mercredi 6 juin 2012

La conquête médiatique de l'Afrique: comment des pays et des groupes d'intérêts tissent leur toile autour de l'Afrique.


Komla KPOGLI
06 juin 2012

Dans les écoles de communication, il est bien connu que la meilleure propagande est celle qu’on se fait à soi. Il est bien connu aussi que pour bien vendre un produit, il faut communiquer intensément autour de lui. Ces assertions sont en train d’être vérifiées, une nouvelle fois, en terre africaine où se déploie actuellement un gigantesque marathon visant à y implanter des médias. Surtout, la télévision. L’image étant le moyen le plus évident de convaincre.

Après l’enracinement des médias tels que BBC (British Broadcasting Corporation), VOA (Voice of America), RFI (Radio France Internationale), DW (Deutsche Welle), CNN...renforcés par CCTV-F (Télévision chinoise en Français), France 24 qui sont parfois plus connus en Afrique que dans les pays d’où ces radios et télévisions émettent, voici venu l’heure de Al Qarra TV, Al Jezeera qui investissent la place.

Pour ceux qui doutent, le dispositif médiatique est l’un des meilleurs outils du Soft Power, puissance d’influence, qu’un pays, un groupe commercial, un acteur socio-politique et idéologique puisse déployer pour atteindre ses objectifs au moindre coût possible. Capacité d’atteindre une masse, capacité de faire adhérer à une cause, capacité de répéter un message et le faire entrer dans les cerveaux, capacité de transformer le vrai en faux et le faux en vrai, capacité de fidéliser un groupe d’hommes. Voilà quelques-unes des forces des médias.

Pendant que le sommeil se prolonge sous les tropiques, à pas masqués et prétendant la volonté d’informer les populations africaines – l’information étant un outil de guerre et la laisser entre les mains étrangères est plus que dangereuse – des détenteurs de capitaux et des groupes d’intérêts divers et variés sont en train de tisser leur toile médiatique autour de l’Afrique. Les tout premiers à avoir compris qu’il fallait prendre les Africains en étau, les dresser, leur labourer la tête pour les paralyser aussi bien dans la réflexion que dans l’action, les piller sans qu’ils s’en rendent compte sont les occidentaux. Avec BBC, RFI, DW, VOA, CNN, les agences Associated Press (USA), Reuters (Angleterre), AFP (France)…ils ont garanti des contacts avec les populations. Ils ont noué entre ces populations et leurs pays ainsi que les entreprises multinationales qu’ils servent des liens quasi indéboulonnables.  

Ces médias ont toujours présenté l’Afrique comme une terre misérable, minée par des conflits fratricides et ethniques, pauvre et demandant éternellement l’aide d’un Occident généreux, bienfaisant et bon samaritain pendant que les richesses africaines sont drainées vers l’étranger. Ces médias ont installé dans le décor africain l’Occident, ses intérêts, ses vues, ses désirs, ses projets, ses hommes. Cette présence est présentée comme normale, légitime puisque purement humanitaire. Il en est ainsi de la présence des bases militaires françaises en Afrique qui y seraient rien que pour « sauver les africains et empêcher des guerres ethniques ». « L’ethnie » serait la mesure de toute chose en Afrique, selon les spécialistes médiatiques occidentaux. Des militaires britanniques envoyés de temps à autre dans tel ou tel pays, comme ce fut le cas en Sierra Léone et plus récemment en Somalie serait tout aussi des missions humanitaires. Les Etats-Unis d’Amérique qui déploient actuellement leur outil militaire Africom seraient eux aussi en train de s’installer en Afrique pour permettre aux Africains de vivre en sécurité et de ne plus se faire des guerres entre eux. Eux qui se sont « tant battus les uns contre les autres et souvent tant haïs, qui parfois se combattent et se haïssent encore mais qui pourtant se reconnaissent comme frères» disait Sarkozy dans le portrait qu’il fit de l’homme africain à Dakar.

Ailleurs, l’Occident défend ses intérêts. En Afrique, il est en mission humanitaire. Il n’y est que, parce qu’épris d’amour pour l’homme noir qu’il a tant aimé au point de l’avoir mis dans les fers de l’esclavage et de la colonisation, pour l’aider au développement. Et cela lui coûte d’ailleurs des sommes colossales, nous apprend-on dans ces médias. Ainsi donc inversé, et cette inversion répétée à l’infini, le rôle de l’Afrique dans l’économie mondiale est celui d’une terre qui n’a rien et à qui de bonnes âmes donnent tout. Pourtant les fameux « explorateurs » et « découvreurs » au XVIIIè siècle déjà la trouvaient immensément riche. Où sont donc passées les richesses qu’ils décrivaient dans leurs récits de voyage pour que l’Afrique soit devenue si « pauvre » qu’elle ne doive sa survie qu’à « l’aide » ?

Considérant l’Afrique comme son domaine réservé qu’il aide en le pillant, l’Occident voit d’un mauvais œil les incursions des autres sur ses terres. Le cas le plus patent est celui de la Chine qui, en pleine croissance, vient chercher ses ressources manquantes en Afrique, éternel continent à partager et à repartager entre puissances d’hier et celles naissantes. Confrontée donc aux tentatives d’empêchement et de « déstabilisation » des premières, la Chine définit une stratégie médiatique sur deux fronts en Afrique.  Il s’agit de construire et de polir son image à travers les médias qu’elle pilote elle-même et de joindre dans le même temps des journalistes africains à cette entreprise.

Sur le premier registre, la Chine a lancé depuis le 11 janvier 2012 sa section Afrique de la CCTV émettant depuis Nairobi au Kenya. CCTV Africa projette ouvrir 14 bureaux locaux dans différents territoires africains. Réduite pour le moment à 02 heures d’émission par jour, la CCTV Africa compte d’ici 2015 émettre 24 heures 24. Outre la chaîne de télévision, la Chine déploie son agence de presse Xinhua (Chine nouvelle) qui dispose déjà de plus de 150 correspondants dans toute l’Afrique.

Sur le second plan, la Chine, consciente que pour mieux évangéliser un peuple il faut associer des indigènes au projet, recrute et forme des journalistes africains. Visitant le 21 avril 2011 le Kenya,  Li Changchun, membre du comité permanent du bureau politique du comité central du PCC, affirmait que la Chine a formé 208 journalistes et patrons de médias africains entre 2004 et 2010. La tactique de la formation des journalistes africains continue de faire son œuvre. La guerre psychologique est donc engagée par la Chine au travers des Africains pour rassurer les Africains et rejeter le plus loin possible l’influence occidentale dans les territoires africains. Les pays occidentaux sont eux-mêmes des adeptes de cette stratégie qui repère des journalistes locaux, leur attribue des bourses pour la formation, les invite dans leurs ambassades pour leur offrir des amuse-gueule lors de ce qu’on appelle des séminaires de formation. En la matière donc la Chine ne fait que copier ses prédécesseurs.

