samedi 22 septembre 2012

Comprendre les enjeux de notre temps.


Beaucoup, vraiment beaucoup trop d'Africains n'auront rien compris des enjeux de notre temps. Trouver "irréaliste", "rêveur", "idéaliste" voire "délirant" l'idée de la reconquête de notre espace occupé, sa reconstruction sur nos valeurs propres, à l'aune de nos besoins et de notre histoire, et enfin sa sanctuarisation en l'occupant effectivement est très significatif de notre état d'esprit général. Beaucoup d'Africains croient pouvoir faire avancer les choses tout en ne jamais poser la question du cadre dans lequel ils prétendent inscrire leurs actions. Dès qu'on dit qu'il y a des préalables, notamment la reconquête et la maîtrise de l'espace africain avant sa transformation, on nous dit "ooooh que vous êtes irréalistes, vous!". Certains vont jusqu'à demander "c'est encore quoi ça?" 



Manifestement, il n'y a pas grand peuple sur cette terre qui penserait que des appels à reconquérir puis à occuper effectivement son espace soit idéaliste et rêveur. Tout un continent qui incarne le visage d'autrui, la présence d'autrui à tous les échelons depuis des millénaires et qui se trouve au centre des compétitions stratégiques les plus ardues du moment ne saurait s'appartenir ni aujourd'hui, encore moins demain si ses enfants n'aillent pas à sa reconquête pour ensuite le refaire. Les Africains peuvent ruser, esquiver et prétendre être à la recherche des saints des saints comme dirigeants, mais tant que le continent restera dans un cadre colonial, un cadre non-maîtrisé par son peuple qui oriente ses décisions, elle ira de désillusion en désillusion.



Komla KPOGLI

mardi 18 septembre 2012

Prenez tout, détruisez-nous mais pas touchez à mon Prophète.

Si on peut se réjouir que les Arabo-berbères ou autres peuples, Musulmans de leur état réagissent contre les opprobres jetés sur leur prophète et veulent mourir pour celui-ci , montrant ainsi qu'ils ne sont pas comme n'importe quel peuple soumis à leurs "ennemis" qui en plus de les piller, de les bombarder aussi souvent que nécessaire, moquent ce qu'ils considèrent comme sacré, il est quand même curieux de voir que des Noirs au Soudan et au Nigeria accablés par des problèmes autrement plus graves se jettent pour soi-disant combattre les profanations contre leur religion. C'est dire combien, une large part d'Africains peut se sacrifier pour des causes qui ne lui rapportent que des broutilles, mieux, des causes qui ne sont pas les siennes. Autrement, ceux qui colonisent l'Afrique sont donc appelés à jouir de toute quiétude tant qu'ils ne commettent pas le "sacrilège" de toucher "au prophète". On peut priver les africains de leurs ressources, ça n'est pas si important. On peut les plonger dans les profondeurs abyssales de la misère, cela n'est pas grave. On peut installer des bases militaires sur leurs territoires, on peut ériger les pires tyrans à leur tête, on peut déverser des déchets toxiques chez eux, on peut leur livrer des guerres biologiques, tout ceci ne mérite pas d'aussi vives réactions que lorsqu'on touche "au prophète". Des caricatures, des propos, des documentaires ...à caractère raciste sur les noirs ne méritent pas eux que des Noirs attaquent les ambassades. L'économie des territoires africains peut rester sur le modèle colonial, c'est pas grave du tout: les ambassades et autres consulats garantissant sur place les ressources à leurs multinationales sont tranquilles. Nicolas Sarkozy était allé en Afrique en juillet 2007 à Dakar insulté tout le peuple noir: aucune réaction du genre. Mais dès qu'on a touché à l'islam, immédiatement on voit des Noirs armés d'un courage fou pour prendre d'assaut des ambassades occidentales au Nigeria et au Soudan. 

Identité africaine, identité noire? Non connais pas! Qu'est-ce que c'est? Ils disent que les noirs sont des paresseux? Une race inférieure? Des non-civilisés? Boffff! Tout ceci n'est pas grave du tout!
Prennent-ils notre or? Notre pétrole, notre diamant, nos forêts, nos mers, notre cuivre, notre phosphate, notre uranium, notre coltan? Boffff! Qu'ils les prennent! On n'y peut rien!
Nous aliènent-ils avec leurs médias (RFI, BBC, CNN, France 24, Al Jezeera...), avec leurs centres culturels, avec leur enseignement colonial? Boffff! Tout ça c'est rien du tout!
Nous obligent-ils à une agriculture coloniale qui fait de nous en haillons des producteurs fiers et joyeux de café, de cacao, de banane, d'arachide, d'huile de palme, de coton ...pour eux? Boffff! Cela n'a aucune importance?
Massacrent-ils des Noirs au Congo, en Côte d'Ivoire, en Libye, au Togo, en Afrique du Sud, en Somalie...? Boffffff! Cela n'a que peu d'importance, leurs ambassades et autres représentations ne sont pas prises d'assaut.
Détruisent-ils nos croyances ancestrales, nos codes culturels? Là, musulmans, chrétiens, bouddhistes...noirs et tous les autres sont des alliés objectifs et silencieux.
Mon peuple? Ma terre? Non, connais pas! Qu'est-ce que c'est? 
Mon prophète? Oui, pas touche! Danger!
Mourir pour sa terre ne serait donc pas un acte digne. Se sacrifier pour sa Terre? Non! Se sacrifier pour l'islam? Oui! Se sacrifier pour sa Terre? Non, ça sert à rien! Se sacrifier pour un Dieu dit Miséricordieux, Dieu d'Israël, mythique terre sainte pour qui des millions de Noirs soi-disant chrétiens (pauvres pécheurs) jeûnent et prient? Oui! Deux fois oui!

