Nous rediffusons en ce
début d'année 2013 le texte publié en janvier 2012 sous le titre
"Afrique: la photographie que 2011 a renvoyée aux africains".
La situation continentale (Mali, Centrafrique, République démocratique du
Congo, Nigeria, Soudan, Togo, Côte d'Ivoire...) n'a pas évolué, et ne peut pas
évoluer dans le cadre politico-économique actuel. Ce cadre colonial est fait
pour deux objectifs complémentaires: bloquer tout élan ou toute initiative
tourné vers les besoins intérieurs, et mobiliser, sous des satrapes appelés
abusivement "dirigeants africains", par la répression militaro-policière
ou par des techniques de servitude volontaire toutes les ressources africaines
vers l'extérieur. Avec les difficultés de tous ordres que vivent les pays
occidentaux qui contrastent avec le dynamisme des puissances montantes, il faut
bien dire que l'Afrique, bourrée de matières premières et totalement paralysée
par des siècles d'exploitation gratuite est un enjeu majeur. Facile d'accès,
démilitarisée d'office, l'Afrique est armée non pas pour qu'elle pèse sur le
monde, mais pour qu'elle s'autodétruise par des guerres permanentes que la
majorité de ses populations ne comprend pas toujours. Ainsi, ce que les
spécialistes en spécialités africaines appellent "conflits
ethniques" exposent au grand jour l'absence d'outils de défense et
de stratégie endogènes offrant donc aux Maîtres du Monde l'opportunité de
procéder à des "interventions humanitaires" qui sont en réalité de
véritables guerres à des fins économiques. Pris dans le piège, les africains se
résolvent à appeler au secours leurs propres bourreaux. Les sinistrés africains
attribuent ainsi aux pyromanes le titre noble et bénéfique de pompiers. Mieux,
lorsque, par exemple, on demande à la France, aux Etats-Unis d'Amérique, à
l'OTAN, à l'ONU alias G7 de venir livrer une guerre contre tel ou tel groupe armé
ou régime, on ne se pose pas la question de savoir qui finance cette fameuse
intervention? Qui paie les chars, les avions, les drones, les troupes
combattantes? Pense-t-on que la guerre gratuite existe? Pense-t-on que les
"guerriers blancs" sont des anges qui ont pour mission de puiser dans
le budget du ministère de la défense de leur pays pour aller gratuitement
secourir des miséreux mourant sur des terres aussi fertiles et aussi riches? Ce
serait trop beau pour être vrai. La facture de la guerre humanitaire s'adresse
au "demandeur", car il n'est même pas normal que celui-ci ait
l'argent et l'argent du beurre. Le pays bombardé paie les bombes, d'une manière
ou d'une autre, avant ou après.
C'est dire donc que les
africains ont d'énormes combats à livrer. Contre eux-mêmes avant tout. Car, ils
doivent se débarrasser de ce qu'ils ont jusqu'ici considéré comme des acquis et
penser contre ceux-ci. D'une certaine manière, penser contre eux-mêmes. C'est à
ce prix qu'ils pourront lire le monde et les motivations aussi bien
idéologiques, économiques, politiques qui conduisent les comportements des
entités: Etats, Multinationales, Organisations Internationales, Religions,
ONGs...auxquelles ils ont affaire. Cette étape franchie, nous pourrons
alors savoir ce qui nous reste à faire pour reconquérir notre espace, puis
procéder radicalement à sa transformation.
Le chemin est long, rude et
il va l'être davantage étant donné que les africains n'ont pas d'alliés dans le
monde. Mais les africains n'ont pas le choix et c'est vain de vouloir se
réfugier dans la fuite en avant et dans des rêveries infantiles pro-chinoises,
pro-indiennes, pro-russes, pro-brésiliennes ou, on ne sait dans quelle alliance
internationaliste chimériques. Le monde est un jeu d'intérêts sans pitié. Aucun
peuple ne fait le bonheur d'un autre. Aucun peuple n'a ni le temps, ni la
vocation, ni les ressources pour veiller au bien-être d'un autre. Surtout pas
ceux qui, par camouflage et par propagande, répandent partout qu'ils sont la
transfiguration de la bonté. L'histoire, la vraie, est là pour renseigner
celles et ceux qui veulent, en la matière, se draper une fois encore dans le
doute cartésien. De Gaulle, un des plus grands patriotes français ayant le plus
bataillé pour maintenir l'Afrique dans "la vie de la Métropole" ne
disait-il pas que la vie internationale, sinon la vie tout court est un combat
et qu'en conséquence, il soit donné à chacun selon les œuvres de ses armes?
