mardi 29 septembre 2009

La J.U.D.A dénonce le massacre en Guinée et demande la démission de Dadis.

DECLARATION


C’est avec colère et consternation que la Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique- J.U.D.A - a appris le massacre de nos compatriotes de la Guinée. Ce lundi 28 septembre 2009, en effet, des partis d’opposition et des associations ont appelé les populations à une manifestation pacifique contre le parjure que tente de réaliser Moussa Dadis, putschiste autoproclamé président à la suite de la disparition de l’inénarrable tyran Lansana Conté en décembre 2008. Malgré l’interdiction de la manifestation, les populations manifestement excédées par les gesticulations et autres manœuvres démagogiques et populistes de Dadis et sa bande pour s’accrocher au pouvoir, se sont massivement déplacées au Stade du 28 septembre à Conakry.

Au lieu de rassurer notre peuple en proie au doute et accablé de souffrances, Dadis a fait appel à la police et à l’armée qui, d’une cruauté sans égal, ont ouvert le feu et tiré à balles réelles sur lui. Bilan : 90 personnes tuées, des centaines de blessés voire plus.

La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique, J.U.D.A, condamne avec la dernière énergie cet effroyable massacre et réclame la démission immédiate de Moussa Dadis.

Elle exprime tout son soutien aux familles éplorées et s’incline respectueusement devant la dépouille de ces compatriotes froidement abattus par une armée qui s’est toujours illustrée comme une béquille à la tyrannie.

Cet assassinat de masse est la preuve que contrairement à ses proclamations volcaniques «j’ai la prétention de défendre les citoyens, je ne suis pas là pour détruire les Guinéens» ou « je suis très différent des précédents gouvernants de ce pays » ou encore le fameux « je suis un patriote » inlassablement répété, Dadis n’est pas à cette place ni pour relever la Guinée ni pour la sortir de l’impunité et de l’immobilisme absolu dans lequel la françafrique et les réseaux de toute sorte l’ont plantée sous Lansana Conté. Aussi, estime la J.U.D.A, ce bain de sang n’est que la traduction de la volonté du capitaine Moussa Dadis de s’accrocher au pouvoir pour ne pas perdre les privilèges mirobolants que s'attribuent les tyrans africains.

La J.U.D.A exige de tout Africain conscient une ferme condamnation de ce drame, un appel à la démission immédiate de Dadis et une demande de sanctions les plus sévères à l’encontre de ces criminels qui se croient investis du droit de vie et de mort sur nos compatriotes en Guinée.

La Jeunesse Africaine, par la modeste voix de la J.U.D.A exhorte toutes et tous à une mobilisation contre la banalisation du crime qui a assez duré en cette terre africaine razziée, colonisée, pillée, tyrannisée et où le sang ne cesse de couler pour le bonheur de ceux qui ne voient en nous que des animaux sauvages ne devant être guidés que par leurs pions.

La Jeunesse Africaine affirme haut et fort par la voix de la J.U.D.A qu’elle ne saurait s’accommoder de cet insidieux et brutal mode de gestion qui inscrit les pays africains dans une tradition primitive et caverneuse où les corps habillés sont de véritables chasseurs d’hommes.

La J.U.D.A invite le peuple noir à se débarrasser courageusement de la cuirasse de l’indifférence voire de la peur pour une solidarité agissante avec nos compatriotes de la Guinée. Par la même, elle exhorte les mouvements et associations de promotion de la démocratie et de défense des droits de l’Homme en Guinée à ne pas se laisser intimider par un homme qui manifestement a pris goût du pouvoir politique vu par la mafiafrique comme outil de bonheur personnel et clanique, et qui cherche à s’imposer par une mascarade électorale, car ils ont le soutien de tous les Africains épris de liberté, de justice, de paix et du respect de la vie de notre Peuple où qu’il se trouve.


29 septembre 2009
Pour la J.U.D.A,
Le Secrétaire Général

Rodrigue KPOGLI

samedi 19 septembre 2009

"La France et les USA ont semé le crime et le chaos au Togo" Rodrigue KPOGLI

Propos recueillis par Camus Ali, Journaliste http://www.lyxntogo.info/

Lynx.info : Beaucoup d’analystes disent que le RPT va de nouveau prendre de vitesse toute l’opposition. La notion de temps est déjá évoquée dans le cadre des élections présidentielles de 2010…


Rodrigue KPOGLI : Qui évoque le temps ? Personnellement, nous n’avons entendu personne évoquer le temps dans le cadre de cette présidentielle. Au contraire, on sent un certain enthousiasme au sein des différents états-majors politiques. Des candidats se sont manifestés depuis un bon moment. Des calculs politiciens et carriéristes sont effectués à longueur de journée : ceux qui ont collaboré clament la fin de leur contrat avec le diable et se déclarent plus opposants que jamais et ceux qui ont légitimé Faure Gnassingbé et refusant pourtant d’aller jusqu’au bout durcissent le ton pour mieux taper dans l’œil de l’électorat. Des organisations associatives avides d’argent ou ailes marchantes de partis politiques sont à pied d’œuvre. Donc, tout ce monde semble plutôt marcher dans le calendrier de cette dynamique électoraliste. Ils ont leur raison de marcher dans ce tunnel qui les conduit à une destination qu’ils ignorent visiblement eux-mêmes.