Tout ceci se comprend car "les choses de la terre n'ont aucune importance" aux yeux de ces convertis dont la caractéristique principale est d'être plus croyants que chez ceux qui sont nés ces religions. Le sacré ne peut pas être SA TERRE NATALE, mais un Dieu qui veut que ses adeptes noirs abandonnent celle-ci et les richesses qu'elle contient aux mains des "civilisateurs" venant d'Orient et d'Occident avec le sabre et le coran, la bible et le fusil. 

Aussi bien l'Islam que le Christianisme ne sont nos religions. Pire, ces deux religions ont pénétré l'Afrique à coups de sabre et de canons, puis ont altéré gravement la personnalité africaine et ont servi de socles aux dépouillements de toute sorte que subit l'Afrique. Jusqu'à quand allons-nous donc revendiquer et mourir pour le visage d'autrui que nous incarnons si parfaitement et si joyeusement?


Komla KPOGLI

vendredi 7 septembre 2012

Barack Obama ou Oncle Barry l'Africain.


Traqué depuis septembre 1969, date de sa prise du pouvoir en Libye par une révolution, Mouammar Kadhafi avait vu dans l'avènement de Barack Obama un temps de répit pour les 4 ans ou les 8 ans à venir en cas de sa réélection. Beaucoup étaient ces Africains à louanger et à manifester leur optimisme face à ce fameux président "Noir" que les Etats-Unis venaient de porter au pouvoir après la période enflammée et sanglante de George Walker Bush et ses amis néoconservateurs va-t'en-guerre. Grave erreur de jugement! Puisqu'il aura suffi de quelques mois pour s'apercevoir que "le premier président Noir" américain n'était pas élu pour apporter le bonheur au monde (ce qu'espéraient ses laudateurs les plus fous), mais pour diriger les Etats-Unis d'Amérique et travailler pour leurs intérêts. 
Certes, le nouvel occupant de la Maison Blanche a un look à plaire, il a un parcours brillant dans le système, ce que beaucoup d'Africains rêvant d'intégrer le système ont admiré et érigé en modèle. Il est photogénique, avec sa famille autour le plus souvent possible. Il avait un discours séduisant les plus optimistes, sinon les plus naïfs qui n'ont pas perçu qui finançait et a financé à hauteur de 600 millions de dollars l'ascension de Barack Obama et sa conquête du pouvoir. De plus, pour un pays qui s'est toujours vu comme en mission divine pour diriger le monde, et se cachant derrière les bons mots de démocratie et de liberté pour imposer sa loi, la loi de jungle un peu partout sur terre, il était évident que le "Yes we can, Change" relevait du pur slogan électoral. Mais l'enthousiasme hasardeux avait tué toute réflexion profonde et sermonné voire liquidé toutes celles et tous ceux qui osaient pondérer. A l'époque, nous l'avions dit et même écrit. Beaucoup d'africains hypnotisés à l'époque nous avaient opposés de sévères critiques allant jusqu'à nous dire que nous jouions "contre notre camp" et surtout qu'il fallait savoir trouver dans des situations comme l'arrivée de Barack Obama un "évènement salutaire" pour les Noirs. On nous avait indiqué la nuance et le raisonnement scientifique qui voudraient qu'on ne parte pas avec des a priori négatifs. Au Kenya, le satrape et son gouvernement avaient décrété un jour férié pour fêter "l'évènement" et savourer l'instant magique où un Noir entra à la Maison Blanche dans un pays où il y a à peine 40 ans, on pendait les noirs juste pour leur couleur. On nous avait dit de suivre ce "merveilleux exemple". Certains amoureux du mysticisme nous avaient même expliqué à l'époque que son nom signifiant Baraka, c'est-à-dire la chance, ou que ce nom composé du BA, du RA et du KA de l'Egypte pharaonique, Obama ne pouvait qu'apporter bonheur aux africains car étant un homme complet. On est allé jusqu'à dire qu'il est la "réincarnation du pharaon Narmer" à qui il "ressemblait énormément". Ainsi, lorsque l'homme fit sa première visite en tant que président des USA en Afrique dans le territoire du Ghana, il avait touché le point G des africains et surtout d'une frange énorme des partisans de la Renaissance africaine. Espérance illusoire! Heureusement que nous faisions partie des "pessimistes" ou des "éternels critiques" à l'époque. Car aujourd'hui, on entend ici ou là, surtout dans les milieux les plus enthousiastes d'hier, que l'homme Obama aurait déçu. Qu'il aurait tué l'espoir placé en lui, il aurait même "trahi l'Afrique", nous dit-on. Trahi? Quel pacte Obama a-t-il noué avec les Africains pour que ceux-ci crient trahison à leur égard ou à l'égard de l'Afrique? En faisant de la seule couleur de peau le critère d'une nouvelle gouvernance fondée sur des valeurs justes, beaucoup doivent se dire aujourd'hui qu'ils avaient joué à l'émotion et cédé à la propagande électoraliste qui avait pour vocation de "vendre" un produit, la marque Obama.