Autrement dit, les peuples défaits et vaincus occupent bien la place qu'ils
méritent. Et, si par indolence et par désorganisation, ces peuples ne se redressent pas
en reconquérant leur trône volé, ils n’ont qu’à s'asseoir à même le sol.
Personne ne regrettera leur position.
Si nous, africains décidons
définitivement d'être maitres de nous-mêmes (et il est grand temps pour une
Afrique africaine) et non de devenir des serviteurs de pays dits émergents
(Afrique chinoise, Afrique turque, Afrique indienne, Afrique brésilien qui sont
en cours) après avoir si platement servi les intérêts occidentaux (Afrique
occidentale), aussi farouche que soit la résistance contre nous, nous
triompherons. Telle est la sanction des peuples qui croient en leur destin et
qui mettent tout en jeu pour y parvenir. A défaut, en Afrique, on passera d'une
année à l'autre, d'un calendrier à l'autre accompagné des meilleurs vœux qui
soient de façon permanente, sans pour autant qu'il y ait la moindre aube
nouvelle à l'horizon.
Bonne lecture:
Afrique: la photographie que 2011 a renvoyée aux africains.
Pour une Afrique protégée par ses enfants |
L’année
2011
a renvoyé aux africains une photographie d’eux-mêmes. Une image pendant
longtemps ignorée ou réfutée mais qui, grâce à ou à cause des évènements
majeurs, leur est revenue en pleine figure. La violence et la laideur
de
cette photographie poussent certains africains à tenter désespérément de
rejeter sa conformité à la réalité. D’autres souhaitent tout simplement
ne rien
savoir sur l’existence de cette photographie. Ainsi, pense-t-on qu’il
suffit de
nier une réalité pour qu’elle cesse d’exister. Pourtant, il est trop
tard pour
faire l’impasse sur cette photographie de groupe que l’année 2011 nous a
offerte de nous-mêmes.
Cette image montre les africains dans leurs
immenses faiblesses. Cette photographie affiche « l’homme africain »
qui a prétendu être indépendant depuis 50 ans et qui a même fêté, il n’y a pas
longtemps, le cinquantenaire de ses irréelles indépendances, plus que jamais
dépendant et soumis. L’Afrique apparaît sur cette photographie, nue, sans
défense et désorganisée de bas en haut. Elle est prenable par n’importe quel
aventurier pour peu qu'il soit armé de quelques fusils, car ses enfants sont trop démunis et dispersés. Cette
photographie confirme la réalité des africains qui ne maîtrisent pas du tout
leur espace. Jamais la menace d’un retour physique dans les fers n’a été aussi proche.
Si 2011
a dessillé les yeux de quelques-uns de ces africains naïfs ayant toujours perçu
le monde comme un temple où tous les peuples –frères en christ, dit-on ici-
viennent s’embrasser, il reste encore beaucoup d’autres qui sont restés dans un
sommeil comateux. Les coups violents que l’Afrique a reçus dans cette même
année n’a pas suffit à les sortir de ce coma profond. Il en faut plus,
certainement. Aussi continuent-ils de vouloir expliquer l’inexplicable ou de
tituber dans un intellectualisme qui refuse de prendre position en se
calfeutrant dans un « ni-nisme » neutralisant qui se présente
lui-même comme le parangon de l’objectivité. Incapables de saisir le monde dans
lequel ils vivent, incapables de s’organiser pour relever les défis auxquels
ils font face depuis des millénaires, incapables de se rassembler, de se doter
d’un leadership responsable, de se donner les outils de leur libération pour
rebâtir l’Afrique sur des valeurs intrinsèquement authentiques, les africains,
se satisfaisant de leurs identités coloniales, sont isolés les uns des autres.