Ainsi donc la combinaison de ces deux stratégies portées par le slogan de « Gagnant-gagnant » vanté par la Chine et incorporé aujourd’hui dans le vocabulaire africain, la Chine a plutôt bonne presse en Afrique. Son image polie passe mieux que celles des Occidentaux. Des « intellectuels » africains n’hésitent pas asséner à longueur d’articles ou de commentaires que la Chine est la seule et vraie « partenaire » que l’Afrique dispose. On cite le développement chinois en modèle sans jamais mentionner qu’il fut précédé de plusieurs révolutions sanglantes qui avaient détruit le règne des colons et leurs suppôts, et qui avaient ramené la Chine à ses racines culturelles. Les liens que Chine a avec l’Afrique sont présentés comme salvateurs pour une Afrique détruite par l’exploitation occidentale. Sans Etats en Afrique, avec des territoires dirigés par des pions et des individus sans foi ni loi, il y a toujours des « intellectuels » africains qui trouvent que le peuple africain profite de ces relations dont la principale caractéristique est de donner des contrats miniers et des contrats de construction d’infrastructures (et quelles infrastructures ?) aux chinois. Sans Etat, avec des dictateurs corrompus et assassins des africains qu’ils régentent parce que s’opposant à eux, qui va défendre les intérêts de l’Afrique, l’Afrique de la base et non du sommet en coupure totale avec celle-ci ? Comment peut-on penser intérêt du peuple en étant son plus fervent opposant ?

A la veille du Forum de Pékin (Beijing) en 2006, les autorités chinoises invitèrent 23 journalistes de 16 pays d’Afrique francophone afin de leur permettre de « vivre les réalités de la République populaire de Chine comme des témoins privilégiés de la transformation d’un pays par la magie du travail. » Ces journalistes missionnaires originaires du Bénin, Burundi, Cameroun, Congo, Congo (RDC), Djibouti, Gabon, Guinée-Conakry, Madagascar, Mali, Maurice, Niger, Seychelles, Tchad, Togo et des Comores, avaient été conduits dans des villes symboles et douchés dans le bain chinois durant leur séjour du 16 au 26 septembre 2006. Suite à ce forum, un plan d’action a été publié. Dans ce plan d’action de Beijing (2007-2009) Pékin annonçait sa décision d’aider les pays africains à former le personnel des radio-télévisions et à « inviter des responsables et des autorités de la presse et des groupes de médias, ainsi que des journalistes africains, à venir en Chine pour  échanger des vues, faire des reportages et explorer des modalités de coopération efficaces. » Une fois rentrés dans leur territoire respectif, la prédication laudatrice en faveur de la Chine peut commencer. A côté de ce dispositif médiatique, sans cesse renforcé par des bourses et autres dons chinois, Pékin fonde des Instituts Confucius partout dans les universités africaines et attire par des bourses des étudiants africains qui devront séjourner en Chine et revenir en Afrique y apporter l’amour de la Chine et y défendre ses intérêts.

L’offensive médiatique en Afrique ne se limite à ces seuls pays. Le Qatar déjà propriétaire des terres fertiles en Afrique arrive avec son Al-Jezeera. En février 2012, le pays lançait à Nairobi au Kenya Al Jezeera en Swahili avec un potentiel de 100 millions de téléspectateurs.  Dans un article publié le 28 mai 2012 par Georges Malbrunot et Paule Gonrales du Figaro nous informent que Al-Jezeera serait en train de réfléchir sur le lancement d’une version française qui sera basée à Dakar dans le territoire du Sénégal. Plus loin dans cet article, on apprend que le choix de Dakar est fait par le Qatar non seulement parce que «Al-Jazeera sera beaucoup plus libre de s'affranchir de certaines contraintes au Sénégal qu'à Paris», mais aussi parce que le Qatar est à la recherche d’une influence politique et entend par là contester la domination française dans la région. C’est dire combien l’Afrique est une proie discutée pendant que ses populations assommées par les pillages de toute sorte sont dans un  sommeil comateux.

Au-dela, prétendant condamner la diffusion d’images misérabilistes sur l’Afrique par d’autres médias, un groupe d’hommes menés par le tunisien Najib Gouiaa et le français Pierre Fauque financé par une banque dont Najib Gouiaa tait le nom, a créé Al Qarra TV. Sa rédaction permanente est basée à Paris et elle fait de l’information toute en images avec un réseau de correspondants en Afrique. On apprend par la voie de Najib Gouiaa que Al Qarra disponible pour le moment en Arabe, en Anglais et en Français, est en train de travailler sur « d’autres versions linguistiques du continent ». Cette télévision qui, selon l’aveu de son directeur Najib Gouiaa, reçoit 80% de ses images des agences Associated Press, Reuters et l’AFP et d’indépendants est suivie pour le moment massivement par les « cadres » et des « acteurs économiques et politiques ».

Comme on peut le voir, chacun active son Soft Power pour parvenir à ses fins en Afrique. En montrant notre incapacité à reconquérir notre espace et à l’occuper effectivement, nous avons laissé la terre africaine, ses richesses et son peuple à la merci de tous les vents et de tous les intérêts. Nous avons laissé notre espace territorial libre et à ce titre, il n’est que justice que d’autres viennent l’investir avec leurs idées et les produits. C’est dire combien le réveil sera lent et douloureux car, les résultats du Soft Power qui installe dans les cerveaux des croyances et des opinions difficilement modifiables sont les plus efficaces. En secrétant et en répétant à longueur de journées, des idées pour servir leurs intérêts divers et variés, ces médias fabriquent et conditionnent l’opinion africaine. Ils peuvent grâce à leur pouvoir de manipulation à grande échelle renverser des pouvoirs indésirables ou plonger les populations dans une léthargie assurant la plus grande stabilité à une tyrannie obséquieuse et docile. On a vu d’ailleurs de quoi France 24, RFI, BBC, CNN, VOA, DW ont été capables sur la Côte d’Ivoire. On a vu de quoi a été capable Al Jezeera sur la Libye avec des images hollywoodiennes de massacre de populations civiles par les hommes de Kadhafi tournées dans ses studios à Qatar. On vu combien France 24, BBC, CNN…ont été capables de fabriquer l’opinion aussi bien dans leur pays respectif que dans les pays désignés à subir des guerres humanitaires de l’Occident.

Il est donc nécessaire que les milieux de combat pour une autre Afrique intègrent dans leurs réflexions la question des médias. Par quel canal et comment, dans cette bataille satellitaire qui se mène sur le continent, arriver à parler aux Africains pour faire passer le message de la nécessité de renverser le désordre organisé imposé comme un ordre établi en Afrique ? Par quel canal démontrer aux Africains que leur seul et unique allié dans le monde est eux-mêmes ? Par quel canal et comment faire adhérer les Africains à la réalité selon laquelle la construction de véritables Etats dirigés par des hommes ayant le devoir de rendre compte de leurs actions précède toute idée de coopération? Par quel canal prouver aux Africains que les relations internationales sont fondées sur les logiques de puissance et d’intérêts alors qu’on leur vend l’opinion qu’elles sont l’œuvre de la paix et des fameux droits de l’homme ? Par quel canal remettre les valeurs africaines au centre des préoccupations à l’heure où toute sorte de cultes investit l’Afrique et coupe les Africains de leurs capacités créatrices les plus intrinsèques ? Ce ne sont pas les satrapes africains, ces contremaîtres rétribués au prorata du travail servile fourni par les Africains sous leur surveillance sanglante qui réfléchiront sur ces questions d’enjeux majeurs. Ils sont satisfaits de leurs parts dans le système. Ils n’ont rien à foutre du reste.

