Pour comprendre le jeu de Poker entre chefs d'Etats africains, la France, les multinationales, seigneurs de guerre et barbouzes qui se passe en Côte d'Ivoire, Lynx.info s'est retourné vers l'analyste togolais Komla Kpogli, Secrétaire Général du Mouvement pour la Libération Totale et la Reconstruction de l'Afrique (Moltra). Dans cette interview, il nous décrit la Côte d'Ivoire sous Alassane Ouattara, nous peint le gugusse Guillaume Soro et s'offusque contre Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) qui peut dire qui doit aller à la CPI et ou non ! Un condensé de tout le drame ivoirien dans une interview. Lecture !
Interview réalisée par Camus Ali Lynx.info
Lynx.info : France, multinationales, Alassane Ouattara, Blaise Compaoré, Guillaume Soro. Vous avez une idée de celui ou de ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire ?
Kpogli Komla: Chacune de ces entités tire ce qu’elle veut de la situation actuelle dans ce territoire. La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, à l’instar de la quasi-totalité des territoires africains, est un chaos méthodiquement organisé. Ce territoire est revenu pleinement dans le circuit colonial après l’accidentelle parenthèse Laurent Gbagbo. Ce désordre intérieur facilite la canalisation de toutes les ressources vers l’extérieur. Les laquais placés au pouvoir dans ce territoire disant à voix basse que leur heure ayant sonné, mettent en pièce tout ce qui leur tombe sous la main. Ainsi, chacun vole ce qu’il peut et laisse les multinationales occidentales et, dans une certaine mesure, les multinationales des pays dits émergents faire main basse sur l’ensemble de l’économie. Les dividendes de cette rapine reviennent à Ouattara et à ses seigneurs de guerre. Mais au-delà, il y a d’autres acteurs qui bien que moins visibles, sont non moins redoutables dans ce joyeux pillage : ce sont les Israéliens, les Libanais, les Syriens, et quelques autres groupes installés depuis des siècles en Afrique. Donc, Ouattara et ses seigneurs de guerre assurent la police locale contre des miettes largement suffisantes à eux distillées par leurs mentors et soutiens d’horizons divers qui contrôlent tout l’appareil productif exclusivement confiné aux matières premières minières, agricoles et minéralières. Il n’y a pas très longtemps, on a entendu dire un peu partout que la Côte d’Ivoire est de retour sur la scène internationale. Et pourquoi donc ? Parce que les Occidentaux étaient partis là-bas tenir une conférence sur le cacao et la banane, une poignée d’euros en main. C’est dire combien, les Africains sont moqués. Quelle fierté y-a-t-il à être des « puissances » de cacao, de café, de banane, de coton, d’arachide…pour alimenter les autres ? Même aux temps du président Laurent Gbagbo, les africains de Côte d’Ivoire ne cessaient de se vanter d’être le premier producteur mondial de cacao. On va où avec ça ? Et Alassane Ouattara se paie de mots avec cet état de choses en répétant inlassablement qu’il fera de la Côte d’Ivoire un pays émergent (rires). On ne devient pas un pays émergent en accrochant les peuples qu’on régente illégitimement d’ailleurs à une économie cacaoyère, caféière, bananière, arachidière et rentière le tout solidement vissé à un Franc CFA détenu par la France et l’Europe. Un pays émergent quand on danse sur tous les toits d’être un PPTE (Pays Pauvre Très Endetté)?! Il n’y a qu’en Afrique qu’un bouffon puisse soumettre un peuple à de pareilles plaisanteries. Il n’y a qu’ici qu’on clame que compétir pour être « élu » par les maîtres de l’ordre mondial pays très « appauvri » et très endetté après s’être soumis aux mesures d’ajustements structurels renommées savamment Initiative Pays Pauvres et Très Endettés est la manifestation même d’un progrès économique. Le peuple noir a donc du boulot face à de telles moqueries. Il lui faut commencer sérieusement par réfléchir, s’organiser puis aller vers la douloureuse reconquête de son espace pour le reconstruire et pour le sanctuariser définitivement avec un dispositif militaire puissant continental au sommet duquel doit trôner l’arme nucléaire.