Malien n’a rien à avoir avec Ghanéen, Tanzanien n’a rien en commun avec
Togolais, Guinéen n’a rien à cirer avec Djiboutien. Même le Congolais est
indifférent de ce qui se passe dans l’autre Congo. Pire, Akan n’a rien en
commun avec Bété, Zoulou n’a rien à avoir avec Xhosa et Dioula ne veut rien
entendre de Agni, Kabyè et Ewé manipulés l’un contre l’autre se disent n’avoir
rien en commun…Ainsi de suite ! Alors même que leurs ennemis les globalisent
sous le vocable «les africains » ou « les noirs ». Quel
triste spectacle ?! Dans cet isolement consécrateur de la fragilité
collective, ceux qui de leurs dirigeants, de leurs espèces sont audacieux
constituent des proies faciles pour des loups affamés chassant en meutes.
L’année 2011 a montré aussi ces nombreux africains haineux qui, tapis dans l’ombre du combat virtuel sur internet, s’ingénient à griffer, à tacler, à lacérer la peau de ceux de leurs compatriotes qui essaient de rester debout. Naïfs et incapables de concevoir la notion de danger, beaucoup sont ces africains pour qui la menace n’existe pas. Ayant perdu la notion de l’instinct de survie, c’est avec joie et précipitation qu’ils gobent les innombrables attrape-nigauds drapés dans des termes lénifiants et des concepts dont les tenants et les aboutissants sont inconnus. Ainsi s’exposent-ils et exposent-ils leurs congénères à la mort. Ignorant qu’avec un leadership éclairé et courageux, les peuples les plus médiocres ont pu faire des bonds dans l'histoire, l’attitude typiquement négro-africaine qui nous pousse à haïr, à détester et à isoler celles et ceux de nos enfants qui sont lucides et capables d'imprimer un rythme de marche adapté a été confirmée par cette photographie. Convaincus que l’homme noir n’a pas d’ennemis, malgré les faits historiques évidents prouvant que les africains n’ont ni amis ni alliés dans le monde, beaucoup d’africains continuent de croire de toute leur force en les religions d'autrui et en un humanisme internationaliste qui combat les mêmes prédateurs à leurs côtés.
L’année 2011 a montré aussi ces nombreux africains haineux qui, tapis dans l’ombre du combat virtuel sur internet, s’ingénient à griffer, à tacler, à lacérer la peau de ceux de leurs compatriotes qui essaient de rester debout. Naïfs et incapables de concevoir la notion de danger, beaucoup sont ces africains pour qui la menace n’existe pas. Ayant perdu la notion de l’instinct de survie, c’est avec joie et précipitation qu’ils gobent les innombrables attrape-nigauds drapés dans des termes lénifiants et des concepts dont les tenants et les aboutissants sont inconnus. Ainsi s’exposent-ils et exposent-ils leurs congénères à la mort. Ignorant qu’avec un leadership éclairé et courageux, les peuples les plus médiocres ont pu faire des bonds dans l'histoire, l’attitude typiquement négro-africaine qui nous pousse à haïr, à détester et à isoler celles et ceux de nos enfants qui sont lucides et capables d'imprimer un rythme de marche adapté a été confirmée par cette photographie. Convaincus que l’homme noir n’a pas d’ennemis, malgré les faits historiques évidents prouvant que les africains n’ont ni amis ni alliés dans le monde, beaucoup d’africains continuent de croire de toute leur force en les religions d'autrui et en un humanisme internationaliste qui combat les mêmes prédateurs à leurs côtés.
C’est
un
euphémisme que de dire que l’Afrique a connu de terribles régressions
dans
l’année qui vient de finir. C'est à se demander si les africains aussi
sont bel et bien en 2011. Car, au moment où d'autres peuples agressent
d'autres, les
pillent et installent leur ordre un peu partout soit par infiltrations
diverses
et variées, soit par guerres qu'ils conduisent avec une technologie de
plus en
plus miniaturisée et perfectionnée, tout le continent africain n'a même
pas une
seule missile de longue portée. Le débat pour avoir de véritables armées
pour
défendre un continent aussi convoité que l'Afrique n'a même pas encore
commencé. Ainsi si une guerre ouverte devrait opposer, si ce n'est pas
déjà le
cas, africains et d'autres peuples, les africains se battraient comme au
temps
des wisigoths et des Ostrogoths. Les fameuses armées africaines, se
comportant
en milices au service des tyrans et des multinationales, sont là
uniquement pour tuer les civils africains opposés à cet "ordre
cannibale". D'ailleurs toute l'armée d'un pays comme la Côte d'Ivoire
qui
se définit comme un des pays les importants de "la sous-région
ouest-africaine" n'a pas pu opposer 30
jours de résistance aux troupes franco-onusiennes sinon françaises qui
n'avaient déployé là qu'une infime partie de leur puissance de feu.
