mardi 11 août 2020

La lutte doit être totale.

 La dette encore et toujours. Il faudra tenir une chronique. Nous l'écrivions le mois dernier: il ne se passe un mois sans que le système Franco-Gnassingbé ne tende ses mains ensanglantées vers l'extérieur pour quémander quelques milliards de Francs des Colonies françaises en Afrique, rebaptisés malicieusement Francs de la Communauté financière africaine. 

Tellement ce territoire est asséché, car pillé, dévalisé et vidé de ses biens depuis 1963, année où la France et ses amis ont fermé la petite parenthèse de 3 ans ouverte par des patriotes africains du Togo qui voulaient son "indépendance". Le 13 janvier 1963, la France fit assassiner par le mercenaire Georges Maitrier du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage), Sylvanus Olympio, leader de ce mouvement patriotique. Depuis lors, le saignement n'a été aussi abondant sous la vassalité d'un groupuscule de criminels se reproduisant de père en fils formés à l'école du crime colonial. Des milliers de milliards sont volés chaque année par cette racaille interne et externe qui, tel un épervier volant un poussin qu'il va dévorer loin des lieux du crime, emporte son butin dans les paradis fiscaux occidentaux.
Aujourd'hui, ce territoire est complètement anémié. Voilà pourquoi, le régime tend continuellement la main mendiante. Et à chaque fois, les services de propagande de ce régime présente cette récurrente mendicité augmentant la dette du pays comme un "succès foudroyant", "un sans faute", "une énorme réussite" d’une opération qu'il nomme joliment "mobilisation de l'épargne des personnes physiques et morales en vue d'assurer la couverture des besoins de financement du budget de l’Etat." De quel Etat parle-t-on? La carcasse d'appareil colonial qui immobilise les masses populaires et le territoire depuis 57 ans: voilà l'Etat africain.
La situation est tellement catastrophique pour des populations affamées, assoiffés et privées de tous les soins primaires dans ce territoire où les cimetières ne font que s'étendre. Les banques commerciales, constatant l'absence de l'épargne des africains du Togo totalement appauvris, ne prêtent actuellement qu'à des conditions très dures notamment à des taux usuriers entre 10 et 15% au minimum et sur présentation d'une garantie financière allant d'un dépôt d'une somme importante au dépôt d'un titre foncier.

Face à une telle situation, les africains du Togo ne peuvent plus, ne doivent plus continuer à attendre un sauveur. Ils doivent s'organiser, se dresser pour asséner le coup de poing proportionné à ce système qui continuera à les appauvrir et à assassiner toute personne qui oserait émettre la moindre critique sur cette mafia locale mise en place par une pègre internationale. Si les africains du Togo attendent la réforme de ce système par ses animateurs ou bien à la suite de l'accession au pouvoir colonial par des opposants institutionnels qui ne sont que de pâles copies des premiers, eh bien, les africains de ce territoire finiront par tomber raide morts après avoir, sans cesse, été tournés en rond le ventre vide.

L'histoire des peuples dominés, notamment celle de beaucoup de pays asiatiques hier sauvagement maltraités et allègrement pillés par la "civilisation" est là pour nous renseigner sur ce qu'est un processus de libération et de reconstruction. Il est fait de travail acharné de mobilisation, d'organisation, de structuration et conduite des masses populaires conscientes et formées par un leadership radicalement patriote qui a compris qu'on ne combat pas le système colonial à moitié et que des victoires d'étape n'existent pas face au colonialisme. Soit le colonialisme est là et le peuple n'existe, soit le colonialisme est détruit et le peuple revit et existe. Moitié esclave moitié libre, ça n’existe pas.

Ceux qui pensent et véhiculent l'idée qu'on peut faire cohabiter les intérêts et les personnes qui travaillent pour le système colonial sur nos terres et les intérêts et donc, la satisfaction des besoins de notre peuple, dans une sorte de "coexistence pacifique d'intérêts contraires des faibles et des forts" encadrée par des « normes démocratiques » ne doivent pas savoir de quoi ils parlent. Ils doivent absolument se renseigner auprès de l'Osagyefo, Kwame Nkrumah, un des panafricanistes les plus lucides et les plus dévoués depuis sa jeunesse, qui, malgré toute sa lucidité, a fini par être emporté, sous les ovations d'un peuple perdu et automutilé par la propagande systémique faisant de tout patriote un dictateur, par un coup d'état piloté par les services britanniques et Etats-Uniens le 24 février 1966 à force de jouer finement. 

La lutte doit être totale. Sinon, c'est perdue d'avance. Le MOLTRA (Mouvement pour la Libération Totale et la Reconstruction de l'Afrique) est fait pour cela. Il vous appelle au rassemblement agissant.

Komla Kpogli, S.G du MOLTRA

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