Lynx.info : Grèves tout azimut, pauvreté ambiante, pays divisé… Des analystes disent que la gestion d’Alassane Ouattara comme président rappelle étrangement à sa gestion comme premier ministre. C’est ça ?
Il ne peut en être autrement. Les Etats qui dominent l’histoire du monde depuis six siècles maintenant et ceux qui les rejoignent maintenant dans ce rôle directeur du monde sont à la recherche d’individus capables de jouer leur jeu dans des territoires qu’ils entendent conquérir ou garder sous leur tutelle. Alassane Ouattara et ses seigneurs de guerre rentrent parfaitement dans cette case. Donc, tous les maux que vous décrivez dans ne sont que le résultat de l’état du monde dans ce territoire.
Lynx.info : Pour le Pr Mamadou Koulibaly les promesses des amis de Ouattara quand il était au Golf Hôtel n’ont pas été honorées. Comment vous l’expliquez ?
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. De surcroît, ces gens n’ont aucun compte à rendre aux africains du territoire de Côte d’Ivoire qui ne les ont pas mis au pouvoir. Si ces gens-là sont au pouvoir aujourd’hui, c’est à la France, aux Etats-Unis d’Amérique, à la Banque Mondiale, au FMI, à des tyrans africains qu’ils le doivent. Dans une certaine mesure, ils le doivent aussi à la Russie et à la Chine. Ces deux pays, pourtant adulés par certains africains « fâchés » avec l’Occident, avaient, comme très souvent sur l’Afrique, laissé les choses se faire ou les avaient même cautionnées par leur vote au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Voilà donc les entités envers lesquelles les satrapes de Côte d’Ivoire ont des engagements. Et, ils doivent les tenir. A défaut, ils seront virés.
Lynx.info : La Côte d’Ivoire pour beaucoup, n’appartient plus aux Ivoiriens. Le jeu de Poker qui se joue dans ce pays entre puissances Occidentales en est la vraie raison ?
Cela fait des années que nous disons publiquement que l’Afrique n’est pas le fait des africains. L’Afrique est toujours, contrairement aux dires de beaucoup, dans la colonisation. Il va de soi dans ces conditions que le territoire de Côte d’Ivoire n’appartienne pas aux africains qui y vivent. Au-delà des Occidentaux, d’autres pays en pleine ascension vers la grandeur historique s’activent et s’ancrent en Afrique. Aucun territoire africain n’échappe à cette guerre. L’Afrique demeure l’unique continent susceptible en ce 21è siècle d’être coupé, redécoupé et repartagé, car elle est non seulement désorganisée de bas en haut et de haut en bas, mais surtout elle ne dispose d’aucun Etat en son sein pourvu de la puissance de feu dissuasif. On peut même prévoir, vu l’évolution de la situation, une sorte de Conférence de Berlin nouvelle version pour voir les acteurs définir des règles évitant que cette concurrence débouche sur des chocs frontaux. A cette nouvelle conférence de Berlin, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine pourraient jouer le rôle assumé par l’Allemagne de Bismarck au Congrès de 1884-1885, avec l’Europe, Israël, le Canada, l’Inde, la Russie, le Brésil, les monarchies du Golfe et la Turquie comme invités.
Lynx.info : Mr Komla Kpogli, vous connaissez bien la Côte d’Ivoire. Comment expliquez-vous le « coup politique » du PDCI et de Bédié qui ont préféré le Rdr qui avait mis fin à leur pouvoir contre le FPI de Laurent Gbagbo ?