Toutes ces questions méritent de sérieuses discussions dans ces milieux. En laissant les Africains être informés et formés (au journalisme notamment) par les autres, disons plutôt déformés par les autres, on donne à ceux-ci le droit de les programmer contre eux-mêmes, contre toute l’Afrique et son avenir.

samedi 2 juin 2012

LA SOCIETE DU MENSONGE ET L'INTEGRATION

Intégration!
Intégration!


Voilà le mot inventé et utilisé dans les Sociétés du Mensonge (SdM) pour faire passer les Noirs de "l'état sauvage" à "la vie moderne". Et ce qui se passe c'est qu'il y a tellement d'africains qui gobent ça. Les "intégrés" bon teints croient ainsi influencer la Société du Mensonge (SdM). Mais dans la réalité des choses, ils se ridiculisent et exposent par leurs attitudes intégrationistes, tous les africains.
Faire l'âne pour avoir du foin! C'est une bonne méthode de survie. Mais, on peut rester âne après avoir reçu le foin. Ceux qui s'allient à la Société du Mensonge pour soi-disant faire "l'intégration" rendent le pire des services à notre peuple et à ce qui est appelé parfois avec grandiloquence, la Diaspora. Cela montre que certains croient et vendent toujours l'idée que notre destin est lié à celui de la Société du Mensonge. 

A la vérité, la Société du Mensonge n'a ni besoin d'intégrés ni d'intégration. Elle ne veut pas, au fond, que les autres notamment les africains connaissent ses codes d'accès, ses voies de succès...bref, ses forces. Ce qu'elle veut à travers la publicité de l'intégration -politique étatique- c'est la bonne conscience et des nègres-alibis, souriant sur la photo et qui par là montrent que ça ne se passe pas si mal que ça. Et ces nègres alibis, ce sont eux qu'on qualifient de policés, d'éduqués, de civilisés. Ils prennent la défense de la Société du Mensonge et ce sont eux qui ont accès à ses médias. 


A chaque problème, ces "policés" font appel à "l'intégration" comme la solution. Mieux, sur les sujets de fond, ces "policés" au nom des miettes qu'ils reçoivent de la Société du Mensonge, se murent dans un silence de cimetière. Ces professionnels de l'intégration, dans leur zèle, sont celles et ceux qui combattent le plus les autres africains qui exposent les contradictions, les mensonges de la Société du Mensonge à la place publique. Les "intégrés" et les "policés" trouvent que ces derniers sont "radicaux" et "haineux" et que c'est ce radicalisme qui pousse la Société du Mensonge à mépriser les africains et que lorsque nous deviendrons tous "intégrés", de "gentils intégrés" travaillant pour le bien de la SdM, nous serons heureux. Grossière erreur d'appréciation des choses!

Komla KPOGLI


16 juin 2011

mercredi 30 mai 2012

CES PHARAONS CULTIVATEURS DE CAFE ET DE CACAO.




Qui peut avoir de la considération pour des pharaons déchus, des rois et des princes déchus et des "inventeurs" déchus qui veulent faire l'histoire non pas pour éclairer le présent et pour tracer les sillons d'un nouvel avenir, mais pour le passé et pour se satisfaire de ce passé? Des pharaons vaincus, dominés, ridiculisés et qui trimbalent les maux les plus éculés ont-ils de quoi sauter en l'air pour ce qu'ils ont été? La découverte de ce passé glorieux pharaonique devrait susciter, après l'identification des causes de la décadence, larmes, colère, hargne, décision de retrouver la dignité perdue et mise sur pied de structures efficaces de lutte. Nous voici plutôt comblés de découvrir après lecture de quelques livres et visionnage de quelques documentaires, dans notre nudité, dans notre impuissance d'aujourd'hui, de la grandeur du passé. Or, 1ers producteurs de cacao, 1ers producteurs de cacao! On s'en vante, comme si rester métayers pour les autres et leur fournir des matières premières pour le chocolat, pour leur café moulu et pour leurs réussites industrielles servait à quelque chose.

Ainsi donc, il y a toujours des descendants de pharaons qui déclarent que leurs territoires est 1er producteur mondial de cacao, de café, de banane et quoi encore? Et qui sont fiers de l'être. Ils entendent même combattre farouchement tout autre pays souhaitant compétir sur leur domaine réservé de production de banane, de café-cacao…de matières premières. Avec une économie cacaoyère, caféière, alimentée par la force musculaire revigorée au paracétamol frelaté qui peut nous respecter? Etre là, à cultiver avec ardeur des produits coloniaux d'exportation (avec l'aide du FMI et de la BM), au détriment des produits vivriers de moindre qualité importés, qui peut nous respecter?

Quel respect pour un peuple dont les enfants errent en quête de miettes alors qu'il a les terres les plus fertiles au monde, du soleil, des cours d'eaux intarissables et qui a une économie qui fonctionne au lampion et au générateur électrogène importé d'ailleurs? Quel respect pour un peuple qui a abandonné sa culture pour un mimétisme bovin et illusoire des autres? Un peuple soumis par la France notamment, un pays pourtant battu si souvent par les autres nations européennes dans leurs différentes guerres fratricides?
Qui peut avoir du respect pour les enfants d'un peuple qui a abandonné son territoire entre les mains de la racaille africaine constituée de dirigeants assassins et kleptocrates élévés par des parrains "blancs" génocidaires? Quel respect peut-on avoir pour un peuple qui a perdu le contrôle de son espace depuis bientôt 3000 ans et qui n’a relevé aucun des défis auxquels il fait face depuis lors? Quel respect pour un peuple qui est là, en haillons mais cultivant du coton pour habiller ses maîtres? Cultiver du cacao pour du chocolat, du café, de la banane, des fleurs, du thé pour le bonheur de ses maîtres? Quel respect pour un peuple dont de nombreux enfants dansent et chantent pour leurs maîtres?

Ces pharaons, mieux, ces descendants de pharaons ne peuvent qu'être ridiculisés dans leur satisfaction passéiste, car ils baignent dans l'illusion d’une grandeur qui est perdue. Ils ont été passés dans les fers esclavagistes et aujourd'hui, ils nagent dans un bas-fond colonial qu'ils comprennent à peine. Beaucoup n'envisageant pas retourner sur la terre de leurs ancêtres, veulent qu'on leur reconnaisse leur "pharaonité" dans le système oppresseur qui a ruiné la civilisation pharaonique. Ils quémandent de la reconnaissance pour leur contribution, la « contribution de l’Afrique » à la réussite des autres. Autrement dit, en étant rien sur nos terres originelles, en laissant les dirigeants kleptocrates imposés, les Occidentaux et leurs multinationales, les Chinois, les Indiens, les Libanais, les Syriens, les Turcs, le Saoudiens, les Brésiliens, les Coréens...tenir les rênes politico-économiques de l’Afrique, nous exigeons de la considération et du respect sur les terres des autres. Quel culot ! Et, lorsqu'en maîtres assurés, les dominateurs nous refusent un tel "honneur", une telle reconnaissance, les pharaons se plaignent de racisme, de méchanceté, d'inhumanisme. Certains tellement, tellement versés dans la chose religieuse, disent même qu'ils sont Apophis et qu'ils auraient donc besoin de notre enseignement, besoin d'acquérir la sagesse Mâatique ou Kamitique pour redevenir des humains capables de reconnaissance.