Mouammar Kadhafi, avec toute l'expérience du monde réel qui fut le sien, avait difficilement échappé à cette émotion. Ainsi, à New York dans son discours devant la 64e Assemblée générale de l’ONU en Septembre 2009, Mouammar Kadhafi dira: "Nous, Africains, sommes heureux et même fiers qu’un fils d’Afrique soit aujourd’hui Président des États-Unis d’Amérique. C’est un événement historique. Aujourd’hui, dans un pays où autrefois les Noirs ne pouvaient pas côtoyer les Blancs dans les cafés ou les restaurants, ou s’asseoir à côté d’eux dans les autobus, le peuple américain a élu à la présidence un jeune homme noir d’origine kenyane, M. Obama. C’est merveilleux, et nous en sommes fiers. C’est le début d’un changement. Mais en ce qui me concerne, Obama est un soulagement temporaire pour les quatre ou huit prochaines années. J’ai bien peur que nous ne revenions au point de départ. Personne ne peut garantir comment l’Amérique sera gouvernée après Obama.
Nous serions heureux qu’Obama puisse rester éternellement Président des États-Unis d’Amérique...Les présidents américains avaient pour habitude de nous menacer avec toutes sortes d’armes, disant qu’ils allaient envoyer les opérations Tempête du désert, Raisins de la colère, Rolling Thunder, et des roses empoisonnées pour les enfants libyens. C’était leur façon de procéder...Ce que notre fils Obama a dit aujourd’hui est complètement différent" . 


02 ans à peine plus tard, ce discours qui se voulait prophétique ne s'accomplit pas. Barack Hussein OBAMA ira tout simplement assassiner Mouammar Kadhafi en compagnie de la France, de l'Angleterre, de l'Italie, du Canada, du Danemark, de la Belgique, du Qatar avec le regard détourné de la Russie et de la Chine. Cette dernière ayant d'ailleurs affrété un bateau pour rapatrier ses 30.000 ressortissants travaillant en Libye. La Côte d'Ivoire du président Laurent Gbagbo n'a pas lui non échappé à la destruction par la France avec l'appui et le soutien bien affirmés de Barack Obama pour qui le président Laurent Gbagbo utilisait "des voyous pour se maintenir indûment au pouvoir". "Dans cette situation, nous utilisons tout une gamme de ressources à notre disposition en essayant d`isoler ce type, avec l`aide de pays africains et de voisins (de la Côte d`Ivoire) pour l`encourager à partir, pour lui faire subir de la pression", avait ajouté M. Obama à l'époque. Et effectivement, ce fut chose faite. Les Etats-Unis d'Obama ont laissé la France de Sarkozy agir. Mieux, les Etats-Unis l'ont aidé de diverses manières et lorsque les français ont chassé Sarkozy du pouvoir par les urnes en mai 2012, Obama appellera son "ami" pour le remercier de son "leadership solide et de sa coopération".

Aujourd'hui, le dossier d'Africom, le commandement militaire américain en Afrique est très avancé et la coopération militaire entre les Etats-Unis et des satrapies africaines est au beau fixe. Des gars comme Faure Gnassingbé ont déjà vu atterrir à Lomé Hillary Clinton et des dirigeants d'Africom. Hillary Clinton avait encore début août dernier effectué un séjour de 11 jours en Afrique consacré à des pays extrêmement riches et stratégiquement importants pour les Etats-Unis. Dans le souci de contenir la puissance chinoise sans cesse croissante en Afrique, Africom est d'une "utilité incontournable" et des bases militaires absolument nécessaires. Ainsi, à côté de la base militaire française à Djibouti, les Etats-Unis ont ouvert leur base militaire en 2003. Depuis l'avènement de Barack Obama, ce dispositif ne cesse d'être renforcé sous le fallacieux prétexte de lutter contre les "pirates somaliens". Cet objectif proclamé cache à peine le but véritable de la maneouvre qui est le contrôle des ressources de la région et la sécurisation de leur transport. Dans la même veine, le 12 octobre 2011, Obama décida d'envoyer une expédition en Ouganda officiellement pour arrêter Joseph Kony, chef rebelle qui guerroie depuis les années 1980 contre le garçon de courses local et son armée. L'odeur des matières premières stratégiques notamment le pétrole a toujours attiré les yankees. Ce n'est pas Obama qui changera cette donne. La partition du Soudan et la celle en cours du Mali ces deux dernières années sont là pour nous rappeler cette réalité.