Sachez que le RPT ne prend jamais personne de vitesse. Les intentions de ce parti sont claires et ses dirigeants ne s’en cachent d’ailleurs pas. Leur ambition affichée c’est j’y suis, j’y reste peu importe l’état du pays encore moins les opinions. D’ailleurs Faure Gnassingbé avait dit en 2005 que son père lui a confié que s’il arrivait un jour que leur clan perdait le pouvoir, il ne le retrouverait plus jamais. Koffi Sama, premier ministre d’alors avait lui aussi déclaré au cours d’un Conseil des ministres qu’il vaut mieux découper 10.000 togolais à la machette et garder le pouvoir que de le perdre. Où est donc la surprise dans les comportements du clan Gnassingbé et de ses alliés ? Nous n’en voyons aucune.

Lynx.info : Pour Staline l’important n’est pas celui qui vote mais celui qui compte le vote. Avec l’élection de Kolani Lardja du PDR peut-on dire que le Togo a désormais un arbitre impartial ?

Que signifie le vote dans un pays où l’armée décrète, sous l’œil protecteur de la France, le gagnant après avoir détruit les urnes, bourré des milliers d’autres et fusillé le peuple réclamant pacifiquement le respect de sa voix ? Si nous considérons la citation que vous faites de Staline, Faure Gnassingbé a trouvé la solution. Il a celui qui va lui octroyer la victoire. Mais laissons Staline là où il est. Revenons au cas togolais. Kolani Lardja et son PDR sont de cette classe de carriéristes qui sait se prostituer avec tous ceux qui gagnent. Peu leur importe que ces gagnants le soient par vol et par viol. L’essentiel pour eux c’est d’être avec les vainqueurs.

Kolani a été de toutes les CENI qui ont proclamé les victoires frauduleuses du père Gnassingbé et du RPT depuis les années 1998. Il était de la partie en 2005 lorsque le fils a été imposé. Il faut dire que cet homme s’est accoutumé aux bidouillages de la CENI au Togo. Plus que tout, le fait que Kolani ait accepté sa nomination nuiteuse en l’absence des autres composantes qui ignoraient avoir affaire à des voleurs pour qui la nuit est le complice le plus efficace, est le signe de son raffinement moral. Son impartialité se trouve donc dans les conditions de sa nomination par le RPT.

Dans une lutte politique, il faut savoir l’identité du camp d’en-face. Si on est incapable de faire cet exercice, eh bien, on est victime de sa propre négligence infantile. Quand on ne maitrise pas l’identité de ses adversaires, on choisit mal les outils avec lesquels on veut les combattre. C’est ce qui se passe avec ce qui est couramment dénommé l’opposition togolaise qui arrive toujours à trouver le moyen de dormir au moment décisif. Une fois encore le clan Gnassingbé et ses alliés les ont laissés sur le carreau. Mais cela n’est pas un coup soudain. Cela vient de loin. C’est tout un processus engagé depuis au moins 2006 par le clan pour parvenir à cette fin.

Lynx.info : ….On croyait que le concenssus allait prévaloir en amont pour l’organisation des élections de 2010. Le boycott n’est plus à proscrire…

Ceux qui croyaient au consensus au Togo ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Car, ces individus manquent de lucidité analytique. Ils ne savent donc pas décoder le cirque politique togolais. Le clan au pouvoir au Togo comme c’est le cas dans d’autres territoires africains n’utilise que deux leviers pour garder la main : la Ruse et ses dérivés et la Violence et ses dérivés. Ils sont exactement dans la ligne de leurs géniteurs colonialistes.

Quant au boycott, il ne revient pas à nous de dire à tel ou tel d’en recourir ou non. Les partis politiques togolais ont l’habitude de patauger dans des contradictions indescriptibles immédiatement excusées par un peuple permissif et sans formation politique. Ils font exactement le contraire de ce qui relève du premier degré de l’analyse politique. A partir de là, c’est une perte de temps de vouloir s’autoproclamer leur conseiller.

