Capture d'écran de republicoftogo.com
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Ce n'est que ce dimanche 09 décembre à la
mi-journée que le site officiel de la fameuse République du Togo annonce la
disparition du général Assani Tidjani, alors que la nouvelle fut publiée depuis
vendredi ailleurs.
Ce général, la voix et le geste toujours
menaçants fut, à ses heures de gloire de serviteur zélé, un des hommes que le
système a le mieux utilisé aussi bien au temps du père Gnassingbé qu'au début
de l'ère du fils, en 2005. Comme le souligne le texte de Republicoftogo.com, le
général fut arrêté et jeté en prison en septembre 2011 en compagnie de Kpatcha
Gnassingbé, demi-frère de Faure Gnassingbé, président autoproclamé du
territoire du Togo. Motif: tentative de coup d'état. Le général sera retrouvé
plus tard sérieusement amaigri, car les prisons du Togo ont ceci de particulier
qu'elles sont, pour les plus chanceux, un lieu de cure d'amaigrissement lié à
la torture aussi bien physique que psychologique qu'on y subie. Surtout si on est
accusé d'avoir attenté à la vie du Timonier ou d’être partie d’un – mythique
-complot visant à retirer la famille propriétaire du trône présidentiel du
siège qu’elle occupe illégalement et illégitimement, on est mort avant même d'y
entrer.
Assani Tidjani est donc mort. Le site
gouvernemental, d'entrée de jeu, nous apprend qu'il est originaire du Nigeria
et qu'il y sera inhumé. C'est dire combien le bonhomme, surnommé Général
Adidas, pour les balafres qu'il porte sur ses joues, était tombé en disgrâce avec
Gnassingbé II qu'il a pourtant porté au pouvoir la nuit du 05 février 2005 avec
un quarteron d'officiers de l'armée togolaise faisant office cette nuit là de
Cour constitutionnelle constatant "la vacance du pouvoir" après la
décès annoncé du père Gnassingbé survenu officiellement quelques heures plus
tôt dans le ciel de la Tunisie. Même pour service rendu, Tidjani ne sera pas
autorisé à reposer éternellement au Togo. Il est renvoyé dans son pays
d'origine, le Nigeria. Mais tout ceci est plutôt clair: éviter que ses
funérailles suscitent des discussions voire des tensions au sein de l'armée et,
in fine, faire en sorte qu'elles ne servent pas à réveiller non seulement
certains esprits potentiellement révoltés contre le sort réservé à un
ex-serviteur qui aura été leur Général, mais aussi éviter que d'autres gradés
de cette armée dévouée aux Gnassingbé contre les Africains du Togo, à l'aune de
l'expérience douloureuse d'un Tout-puissant Tidjani déchu, laminé et rejeté
comme un chien, en viennent à méditer leur propre situation alors qu'ils sont
aujourd'hui même au service du régime franco-Gnassingbé. L'effet psychologique
recherché en éloignant la dépouille de Tidjani des terres du territoire du Togo
fonctionnera t-il longtemps?
Komla KPOGLI
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