Jamais
l’Afrique n’a été aussi uniformisée au sommet. Même aux pires moments des
razzias négrières transatlantiques et arabo-berbères et aux temps les plus
sombres de la colonisation directe, il y avait dans des territoires africains
des dirigeants au pouvoir qui résistaient et qui, de ce fait, constituaient des
motifs de fierté et donc des modèles. 2011 a emporté les deux derniers
résistants certes dans leurs fragilité et contradictions, mais des
résistants quand même : Laurent Gbagbo et Mouammar Kadhafi. 2011 a inauguré
le printemps des cancres et des laquais à savoir les Gnassingbé, les Bongo, les
Sassou, les Zuma, les Bozizé, les Guelleh, les Compaoré, les Rajoelina, les
Jonathan...qui font la pluie et le beau-temps devant des populations qu'ils
immobilisent.
Cependant
même face à ce nivellement par le bas de tout un continent dont le sol et le
sous-sol sont lorgnés depuis belle lurette, il y en a toujours qui voient dans
la conservation dans nos territoires de ces voleurs aussi bien de deniers
publics que de suffrage populaire, tripatouilleurs de constitutions, pilleurs,
violents et irrévocablement extravertis, la meilleure opportunité pour le
peuple noir d’avancer sur le chemin de la liberté et de la satisfaction de ses
besoins. Autrement dit, le colonialisme est source de progrès pour ces esprits
qui se prétendent lucides de tout point de vue. S’étonnerait-on de savoir donc
qu’il y ait toujours des africains à vanter l’esclavage et la colonisation
comme les meilleures choses qui soient arrivées aux africains accroupis, avant l'arrivée
du bon samaritain européen, dans leurs cavernes sous des rois
sanguinaires avec la complicité de leurs fétiches ? S’étonnerait-on qu’il
y ait toujours une race d’africains qui continue d’acclamer les bourreaux de
l’Afrique et de les élever contre leurs propres sœurs et frères au rang de
libérateurs ? S’étonnerait-on de voir des africains pour qui la
« coopération », « l’aide au développement », « la
démocratie », « le modernisme », « le partenariat »
provenant de l’Occident soient les seules voies possibles pour l’Afrique ?
L’année
2011 a montré par trois (03) évènements extraordinairement dramatiques – mais
diversement appréciés comme c’est toujours le cas chez les africains qui ont
une conception très relative de leurs intérêts- où en est l’Afrique et ce que
les africains doivent faire s’ils espèrent reprendre le contrôle de leur espace
qui leur a échappé depuis si longtemps.
Le
premier de ces tragi-comédies, c’est la naissance du fameux 54ème
Etat africain : le Sud Soudan ou Soudan du Sud, on ne sait pas exactement.
Ce soi-disant nouvel Etat vient rajouter au désordre africain un élément malade
supplémentaire. A l'extraversion globale de l'Afrique un pion de plus est ainsi
édifié. C'est du morcellement apporté au morcellement tandis que d’autres parties
du monde se regroupent dans de grands ensembles géographico-idéologiques pour
pouvoir faire face aux défis fixés par les uns et aux difficultés suscitées par
d’autres.
Les 53
proto-Etats, des constructions coloniales depuis les terres allemandes lors de
la « conférence africaine de Berlin 1884-1885 », totalement
extravertis ont pour mission de fournir aux industries des pays occidentaux
auxquelles viennent s’ajouter celles des pays dits émergents des matières
premières d’une part, et d’autre part de débouchés pour leurs produits finis.