Lynx.info : Conformément au code électoral et au réglement intérieur de la CENI qui dispose : les membres du bureau sont élus par consens à défaut du consensus, il est procédé au vote conformément à l’article 36, alinéa 5 du code électoral. Mr Kpogli pourquoi l’opposition remet-elle en cause la loi ?

Excusez-nous, nous ne voyons pas de quoi vous parlez. Ce que nous saivons en revanche, c’est que le Code électoral à son article 36 alinéa 5 dit ceci : « les décisions de la CENI sont adoptées par consensus. A défaut de consensus, il est procédé au vote. Dans ce cas, la majorité requise est : au premier tour, la majorité qualifiée des deux tiers (2/3) des membres présents ; à défaut, au second tour, la majorité relative des membres présents. ».

Quant à l’élection des membres de son bureau, c’est l’article 20 du Code électoral qui en parle et qui confère aux membres de la CENI le pouvoir d’élire en leur sein un président et son vice et un rapporteur et son adjoint. Cette disposition, à l’aune du coup de force accompli par le clan et ses alliés dans la nuit du 14 septembre dernier, n’est pas respectée. La moindre des choses que « l’opposition » puisse faire c’est de protester. Si c’est à cela que vous faites allusion en soulignant la remise en cause de la loi par « l’opposition » alors nous vous laissons vivre avec vos contradictions.

Lynx.info : Si Kolani Lardja est maintenu faut-il aller aux élections avec un Monsieur que Jean pierre fabre taxait dans une interview à Togoforum en 2006 qu’il était défenseur des idéaux du RPT que du PDR?

C’est à Jean-Pierre Fabre et à ses amis de tirer les conclusions de cette affirmation.

Lynx.info : Quelle appréciations faites-vous de la médiation de Blaise compaoré ?

Nous avons été clairs depuis 2006 sur cette question. Compaoré ne satisfait pas aux conditions d’impartialité ni de neutralité nécessaires à un médiateur. Des faits objectivement vérifiables attestent nos propos: lorsque le 5 février 2005, Faure Gnassingbé a réalisé sa forfaiture en s’emparant du pouvoir, non seulement le « Rectificateur » de Sankara n’a pas suivi ces pairs de la sous-région qui, avant d’être retoqués par Chirac et les réseaux maffieux, ont condamné ce pronunciamiento et demandé le retour à l’ordre constitutionnel, mais aussi et surtout, il a déroulé le tapis rouge à Faure Gnassingbé quelques jours plus tard à Ouagadougou.

Ensuite, lors de la campagne pour la présidentielle du 13 novembre 2005 au Burkina Faso, Faure Gnassingbé a notoirement soutenu le candidat Blaise Compaoré en lui fournissant deux hélicoptères et probablement un soutien financier. Il sera dur de café que tous ces bienfaits soient ignorés par ce médiateur qui, il faut le souligner est la main noire de l’Elysée en Afrique Occidentale. N’oublions pas que depuis que l’agression de la Côte d’Ivoire a jeté le froid entre le président Gbagbo et Compaoré, l’accès du Burkina Faso à la mer est facilité en grande partie par le Togo. Cette forte dépendance du Burkina Faso du port autonome de Lomé qui est une propriété privée des héritiers Gnassingbé est une circonstance aggravante de la méfiance que nous avons vis-à-vis de cette médiation.

A notre avis, il vaut mieux se rendre directement à l’Elysée que de s’adresser à la succursale qu’est le Burkina Faso dirigé par Blaise Compaoré qui couvre d’impunité les assassinats de Norbert Zongo et de Thomas Sankara que la justice du Faso aux ordres, tente d’enterrer vaille que vaille. Or une des préoccupations majeures du peuple togolais, est la fin de l’impunité que Blaise Compaoré ne veut pas lui aussi réaliser dans son pays pour des raisons évidentes. De plus, pour se faire élire en 2005, le président Compaoré a procédé à un dépeçage de la constitution de son pays ; une pratique particulièrement aimée au Togo. Donc, en matière démocratique et des droits humains, le président du Faso n’a pas de leçons à donner. C’est pour ces raisons qu’il a toujours passer l’éponge sur l’essentiel lors des différentes étapes de sa médiation avec le consentement de « l’opposition » qui croyait aller quelque part.

Lynx.info : Beaucoup de togolais pensent que le mal est dû à une constitution quasi toilettée par un seul parti. Etes-vous de cet avis ?

Si vous pensez que le RPT est un parti politique au sens classique du terme, vous avez tout faux. C’est la branche locale du néocolonialisme. Tout ce que cette organisation réduite au clan Gnassingbé fait est l’œuvre d’une entité bicéphale : les mains noires locales qui agissent sur le terrain directement et les cerveaux blancs nichés à des milliers de kilomètres qui mettent en mouvement ces mains. D’où la nature double de la lutte qui est la nôtre.