La politique des dominateurs consiste à prendre les dominés pour ce qu'ils sont, à leur annoncer constamment  un changement qui n'arrive jamais. Et pour se faire réélire, avec le consentement de leur proie, même recette: le changement arrive, il faut juste quelques années supplémentaires. Mordant à cet attrape-nigaud d'irréductibles partisans de l'étapisme et du réformisme venant des maîtres du monde espèrent que les électeurs étatsuniens accorderont un second mandat à leur joker. Ainsi, selon ces "religieux", n'attendant plus de compétition électorale, Obama, le toujours président des Etats-Unis d'Amérique se mettra au service de l'Afrique et réglera pour les Africains leurs problèmes. Quant aux "infidèles" ou aux déçus, ils espèrent qu'Obama sera mis dehors et que Mitt Romney qui le remplacera (peut-être) sera différent tout comme Hollande serait différent de Sarkozy, comme on nous le disait à l'époque. Savants calculs, tout ça! 
Un peuple qui fonde ses espoirs sur la bonne volonté de ses dominateurs est définitivement condamné à la servitude. Il n'y a pas d'autre conclusion à tirer de cette incapacité à lire le monde réel.



Komla KPOGLI

07 septembre 2012

jeudi 6 septembre 2012

Ardeur et dévouement pour la cause d'autrui.



La fierté de toujours servir les autres. Le jour où nous aurons montré la même vigueur pour notre propre libération, nous serons redevenus un peuple. Et un peuple respecté à tout jamais.

mardi 4 septembre 2012

Les africains escamoteront-ils les étapes de l'histoire?

De deux choses l'une. 
Ou bien les africains sont un peuple spécial, unique en son genre ou des hommes pas comme d'autres et dans ce cas, ils ont raison de vouloir se particulariser et particulariser les voies par lesquelles ils entendent sortir de leur sujétion, leur domination et leur servitude. Lesquelles voies consistent entre autres à s'aliéner davantage, à se disperser davantage, à refuser l'édification de structures solides de lutte avec un leadership avisé et responsable, à vouloir se placer sous une autre tutelle sous le fallacieux prétexte qu'elle serait plus souple, à rester là à espérer un Dieu miséricordieux ou même à espérer qu'avec le temps la toute puissance de ses dominateurs se transformera en toute bonté. Ou bien, les Africains sont comme n'importe quel peuple et dans ce cas, ils sont soumis aux lois de l'histoire dont l'une des constances est qu'à chaque fois qu'un peuple est soumis, l'unique voie par laquelle il s'en sort, c'est de s'organiser, de lutter et de reconquérir aussi bien sa personnalité que son espace qu'il reconstruit à l'aune de ses expériences. Dans ce cas, les Africains n'escamoteront aucune des étapes du difficile et escarpé chemin qui mène les peuples vaincus mais déterminés à se relever de leur terrible défaite à leur renaissance. Tout le reste c'est-à-dire toute subterfuge scientifiquement élaborée, toute voie détournée, tout sophisme emballé dans les fameux proverbes africains attendant des réformes dans un cadre de servitude ne fait que prolonger la rançon de la défaite.



 Komla KPOGLI

lundi 3 septembre 2012

Syrie : Des « massacres épouvantables » aux « armes chimiques »…et l’Iran.


Comment la propagande pro-guerre contre la Syrie évolue-t-elle?

03 septembre 2012
Komla KPOGLI
Web. http://lajuda.blogspot.com


La propagande médiatique a changé et a pris un nouveau cap sur la Syrie. Après des slogans : «  des massacres contre son propre peuple », « des massacres épouvantables  de Bachar Al-Assad » et toutes ces choses non vues mais criées et répétées qui n’ont pas (encore) réussi à bouger la position de la Russie et de la Chine, voici venu l’heure des « armes chimiques ». Les chiffres macabres avancés et distillés depuis Londres par l’OSDH, l’agence de presse et officier du registre mortuaire des « insurgés-rebelles-révolutionnaires » pupilles de l’Occident, se présentant comme une organisation de défense des droits de l’Homme, n’auront donc pas suffi pour obtenir des « bombardements justes et humanitaires » sur la Syrie. Les outrances mensongères de Laurent Fabius, de Hillary Clinton et autres petits tireurs d’élite médiatico-intellectuels n’auront pu réussir, pour le moment en tout cas, à obtenir de la Russie et de la Chine ne serait-ce qu’un fléchissement. Il faut donc monter d’un cran le matraquage et trouver plus grave que les massacres. Et qui s’en est chargé ? Le sous-lieutenant, l’Etat mercenaire par excellence des Etats-Unis et de ses alliés au Moyen-Orient : Israël.