Nous redeviendrons des pharaons, donc fiers, si nous allons à la reconquête de notre espace sur lequel nous bâtissons notre renaissance pleine et entière. Pas la peine de prétendre la Renaissance sur la terre des autres. C'est la géographie qui fait l'histoire et non le contraire.

14 juin 2011, mis à jour le 30 mai 2012
Par Komla KPOGLI
S.G du MOLTRA

lundi 21 mai 2012

L'alibi d'une mondialisation rêvée contre toute idée d'une Afrique autonome.


Dès qu'on dit aux africains de s'occuper eux-mêmes de leurs problèmes, de se retourner vers eux-mêmes, ils répondent: "à l'heure de la mondialisation ceci, à l'heure de la mondialisation cela". Ceci parce qu'on a réussi à faire douter les noirs qui ne voient pas de solutions à leurs difficultés sans s'illusionner du secours et de l'aide extérieurs. 

La mondialisation ne signifie pas que la planète est peuplée de peuples amis oeuvrant pour un bonheur commun de l'humanité. La mondialisation c'est la délocalisation des secteurs polluant vers les pays appauvris ( et non pauvres comme on dit si souvent). Ces délocalisations surtout en Afrique se font contre d'énormes avantages sociaux, fiscaux et sécuritaires alors que la technologie qui y est apportée est la moins productive et la plus polluante. Donc, lorsqu'on oppose à un appel à nous-mêmes toujours cette fameuse mondialisation, cela fait rire jaune. Comme quoi les africains adorent ce qui les morde et les blesse.

Bref, la mondialisation ne fait pas des africains des citoyens du monde, comme ils aiment à le clamer. Beaucoup de noirs se déclarent citoyens du monde alors que personne ne veut d'eux chez lui. On fait des lois contre eux, on les expulse, on cantonne ceux qu'on admet pour quelques besoins dans des quartiers désertés par les autochtones, on les contrôle à tous les coins de rue, on les maltraite dans les services publics...Rien n'y fit! Ils se disent malgré tout citoyens du monde. Pauvres citoyens du monde indésirés!

La mondialisation c'est la possibilité pour l'Occident et ses multinationales et pour les nouveaux puissants admis au club fermé des pays industrialisés d'aller prendre, sans opposition, des ressources là où elles sont, la circulation de la finance sans frontières, la pénétration des gadgets les plus modernes inventés par les pays industrialisés dans tous les marchés du monde et la possibilité pour les citoyens de ces pays enrichis ayant les moyens d'aller en vacances où bon leur semble. Et dans le même temps, les routes du Nord sont fermées aux gens dits des pays pauvres, autrement dit "la racaille et la misère du monde". 

Voilà, en quelques mots ce qu'est la Mondialisation que nombre d’Africains louent et chantent pour contrecarrer tout appel au retour vers soi-même, pour tuer toute réflexion qui demande la reconquête de notre espace en vue de sa reconstruction effective par nous-mêmes et pour nous-mêmes.

Komla KPOGLI
21 mai 2012

samedi 19 mai 2012

Redécouvrir notre passé pour reconstruire l'avenir.

Quelques esprits hypertrophiés et probablement repus et tranquillisés par l'illusoire amitié de l'Occident tentent de peindre l'homme africain comme un homme en sanglots et qui se victimise à longueur de journée. Ces esprits, malicieux et conquis soi-disant par la rationalité eurocentrique, veulent nous convaincre que l'homme noir n'a pas à regarder son passé et qu'il n'a pas à construire des liens de fraternité avec ses congénères sur les malheurs qu'ils ont collectivement subis. 

Aussi, ces esprits nous intiment l'ordre de ne regarder que le futur qui, selon eux, doit être construit. Si personne ne peut nier que le futur africain attend d'être construit, il est tout de même drôle voire saugrenu de concevoir une telle construction à partir de rien. L'Afrique n'est pas une page blanche. Elle a une histoire, une longue histoire qui doit être prise en compte. A la vérité, si l'Afrique reste dans cet état de colonisation, c'est que son histoire lui a été volée. Son histoire a été pervertie et totalement réécrite si bien même que l'homme noir ne se souvient plus de sa provenance pour imaginer sa destination. Demander à un peuple de tirer un trait sur son passé, c'est le condamner à le revivre.

Cette réécriture de l'histoire africaine a interverti les bornes des concepts et présente à l'homme noir son pire ennemi comme son meilleur ami. Inversement son propre frère lui est montré comme son ennemi mortel contre qui il doit guerroyer. Dans cette situation où on voit l'homme noir doté des armes de sa propre destruction, l'histoire reste donc une boussole. Partir de soi pour revenir à soi, tel est le processus qui éclaire une société et assure son développement. Mais cette histoire pour être féconde, ne doit pas disposer pour le passé, elle ne doit pas se limiter à la louange de notre glorieux passé. Elle ne doit pas nous conduire à nous immobiliser et à nous satisfaire de la grandeur qui n'existe plus. Elle doit, au contraire, nous propulser, à partir des fondations solides, à partir de nos racines, de nos valeurs, de nos douleurs passées et présentes et de nos espérances, vers l'avenir. C'est pourquoi nous répondons à ces esprits hypertrophiés: Africains, voulons-nous nous reconstruire, commençons par redécouvrir notre passé et agissons, à partir de cette redécouverte, comme un seul peuple, car historiquement nous le sommes. 

Komla KPOGLI

jeudi 10 mai 2012

François Hollande et la Françafrique: l'espérance illusoire des Africains.


10 mai 2012
Komla KPOGLI
Web.http://lajuda.blogspot.com

Paul Mvondo Biya, doyen des tyrans africains et François Hollande (montage)
« La France, économiquement, n’a pas besoin de l’Afrique. Les flux entre la France et l’Afrique représentent 2% de notre économie ». 18 mai 2006 à Bamako au Mali.

« Il nous faut construire une relation nouvelle, assainie, décomplexée, équilibrée, débarrassée des scories du passé et des obsolescences qui perdurent de part et d'autres de la Méditerranée. Cela implique plusieurs changements de fond…
D'abord, cette relation doit être plus transparente. Il nous faut la débarrasser des réseaux d'un autre temps, des émissaires officieux qui n'ont d'autre mandat que celui qu'ils s'inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé. Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés.
Il nous faut aussi ne pas nous contenter de la seule personnalisation de nos relations. Les relations entre des Etats modernes ne doivent pas seulement dépendre de la qualité des relations personnelles entre les chefs d'Etat, mais d'un dialogue franc et objectif, d'une confrontation des intérêts respectifs, du respect des engagements pris.
… Notre relation doit être décomplexée, sans sentiment de supériorité ni d'infériorité, sans sentiment de culpabilité d'un coté ni soupçon d'en jouer de l'autre, sans tentation de rendre l'autre responsable de ses erreurs. A nous Français de renier tout paternalisme, d'exclure toute condescendance à l'endroit des Africains. Et surtout plus de respect. Nous ne savons pas mieux que vous quel est le bon chemin. Je refuse la posture d'une France donneuse de leçon. » 19 mai 2006 à Cotonou au Bénin.