La constitution togolaise, malgré ses imperfections et surtout certaines de ses dispositions imitatives du texte fondamental français, est celle adoptée par referendum en 1992 par le peuple. A partir de là, son respect s’impose à tous. Mais comme nous l’avions dit ce que le clan Gnassingbé ne peut pas obtenir par les artifices et la corruption, il l’arrache avec violence. Contrairement à ce que vous dites, ce texte n’a pas été « quasi-toiletté ». Il a été totalement réécrit par Debbasch et ses apôtres sous le contrôle de Chirac. C’est un énorme problème. Mais, « le mal » vient de la volonté de la puissance tutélaire française de ne pas permettre aux togolais de choisir leurs dirigeants et de révoquer ceux-ci lorsqu’ils n’accomplissent pas leur mission. En procédant à l’assassinat de Sylvanus Olympio, la France et les USA ont installé au Togo par le truchement de soldats anti-indépendantistes, incultes et aliénés pro-colonialistes, le chaos. Ils ont semé le crime qui, en se reproduisant dans une impunité absolue, ne cesse de ronger l’âme de notre peuple. C’est en cela que la lutte pour notre affranchissement reste entière. Nos ancêtres l’ont commencée. Ils ont été écrasés. A nous de reprendre le flambeau en ayant la capacité de ne pas répéter certaines de leurs erreurs.

Lynx.info : Dans un cahier touffu de reformes que constitue l’APG, le critère d’illigibilté aura été la grande victoire de l’opposition. Beaucoup disent que l’opposition porte les germes de sa faiblesse…

Il faut savoir comment sont nés nombre de ces partis politiques pour comprendre que ce sont des proto-partis. Parmi eux, beaucoup jouent le rôle que leur confie leur metteur en scène. Obtenir des miettes de la part du clan Gnassingbé quand on connaît la violence de son avidité et son radicalisme est une sorte de victoire que les minimalistes peuvent savourer. Mais la politique, c’est aussi des ambitions en faveur des populations surtout dans des pays sinistrés comme ceux d’Afrique où on ne saurait se contenter des acquis à minima qui se révèlent d’ailleurs très souvent éphémères.

Comme collectivement, nous semblons incapables de faire la révolution, le moins qu’on puisse espérer de « l’opposition » c’est que lors des négociations aux lendemains des drames électoraux, elle obtienne le plus d’espace possible. Hélas, si nous prenons les actes les plus récents, « l’opposition » a légitimé Faure Gnassingbé contre des miettes et des promesses folles. Le clan Gnassingbé et ses alliés ont compris que le temps a fait son œuvre et a tempéré ces hommes ayant révisé leur ambition à la baisse et par ricochet revu à la baisse les revendications démocratiques du peuple. Plus la tyrannie détruit le Togo et ruine leur espoir de devenir « président » ou « Ministres », moins les conditions posées au pouvoir en place sont contraignantes. Ils n’ont pas été capables d’obtenir à la suite d’incessantes négociations, ne serait-ce que la suppression du 13 janvier et du 23 septembre. Encore moins la suppression du vote anticipé des corps habillés. Ces hommes vont jusqu'à faire la cour au pouvoir. Ils se sont lancés dans un concours de docilité. Chacun se présente comme le moins radical, le moins exigeant et donc disposé à coopérer avec ce syndicat du crime.

Ces « opposants » qui crient à la fraude électorale sont aussi les premiers à s’humilier et à « s’entretuer » pour que le tyran autoproclamé dans un bain de sang leur accorde le poste de premier ministre que le clan et ses alliés ont vidé préalablement de sa substance. Ces derniers ayant la certitude que la stratégie marche, ils ont monté les enchères et réduit en fin de compte leur offre au seul assouplissement des conditions d’éligibilité. Vous avez vu ou entendu ce que ça a donné dans certains partis politiques lorsque cette annonce fut faite. Sans tenir compte ni du passé ni de ce qui vient après ce « cadeau », c’était de la joie totale.

Lynx.info : On dit que le RPT est truffé de bons idéologues qui ont la capacité d’anticiper les coups du parti…On cite des exemples comme les Mivedor, les Vouley Frititi, les Barry Moussa Barqué les Charles Debbasch, idéologues que apparemment l’opposition n’a pas.