Constatant la persistance de la fermeté sino-russe face à toutes les ruses et autres pièges savamment enrobés dans le tissu troué des projets de résolution ou des contacts diplomatiques nocturnes, la question des « armes chimiques » détenues par la Syrie revient subitement au devant de la scène. Le mode opératoire est digne d’intérêt : le 20 juillet 2012, Ehoud Barak, le ministre israélien de la Défense, effectuant une tournée d'inspection sur le plateau du Golan à la frontière avec la Syrie, a clairement laissé entendre que « l'armée israélienne ne permettrait en aucun cas le transfert d'armes de destruction massive syriennes. L'Etat d'Israël ne peut accepter le transfert d'armes de pointe de la Syrie au Liban. Nous surveillons étroitement (...) le Hezbollah qui pourrait essayer de tirer avantage de la situation…Il n'est pas approprié d'en dire plus pour le moment sur quand nous allons agir, comment nous agirons, ou si vraiment nous agirons. Nous suivons tout cela de très près». Voilà la naissance d'une nouvelle argumentation en faveur du projet d'agression contre la Syrie: la menace des armes chimiques.
 «La Syrie a accumulé le plus important arsenal d'armes chimiques du monde et dispose de missiles et de roquettes capables d'atteindre n'importe quel point du territoire israélien», a confirmé le général Yaïr Naveh, le chef d'état-major adjoint.
Les deux dirigeants seront suivis par le chef du gouvernement israélien. « Peut-on imaginer que le Hezbollah dispose d'armes chimiques, c'est comme si Al-Qaïda avait des armes chimiques », a affirmé M. Netanyahu le 22 juillet 2012. « C'est une chose inacceptable pour nous, pour les Etats-Unis, et nous devrons agir pour l'empêcher s'il en est besoin » a prévenu M. Netanyahu.
Constatant ce nouveau tournant dans la communication de ses ennemis, Damas a indiqué le lundi 23 juillet 2012 qu'elle n'utiliserait ses armes chimiques qu'en cas d'"agression étrangère". « Aucune arme chimique ou non conventionnelle ne sera utilisée contre nos propres citoyens (...), ces armes ne seront utilisées qu'en cas d'agression étrangère », a indiqué le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères.

Mais ce tournant dans la communication a fait son effet et va être maintenu. Désormais, les parrains de la rébellion armée contre la Syrie vont marteler le même message afin de mieux ancrer dans les têtes la dangerosité du gouvernement dirigé par Al Assad. La technique est si bien rôdée que Barack Obama, le prix Nobel des guerres justes et humanitaires s’est fendu des menaces très claires le 20 août dernier : « Nous avons été très clairs envers le régime d'Assad, mais également envers les autres acteurs sur le terrain, sur le fait que, pour nous, une ligne rouge serait de voir un arsenal complet d'armes chimiques en train d'être déplacées ou utilisées. Cela changerait mes calculs. » Et, pour être encore plus clair et montrer que « les acteurs sur le terrain » est une formule pour désigner en réalité le gouvernement d’Al Assad, Obama a tenu à préciser : « Nous ne pouvons pas nous trouver dans une situation dans laquelle des armes chimiques ou biologiques tombent entre les mains des mauvaises personnes ».

A partir du moment où l’Oncle Sam a parlé des armes chimiques suivant ainsi son sous lieutenant Israël, il était évident que toutes les autres hyènes de la bande iront dans le même sens. Telle est l’une des règles fondamentales de la chasse élaborées par la meute.

