La situation qui est la nôtre doit nous pousser à apprendre à dépasser les larmes. Si les larmes et les jérémiades étaient la solution, l'homme noir aurait été libéré depuis. Lorsqu'il s'est retrouvé dans les chaînes et dans les cales des négriers, l'homme noir a pleuré, gémi et supplié. En vain. Donc, retrouvons-nous et agissons de façon organisée. Il n'y aura pas de salut si nous continuons de simplement pleurer nos leaders tués, capturés, déportés, humiliés ou retournés.
Le fait est que trop d'africains - émus, énervés ou animés de bonnes intentions - veulent affronter nos problèmes sans véritablement les cerner. Les bonnes intentions et la nervosité sont à saluer mais elles sont inopérantes ici. Ce que nous avons en face de nous est d'une taille que beaucoup n'imaginent même pas encore. Et les faiblesses que nous traînons sont telles qu'il nous faut une guérison collective à travers l'accès à une formation alternative. Mais beaucoup d'africains ne veulent pas passer par cette étape de la formation alternative. Beaucoup refusent d'intégrer des organisations qui forment et qui outillent. Alors même que cette formation constitue une dotation d'équipements pour le combat et pour la reconstruction de l'Afrique sur le roc de sa civilisation, en adéquation avec ses besoins. Autant dire que nous sommes condamnés. Car, sans formation, pas de mission. Cette mission est difficile, il faut le dire tout net.
Cependant, au-delà du caractère ardu de la mission; ce qui fait peur à de nombreux d'africains, au-delà de l'ignorance crasse qui suscite l'indifférence de beaucoup d'autres face à la situation de l'Afrique, il y a cet esprit de "que vas-tu m'apprendre?", cet esprit de "je n'ai rien à apprendre de toi, africain" qui conduit pas mal d'entre nous à refuser toute formation et donc à opter pour faire échouer, de facto, toute entreprise collective. C'est le triomphe de l'orgueil le plus idiot, l'orgueil de l'ignorant, l'orgueil suicidaire.
Dans la même veine, nous n'admettons que rarement parmi nous des têtes qui veulent dépasser. Il faut détruire tout début de leadership. "Nous sommes en démocratie, donc personne ne doit imposer aux autres ses idées fussent-elles justes et adaptées au problème" dit-on! "Vous jouez au dictateur en essayant de pousser les autres à rejoindre une entreprise collective" dit-on aussi. On établit ainsi donc dans nos rangs, la dispersion et un désordre organisé. Or, ceux qui nous combattent ont établi eux des autorités.Ils ont établi des autorités dont les points de vue font école et qui justement parce qu'élevées au rang d'autorités font des décisions, obtiennent l'adhésion de leurs peuples ou des milieux qualifiés par la contrainte ou le mensonge. Mais elles sont des autorités, donc ça passe. Elles conduisent des opérations sur le terrain et elles gagnent parce qu'elles ont structuré leur oeuvre.
Si nous avons toujours perdu et perdrons encore, ça n'est pas seulement parce que nos agresseurs sont toujours plus forts que nous. Nos échecs sont aussi, et essentiellement peut-être, dûs à nos énormes faiblesses qui se déclinent en nos tares ainsi qu'en notre incapacité de concevoir une riposte organisée qui, une fois déployée nous mettra définitivement à l'abri de toute menace future. C'est dire combien notre avenir est sombre. Ceci signifie logiquement que nous n'avons pas peur de l'histoire. Nous sommes insouciants face aux dangers qui nous ont déjà atteints et qui nous atteindront demain, tellement nos faiblesses nous exposent.
Lorsqu'un peuple n'a pas peur de l'Histoire, c'est qu'il a décidé de ne pas vivre. Son choix s'est donc porté sur la mort et la disparition. A cet effet, les candidats à l'aide au suicide ne peuvent pas manquer. Si les africains décident de ne pas avoir peur de l'Histoire, eh bien, ils seront aidés à mourir. C'est ce que font l'Occident et tous les autres pays dits émergents: conduire l'Afrique à sa dernière demeure!
23 mai 2011
Komla KPOGLI
1 commentaire:
c'est le mal qui a emporte les indiens des ameriques. nous y avons survecu une fois. mais ils ne voudront plus manquer leur coup maintenant qu'ils ont des supports on ne peut plus puissants que jamais. j'ai mal a cette lethargie "africaine"; ce refus voir le gouffre et peut-etre la fin de lui-meme demain. j'ai mal a cette douce mais horrible assimilation que l'homme africain trouve a s'accommoder de ce qui n'est lui.
mais mon cher Rodrigue je ne desespere le moins du monde du monde, car meme en Occident, l'autorite dont tu parles est sous l'egide d'une elite. si la masse africaine refuse la formation, il faut a tout le moins contraindre ou forcer une ou l'elite africaine; l'OTAN africaine, l'UE africaine, le pacte de varsovie africain, les etats-unis d'afrique.
au fait que voulons-nous pour l'afrique? un autre occident??? ou quoi? la rennaissance d'une afrique ancestrale? celle-ci est trop docile et hospitaliere. nous devons nous former pour quelle afrique mon cher??
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