Il ne faut pas se tromper, le RPT n'est pas un parti politique au sens traditionnel du terme. Un parti politique au pouvoir sait que par le jeu de l'alternance, il se retrouvera tôt ou tard dans l'opposition. Donc, il fait tout pour rendre le cadre politique serein. Sans aller jusqu’à octroyer sa place à son opposition, il lui facilite relativement dans un cadre légal et institutionnel, la vie en sachant que demain, c'est son tour d'être dans l'opposition. Le jeu du RPT n'est pas celui-là. Le RPT n'envisage même pas de quitter un jour le pouvoir.

Le RPT est un clan du crime qui s’appuie sur une armée spécialisée dans la terreur soutenue par des pays étrangers et autres multinationales. Les noms que vous citez ne sont pas ceux d’idéologues mais de criminels endurcis méprisant leurs propres parents. Pendant que des personnes réfléchissent sur l’avenir du pays, eux mettent leur talent au service du néocolonialisme qui leur retourne une partie du fruit de leurs rapines. C’est là qu’est leur génie.

Quant à « l’opposition », elle doit se frotter les mains de ne pas avoir des hommes d’une telle carrure en son sein. Maintenant qu’elle n’ait pas d’idéologues, des guerriers et des bâtisseurs ou qu’elle n’arrive pas ou qu’elle refuse d’en avoir pour arracher le pouvoir des mains de cette racaille, c’est un autre problème.

Lynx.infos. Les preuves : le coup d’Etat du 12 avril, les inondations, la pauvreté, le chômage. Le mûr RPT semble ne pas être sécoué ou au moins lézardé…

Si le clan avait des idéologues qui anticipent comme vous l’affirmiez, le Togo ne serait pas si sinistré. Les ponts s’effondrent. Les inondations ne cessent de surprendre notre peuple. Vous parlez de chômage, nous, nous parlons de non-emploi érigé en doctrine de gouvernement. Vous parlez de pauvreté, nous, nous parlons d’appauvrissement constant de notre peuple.

Tout ce que les idéologues du RPT planifient c’est l’assassinat des têtes gênantes, le vol des deniers publics et le vol du suffrage populaire. De ces idéologues là, on n’en veut pas.

Lynx.info : C’est le tout Togo qui est en chantier le positif á mettre á l’actif de Faure Gnassingbé…

Nous ne voyons qu’un pays en stagflation avancée. Personne mis à part ses mentors et alliés n’a mandaté Faure Gnassingbé pour construire ou reconstruire le Togo.

Lynx.info. Aucun opposant ni journaliste n’est en prison depuis que Faure est au pouvoir…

Pourquoi voulez-vous qu’ils aillent en prison s’ils n’ont pas offensé Faure Gnassingbé ? Ne voyez-vous pas l’état de la presse et le comportement des « opposants » au Togo ? Ne voyez-vous pas des journalistes les plus critiques hier, voyager avec Faure Gnassingbé à bord du même avion ? Ne les voyez-vous pas manger à tous les râteliers ? Ne savez-vous pas qu’ils sont reçus majoritairement et régulièrement à la présidence d’où ils sortent avec quelques petites enveloppes ? Pourquoi voulez-vous que des « opposants » aillent en prison dès lors qu’ils collaborent, qu’ils légitiment Faure Gnassingbé contre des gadgets ? Sachez qu’il y a plusieurs moyens de mettre des gens en prison. On peut aussi leur fermer la gueule par l’argent, les petites sollicitudes et les intimidations.

De plus, quel statut accordez-vous à Kpatcha Gnassingbé et les personnages qui l’accompagnent dans son périple pénitentiaire ? Les quelques rares journalistes qui osent revendiquer par moment le respect de leur métier, n’avez-vous pas entendu les menaces de Yark à leur encontre ? Où mettez-vous Atsutsè Agbobli ? Où mettez-vous le millier de personnes tuées en 2005 par Faure Gnassingbé et ses alliés ?

Lynx : Une commission Vérité Reconcialiation est a pied d’ouvre. L’évêque paraît confiant, les togolais ne sont pas impressionnés appremment.Voyez-vous des résulatats convaicants venir ?

Si vous n’en voyez pas, nous n’en voyons pas non plus. Il est de tradition en France que lorsqu’on veut enterrer une affaire, on crée une commission. Apparemment la leçon est bien assimilée par les pions africains. Ce n’est pas sous Faure Gnassingbé que les Togolais auront la vérité, la justice et la réconciliation. Il est le premier à devoir comparaître devant les tribunaux.

Pour parvenir à la vérité qui sous-tend la réconciliation, il faut que les esprits soient disposés à travailler à son éclatement. Voyez-vous cette volonté au Togo ? Nous, non ! Et pour parvenir à la vérité, il faut avoir accès aux archives. Or à la mort d’Eyadema Gnassingbé en février 2005, la DGSE - les services secrets français - a envoyé une mission à Lomé pour voler tous les dossiers compromettants pour la France. Cela signifie que malgré le dévouement d’un esprit fut-il d’un évêque, une bonne partie de la vérité sur cette nuit togolaise ne sera pas retrouvée.

