à la France qui, pourtant les porte et maintient au pouvoir. Ils joueront toujours à la comédie devant le peuple.

Wade parle aujourd’hui de réciprocité alors qu’il n’a même pas pu lever le petit doigt contre le discours de Sarkozy sur la terre Sénégalaise. Au contraire, il dira que Sarkozy « est un ami de l’Afrique, victime de son nègre Henri Guaino ».

Le Sénégal n’est capable de quoi que ce soit contre la France sur cette question d'incendie à Paris et sur bien d'autres encore. La stratégie des pantins africains est de se donner une image de dirigeants responsables et indépendants des puissances néocoloniales. Ce qui est parfaitement faux.

Ces sautes d’humeur de « réciprocité » ne trompent personne. Wade et Bongo, deux vieux crocodiles dans la mare françafricaine, vous n’avez aucun crédit dans vos actes et paroles. Vous n’en aurez jamais. Osez demander le démantèlement des bases militaires françaises au Sénégal et Gabon à partir desquels la France contrôle l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, avant de nous parler de « réciprocité » judiciaire ou politique.

Rodrigue KPOGLI

jeudi 9 octobre 2008

Trafic d'armes : l'affaire Jacques Monsieur plane sur l'Angolagate

ENQUETE
C'est devenu un classique chez les avocats pénalistes confrontés à une grosse affaire politico-financière. A l'ouverture de l'audience, faire le procès du juge et de l'enquête. Dans l'Angolagate, les ténors du barreau ont plutôt choisi d'attaquer la procédure, déjà mise à mal pendant l'enquête. Pourtant, une affaire similaire de trafic d'armes a été jugée au printemps dernier à Bourges. Elle devrait, logiquement, faire jurisprudence. Analyse.

Un jugement passé inaperçu, dans une affaire similaire

Mercredi 21 mai 2008, il y avait peu de monde au Tribunal de grande instance de Bourges. Pourtant, ce jour-là, les magistrats rendaient public leur décision sur une énorme affaire de trafic d'armes. Or, l'histoire du marchand belge Jacques Monsieur s'est écrite à la même époque que celle de Pierre Falcone. Dans les années 90, M. Monsieur, fils de bonne famille passionné de chevaux de dressage lusitaniens, s'installe à Lignières (Cher) pour restaurer un haras au pays de l'âne noir.
Fort de ses contacts avec les réseaux Pasqua, il poursuit son activité d'intermédiaire, avec l'assentiment des services secrets occidentaux, comme il l'expliquera dans l'unique entretien accordé en 2004 à RFI. Il achète, vend et livre toute sorte d'armes à des pays aussi différents que l'Iran, l'Inde, le Venezuela, le Togo, le Qatar, les deux Congo… Un vrai « lord of war », surnommé « the fox » (le renard) dans le milieu.
Le cas Monsieur est intéressant pour les avocats engagés dans la procédure de l'Angolagate, car les points de similitude sont nombreux :
Jacques Monsieur effectue de nombreuses transactions entre pays étrangers (armes iraniennes vendues au Congo Brazzaville en 1997) ;
il passe le plus souvent par une société (Matimco) basée à l'étranger (Bruxelles) ;
il utilise de nombreuses banques étrangères (Luxembourg, Suisse) et des relais dans les paradis fiscaux ;
la seule matérialité établissant le « commerce illicite d'armes » repose souvent sur un contrat ou une lettre de crédit signé, ou parfois un échange de faxes.

Une jurisprudence constante depuis 1939

Logiquement, maître Hervé Cabeli, avait plaidé durant la procédure la nullité des poursuites, puisque les transactions ne passaient pas, matériellement, par la France. Un argument repris dès mardi par les avocats de l'Angolagate.
Dans son jugement, le TGI de Bourges est formel (voir le document). Les poursuites pour « commerce illicite d'armes » sont valables, car elles reposent sur le décret-loi de 1939 qui définit deux principes :
dans l'article 2, il est indiqué que la fabrication et le commerce d'armes de guerre « ne peuvent fonctionner et l'activité de leurs intermédiaires ou agents de publicité ne peut s'exercer qu'après autorisation de l'Etat et sous son contrôle ».
dans l'article 24, le même texte « sanctionne expressément toute personne qui “exercera son activité en qualité d'intermédiaire” à l'occasion de la fabrication ou du commerce des matériels, armes et munitions des catégories visées à l'article 2 du décret, sans qu'aucune condition de nationalité de la personne ne soit édictée ».