Le PDCI a tout simplement joué pour éliminer un adversaire de taille. En s’alliant au RDR, plus précisément à Alassane Ouattara et à ses éléments armés, le PDCI a contribué activement à ruiner le FPI du président Laurent Gbagbo. Mais, le PDCI se dit qu’Alassane Ouattara quoiqu’il fasse sera toujours considéré par bien d’Africains de Côte d’Ivoire comme celui qui est arrivé sur le trône dans les chars et autres bombardiers français accompagnés de voyous et de criminels de guerre recrutés dans les parages et dirigés par Guillaume Soro. Ces faits font qu’aux yeux du PDCI, Ouattara ne sera jamais en mesure de maîtriser totalement la situation de sorte à garantir la sécurité des « affaires » aux investisseurs-pilleurs de divers horizons. C’est pourquoi le PDCI fait tout ce qu’il peut actuellement pour prouver à la France et à tous les autres détenteurs du vrai pouvoir dans ce territoire qu’il ferait mieux à la place d’Alassane Ouattara et ses miliciens à la présidence. Espérant convaincre ces parrains mafieux qui font et défont les régimes en Afrique, le PDCI brandit son expérience du pouvoir et son joker Houphouët-Boigny. Dans une moindre proportion, il brandit également l’ère Bédié qui ne fut pas si mal pour les parrains. Périodes au cours desquelles non seulement les français furent chez eux dans le territoire de Côte d’Ivoire, mais aussi leurs affaires connurent une prospérité foudroyante. Même si la France a fait son grand retour triomphal dans ce territoire sous Ouattara, les dirigeants du PDCI estiment qu’ils feraient mieux eux à la présidence. Et ces gens là déploient, dans cette offensive de charme, une diplomatie nocturne et silencieuse depuis un moment en direction de l’Elysée principalement.
Lynx.info : Vous voyez un retournement de situation avec la coalition FPI-PDCI- pour mettre fin à la dictature cruelle du Rdr lors des prochaines élections ?
A l’heure où nous parlons, aucun scénario n’est à exclure définitivement. « En politique, il ne faut jamais dire jamais », dixit le président Gbagbo. Lorsqu’on sait que le PDCI a été capable de s’allier à Alassane Ouattara qu’il a pourtant écarté hier sous prétexte qu’il n’est pas « ivoirien né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens » ; lorsque le PDCI a montré qu’il peut se réclamer de Houphouët-Boigny présentée par la propagande comme l’Apôtre par excellence de la Paix et s’allier, dans le même temps, à des seigneurs de guerre conduits par Guillaume Soro, on ne peut rien écarter. Tant l’opportunisme et la propension d’être avec les vainqueurs du moment sont immenses de ce côté-là. Toutefois, il est peu probable de voir une alliance FPI-PDCI. Car, ce que le PDCI recherche depuis qu’il a perdu le pouvoir en décembre 1999 c’est la confiance de la France, véritable détentrice du pouvoir de dévolution du pouvoir dans sa « sphère d’influence ». C’est pourquoi le PDCI a coopéré dans la fermeture sanglante de la parenthèse accidentelle Laurent Gbagbo.
Lynx.info : A quelques jours des confirmations de charges contre Laurent Gbagbo, aucun seigneur de guerre de Ouattara n’a été inquiété. Comment expliquez-vous ce silence de la CPI, de la FIDH, de Human-Right et de l’Onu ?
Qui arrêtera ces seigneurs de guerre ? Alassane Ouattara qui est leur parrain local et qui normalement, dans l’ordre des comparutions devrait être le premier à être jugé? Alassane Ouattara qu’ils ont porté au pouvoir et qui en retour leur attribue des postes ? Il ne faut pas rigoler ! Ou bien, ces seigneurs de guerre vont-ils s’arrêter eux-mêmes ou vont-ils se présenter devant, on ne sait qui d’ailleurs, pour proclamer qu’ils désirent être jugés pour crimes de guerre, meurtres de masse et pillage économique?