Une semaine après l’Oncle Barry, François Hollande surnommé dans certains milieux revanchards « le Mou » ou « Le Flou » ou encore « Flamby » le 27 août 2012, François Hollande ira répéter le nouveau mot d’ordre : « Je le dis avec la solennité qui convient : nous restons très vigilants avec nos alliés pour prévenir l’emploi d’armes chimiques par le régime (syrien), qui serait pour la communauté internationale une cause légitime d’intervention directe », lors d’un discours devant quelque 200 ambassadeurs français réunis à l’Elysée. Son ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius qui, déjà en août professait que « Bachar Al Assad ne mérite pas d’être sur terre », ira énoncé sur Europe1 le 31 août que « il est certain que nous jugeons M. Bachar al-Assad responsable de l'utilisation de ces armes et s'il y avait la moindre tentative d'en faire utilisation directement ou indirectement la réponse serait immédiate et fulgurante ».
Sur France 3, dimanche 02 septembre 2012, Alain Juppé déchu du ministère des affaires étrangères pour cause de défaite électorale de Sarkozy a affirmé que les pays Occidentaux et leurs alliés (agresseurs) doivent «se passer d'un feu vert onusien pour attaquer la Syrie au cas où le risque de prolifération d'armes chimiques se dessinait ». Alain Juppé, un des assassins directs de Mouammar Kadhafi et des dizaines de milliers de personnes en Libye et en Côte d’Ivoire a précisé que « sur la question d'utiliser la force ou pas, notre doctrine de toujours-et je pense qu'il ne faut pas l'abandonner- est qu'on utilise la force qu'avec le feu vert des Nations unies. Est-ce que dans un certain nombre de situations extrêmes, comme le risque de prolifération des armes chimiques, on peut se passer de ce feu vert? Oui, je pense qu'il faut l'envisager ».
David Cameron, premier ministre britannique et Ban Ki Moon, secrétaire général de l’atlantiste ONU iront dans le même sens. Ce dernier  déclarant le 23 juillet 2012 depuis Belgrade : « il serait répréhensible de voir quiconque en Syrie envisager l'utilisation d'armes de destruction massive comme des armes chimiques. J'espère sincèrement que la communauté internationale gardera un oeil là-dessus pour que rien de tel ne se produise ».
La Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite et tous les autres pions sont sur la même longueur d’ondes.Comme on le voit, les stratèges pro-guerre auront le triste mérite d’avoir tout essayé. La nouvelle rhétorique fondée sur les armes chimiques menaçantes pourra ainsi justifier une agression contre la Syrie en escamotant le double refus sino-russe et mettre ainsi la Chine et la Russie devant le fait accompli tout en misant sur le fait que, peut-être, ces deux pays n'iront pas jusqu'à livrer une guerre ouverte à l'Occident pour la Syrie. Rien n'est moins sûr.
Israël étant le pays qui fabrique en direction prioritairement des opinions occidentales l’essentiel de l’information sur ce qu’on appelle le monde arabe, démontre une nouvelle fois au travers de ce changement de rhétorique face à la Syrie qu’il sait tenir son rôle. Rôle qu’ont dépeint Stephen Walt et John Mearsheimer dans leur ouvrage « Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine » paru en 2007.
En effet, lors de la « Guerre des six jours » en 1967, Israël a arraché à la Syrie une partie de son territoire appelée le plateau du Golan d’où environ 100.000 syriens furent renvoyés. En 1981, le plateau du Golan passe sous les lois israéliennes et le territoire est repeuplé par quelques 18.000 colons israéliens. La Syrie tient absolument à reprendre ce territoire et pour ce faire, elle arme le Hezbollah et le Hamas qu’elle utilise pour maintenir la pression sur Israël. Comme le montrent Walt et Mearsheimer, seuls Yitzhak Rabin en 1994 assassiné plus tard et Ehud Barak dans un premier temps, puis opposé en 2000 furent favorables parmi tous les dirigeants israéliens de retourner à la Syrie le territoire volé contre un traité de paix. Ariel Sharon qui a succédé à Ehud Barak lui-même ayant fait marche arrière déclarera : « même dans mes moments de fantaisie les plus fous, je n’aurais jamais accepté une telle concession ». Ehud Olmert, successeur de Sharon confirmera : «  Le plateau du Golan restera en notre possession pour toujours ». Tous ses successeurs s’inscriront dans la même logique. « Israël n’abandonnera jamais le plateau de Golan ; cette région fait partie intégrante d’Israël et est vitale pour sa sécurité et sa protection » tranchait Yisraël  Katz, député israélien lorsque Javier Solana, Secrétaire général du Conseil de l’Union Européenne, en 2007, disait souhaiter aider la Syrie à récupérer ledit territoire.

Face à l’insistance syrienne va alors être engagée une œuvre de diabolisation du gouvernement syrien par Israël, ses dirigeants, ses intellectuels, ses médias et les puissants lobbies qui le soutiennent inconditionnellement dans sa logique de confiscation du Golan. Ariel Sharon, le 15 mars 2003 dira de Bachar Al Assad qu’il est un « homme dangereux et incapable d’un jugement sain »  avant d’appeler les Etats Unis à exercer sur Al Assad « une très forte pression » pour l’empêcher de soutenir le Hamas et le Hezbollah. Toujours en 2003, pour Ephraïm Halevy, conseiller pour la sécurité nationale de Sharon, Assad « irresponsable et insolent succombait fréquemment à de mauvaises influences », « on ne pouvait pas fermer les yeux sur ses machinations. Mais avant d’arriver à la guerre, il y a toute une gamme de mesures qui peuvent être prises pour limiter les crocs du jeune, arrogant et immature président syrien ». L’immaturité de Bachar Al- Assad étant sa volonté de voir la Syrie regagner le plateau du Golan.

Les deux auteurs citent beaucoup de personnalités allant dans le même sens dans les médias israéliens aussi bien qu’étatsuniens où elles accouchaient fréquemment leur propagande en vue de pousser l’opinion et les décideurs politiques occidentaux notamment étatsuniens à catégoriser la Syrie et éventuellement à lui livrer une guerre. « La Syrie avait un fort pouvoir de nuisance, beaucoup plus fort que l’Irak » Yoshi Alphar. « Je me demande si, étant donné la qualité de leurs sources, les Syriens n’avaient pas eu vent de la conspiration du 11 septembre et avaient omis d’en avertir les Etats Unis » Itamar Rabinovich, ancien ambassadeur d’Israël aux USA. « Prochaine étape : serrer la vis à la Syrie. Il faut utiliser tous les moyens nécessaires y compris la force militaire pour obtenir un changement de comportement et/ou de régime à Damas », journaliste israélo-américain Yossi Klein Halevi, 15 avril 2003 dans le Los Angeles Times. « La Syrie, amie du terrorisme, a elle aussi besoin d’un changement », Zev Chafets, 16 avril 2003 dans New York Daily News. « Je ne serai pas surpris si les armes de destruction massive que nous n’arrivons pas à trouver en Irak avaient pris le chemin de la Syrie » Eliot Engel. « Assad est un homme excessivement dangereux » Jed Babbin…On pourrait en citer d’autres. Mais c’est fastidieux. Soulignons simplement qu’à la même époque, il y avait une loi dénommée Syria Accountability Act qui fut votée par le congrès étatsunien sous l’instigation d’Eliot Engel et de l’AIPAC avec pour objectif d’intégrer la Syrie à la liste des pays de « l’Axe du Mal ».