L’auteur de ces propos cités est Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur et de l’immigration, candidat de l’UMP à la présidentielle de 2007. Sarkozy sera élu président de la France un an après avoir tenu ces propos en terre africaine. On aurait donc attendu que les relations entre la France et ses territoires africains sous sa présidence se déroulent autrement. Erreur ! Les mots sont les mots. Les actes sont autre chose. La françafrique, ces relations mafieuses que la France entretient avec l’Afrique depuis les années De Gaulle s’est renforcée à la grande déception des optimistes béats qui avaient vu dans l’avènement de Sarkozy au pouvoir une nouvelle donne.

Pourtant, les choses s’annonçaient bien pour ces optimistes. Jean-Marie Bockel, transfuge du parti socialiste a rejoint Sarkozy qui lui attribua le secrétariat d’Etat chargé de la coopération et de la Francophonie. Le ton se voulait volontariste et en rupture avec le passé fait de vols et de pillages en faveur de la France et les satrapes qu’elle a placés à la tête des territoires africains. Dans une interview publiée dans Le Monde du 16 janvier 2008, Bockel déclarait : « j’ai adhéré au discours de Nicolas Sarkozy sur l’Afrique. Je souhaite que les choses changent. Or la rupture tarde à venir. Il y a encore trop de rentes de situation, trop d’intermédiaires sans utilité claire, trop de réseaux parallèles pour permettre un partenariat assaini, décomplexé, d’égal à égal. La "Françafrique" est moribonde. Je veux signer son acte de décès. Il ne s’agit pas de faire la morale, mais d’aider au développement. » Le 18 mars 2008, Bockel est mis dehors, renvoyé au dossier des Anciens combattants et remplacé à la coopération par Alain Joyandet, un françafricain bon teint que Claude Guéant s’empressa de présenter à Omar Bongo Ondimba. Reçu sur France24, Alain Joyandet assèna : "le détournement d’argent public en Afrique ? Ce sont vraiment des sujets qui ne me semblent pas devoir être au cœur de notre expression" 
", le pillage des cerveaux africains ? C’est nous qui allons envoyer des cerveaux en Afrique",
 "je souhaite plus d’influence française, j’ose le mot, plus d’influence française" 
ou encore "si nous ne sommes pas les partenaires économiques privilégiés, alors on ne pourra plus défendre nos valeurs". La petite tempête dans le Bockel prit fin et tout est redevenu normal dans la continuité affairiste comme au temps de De Gaulle, de Pompidou, de Giscard, de Mitterrand et de Chirac.

Parmi tous ces présidents français, l’arrivée de Mitterrand à l’Elysée est celle qui avait le plus suscité chez de nombreux tiers-mondistes l’espérance d’une rupture avec la françafrique. Erreur là aussi. Puisque Jean-Pierre Cot, ministre délégué à la Coopération et au Développement, qui en « faisait trop » pour que le pillage de l’Afrique soit réduit –réduit, pas supprimé - fut démis de ses fonctions le 7 décembre 1982 et remplacé par Christian Nucci. A l’époque, Lionel Jospin, Premier secrétaire du PS et très proche de Mitterrand, justifia le remplacement de Jean-Pierre Cot par Christian Nucci en affirmant qu’il" n'est pas lié au fait qu'un homme incarne la lutte pour les droits de l'homme, les autres se situant sur le terrain du réalisme ". La suite est connue : assassinat de Thomas Sankara, coups d’état, tartufferie discursive de la Baule, sabotage des soulèvements populaires des années 90 court-circuités puis déviés vers les fameuses conférences nationales souveraines, appui à la répression sanglante des tyrans africains, scandales politico-économiques (affaire Elf)…génocide au Rwanda en 1994. Le bilan de la Gauche française en Afrique est tout autant lourd que celui de la Droite. Aucun des dirigeants français n’a désobéit aux lois qui gouvernent les relations avec l’Afrique définie par Foccart comme « l’arrière-cours » de la France. Ces pratiques s’inscrivent d’ailleurs dans la logique coloniale qui déclara la France une puissance africaine. Aussi, faut-il rappeler que les initiateurs de la colonisation française que furent Gambetta, Jules Ferry, Jean Jaurès, Léon Blum étaient des Républicains de gauche ?

Curieusement, on voit aujourd’hui beaucoup d’africains se réjouir de l’arrivée de François Hollande à l’Elysée en remplacement de Nicolas Sarkozy. Ces réjouissances ont quelque chose de triste et d’aberrant. Car c’est à croire que le changement de maître change soudainement le statut de l’esclave. Au lieu d’appréhender sa situation dans son exactitude et se battre pour s’affranchir de ses chaînes, l’esclave préfère compter sur l’humanité du nouveau maître, la bonté de son coeur, sa gentillesse et sa bonne mine. L’esclave attend des réformeshui parce que Hollande a promis la finurd'ès, Léon Blum ains de gauche?nçaise que furent Clemenceau, Jaurèser avec les autres su. Des africains espèrent un soulagement opéré par décret depuis l’Elysée. Quelle lucide appréciation des réalités des relations entre la France et l’Afrique ? C’est désespérant ! Cette attitude d’espérance fondée sur le sourire et les mots du nouveau locataire de l’Elysée confirme ce qu’a dit Thomas Sankara : « l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort ». Oui, l’esclave qui confie sa libération à la bonne volonté de son maître a fait le choix de ses chaînes. Il ne mérite donc pas d’être pleuré.

Nos prédécesseurs Samory Touré, Béhanzin, Chaka, Lumumba, Biko, Sankara, Olympio, Um Nyobè, Moumié et les millions d’africains assassinés par le colonialisme sont-ils morts pour rien ? Ces martyrs se sont-ils sacrifiés pour voir leurs descendants se complaire dans une espérance réformatrice indiquée par Paris, Londres, Washington, Bruxelles…Pékin ? Ces dignes fils d’Afrique auraient-ils espéré une amélioration des choses de ces capitales que leurs noms n’auraient même pas figuré dans notre patrimoine. En ayant les yeux rivés sur un éventuel « geste », « quelque chose » de ces capitales, nous leurs successeurs nous montrons indignes de nos prédécesseurs et dignes de nos fers.

Laurent Fabius chez Ali Bongo, février 2012
Au fond qu’a promis François Hollande ? La fin de la françafrique. Au point 58 de ses 60 engagements il promet : « Je développerai la relation de la France avec les pays de la rive sud de la Méditerranée sur la base d’un projet économique, démocratique et culturel. Je romprai avec la « Françafrique », en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité. Je relancerai la francophonie. » Rompre avec la Françafrique et construire de nouveaux rapports basés sur l’égalité et la solidarité. Voilà la promesse que certains font semblant de n’avoir jamais entendu. C’est nouveau chez beaucoup d’africains incapables de saisir la place qu’occupe l’Afrique dans ce qui est appelé les relations internationales. Même si en pleine campagne électorale en février 2012 on avait vu Laurent Fabius, pressenti au ministère des affaires étrangères sous Hollande chez l’héritier Ali Bongo au Gabon, un des plus grands financeurs de la vie politique française,  pour beaucoup d’Africains, « le changement c’est maintenant ».