Lynx.info : Curieusement ni l’opposition ni les parlementaires ni mêmes les barons qui grugeaient autour de Kpatcha n’ont pu faire entendre leur voix que Kpatcha est un député qui jouit d’une immunité. C’est la justice qui tient Kpatcha ou le pouvoir exécutif ?

Il revient à ceux qui selon votre terme, « grugeaient autour de Kpatcha » de répondre à cette question. Ce n’est pas notre problème. Nous avions nous aussi constaté une sorte de silence de « l’opposition » et des « parlementaires » lorsque nous leur avions demandé d’exiger une enquête parlementaire sur l’assassinat d’Agbobli. Il en est de même sur beaucoup d’autres sujets. Comme quoi, vous voyez que nous avons raison de dire qu’il n’y a pas que la prison pour enfermer les esprits.

Quant à savoir qui de la justice ou de « l’Exécutif » tient Kpatcha, nous dirons simplement que la justice togolaise n’est pas indépendante de « l’Exécutif ». C’est les deux qui le tiennent. Le second l’attrape et pour se donner un visage démocratique, il le remet au premier. On a joué la même tragi-comédie avec Agboyibo dans l’affaire Akomabou-Agbéyomé.

Lynx.info : La JUDA votre mouvement se veut panafricaine vous n’étiez pas cette année au congrès du COJEP de Charles Blé Goudé…

Oui. Si nous y allons toutes les années, comment fera-t-on pour élargir nos idées à d’autres personnes ou organisations? Il faut que d’autres y aillent eux aussi. Si nous n’étions pas à Abidjan cette année, cela ne veut pas dire que nous ne communiquons pas régulièrement avec nos compatriotes de la Côte d’ivoire.

Lynx.info : Mais la Francafrique est une puissante machine et la JUDA est si petite et sans moyens. Pourriez-vous défendre la maison Togo en 2010 comme les ivoiriens l’ont fait chez eux avec les patriotes ?

Chaque peuple se défend quand l’heure a sonné pour lui de ne plus accepter l’humiliation et les injustices. Comme outil de lutte, les moyens oui, mais les hommes conscients, convaincus et engagés d’abord.

Pour ce qui est du Togo en 2010, l’avenir étant imprévisible, nous ne pouvons rien dire. Seulement, lorsque chacun assumera sa part de responsabilité avec gravité en pensant à l’avenir et au devenir de nos enfants, nous pourrons nous lever pour dire non au vol à mains armées du suffrage démocratique au Togo et ailleurs en Afrique. Et ça nécessite de la formation et des hommes cohérents et aguerris. A la différence de la Côte d’ivoire où on a lancé des jeunes à qui on a fait confiance, au Togo on coupe toutes les têtes qui veulent sortir du lot des thuriféraires falots.

Lynx.info : Kofi Yamgnane, Gylchrist Olympio Agboyibor ont-ils les moyens de leur politique face à Faure qu’au RPT on vente les mérites ?

Il va falloir leur poser la question. Tout ce que nous savons c’est qu’en 2005, ayant collecté personnellement tous les résultats de la préfecture de Kloto pour le compte du Cascost (Collectif des Associations de la société civile et des organisations syndicales du Togo), nous avons vu des villages entiers où le candidat de « l’opposition » a eu 100 pour 100 du suffrage exprimé. Après, lorsque les miliciens du RPT et l’armée ont déclenché les violences, personne n’a pu résister car étant les mains nus. Ceux qui doivent être tués l’ont été, ceux qui doivent fuir l’ont fait et tous ceux qui doivent être blessés l’ont été. Les 100% n’ont servi à rien devant les fusils et les gourdins cloutés.

Maintenant, nous ne savons quels mérites on reconnaît au RPT à Faure Gnassingbé. On a dit plus sur le père. Mais le constat électoral en 1993, 1998 et 2003 a montré que dans les urnes, ces mérites étaient des fausses louanges pour soutirer de l’argent à Eyadema père. Il en était de même pour le fils en 2005 si bien qu’on a dû violer le peuple togolais afin qu’il renonce à son choix.

Faure Gnassingbé n’a aucun atout pour gagner des élections propres au Togo. Et le sachant, il a décidé d’injecter des centaines de millions pour s’octroyer la voix des militaires ; de procéder avec le concours des natifs imbéciles de quelques villages, à la distribution d’un kilo de riz et de 200 Fcfa aux villageois qui accepteraient la carte de membre du RPT ; de corrompre des chefs traditionnels sans personnalités; d’injecter des millions dans plusieurs fêtes traditionnelles au cours desquelles on lui ouvre les portes des couvents où on lui livre quelques secrets. Malgré tout ceci, nous pouvons affirmer par expérience que Faure Gnassingbé n’aura rien dans les urnes. Il le sait.