Pour ce qui est de la CPI, de l’ONU et de leur cohorte d’ailes marchantes appelées organisations de défense des droits de l’homme, tant pis pour ceux qui croient toujours qu’elles sont là pour LA justice. Tout ceci fait partie des instruments de la boîte à outils dont les Occidentaux se servent pour punir des régimes politiques ou des acteurs socio-économiques qui ont le tort de menacer l’ordre mondial tel qu’il est dessiné depuis six siècles maintenant en voulant montrer le bon exemple aux peuples dominés. Pour le reste, rappelons à celles et ceux qui veulent y croire malgré tout que le 05 décembre 2011 sur France 24, Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) avait fixé à “3 au minimum et au maximum à 7” le nombre des personnes à comparaître devant les tribunaux pour crime de guerre, notamment devant la CPI qui, il faut le rappeler, n’est pas une cour de justice mais un tribunal politique puisqu’elle passé son temps à sélectionner soigneusement ses inculpés et elle n’a cessé de distinguer les bons crimes commis par les Occidentaux et leurs divers sous-traitants des mauvais crimes commis par ceux qui osent les combattre. Florent Geel avait précisé que toutes ces personnes sont, selon ses propres termes « du camp Gbagbo ». Pour le reste, pris de bégaiements, le Monsieur Afrique du FIDH avait énoncé que les crimes commis par la France, l’ONU et leurs protégés locaux dirigés par le couple Ouattara-Soro « ne sont pas de même nature ». On peut donc conclure qu’en raison des critères énoncés par Florent Geel, il n’y a ni criminels, ni seigneurs de guerre, dans le camp franco-ouattariste.
Lynx.info : Selon vous, Ouattara ne « peut pas » ou ne « veut pas » envoyer ces criminels de guerre devant les tribunaux ?
Alassane Ouattara devrait être un des tout premiers à être envoyé devant les tribunaux, s’ils en existent réellement. La vérité de l’histoire c’est que ce sont les vainqueurs qui détiennent toutes les clés. Donc, ceux qui tiennent aujourd’hui le rôle prescripteur dans le territoire de Côte d’Ivoire n’iront pas s’automutiler pour faire plaisir à on ne sait quel peuple. Si les africains d’une manière générale, et ceux de Côte d’Ivoire en particulier veulent qu’il en soit autrement, ils doivent se battre et devenir vainqueurs. A ce moment là, ils pourront édicter de nouvelles normes afin de sanctionner les criminels. Mais tant que ce sont les criminels qui, forts de leur victoire, dirigent, nous n’aurons nos yeux que pour pleurer nos morts et que des mots pour décrire notre misère.
Lynx.info : Comment voyez-vous l’avenir de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire ?
Des gugusses comme Soro Guillaume iront le plus loin possible tant que l’ordre colonial sera en vigueur dans les territoires africains. Car, il est le genre même de ce que les colonisateurs appellent « l’élite indigène » appelée à collaborer dans l’exploitation de l’Afrique. Donc, Soro Guillaume est appelé à monter encore plus haut. On le voit d’ailleurs être régulièrement accueilli en France et dans d’autres capitales occidentales comme un héros. Ce qu’il est effectivement. Un héros colonial ! Les Occidentaux adorent des types comme ça, car ils sont essentiels dans le dispositif colonial. En conséquence, seuls deux phénomènes pourront bloquer son ascension: soit, un coup de son propre camp qui aura décidé de l’évincer pour une raison ou une autre, et dans ce cas, c’est qu’on lui aura trouvé un successeur plus sûr et plus pervers, soit le peuple africain de Côte d’Ivoire en fusion avec des compatriotes africains d’autres territoires, dans un élan révolutionnaire, renverse l’ordre cannibale établi en Afrique, avec pour conséquence la destruction de tous les satrapes qui l’immobilisent dont Soro Guillaume.
Lynx.info : Nous ne pouvons terminer cet entretien sans évoquer l’arrestation de Charles Blé-Goudé. Dites-moi, arrêter Charles Blé-Goudé aura été un jeu d’enfants. Comment expliquez-vous que Ouattara sans beaucoup d’efforts parvient à mettre la main sur tous ses ennemis en fuite ?