Et la conclusion des juges est d'une logique implacable :

« Aucune des dispositions du décret-loi précité n'impose, par ailleurs, que le matériel d'armement ou les munitions transitent sur le territoire national, le texte se bornant à incriminer les personnes accomplissant des actes de commerce ou agissant en qualité d'intermédiaire, dès lors qu'un seul élément de l'acte de commerce a été accompli sur le territoire national ;
L'argumentation de Jacques Monsieur -tendant à la démonstration de l'existence d'un vide juridique dans l'hypothèse où les armes et munitions n'ont pas transité sur le territoire national- devra donc être écarté ; »

En 2001, la Cour de cassation a déjà « nettoyé » la procédure

L'agitation de la prestigieuse brochette d'avocats de l'Angolagate ressemble fort à un coup pour rien. D'autant plus que cette procédure, comme toutes les affaires politico-financières d'envergure, a fait l'objet d'un peignage juridique pointilleux. Tout le monde semble avoir oublié qu'en juin 2001, la Cour de cassation avait annulé une partie de la procédure et des mises en examen, au motif justement de non-conformité avec le décret de 1939. (Voir la vidéo)
Pour mémoire, Jacques Monsieur a écopé d'une peine lourde (quatre ans de prison) mais avec sursis, notamment parce qu'il avait déjà purgé une autre peine, en Belgique, pour les mêmes faits et d'une amende ridicule (4500 euros) au regard des sommes en jeu.
Quant à ses complices, factotums ou représentants dans des pays étrangers, ils ont aussi eu droit à des peines avec sursis et de toutes petites amendes. Dans la mesure où personne -ni les prévenus ni le ministère public- n'a fait appel de cette décision judiciaire, ce jugement est aujourd'hui définitif.
David Servenay

mardi 7 octobre 2008

Angolagate : le roman français du trafic d'armes

ENQUETE
L'Angolagate, une incroyable affaire politico-financières de trafic d'armement, est jugée à Paris à partir de ce lundi.

Après le procès Elf en 2003, le tribunal de Paris juge à partir de ce lundi l'une des plus incroyables affaires politico-financières. L'Angolagate, comme on l'a surnommé, offre une plongée dans l'univers clos, secret et très lucratif du commerce des armes. Commerce illicite ou autorisé ? Et si oui, de quelle manière ? La question plannera en permanence jusqu'en mars 2009, date prévue de la fin de l'audience.

Quand un militant tiers-mondiste du PS croise les Pasqua boys

C'est l'histoire d'un militant tiers-mondiste du PS qui croise au printemps 1993 l'ancien responsable de la cellule Afrique de l'Elysée. Passionné par l'Afrique australe, Jean-Bernard Curial connaît bien Jean-Christophe Mitterrand. Il connaît encore mieux la génération des maquisards communistes parvenus au pouvoir à Luanda, à la faveur d'une guerre civile qui dure depuis vingt ans.
Le président angolais, José-Edouardo Dos Santos, rencontré dans le maquis en 1973, l'a mandaté pour chercher des armes en Europe. Après un accord de paix signé en 1992 avec les rebelles de l'Unita, le conflit menace de reprendre. Mais voilà, l'Angola est sous embargo de l'ONU. Il faut donc emprunter des chemins de traverse.

Une affaire hors normes

Outre le nombre des prévenus (42), la taille du dossier judiciaire (170 tomes d'environ 1000 pages chacun et 1000 scellés), les avocats mobilisés (60 ténors du barreau), ce procès est prévu pour durer jusqu'au printemps, à raison de 58 audiences pour faire le tour de la question.Les prévenus risquent en théorie de cinq à dix ans de réclusion, les faits examinés représentent 790 millions de dollars de transactions, étalées sur cinq ans (1993-1998), autour de trois pays : l'Angola, le Cameroun et le Congo-Brazzaville.

En croisant Mitterrand, Curial entre en contact avec le réseau des Pasqua boys. Ce que la France officielle refuse (pas de ventes d'armes vers un pays en guerre civile), la France de l'ombre le fera.
Le tout nouveau ministre de l'Intérieur du gouvernement Balladur a placé ses hommes dans les circuits contrôlant l'Afrique des armes et du pétrole : Jean-Charles Marchiani, chargé des questions de sécurité et de renseignement au cabinet du ministre, plusieurs responsables de la Sofremi, société d'exportation de matériel de sécurité rattachée au ministère de l'Intérieur ainsi qu'un duo d'intermédiaires de haut vol, Pierre-Joseph Falcone et Arcadi Gaydamak.