Lynx.info : Pour les élections de 2010 avez-vous un flair sur la particularité au soir de la proclamation au Togo

Nous ne savons rien. Seuls ceux qui sont dans le tunnel électoraliste peuvent savoir ce qu’ils vont faire et ce qui va se passer.

Lynx.info : Je vous remercie.

jeudi 3 septembre 2009

Le fils Bongo hérite du contrat de métayage de son feu père Omar Bongo.

03 septembre 2009
Rodrigue KPOGLI
Voilà ! C’est fait. Ali Ben Bongo, le fils du vieux crocodile françafricain décédé en juin dernier après 41 ans de règne, est officiellement reconnu président du Gabon. Les résultats du cirque électoral ont été proclamés ce midi et au nom du père et avec l’onction de la France, le bonhomme aux cheveux défrisés l’emporte avec 41,73% devant André Mba Obame et Pierre Manboundou. La monarchie est désormais établie au Gabon. En tout cas, pour le moment. Faure Gnassingbé du Togo a trouvé de la compagnie. Et le rang de ce mouvement ira en grossissant avec la maturation à l’ombre de projets similaires pour d’autres territoires africains avec le concours total de la France et de toutes les forces néo-impériales pour qui la « démocratie est un luxe pour l’Afrique ». En clair, l’humiliation, le viol des Africains et le pillage de leurs terres ne doivent jamais avoir une solution de continuité.

A la veille de ce cirque électoral, quelques hypocrites et cyniques drapés de leurs toges de journalistes, faisant semblant d’ignorer que le choix d’Ali Bongo était un acquis, demandaient à leur douce France de rester neutre dans le processus électoral au Gabon. Certains, doublement cyniques, à travers des articles clairement ambigus, faisaient semblant d’appeler la France à soutenir la démocratie dans ce pays. Toutes ces proclamations et exhortations visaient à se donner bonne conscience et à clamer au moment opportun que seuls les Gabonais ont choisi de monarchiser leur pays alors que la France y a été impartiale ou qu’elle y a même soutenu la démocratie. Dans le même temps, on n’a cessé d’écrire, de dire, images à l’appui qu’Ali Bongo est « le favori pour diverses raisons » de ce scrutin. Cette incessante affirmation qui, en réalité, était la décision définitive de l’Elysée et de ses alliés multinationales, a fini par énerver Pierre Manboundou qui dans une sorte de rugissement de tigre édenté, a assené le 19 août 2009 à Sylvain Attal de France24 que « Ali Bongo n’est favori de personne ici au Gabon. Il faut que cela soit clair. Il est peut-être favori pour France24 mais pas pour les Gabonais». Jolie mise au point. Mais, Monsieur Manboundou, les jeux étaient faits depuis longtemps à l’Elysée et ailleurs sans le consentement des Gabonais, d’ailleurs décretés « immatures pour la démocratie » à l’instar des Congolais, des Camerounais, des Togolais, des Burkinabé, des Tchadiens…

Aujourd’hui, après le Congo où Sassou Nguesso est reconduit tranquillement au pouvoir, le Niger où Mamadou Tandja a défait les fragiles institutions les unes après les autres, Total, Areva, Bolloré et les vautours mafiafricains viennent de réaliser la succession dynastique au Gabon comme hier, au Togo. Pour arriver à leurs fins, ces vampires ont gonflé le corps électoral porté à 820.000 électeurs sur une population réelle d’environ 1,3 millions. Ils ont ensuite utilisé tout le pouvoir financier que leur a procuré le long règne du pion Bongo Ondimba qui a pris la peine de préparer soigneusement et patiemment sa succession. Ils ont utilisé l’armée avec la complicité du 6è BIMA et de la base aérienne française pour terroriser les patriotes en agissant sur les leviers de la répression et des intimidations. Ils ont fait recours à l’usuelle pratique du bourrage d’urnes. Ils ont aussi et surtout utilisé les médias nationaux et internationaux pour faire l’idée que quoiqu’il se passe, Ali Bongo était le favori, malgré les contestations dont il est l’objet dans le pays y compris jusque dans le parti de son père, le PDG (Parti démocratique Gabonais) dont le bilan est plutôt catastrophique malgré l’énormité des richesses de cette partie de la terre africaine. Malgré les 41 ans de Bongo, voilà que les Gabonais en redemandent. Tout ceci pour faire passer les Noirs pour des grands enfants inconscients ou des bêtes insensibles à la douleur et qui « votent » pour leurs propres bourreaux.