La Syrie n’est donc pas dans l’œil du cyclone depuis 2011. Elle est ciblée bien avant le début du fameux « Printemps arabe ». Les mouvements de foule de ces deux dernières années dans les pays où l’Occident bénéficiant dans certains cas des yeux fermés de la Chine et de la Russie n’ont servi qu’à tendre vers la réalisation d’un objectif prévu de longue date à Damas. Pour ce faire, rien de plus efficace que de resservir les vieilles mais redoutables recettes des armes chimiques, bactériologiques voire de destruction massive. C’est en cela que les responsables israéliens qui font semblant de ne jouer aucun rôle en Syrie actuellement avaient été les premiers à réorienter la communication pro-guerre en la faisant passer du stade compassionnel des massacres nécessitant une intervention humanitaire bloquée par les méchants et cyniques Russes et Chinois au cap de la menace des armes chimiques, « ligne rouge » autour duquel les agresseurs tentent à présent de mobiliser. Il faut rappeler, pour finir, que les armes chimiques dont il est question sont celles que la Syrie avait achetées à l’Egypte en 1973, lesquelles ne font peur ni à Israël ni à l’Occident car disposant de moyens de dissuasion suffisants.

Le prochain sur la liste est l’Iran. Les dirigeants israéliens ne cachent même pas leur démarche. Certain que tous les actes qu’il aura à poser, que ce soit aujourd’hui ou demain, contre l’Iran a et aura l’appui moral et matériel de l’Occident notamment des Etats Unis d’Amérique, des dirigeants israéliens annoncent qu’ils pourront frapper l’Iran avant les élections américaines de novembre prochain, obligeant ainsi ce tuteur bienveillant à l’accompagner dans cette nouvelle mission. Ce matin, 03 septembre 2012 sur BFMTV, Jean Jacques Bourdin a essayé en vain d’obtenir de Laurent Fabius un mot de la diplomatie française allant à l’encontre du projet israélien. Projet qui au demeurant, ne fâche pas la plupart des diplomaties occidentales. Loin de là, elles le soutiennent, lui fournissent même des moyens pour son accomplissement. A la fin, Fabius n’a trouvé qu’une condamnation ou simplement de réserves quant à une future agression contre l’Iran. Il dira « je me demande même si les Iraniens ne sont pas dans une stratégie double en se faisant frapper puis dire « nous on ne faisait rien, on nous a tapés dessus faire. Ils deviennent ainsi la victime et du même et du coup ils récupèrent une espèce de légitimité auprès des populations ». C’est dire combien ce monde là réserve donc des surprises aux proies contre lesquelles il planifie des attaques. Il temps, grand temps que les peuples affaiblis ou faibles commencent sérieusement par penser à leur survie en se regroupant, en se dotant de la conscience des enjeux, en fédérant autour d’un leadership avisé et responsable avec l’idée de rechercher les moyens les plus appropriés pour répondre aux défis que ce monde là pose et posera.

dimanche 2 septembre 2012

La Chine, protectrice de l'Afrique face à l'Occident?