Le Sud Soudan ou le Soudan du Sud ne déroge pas à cette règle. Ceux qui sont à
la base de sa création ont, pour obtenir le consentement des uns ou
l'indifférence des autres, élevé au rang de génocide un conflit violent qu’ils
ont pris le soin d’attiser au Soudan depuis son origine. Ces "créateurs
d’Etat" ce sont les Etats-Unis d’Amérique et Israël avec leurs cousins
européens qui n’ont cessé de voir en ce qui se passe au Soudan une guerre qui
oppose les (gentils) chrétiens et les (méchants) musulmans. Ils ont mobilisé
des ONG (oui les fameuses ONG !), des stars de cinéma, des artistes de la
chanson, des sportifs et que savons-nous encore pour pouvoir atteindre
l’objectif de la partition du Soudan, un Etat qui n’en était pas plus que les
autres sur le continent africain. Les mêmes avaient mobilisé la machine
politique qu’est la Cour Pénale Internationale (CPI) pour presser le président
soudanais, Al Béchir afin de lui faire lâcher le morceau. Menacé par un mandat
d’arrêt international, Béchir finit par conclure un accord avec toutes les
parties sacrifiant ainsi le Soudan sur l’autel de son fauteuil tout en
sauvegardant les intérêts pétroliers des deux lions qui se battent dans les
champs pétrolifères soudanais à savoir la Chine et les USA/Occident.
Cette
nouvelle satrapie dénommée Sud Soudan/Soudan du Sud ne va nulle part. Les
populations qui ont été entraînées dans cette nouvelle aventure avec des pions
qui soi-disant la conduisent s'apercevront, si ça n'est d'ailleurs pas le cas
aujourd'hui, qu'on s'est servi d'eux pour des objectifs qui n'ont rien à avoir
avec leur misère et leur fameuse vie de chrétiens pourchassés. Le Sud
Soudan montre une telle soumission à ses créateurs que ceux qui soi-disant le
dirigent ne jurent que par leurs noms. C’est ce que démontre le dernier voyage
de Salva Kiir en Israël, l'un des tout premiers à le reconnaître, qui s’est dit
prêt, après des années de soutien militaro-diplomatique et médiatico-financier
à la guerre aux côtés de ces guerriers ayant troqué l’uniforme contre des
costumes, à veiller sur les premiers pas de ce nouveau-né chrétien.
Dans un
texte[1]
dans lequel nous pointions en janvier 2010 les faiblesses que l’Afrique traîne
et qui certainement conduiront les africains de nouveau dans les chaines, nous
écrivions ceci : « ces énormes faiblesses, si elles ne sont pas
vite prises en main, conduiront à coup sûr les autres à remettre notre peuple
dans les fers. Que ce soit avec les anciens maîtres ou les nouvelles
puissances, la tendance montrent déjà où ces faiblesses vont entraîner
l'Afrique. Déjà, les proto-Etats africains, construits et partagés entre les
puissances du moment à Berlin en 1885, n'ont rien pu faire face aux mêmes
prédateurs qui viennent de créer un sous-Etat au Sud-Soudan à la suite de ce
qu'ils nomment un « référendum d'autodétermination » avec une claire
intention de mettre la main sur le pétrole de ce foutu 54ème « Etat »
africain. La création ce pseudo Etat « chrétien » sud-soudanais en
plein 21èmesiècle, dans une indifférence absolue des Africains, est
la preuve que le moment venu, nous serons avalés tout rond, tant l'écart semble
gigantesque entre nos prédateurs et nous. Raison de plus pour que notre peuple
comprenne enfin où ses faiblesses le drainent, alors même que n'importe qui
peut venir en Afrique et imposer sa loi comme bon lui semble. Aucun peuple ne
tolère que son espace soit pénétré par les autres, sans qu'il maitrise la
situation. Les Africains eux, n'ayant aucune prise sur leur espace, sont
complètement contrôlés par des puissances externes qui, envahissant leur
espace, deviennent ainsi les vrais maîtres de la situation. »
En 2011
donc, on a réussi au Soudan ce qui avait, 30 ans plus tôt, échoué au Nigeria
avec la tentative de sécession du Biafra qui fut délibérément plongé dans un
conflit massivement meurtrier. On avait crié également au génocide avec les
"french doctors" qui vendaient la nécessité d'offrir un Etat aux
chrétiens du Nigeria poursuivis par les musulmans. La solution à ce "génocide"
fut matérialisée par un accord sur le partage du pétrole du Nigeria le 12
janvier 1970 à l'hôtel Crillon, place de la Concorde à Paris[2]
entre d'un côté les compagnies pétrolières anglo-hollando-américaines d'une
part et les compagnies françaises d'autre part. Au Soudan, les africains n'ont
vu que du feu: un "Etat" est créé.
Le
deuxième événement qui a renvoyé aux africains leur faiblesse fut
l’agression victorieuse contre la Côte d’Ivoire. Il n’est pas besoin de revenir
sur les faits. Même si certains tentent de ne pas les comprendre, ils sont
suffisamment fournis.