Dans cette conquête qui n’en est pas une dans les faits, tous les réseaux ont été mobilisés pour avaliser le fils à papa au sommet du pays. Change-t-on une équipe qui fait gagner ses propriétaires et parrains? Evidemment pas ! Robert Bourgi, « le Monsieur Afrique » de Sarkozy a d’ailleurs parié sur le fils Bongo. Cela veut tout dire !

Omar Bongo Ondimba, en bon pion français a passé toute sa vie à financer les partis politiques en France de l’extrême gauche à l’extrême droite au point de trouver inutile voire dangereux de bâtir un centre de santé digne de ce nom pour ses propres besoins et ceux de son clan dans son pays natal. Lui, Omar qui a tout donné à la France, n’avait pas supporté l’ingratitude de celle-ci. Et, pour sanctionner les révélations de ses turpitudes financières et l’étalage de ses biens mal acquis en France, Omar Bongo est parti mourir en Espagne. Aller mourir non pas en France, mais ailleurs était le châtiment le plus infâme qu’en digne fils, le nano-président a estimé infliger à son mentor. Quel intérêt ont-ils, tous ceux-là qui ont volé, appauvri les Gabonais et financé leurs outils politiques ou se sont enrichis de rompre le cycle ? Aucun ! Et la meilleure façon de s’assurer que les richesses de cette partie de l’Afrique restent leur propriété exclusive, c’est de confier le contrat de métayage du père au fils.

Tous les Africains sont interpellés par la dérive monarchique en œuvre aujourd’hui en Afrique. Les réactions doivent être fortes et radicales. Car, de la façon dont un peuple, dans son entièreté se comporte face aux affronts et déstabilisations qu’il subit dépend leur perpétuation ou non. Le peuple noir ne peut pas et ne doit pas continuer à être l’oiseau qu’on plume pour couvrir les autres. A force de se laisser plumer, nous finirons tous nus. De tout temps, l’Afrique a servi et nourri les autres et pas les Africains eux-mêmes. La concurrence liée aux enjeux du monde d’aujourd’hui va de toute évidence aggraver la situation de l’Afrique. C’est là que le peuple noir doit sortir de ses gongs et travailler pour mettre hors d’état de nuire tous les guignols qui, au terme d’incessants viols, sont faits « gouvernants » avec comme cahier de charges de continuer l’œuvre coloniale de la démolition de la société africaine. Ce combat ne sera pas de tout repos. Il sera périlleux, mais c’est le nécessaire et unique chemin pour le peuple noir d’espérer guérir les douleurs à lui infligées par la complicité de certains de ses propres fils aliénés et kleptocrates s’offrant, en plus de leur incapacité, des vacances dont les frais d’hôtel uniquement vont de 655 millions CFA (Paul Biya en France) pour les uns à 750 millions CFA pour les autres (Abdoulaye Wade en Suisse et en France).

Tous ceux-là qui vampirisent l’Afrique veulent nous convaincre que la Gabon est en paix. Qu’il y a des acquis à consolider et que pour ce faire, il ne faut pas bousculer les choses. On intime subrepticement l’ordre à nos compatriotes du Gabon d’accepter le « changement sans la révolution ». Non, la paix est multidimensionnelle. La paix ne signifie pas seulement l’absence de conflit armé. Un pays où les personnes dorment le ventre vide, où les enfants n’ont pas accès aux soins et à l’éducation scolaire, où les infrastructures sont absentes, où les transnationales peuvent impunément détruire l’environnement et piller les richesses du peuple, où des bases militaires stationnent depuis des décennies, où les dirigeants sont des pions soutenus mordicus contre le peuple n’est pas en paix. Des pays dont l’économie et la monnaie ainsi que les avoirs extérieurs sont détenus par les autres ne sont pas en paix.

C’est là qu’il faut convoquer nos prédécesseurs : les Olympio, Lumumba, Nkrumah, Sekou Touré, Steve Biko, Um Nyobè, Ouandié, Félix Moumié, Anta Diop, Thomas Sankara, Tavio Amorin... Ils doivent même nous inspirer dans nos initiatives. Car, le combat n'a pas abouti ; il n'est pas achevé. Depuis leur tombe, il faut leur demander la passation du flambeau. A notre génération de se montrer digne de marcher dans leur sillage afin que leur mort ne soit pas vaine et rompre définitivement avec les indépendances fictives qui servent à imposer au peuple noir des pions de la trempe de Gnassingbé et fils, de Bongo et fils et d’autres encore ... au travers desquels l’humiliation et le saccage de l’Afrique se perpétuent.