Ce qui caractérise les Etats, les vrais, et la Chine en est un, c’est le nationalisme économique au nom duquel leurs élites politico-économiques se donnent les moyens pour aller prendre l’argent et les ressources là où ils se trouvent. A l'examen de l'histoire, la Chine est un pays reconnu pour son nationalisme et le patriotisme de ses citoyens n'est plus à démontrer. Comme tout Etat qui calcule, la Chine n'investit dans un tel ou tel territoires africains que lorsqu'elle a la garantie qu'elle gagnera plus qu'elle ne perdra. Dans sa démarche en Afrique, les investissements chinois se concentrent dans les territoires où des richesses minières et agricoles sont abondantes, faciles d'accès et où elle peut couler ses produits sans trop de difficultés. Le Congo, le Soudan, le Tchad, le Nigéria, le Cameroun, le Kenya, l'Angola, l'Afrique du Sud, l'Egypte, la Côte d'Ivoire, la Guinée Equatoriale, la Zambie et le Gabon voilà des territoires clés où la Chine frappe. China Petroleum et Chinese National Offshore Oil Company investissent les champs gaziers et pétroliers et pariant sur l'avenir étant donné que l'Afrique reste malgré tout sous explorée, ces compagnies financent des recherches ici ou là. En plus des terres agricoles qu'elle acquiert en Afrique afin de produire une partie de ses besoins alimentaires, la Chine est présente dans les secteurs de transports avec ses motos et des textiles. C'est dire qu'une part de la croissance chinoise est portée par l'Afrique dont la part ira en croissant pour un pays qui est en train de prendre la première place dans l'économie mondiale. La stratégie chinoise en Afrique est claire: prendre ce qu'il y a à prendre en claironnant le fameux "partenariat gagnant-gagnant" et le faire clamer par des journalistes et autres diplômés africains formés en Chine ou dans les instituts Confucius locaux. Le concept "gagnant-gagnant" enchante beaucoup d'Africains qui, à l'aune de ce que l'Occident a fait jusqu'ici en Afrique, proclame urbi et orbi que voici venu enfin le sauveur. C'est ainsi qu'on nous dit doter l'Afrique d'une "stratégie de développement" en la livrant à la Chine par le biais de dirigeants africains incultes, rétrogrades, opportunistes, affairistes et premiers opposants des peuples qu'ils régentent. Ces dirigeants à la légitimité douteuse, ces dirigeants pour qui l'intérêt national se résume aux intérêts personnels ou claniques, pour qui le vol est la règle de gouvernance comment peuvent-ils identifier et défendre les intérêts africains face à la puissance chinoise? Qui prend de tels hommes au sérieux pour traiter avec eux sur base des règles classiques que les Etats normaux guidés par des élites intelligentes et responsables devant les peuples qu'ils représentent appliquent dans le commerce international? Tout le monde sait que les dirigeants africains sont des voleurs, des usurpateurs et des laquais n'ayant aucune notion des intérêts nationaux, à la tête de pays qui, au fond, ne sont que des constructions coloniales n'ayant aucun pouvoir.

C'est pour cela que toute intelligence qui ne se préoccupe pas d'organiser ses forces endogènes, de les former, de les doter d'une force de frappe avant de parler d'alliance ou de partenariat est un mauvais stratège. Faire ou prêcher le contraire, c'est faire de ce chimérique partenariat un contrat de soumission et de dépendance volontairement souscrit. Ainsi, avant même de vouloir propulser, par réaction au pillage et au mépris des occidentaux, l'Afrique dans les bras de la Chine ou des nouveaux venus à la recherche de quoi construire des solutions aux problèmes de leurs peuples, il faut veiller à doter l'Afrique d'Etats réels, d'institutions fortes, d'un peuple effectivement maître sur ses terres et de dirigeants dotés de conscience patriotique et contraints de défendre les intérêts africains dont ils sont, par leur charge même, porteurs. C'est-à-dire tout le contraire de la race de rapaces appelées dirigeants africains dont la préoccupation est de se goinfrer, de satisfaire les clans qui les entourent et de tuer toute idée d'intérêts collectifs au sein de notre peuple. De plus, historiquement, aucun peuple ne s'est lancé dans l'aventure extérieure sans avoir réalisé en son sein l'unité nationale et sans un leadership éclairé et foncièrement patriote. Sans ce travail de base, c'est quitter une colonisation pour une autre colonisation. C'est installer la permanence de la dépendance. Car, entre les faibles, mieux, les affaiblis et le fort, l'alliance ou le partenariat n'a que le goût d'une dépendance ou d'un protectorat. C'est précisément ce qu'une Afrique nouvelle ne doit plus avoir.




Les Africains se mentent à eux-mêmes en pensant pouvoir sortir de la merde et devenir ainsi un peuple reconstitué en déléguant leurs responsabilités à d'autres, notamment aux Chinois par qui ils ne jurent que ces derniers temps par esprit de déception envers un Occident pilleur et méprisant. A la vérité les Africains ne seront pas ce seul peuple sur terre qui échapperait aux sentiers rudes et difficiles de l'histoire qu'emprunte tout peuple dominé et colonisé pour se redresser. Il y a un prix à payer pour se libérer et se reconstruire. Si les Africains estiment qu'ils sont trop beaux pour s'engager sur cette voie, trop mignons pour mettre la main dans le cambouis du combat libérateur alors il n'y a rien à faire. Si les Africains estiment que leur terre ne mérite pas qu'ils lui consacrent leur vie, leur misérable vie pour la reconquérir, la reconstruire et la sanctuariser, quoi de plus normal qu'ils appellent à présent la tutelle des Chinois face aux Occidentaux. Disons simplement la bienvenue aux Chinois en terre africaine où ils peuvent puiser les ressources pour compléter et confirmer leur leadership dans le monde contre quelques petits ponts, des routes et autres stades construits par eux-mêmes sans nous donner la technique pour y arriver nous-mêmes. Croire qu'on échappera aux lois de l'histoire en allant se réfugier sous l'aile de la Chine et vivre ainsi par procuration, quel projet!? Croire que la Chine ne serait pas un Etat normal qui travaille pour ses propres intérêts sur nos terres, quelle lucidité!?

Komla KPOGLI