Sarkozy avait-t-il promis et dit autre chose à propos de la Françafrique ? Et Chirac ? Et Mitterrand ? Et Giscard ? Et Pompidou ? Et De Gaulle ? Qu’ont-ils fait de leurs promesses ? Les peuples qui ignorent les faits du passé sont condamnés à les revivre. En faisant comme si les dirigeants français n’avaient jamais parlé de la fin du pillage françafricain, les africains qui sautent de joie aujourd’hui pour la promesse Hollandaise vont vers une immense désillusion. Le Franc CFA sera maintenu, l'agriculture coloniale sera conservée, les bases militaires françaises aussi, la coopération franco-africaine et les aides au développement, véritable drain des richesses africaines vers les donateurs, vont continuer, la francophonie et ses rituels seront maintenus, les coups d’état nécessaires seront réalisés, les tyrans stabilisateurs seront confirmés et renforcés, les immigrés africains « inutiles » et jetables seront toujours renvoyés, les multinationales françaises seront toujours reines sur nos terres. L'Alliance Française, les centres culturels français, Radio France internationale et France 24 seront toujours là pour labourer la tête aux africains. Les bourses accordées aux étudiants "méritants" et qui font partie d’un vaste programme d’asservissement culturel seront toujours disponibles: arrivés au pouvoir d’une manière ou d’une autre, ces "méritants" garderont une grille de lecture qui leur aura été inculquée. Et les pseudo-ordres constitutionnels seront toujours là pour verrouiller les choses avec l'appui d'un dispositif militaro-policier terroriste. Peut-être que tout ceci se fera avec moins de bruits et moins d’ostentation que par le passé, mais ça se fera. Car, plus que tout ce sont la logique de puissance et celle des intérêts qui guident les puissances mondiales parmi lesquelles se trouve la France. Il n’y a pas eu Révolution en France. C’est l’alternance démocratique avec tout ce qu’elle implique y compris dans le principe de continuité de l’Etat, notamment sur le plan international. Il n’est pas non plus débuté une Révolution dans les territoires africains pour remettre la main sur ce qui appartient au peuple africain. De plus, la parole d’un socialiste français ne vaut pas plus que celle d’un libéral français. Les intérêts nationaux priment sur les promesses électorales en direction de l’Afrique. La logique déclarative aurait voulu que Sarkozy qui était allé jusqu’à dire en terre africaine que la France n’a pas besoin de l’Afrique sorte son pays du continent dès son arrivée à l’Elysée. Que nenni ! La France a renforcé sa présence et a fait de multiples interventions armées directes, soit pour sauver ses satrapes comme au Tchad, soit en détruisant des dirigeants insoumis comme en Libye et en Côte d’Ivoire montrant effectivement que la France est une puissance africaine. Les réseaux, promis à la destruction par Sarkozy dans son discours à Cotonou en mai 2006, ont plutôt prospéré avec Robert Bourgi, Bruno Joubert, Claude Guéant et leurs différents référents tapis dans l’ombre.

Dans les milieux africains où la confiance dans la volonté du maître est plus forte que tout, on dit que Hollande sera « moins pire que Sarkozy». Oui, Sarkozy a été brutal. Qui peut le nier ? Il a parlé aux africains qu’il déteste avec arrogance, mépris et condescendance du haut de ses 155 centimètres talonnettes comprises. Il est raciste. Par ses discours, Nicolas Sarkozy a injurié ouvertement les africains à de nombreuses reprises. Par les guerres qu’il a menées ouvertement en Afrique, Sarkozy est vu comme le plus mauvais des dirigeants français vis-à-vis de l’Afrique. Ce jugement, au fond, n’est qu’une mauvaise appréciation des réalités. Aucun locataire de l’Elysée n’est disposé, compte tenu de l’importance de l’Afrique dans la politique française, à lever la main. Tous ont eu et auront une politique ouvertement ou secrètement d’exploitation et de mépris à l’égard de l’Afrique tant que les africains ne décideront pas d’y mettre fin. Qu’elle soit ouverte ou discrète, la domination c’est la domination. Le Hard Power (puissance militaire) qu’on peut attribuer à Sarkozy ou le Soft Power (diplomatie d’influence) qu’on peut attribuer à Hollande sont appelés  à produire le même résultat : le renforcement d’une Afrique au service de la France. Il faut souligner que le Soft Power, grâce à sa discrétion et ses pratiques de réseaux, avançant un discours apaisant et visiblement pacifique et humanitaire à la bouche, se révèle très souvent plus efficace et moins saisissable que le bruit et les canons déployés par le Hard Power. Ce serait donc une grave erreur de penser que parce que le nouveau président français a un style différent, une méthode de travail différente il serait porteur de la rupture. La France, puissance nucléaire, qu’elle soit dirigée par la Gauche ou la Droite, le Centre ou les Extrêmes utilise et utilisera les deux pratiques alternativement ou simultanément si les circonstances le commandent. Elle ne se débarrassera pas de ses attributs de puissance pour faire plaisir à on ne sait quel peuple.
Toutes les sociétés qui se sont affranchies de la tutelle extérieure l’ont fait par leurs propres actions. Des actions endogènes qui, peut-être, finissent par la conclusion d’un accord ou un traité autour d’une table et endiguant ou paralysant ainsi la capacité de nuisance des attributs de puissance que déploient jusque-là leurs détenteurs. Visiblement, nous autres Africains aimons la liberté donnée, des indépendances octroyées et pas conquises de hautes luttes. En voulant la liberté sans en payer le prix, nous faisons le choix de la servitude pour toujours. Car, quiconque confie la décision de sa libération à son maître est condamné pour toujours à la servitude. Il en est ainsi aussi bien des individus que des peuples.

Nous voulons toujours ramer à contre courant des lois de l'histoire. Nous offrons le visage d’un peuple qui n'a rien compris et qui ne veut rien comprendre dans un monde où être faible signifie disparaître et avoir des maîtres signifie misère, appauvrissement, sous-développement éternel. En nous présentant en agneaux dans un monde de loups, nous faisons de la provocation en direction des loups.

Les peuples qui trouvent des solutions à leurs problèmes ne sont pas ceux qui attendent qu’une puissance ouvertement coloniale leur ouvre les portes du paradis. Ce ne sont pas ceux qui espèrent que de bons esprits finiront par surgir dans la métropole pour mettre définitivement fin à leur exploitation ou leur apportent un « léger mieux ». Au contraire, ce sont les peuples qui se rassemblent, qui font leur unité et se battent pour refaire leur unité territoriale. Ce sont les peuples qui maîtrisent leur espace, qui l’occupent effectivement et le protègent par des dispositifs aussi bien juridiques que militaires. Ce n’est qu’à ce prix que ces peuples peuvent constituer des entités vivantes, solides, autonomes, respectées et peuvent échanger avec les autres sur la base de l’égalité et de confiance. Le reste n’est qu’ignorance suicidaire. En espérant la natte des autres, on finit par dormir à même le sol.

Nous avons affaire à un système avec des ramifications diverses et non à un individu, tout puissant président fut-il. Et ce système françafricain ne bougera pas tant que nous, africains, resterons immobiles. La mission libératrice nous revient. Ou bien nous sommes capables de la mener et nous serons maîtres de notre destin collectif, ou bien nous en sommes incapables et dans ce cas nous serons condamnés à espérer vainement des réformes promises par nos dominateurs.