Une paire d'intermédiaires très complémentaires

L'efficacité de cette paire repose sur leur complémentarité. Falcone, fils de pied-noir d'Algérie, négociant en fruits, polyglotte, « très chaleureux, sympathique, très énergique », comme le décrit l'actrice Charlotte Rampling, marié à une ancienne miss Bolivie, quatre téléphones portables en poche, suivi en permanence par une Mercedes bourrée de gardes du corps : l'archétype du négociateur prêt à prendre des risques que les Etats ne peuvent assumer. Selon la bonne vieille doctrine du feu orange : si vous êtes pris la main dans le sac, on ne vous connaît pas.
Arcadi Gaydamak, ancien colonel du KGB, émigré en France dans les années 70, tour à tour traducteur, informaticien et self-made man, « secret, froid et taciturne » selon les témoins interrogés par le juge Courroye.Il a acquis la nationalité israélienne en 1972, puis française en 1986. Il est proche d'un ancien chef d'Etat-major de l'armée de terre soviétique. Quand le bloc de l'Est s'effondre, ses contacts au sein du complexe militaro-industriel russe vont se transformer en or.
La répartition des rôles est simple : Gaydamak fournit la marchandise en puisant dans les vieux stocks d'armes et de munitions de l'Armée rouge, tandis que Falcone gère les relations avec les Angolais. Elisio de Figuereido, l'ambassadeur itinérant de Dos Santos en Europe, chargé des affaires délicates et des comptes en Suisse, joue l'entremetteur avec les généraux, spécialistes des questions d'approvisionnement en armes. En cinq ans, les deux hommes vont fournir pour 790 millions de dollars de matériels militaires : camions, fusils, lance-roquettes, mines antipersonnel...

Quand la main droite de l'Etat ne sait pas ce que fait la main gauche

Pour monter cette opération, le tandem utilise une vraie société slovaque, ZTS-Osos. Mais la véritable plate-forme commerciale est au 56, avenue Montaigne, Paris VIIIe, dans un magnifique hôtel particulier sous l'enseigne Brenco. Le tout-Paris y défile. Paul-Loup Sulitzer, Jacques Attali, Georges Fenech, Jean-Noël Tassez, Paul Anselin… Autant de relais politiques que le PDG de Brenco arrose, à coup de centaines de milliers de francs, en liquide. Pour obtenir un rendez-vous, un contact, faire évoluer une position.

Tout comme une armée de petites mains : hôtesses, secrétaires, attachées de presse, factotums divers. Tous ont droit à des compléments de rémunération défiscalisés. Pourquoi ? Parce que l'argent coule à flots, sans avoir forcément emprunté des circuits très réguliers. En effet, les Angolais ont proposé aux intermédiaires français une caution pétrolière -20 000 barils /jour- en cas de problème de paiement. L'instruction judiciaire a aussi démontré que de hauts responsables angolais ont perçu de substantielles commissions. Etrangement, aucun d'eux n'est renvoyé devant la justice française.

Au sein du gouvernement français et à l'Elysée, certains hommes savent que Paris a deux mains qui s'ignorent. Interrogé par Philippe Courroye, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères à l'époque des faits, jure ses grands dieux qu'il a découvert le pot-aux-roses dans la presse.Tout comme Edouard Balladur, Premier ministre et François Léotard, ministre de la Défense. Charles Pasqua, renvoyé devant le tribunal pour « trafic d'influence » et les hommes du président Mitterrand, étaient nécessairement au courant du deal angolais. Ils seront à la barre.

Les enjeux du procès : qui savait ? Pourquoi a-t-on laissé faire ?

Le président du tribunal, Jean-Baptiste Parlos, va donc avoir cinq mois d'audience pour déterminer les responsabilités individuelles des 42 prévenus de cette affaire.
Pour ce faire, ce magistrat expérimenté (outre l'anti-terrorisme, il a aussi instruit l'affaire Borrel) et ses assesseurs auront aussi à évoquer des questions plus générales :
Que savaient le gouvernement et les responsables politiques de l'époque ?
Que savaient les services secrets français ?
Pourquoi laisser faire ce genre d'intermédiaires ?
Qui en a réellement profité ?
Est-il possible de sanctionner ce genre d'agissements ?
Est-ce que ça continue aujourd'hui ?

Là encore, le procès Elf va servir d'étalon. Où l'observateur risque de découvrir, à nouveau, les vertiges de la raison d'Etat et ses deux visages, le lumineux et l'obscur.

Photo : Charles Pasqua, François Léotard, Alain Juppé et Edouard Balladur en mai 1997 (Christine Grunnet/Reuters).