Le
troisième événement dramatique a été la guerre de reconquête de la Libye.
Cette guerre qui a fait des milliers de morts, des noirs africains y compris, a
montré combien les africains ne saisissent pas les notions de géopolitique et
de la géostratégie.
Ces deux
guerres d’agression avaient montré aussi combien des territoires africains sont
des prolongements des pays étrangers en Afrique au point de voter au Conseil de
Sécurité de l’ONU construite et dominée par les occidentaux, des résolutions
autorisant le bombardement de certains autres territoires. Les satrapies
d’Afrique du Sud, du Gabon et du Nigeria cooptées en tant que membres
non-permanents au sein du fameux Conseil de sécurité avaient joué pleinement ce
rôle désastreux.
L’année
2012 va confirmer voire approfondir toutes ces faiblesses que l’Afrique traîne
depuis que les noirs ont été chassés de leur plus brillante réussite que fut
l’Egypte pharaonique. Il est donc logique d'affirmer que les agressions contre
l'Afrique vont continuer dans le sillage des trois (3) évènements que nous
venons de citer. Mais, ces agressions iront de pair avec d'autres mainmises et
privations.
La ruée
sur les terres africaines va continuer. Des millions d’hectares sont d'ores et
déjà arrachés à l’Afrique par des « investisseurs » étrangers qui,
par le truchement de certains africains dits hommes d’affaires et sous le
prétexte de moderniser l’agriculture africaine et de lutter contre la faim en
Afrique, s’offrent auprès des tyrans africains et des chefs traditionnels
déviés pour des dizaines d’années, de vastes espaces qui leur servent à
produire des agrocarburants ou de la nourriture pour des populations
lointaines.
Un autre
phénomène qui va continuer, c’est la pollution. Des territoires entiers sont
aujourd'hui sous le poids de toute sorte de déchets. Des africains du
Nigeria en souffrent terriblement depuis de nombreuses années déjà dans une
indifférence totale (voir la vidéo ici http://lajuda.blogspot.com/2012/01/nigeria-une-pollution-insupportable.html).
La Somalie, paradis des déchets nucléaires est quasi-inexistante. Les
populations sont quasi-totalement détruites et le coup de grâce est en train
d’être asséné par le trio USA/Grande-Bretagne/France avec la complicité des
satrapies du Kenya, d’Ethiopie, du Djibouti et d’Uganda qui y mènent
actuellement une guerre sous le prétexte de lutter contre le terrorisme et
particulièrement contre le « milices shebab ».
La
Chine, avec la complicité des guignols abusivement appelés "dirigeants
africains", s'efforcera de renforcer sa présence en Afrique. Les observateurs
avertis apprendront sans aucune surprise qu'elle ouvre très prochainement des
bases militaires en Afrique pour sécuriser "ses terres", ses citoyens
présents en Afrique et ses sources d'approvisionnement en matières premières
face aux Occidentaux qui en font autant depuis belle lurette sous différentes
bannières à savoir: des bases militaires françaises, des accords de coopération
militaire, des opérations extérieures, des manoeuvres militaires communes et
Africom que les Etats-unis d'Amérique installent aussi doucement que
sûrement.
L’année
2011 a confirmé que l’Afrique est l’un des espaces les plus fragiles au monde. Elle
a attesté une fois encore que l’Afrique demeure un continent contrôlé depuis
l’extérieur. Son économie est maîtrisée et canalisée vers l’extérieur entre
autres avec le Franc CFA qui est une propriété française. Elle a également
confirmé que les richesses en terres africaines ne reviennent pas au peuple
noir. Elle a démontré que l'Afrique reste, malgré toutes argumentations
sophistiquées que beaucoup d'africains aiment porter pour bluffer leur
auditoire, la terre où chacun peut venir dicter sa loi à condition de faire
preuve d’un peu de témérité, un peu de propagande à l’appui. Majoritairement
crédules et séduits, des africains abusés ou convaincus par la propagande, sont
prêts à œuvrer contre eux-mêmes et contre l’avenir de leurs progénitures.
