A chaque fois qu'il s'agit de l'Afrique, et on l'a vu d’ailleurs avec l'agression de la Libye, à chaque fois qu'il s'agit effectivement de l'Afrique, tous les pays qui sont soi-disant avec les peuples du tiers monde, à savoir : la Russie, l'Inde, la Chine, le Brésil, tous ces pays-là sont absents. Aujourd'hui, la France a décidé d'égorger, de détruire le règne du régime Laurent Gbagbo, on a vu ni la Chine, ni le Brésil, ni l'Inde, ni la Russie. C'est cela la réalité du monde. Donc les Africains doivent, de ce fait là, comprendre que nous sommes absolument seuls. Comme nous l'avons toujours dit, nous n'avons pas d'allié dans le monde. Nous n'avons pas d'amis sur qui compter dans le monde, dans nos mauvais jours. C’est dire qu’aussi longtemps que nous allons rester dans notre état de faiblesse totale, nous serons fatalement en danger de mort. Mais comme les africains détestent souvent tous ceux qui parmi eux essaient de leur ouvrir les yeux, comme les africains ostracisent tous ceux qui essaient de leur dire ce qui est la vérité, comme il y a une sorte de détestation de soi en nous, de sorte que, fatalement dans l'histoire, ce sont les noirs qui ont souvent été utilisés pour abattre d'autres noirs, eh bien, à chaque fois que nous allons, au travers des comportements de haines, de détestations, de haines gratuites, de querelles intestines, de querelles interpersonnelles de bas étages, à chaque fois que nous allons cultiver ce type de comportement, nous allons nous fragiliser davantage au grand profit, au grand bonheur, de ceux qui ont décidé de nous aliéner et de nous tuer pour pouvoir mettre la main sur nos ressources.
Mais tout ceci montre que le combat que nous avons à mener pour nous affranchir de la tutelle sera extrêmement dur et va faire couler beaucoup de sang. En prévision de ceci, nous devons armer psychologiquement notre peuple à y faire face. Nous devons préparer notre peuple à accepter de payer le prix de sa libération. C'est après que nous ayons payé ce prix, que nous serons à même de disposer de notre espace, de reconstruire l'Afrique, de décider dans notre espace, et d’ériger la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour la libération de notre peuple en monuments nationaux.
Et donc je crois qu'aujourd'hui, avec ce qui s'est passé,le sort qui a été celui de Laurent Gbagbo, au lieu de nous fragiliser, au lieu de nous détruire, au lieu de nous mettre en larmes, nous devons tirer de ceci,la meilleure des parties et garder la symbolique de Laurent Gbagbo a démontré.Cette symbolique qui est celle d'un homme qui n'a pas voulu obéir au doigt et à l'œil du maître Français. L'attitude même de la France de Nicolas Sarkozy à son égard est la preuve que ce qui nous attend est un long combat, difficile combat, mais si nous nous préparons en conséquence, si nous nous organisons en conséquence, si nous nous dotons des moyens psychologiques, spirituels,matériels, logistiques en conséquence, nous vaincrons. Parce que face à un peuple d'esclaves, de colonisés, d'humiliés, de réprimés, face à un peuple de cette nature qui a décidé de se libérer, de s'affranchir, aucune chaîne, aucun chars, ne peut l'empêcher. Aucun missile ne peut empêcher un peuple qui a décidé de s'affranchir de ses chaînes.
Donc aujourd'hui, l'action de la France, la capture du président Laurent Gbagbo par la France peut constituer pour certains d'entre nous un choc terrible mais ce choc-là doit nous conduire à avoir un mental beaucoup plus fort, un mental de résistance, d'organisation, de réflexion, de sorte que nous pussions voir là où des erreurs ont pu être commises, là où des faiblesses ont pu être identifiées de sorte à les réparer et repartir au front de façon à gagner systématiquement et définitivement la bataille afin que l'Afrique soit totalement affranchie, soit libérée, et qu'elle consacre finalement ses ressources et son énergie à la défense des intérêts bien compris de ses enfants.
La dernière chose que je peux ajouter, c’est qu’aujourd'hui nous voyons au travers l’agression par la France de la Côte d’ivoire, la nécessité, et là je m’adresse particulièrement à ceux qui ont toujours naïvement fait preuve d’une vision pacifique du monde, de comprendre enfin que le monde c’est la guerre, c’est la violence, c’est la ruse, c’est la protection de chaque peuple pour soi. Et nous n’allons survivre dans un monde surarmé, violent, où l’homme occidental porteur de la pulsion de mort et partout où il est allé,il n’a apporté que mort, désolation, destruction qu’en nous constituant en peuple organisé. En Amérique, l’homme occidental y a apporté la mort, la destruction au sein du peuple indien qu’il a fait disparaître, en Australie, la Nouvelle-Zélande et partout, c’est le culte de la mort également, la pulsion de mort qu’il a apporté en détruisant systématiquement les aborigènes. Dans les pays asiatiques, c’était la colonisation ou vous vous souvenez très bien des guerres, de multiples guerres d’Indochine, du Viêtnam, du Japon, de la Chine etc.... Et en Afrique, il nous a également apporté la mort, la désolation, la destruction au travers des razzias négrières transatlantiques,de la colonisation et du néocolonialisme actuel. Nous devons comprendre que nous avons besoin de protéger notre peuple, c’est-à-dire que nous devons comprendre,qu’à terme, nous devons nous doter des armes les plus puissantes au monde pour sanctuariser l’Afrique afin que personne, je dis bien plus personne, ne puisse venir en Afrique nous imposer sa loi. L’Afrique doit se doter des armes les plus puissantes au monde pour pouvoir se défendre parce qu’à chaque fois nous allons vouloir construire l’Afrique sans la doter des outils de défense,sans vouloir la doter d’une politique de défense cohérente, eh bien, nous serons voués à la convoitise et à l’agression des autres. Une Afrique sans défense, sans protection, sans moyens militaires endogènes constitués d’une armée et d’une industrie militaire en son sein, sera vouée à la disparition. Des gens vont toujours venir nous attaquer comme ils l’ont fait dans le passé et comme ils le font actuellement sur le continent africain. Donc nous devons doter l’Afrique, à terme, des armes de destruction massives les plus terribles au monde pour pouvoir la sanctuariser parce qu’elle est riche, elle est convoitée depuis longtemps et si nous ne la dotons pas d’armes, d’outils de défense, nous aurons beau la reconstruire, eh bien, elle sera détruite par les mêmes qui aujourd’hui s’acharnent contre notre peuple, contre nous. Aussi, devons-nous à la fois développer une vision, je dirai de la Maât, de la paix, de la justice, de la vérité entre nous, mais nous comporter à l’égard du monde extérieur non plus comme en peuple hospitalier voire naïf qui reçoit toujours les gens les bras ouverts, mais nous devons avoir une politique de protection à l’endroit de l’étranger, de l’extérieur, sinon nous risquons de disparaître tout simplement sans que notre disparition provoque une réaction de sorte que la planète puisse cesse de tourner ou que, une journée puisse désormais compter 23 ou 25 heures.
Voilà la réalité, parce que ces peuples-là ayant toujours été un loup pour l’homme partout où ils sont allés, ils ont détruit les gens sans que cela ne leur enlève un poil de leur sophisme, du sophisme qu’ils ont inventé pour pouvoir continuer leur œuvre de rapines et de domination des peuples qu’ils ont fragilisé préalablement.
EXTRAIT DU MESSAGE VIDEO DU 12 AVRIL 2011
Komla KPOGLI