Jamais l’Afrique n’a été autant uniformisée au sommet. Même aux pires moments des razzias négrières transatlantiques et arabo-berbères, même aux temps les plus sombres de la colonisation directe, il y avait dans des territoires africains des dirigeants au pouvoir qui résistaient et qui, de ce fait, constituaient des motifs de fierté et donc des modèles. 2011 a emporté les deux derniers résistants Laurent Gbagbo et Mouammar Kadhafi certes avec leur fragilité et leurs contradictions, mais des résistants quand meme. Ceux-là avaient de l’envergure et un discours assez audacieux dans cet ocean africain rempli de piranhas obséquieux envers leurs maîtres mais royalement sanguinaires envers notre peuple. 2011 a inauguré le printemps des cancres et des laquais à savoir les Gnassingbé, les Bongo, les Sassou, les Zuma, les Bozizé, les Guelleh, les Compaoré, les Rajoelina, les Jonathan...qui font la pluie et le beau-temps devant des populations qu'ils immobilisent. Etant dans le meme bateau, ces gens-là constituent une sorte de syndicat qui vole au secours de tout membre en difficulté. Ils ont un même ennemi à savoir tout Africain qui incarne une autre vision. On a vu la même débauche d’énergie lorsqu’il s’était agi de renverser le président Laurent Gbagbo. N’a-t-on pas vu les pires tyrans qui s’accrochent aux miettes du pouvoir colonial depuis des décennies à coups de massacres, de hold-up électoraux et de corruption ainsi que les petits bouffons qui ont succédé à leur père dans le sang et les larmes dans certains territoires mobiliser leurs fameuses armées pour aller donner une bonne leçon de démocratie à ce “dictateur” de Gbagbo? Ils ont tous coopéré pour porter Alassane Ouattara et ses gangs au pouvoir. Il est de leur devoir de les aider à traquer et à capturer tous leurs “ennemis” que sont les résistants. Mais au-delà de tout ceci, la capture de Blé Goudé pose plus la question d’une base-arrière à partir de laquelle les résistants africains pourront se déployer. Il faut y réfléchir sérieusement.
Lynx.info : Beaucoup vont jusqu’à dire qu’il y a bien une main française et surtout la main de l’Onuci derrière tout ceci….
L’hymne national que le régime Franco-Gnassingbé Eyadéma avait fait chanter aux africains du Togo durant 30 ans disait « écartons tout mauvais esprit qui gêne l’unité nationale, écartons-le tout comme l’impérialisme. Les règlements de compte, la haine et l'anarchie ne font que freiner la révolution. Si nous sommes divisés, l'ennemi s'infiltre dans nos rangs pour nous exploiter. A l'Union, l'Union, l'Union, Oh, Togolais! Nos ancêtres nous appellent. La Paix, la Paix, la Paix,Oh, Togolais! Nos aïeux nous l'ordonnent.». Ce couplet qu’on chantait à tue-tête cachait mal la réalité de la tyrannie. On est exactement dans ce schéma en Côte d’Ivoire aujourd’hui. Il faut écarter, sous-entendu, détruire, tuer « tout mauvais esprit » qui étant libre dans la nature peut constituer une gêne à l’ordre établi en Afrique depuis cinq siècles maintenant. Il faut traquer et liquider « tout mauvais esprit » qui puisse troubler par sa seule existence hors de contrôle la bonne marche des affaires. La main française et le bras onusien, c’est-à-dire le bras européo-étatsunien ont toujours frappé les africains. Au-delà des chiens renifleurs que sont les tyrans africains, ces gens-là espionnent eux-mêmes directement les africains allègrement en écoutant facilement toutes les communications, ils interceptent facilement les messages, ils contrôlent l’espace africain qu’ils observent librement et ils disposent à présent des bases de lancement de drones au Mali, en Ethiopie, à Djibouti en Ouganda aux côtés des flottes aériennes de surveillance basées au Burkina Faso, en Mauritanie et au Soudan du Sud. Les drones ont commencé par agir déjà. Bientôt, ils vont cibler des opposants, rebaptisés « dangereux terroristes » dans le jargon d’Obama et de ses lieutenants. C’est dire la facilité avec laquelle ils peuvent écarter « tout mauvais esprit ». C’est dire aussi l’immensité des batailles qui attendent les Africains s’ils tiennent à reconquérir leur espace.
Lynx.info : Komla Kpogli merci.
C’est à nous de vous remercier.