COMMUNIQUE DE PRESSE
Par les médias, nous apprenons que dans la nuit du 6 au 7 août 2004, la succursale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) implantée à Khorogo (République de Côte d’Ivoire) aujourd’hui sous contrôle de la rébellion rebaptisée Forces Nouvelles, a été pillée de fond en comble. Le montant du butin emporté reste à l’heure actuelle inconnu.
Cet agissement, le deuxième après le vol caractérisé de Bouaké commis par les mêmes rebelles, est indigne, malsain et dégradant. Surtout si l’on se réfère aux prétentions ayant milité en faveur de la prise des armes contre le pouvoir en place ; qui faut- il le rappeler consiste à combattre l’injustice et l’iniquité sociales. Bref, les rebelles se disaient porteurs des valeurs démocratiques irréfutables.
Aujourd’hui, force est de constater que les soi-disant démocrates et patriotes ne sont autres que des véritables cambrioleurs. L’acte que les rebelles dits Forces Nouvelles viennent de poser n’est rien d’autre que du banditisme et de la délinquance primaire. On peut se demander alors comment peut – on confier la gestion d’une République à des individus dépourvus de toute moralité et de tout bon sens qui, d’ores et déjà cambriolent les institutions financières implantées dans les zones sous leur contrôle. Nous nous demandons tout simplement combien de banques et autres institutions financières résisteront à la kleptomanie mieux, à la kleptocratie qu’ils établiront en Côte d’Ivoire s’ils parvenaient à conquérir le pouvoir d’Etat.
On peut affirmer sans guère se tromper qu’avec les rebelles au pouvoir, c’est l’effondrement total de l’économie ivoirienne ; ce qui à ne pas perdre de vue, réduira sa jeunesse à la mendicité.
Hier, c’était la succursale de Bouaké, aujourd’hui celle de Khorogo, demain ce sera le braquage systématique des valeureuses masses laborieuses de la Côte d’Ivoire. De toute évidence, la rébellion aujourd’hui est confrontée aux réalités du terrain.
Ces pillages sont de purs vols à main armée opérés par des individus qu’on avait qualifiés, même dans certaines capitales occidentales, de défenseurs d’un certain nombre de valeurs républicaines.
Pour notre part, de tels comportements indignes, malsains et rétrogrades sont des signes patents portant atteinte à l’application réelle et effective des Accords d’Accra III y compris même les Accords de Marcoussis que les rebelles ne cessent de chanter à longueur de journée.
Nous lançons un appel pressant aux divers acteurs politiques de la sous région ouest africaine à condamner sans réserve ces agissements impropres qui non seulement mettent à mal l’économie de la Côte d’Ivoire mais également affectent dangereusement l’intégration économique de notre sous région.
Au regard de cette malhonnêteté intellectuelle, on peut se demander de savoir si le limogeage des ministres issus des rangs des cambrioleurs n’était-il pas fondé ? Car confier des responsabilités étatiques à ces messieurs, équivaut à saborder les institutions républicaines et fouler aux pieds l’élite ivoirienne.
Il est l’heure d’appeler les Forces Nouvelles à déposer les armes et travailler sérieusement pour la réconciliation nationale puisqu’ils sont arrivés au terminus de leurs objectifs. Car nous sommes inquiets qu’après le pillage des institutions financières dans les zones sous leur contrôle, ils n’entament le trafic de leurs propres concitoyens ; la vente de leurs propres frères ; c’est-à-dire un autre esclavage.
C’est le lieu de saluer le patriotisme et le courage de la jeunesse ivoirienne, qui fait montre d’une grande maturité politique depuis le déclenchement de la crise. Elle prouve par là, l’émergence d’une génération nouvelle d’Africains qui veut mettre fin au néocolonialisme qui perdure et affranchir l’Afrique toute entière de la tutelle politico- économique sous laquelle elle croupit depuis plusieurs décennies avec la complicité passive ou active de certains Africains aux goûts immodérés dans leurs ambitions égoïstes.
La J.U.D.A exhorte ici et maintenant la jeunesse ivoirienne à rester unie et solidaire autour des valeurs républicaines dans un esprit de tolérance et de convivialité. Car de la capacité de la jeunesse africaine à se rassembler autour des idéaux de démocratie, dépendent les lendemains meilleurs de notre chère Afrique.
Fait à Lomé, le 27 août 2004
Pour la J.U.D.A
Le Président,
Benjamin NALIALI
• La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A), un mouvement de Jeunes Africains ayant pris conscience de l’échec collectif dans la construction d’une Afrique unie, solidaire et démocratiquement stable, entend apporter sa modeste contribution pour l’enracinement de la démocratie sur notre cher continent.
Inquiète des déviances démocratiques et autres violations massives et systématiques des droits de l’Homme auxquelles se livrent un certain nombre de régimes africains pilotés par des réseaux obscurs néocoloniaux, la J.U.D.A se veut un cadre de réflexion et d’actions en vue de sortir l’Afrique et ses peuples de la clochardisation.