RAPPEL: Hollande a dirigé le Parti Socialiste français en tant que Premier Secrétaire de 1997 à 2008. Il n'a pas opposé de résistance à la politique française en Afrique. Le parti socialiste n'émet jusqu'ici que de molles critiques contre la Françafrique faite de hold-up électoraux, de coups d'état, de corruption, de pillage des richesses africaines par les entreprises françaises avec la complicité des tyrans au pouvoir. Récemment, François Hollande a soutenu les guerres de la France contre la Libye et la Côte d'Ivoire. Pour François Hollande, le président Laurent Gbagbo est infréquentable et se comporte comme un "dictateur, il n’y a pas d’autres mots, il n'a aucune place dans les réunions socialistes au plan international". Les intérêts français avant tout! C'est normal.

jeudi 19 avril 2012

France 2012: l'illusion du changement pour des Africains.

Il faudra dire à ces Africains qui s'agitent dans un sens ou dans un autre que les Français n'élisent pas leur président pour résoudre les problèmes des Africains. Mieux, ils n'élisent pas un président pour rompre les rapports de sujétion que la France entretient avec l'Afrique depuis des lustres. Ce qui nous oppose à l'Occident et plus singulièrement à la France est non pas une question d'individu, mais de système. Comme nous n'avons pas, nous autres le sens des intérêts, ni de la logique politique, encore moins de la logique de puissance, beaucoup espèrent que l'arrivée de tel ou tel individu au pouvoir en France changera la donne. Il n'y a rien de plus naïf. C'est pourquoi seul un travail sur nous-mêmes reste et demeure la clé.
 ça n'est pas parce que le coq français sera de droite ou de gauche, ou du centre ou encore des extrêmes, rouge, bleu ou vert qu'il cessera de vouloir manger le maïs. Ces africains qui espèrent que le colonialisme français en Afrique sera réformé avec tel ou tel élu seront plus qu'amers. Il faudra que le maïs africain développe des facultés de résistance à l'aune de la puissance du coq pour pouvoir espérer lui survivre.

Komla KPOGLI

lundi 26 mars 2012

Sénégal: Macky SALL ou le changement dans la continuité coloniale.

Komla KPOGLI
26 mars 2012
Web. http://lajuda.blogspot.com

Dans une Afrique où il est de coutume pour les tyrans de s'accrocher à leur fameux fauteuil présidentiel, lorsque dans un territoire un satrape perd le pouvoir, c'est plutôt normal que les partisans du changement pour le changement soient aux anges. Des Africains du territoire du Sénégal et beaucoup d’autres sont à la fête après que Abdoulaye Wade ait été sorti et qu’on ait porté, par vote, à sa place son ancien premier ministre Macky Sall. Ce matin, on apprend par la presse qu'un peu partout dans ce territoire l'heure est à la fête et aux réjouissances populaires. Mais si on prend un peu de recul, il est à constater que ce changement n'annonce rien de nouveau et même, il faut oser le dire, rien de bon. Mieux, il ressemble fort malheureusement pour les fêtards et autres optimistes béats à une continuité. C'est juste un changement de personne pour mieux ancrer le système.
Macky Sall, le nouveau président du territoire du Sénégal.
Tout d'abord: le nouvel élu se définit lui-même comme un libéral. Wade est aussi un libéral et il l'a toujours revendiqué et assumé. Qu'est-ce dont qu'un libéral dans le champ politico-économique? Un libéral c'est un partisan sur le plan politique de la démocratie et des libertés individuelles; et sur le plan économique c'est un capitaliste. Dans le contexte africain où les Etats ne sont que le visage d'autrui, l'expérience a montré que le libéral est un fervent partisan de la suppression des barrières douanières, de la libéralisation du mouvement des capitaux, de la construction des infrastructures moins rentables pour le pays mais bénéfiques aux entreprises transnationales, de l’augmentation des taxes et impôts, de la privatisation des secteurs publics de l’eau, de l’électricité, de la réduction des dépenses de santé, de l’éducation, de la réduction des salaires, du blocage des avancements voire du dégraissage dans la fonction publique, de la suppression de tout soutien public aux agriculteurs et de tous les frais affectés au bien-être de notre peuple. Bref, le libéral est celui qui a pour mission de transposer mécaniquement le modèle libéral  en Afrique et détruire la vision africaine de la vie en communauté. Et toutes ces mesures ne visent rien sauf à faire des économies pour payer la « dette » et attirer les « bailleurs » et les « opérateurs économiques étrangers ». Un libéralisme de plus en plus rejeté violemment dans son berceau occidental où on lui cherche désespérément des alternatives mais revendiqué sous les cieux africains. Macky Sall est de ceux-là qui vantent la fameuse initiative PPTE qui énonce débilement que plus un pays alourdit sa pauvreté et sa dette, plus il va vers son développement.

Ensuite: Macky Sall est un homme du système. Il a été nourri à la mamelle de l'ex-président Wade auprès de qui il a fait ses premières armes depuis les années 1980 au sein du PDS (Parti Démocratique Sénégalais). Elu président de la cellule Initiatives et Stratégies et secrétaire général de la Convention régionale du Parti démocratique sénégalais (PDS) de Fatick en 1998, il fut l'un des artisans en 2000 de la victoire de Wade qui le récompense en le nommant Conseiller Spécial. Son ascension ne s'arrête pas là. En 2001, Sall devient ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique, puis ministre d'Etat en 2002 à différents postes. En avril 2004, il est nommé vice-président du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) et le 21 avril 2004 Macky Sall est nommé Premier ministre par Abdoulaye Wade, poste qu'il occupe jusqu’à la réélection d’Abdoulaye Wade en 2007. 

Continuant sa carrière, Sall passe de la primature à la présidence de l’Assemblée nationale le 20 juin 2007. C'est à ce poste qu'il va rencontrer sa première pierre d'achoppement. Certain d'être par son parcours politique un fils du président Wade, il "ose" convoquer Karim Wade, fils du président Wade à l'Assemblée pour audition sur les travaux de l'Agence nationale de l'Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI). Le courroux du vieux lion de la Teranga Wade est immédiat. Il opte pour les liens du sang en punissant le « fils politique » au bénéfice de Karim. Le poste de numéro 2 du PDS est supprimé par le comité directeur qui décide aussi de réduire le mandant du président de l'Assemblée de cinq à un an. L'infamie est insupportable pour Sall qui démissionne du PDS et crée son propre parti, l'Alliance pour la République. Comme on peut le voir, Macky Sall est un homme du système qui l'a fait du début jusqu'à son niveau actuel. Il ne l'a jamais remis en cause et ne le fera pas. Macky Sall se définissant comme un libéral n’a jamais posé que de question sur l’économie coloniale dans laquelle le territoire du Sénégal baigne en compagnie de tous les autres avec le Franc CFA à l’appui. Jamais de question non plus sur les cultures coloniales notamment l’arachide dans laquelle le territoire du Sénégal excelle. jamais, il n'a mentionné que le cadre africain est un cadre vicié et impropre au développement à cause de son extraversion absolue depuis des siècles à présent. Il n’a pas quitté le navire colonial (Etat colonial) parce que fondamentalement il est mauvais et que piloté avec la boussole étrangère, il ne peut donc que mener le peuple africain du Sénégal à l’accident final.