Nombreux sont ces africains qui brûlent des chapitres entiers de leur
personnalité et de leur histoire aussi bien familiale que collective en
prétendant être nés de nouveau. En effet, sous le prétexte d’être
« born-again », on brûle toutes les traces des anciens, on gomme nos
noms, on efface les actes des prédécesseurs perçus comme fétichistes et
sataniques. Au nom des religions importées à coups de canons et d'épées, on se
pourchasse entre africains et la bible et le coran sont des références suprêmes.
Bref, on s’arrache les racines pour devenir des êtres greffés dont les
branches, attachées à des troncs étrangers, sont appelées à produire des fruits
incolores, insipides, inodores et inconsommables pour la société locale. Jamais
dans l’histoire de l’humanité aucun peuple n’est parvenu au niveau de
déliquescence atteint par les africains qui adorent ce qui les empoisonne et
les tue tout en détruisant ce qui les protège et les vivifie.
Mais
comme face à tout challenge, les africains ont le choix entre arrêter
l’écroulement ou mourir. Evidemment pour un peuple qui opte pour la vie, la
première solution doit être retenue. Le point de saturation étant proche il
faut arrêter l’aide que nous portons au projet de suicide élaboré à notre insu
avant qu’il soit trop tard. Pour arriver à cela, il faut scruter cette
photographie que l’année précédente nous a renvoyée et engager sa correction
non pas par photoshop qui se limitera juste à gommer les aspérités virtuelles,
mais par un travail de fond qui devra accoucher d'un africain de type nouveau
qui s'aimera et aimera plus ses soeurs et frères que d'autres peuples, qui
résistera de manière organisée et qui reprendra son espace pour le sanctuariser
par une machine de défense militaire et idéologique et le transformer en faveur
de son peuple. Un travail de prise de conscience de notre état réel de
désorganisation et d’incapacité à résister collectivement s'impose. Ceci
nécessite la formation des ressources humaines afin qu’elles saisissent ce qui
se passe, qu’elles identifient les fils par lesquels l’Afrique est conservée
dans l’esclavage et le colonialisme et qu’elles mesurent par la prise de
conscience effective l’ampleur du désastre. Les écoles alternatives doivent
fleurir et œuvrer dans la solidarité pour ériger un africain de type nouveau
pour qui la résistance dans des cadres organisés doit être un devoir absolu.
Dans ces écoles alternatives, l’africain ainsi formé et informé valablement
connaîtra la vraie version de son histoire, combattra moins ses propres sœurs
et frères qui oeuvrent pour le bien commun, trouvera un panier historique
africain dans lequel il puisera les éléments de la renaissance socio-économique
et culturelle de son peuple et enfin définira des stratégies gagnantes face à
un système qui fonctionne froidement au lieu d’être là à convoquer
désespérément des dieux qui ne le connaissent pas et à faire l’apologie des
armes qu’il n’a manifestement pas. Car, lorsqu’un peuple en lutte commence par
faire confiance tant à soi qu’aux outils se trouvant dans son environnement
qu’il doit vaille que vaille chercher à maîtriser, la victoire n’est plus trop
loin de sa portée. Et ne pas comprendre que la révolution populaire est le
résultat d’une fermentation et d’un travail méthodique nécessitant, au besoin,
l’attitude de ce renard qui fait le mort, c’est se jeter dans la gueule du loup
voire déboucher sur des voies hasardeuses qui soulèvent des masses avant de les
plonger dans la plus pénible des désillusions. Comme le montrent si bien les
exemples des révolutions inabouties et totalement contrôlées de l’extérieur au
Maghreb et principalement en Egypte.
Il faut
espérer, en cette année nouvelle, que les africains se haïront moins, se
détesteront moins et travailleront de manière beaucoup plus structurée dans des
cadres organisés sous la houlette d’un leadership avisé et courageux pour
arracher leur liberté et leur espace confisqués. Il faut aussi souhaiter qu’ils
comprendront que la désorganisation permanente dans laquelle chacun se complaît
ne peut que conduire à de chroniques défaites collectives. Il faut enfin
espérer que les africains comprendront que seuls les peuples qui sont organisés
et qui, suivant les circonstances, sont capables d'alterner la ruse et la force,
survivent dans ce monde où le cimetière est le terminus des faibles et des
affaiblis. De là, comprendront-ils, il faut le souhaiter vivement, que la ruse
et la violence dont le système se sert pour faire triompher ses causes sur nos
terres nécessitent des équivalents[3]
construits en toute intelligence.
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