Enfin: Macky Sall est Grand Croix de l’Ordre national du Lion et Grand Officier de l’Ordre de la Pléiade de la Francophonie. Il a été surtout fait Grand Officier de la Légion d’Honneur française, le 25 mars 2008 en plein trouble avec son mentor Abdoulaye Wade par l’Ambassadeur français Jean-Christophe Ruffin. Les textes de la Légion sont clairs : « La Légion d'honneur est la plus haute décoration française. Elle récompense les mérites acquis par les citoyens, en dehors de toute considération sociale ou héréditaire et ce, dans tous les secteurs d'activité du pays. » La Légion d’Honneur n’est attribuée qu’aux français, comme le précise l’article R.16 du Code de la Légion d’Honneur. A titre exceptionnel toutefois les étrangers peuvent être décorés en fonction de leur personnalité et des services rendus à la France.  Macky Sall est-il français? Si, oui dans ce cas, les Africains du Sénégal auront élu un français qui ne peut que travailler pour son pays à la tête de ce territoire. Il y aurait alors erreur sur la personne. S'il ne l'est pas, quels sont donc ces services que Macky Sall a rendu, rend et rendra encore à la France pour qu’il ait cette récompense ? On peut aisément le deviner, mais bien malin est celui qui pourra montrer des preuves quand on sait que la caractéristique principale de la Françafrique est de procéder dans l’opacité. Mais étant à plusieurs reprises ministre des mines, de l’énergie et de l’hydraulique, on peut imaginer des contrats en faveur des multinationales françaises. Mais, pas seulement. Avec cette médaille, il n’est pas seulement question de récompenser les services rendus dans le passé. Il est probablement question aussi de préparer le terrain pour d’autres bonnes œuvres dans le futur en faveur de la Métropole. Car, la France a ceci de particulier qu’elle sait repérer très tôt les bons chevaux sur lesquels elle mise depuis leur plus jeune âge en leur offrant des gadgets les plus clinquants afin de les mettre sous son contrôle très tôt. C’est cette caste que les coloniaux appelaient « l’élite indigène » dont la mission est de lier solidement les territoires d’Afrique à la Métropole.

Dans un cadre colonial comme c’est le cas dans l’Afrique actuelle, le pouvoir d’Etat ne peut être remis en n’importe quelle main. Il ne peut que quitter une main soumise pour retomber dans une autre encore voire plus servile. Lorsque, par le hasard de l'histoire, ce pouvoir parvient à un homme qui n'est pas coopté par la Métropole, la vie de ce dirigeant devient un enfer. Tout est mis en oeuvre pour l'assassiner (Sankara et bien d'autres) ou pour le renverser (Laurent Gbagbo et bien d'autres). Ce système ne peut dès lors se sentir que renforcé si la transmission du pouvoir se fait avec la participation du peuple à travers la voie électorale comme c’est le cas au Sénégal. Le peuple africain de ce territoire vient de "choisir" le changement de personne dans la continuité d’un système.

Mais pour beaucoup d’Africains tout ceci n’est qu’accessoire, l’essentiel étant que Wade, le "vieux Wade" s’en aille. Ainsi donc, en poursuivant la curiosité de visiter ce qu’on appelle la toile et les réseaux sociaux, on s’aperçoit que ce qui préoccupe effectivement ce n’est ni de se demander de quoi cette fameuse alternance et cette « leçon de démocratie » a le nom, ni d’interroger la politique dont Macky Sall est porteur, ni d’étudier le cadre dans lequel le « nouvel élu » devra agir, ni de mesurer les résultats que cet homme a fait, puisqu’il a été au pouvoir depuis 10 ans et ceux qu’il pourra obtenir avec ses nouvelles responsabilités. Non, tout ceci n’est que questionnements académiques voire hors-sujet. Ce qui intéresse et qui est motif de joie c’est que non seulement Wade et Cie aient quitté le pouvoir, mais encore que la nouvelle première dame du territoire du Sénégal ne soit pas une « blanche », mais une noire, une Africaine.
Que les compatriotes du Sénégal aient mis en échec le projet Sarkowade qui visait à monarchiser ce territoire avec un plan qui devrait léguer le trône présidentiel à Karim Wade après le règne de son père, c'est un fait, mais si « le changement » doit uniquement signifier pour beaucoup le changement de personne à la tête de nos territoires et l'avènement d'une première dame noire au lieu d'une blanche alors là, on est plus que mal barrés. A ce coup, il n’est pas étonnant que l’Afrique soit toujours dans la colonisation sans que beaucoup s’en aperçoivent.

En conclusion, il faut redire que le cadre africain est un cadre colonial. Il fonctionne pour satisfaire les besoins de l’extérieur au mépris des préoccupations endogènes. Tant que ce cadre ne sera pas remis en cause, détruit et reconstruit à l’aune des valeurs et des besoins intérieurs, c’est peine perdue qu’on se tue à doter les proto-Etats africains de présidents et des gouvernements. Espérer que l'Afrique sortira des rapports d'exploitation et de soumission qu'elle entretient avec l'extérieur (notamment avec l'Occident) avec des élections à l'issue desquelles on attend des élus des réformes revient à jouer à une poule qui couve des œufs pourris avec l’espérance que les 21 jours de couvaison déboucheront sur l’éclosion de poussins. On ne réforme pas la colonisation, on la détruit. Si tel n'est pas le cas, alors les rapports coloniaux deviennent selon les mots prononcés dans son allocution radiotélévisée du 6 avril 1962 par De Gaulle, des "rapports de coopération" qui en réalité continuent par servir la Métropole. 

Les Africains doivent se rendre à l’évidence que lorsqu’on ne maîtrise pas son espace, on ne peut le transformer. Les africains du Sénégal peuvent avoir le sentiment de choisir « leur président », mais ils ne décident de rien du tout. Ils vivent sur un territoire qu’ils ne maîtrisent pas. D’où l’urgence de ne pas se satisfaire d’un changement qui n’en est pas un. D’où l’urgence de refuser de célébrer le faux et le mirage.

Le travail revient donc une fois encore aux filles et fils du peuple noir. Lorsque chacun assumera sa part de responsabilité avec gravité en pensant à l’avenir et au devenir de nos enfants, nous pourrons nous lever pour dire non à un système qui présente nos illusions comme nos plus brillantes réussites. Et ceci nécessite de la formation, des stratégies les plus redoutables et des hommes cohérents, aguerris et capables d'organiser la masse au mieux désordonnée, au pire, orientée quasi-totalement vers un paradis dont l'accès est conditionné par la pauvreté sur terre, la soumission à toute autorité y compris la plus crasse sous le fallacieux prétexte qu'elle vient de "Dieu". Seul un Etat véritable, une construction maîtrisée de l’intérieur peut conduire les populations d’Afrique à la satisfaction de leurs besoins. Mais pour arriver à cet Etat en Afrique, il faudra nécessairement et préalablement mettre à sac les proto-Etats érigés en Afrique par le colonialisme uniquement pour ses propres besoins.