vendredi 19 septembre 2008

La J.U.D.A dénonce le régime criminel de Lansana Conté et appelle à la solidarité de la jeunesse africaine.

19 septembre 2008

DECLARATION DE LA J.U.D.A

La situation socioéconomique se détériore gravement en Guinée[1]. Pendant que notre peuple de Guinée crie ses douleurs et manifeste contre toutes les carences et surtout contre le manque d’électricité, Lansana Conté - au pouvoir depuis 1984 - et ses alliés, déploient l’armée et la police pour tabasser les manifestants et leur tirer dessus. C’est un truisme que de dire que ces répressions font des morts et des blessés.

Ces derniers mois, en effet, il n’y a pas de jours où le peuple a manqué de signifier son ras-le-bol au clan Conté et ses alliés. Femmes, hommes, vieux, jeunes et enfants, tous s’insurgent contre les brimades et les privations de la mafia « Contée » qui plus est, rackette la population tant au marché que dans la rue. Malheureusement, la situation en Guinée n’est que le reflet de ce qui se passe dans tous les pays africains, à quelques degrés près.

La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A), dans son élan panafricaniste, s’insurge contre cette méthode sauvage de répondre aux requêtes de notre peuple et rappelle au clan Conté et à ses alliés qu’en tuant notre peuple, ils se rendent responsables de crimes qui ne resteront pas éternellement impunis.

La J.U.D.A apporte son total soutien à notre peuple guinéen contre le régime clanique, tyrannique, corrompu, kleptocrate et criminel de Conté soutenu mordicus par des alliés africains, occidentaux et asiatiques.

Pour mémoire, lors de la grève générale en 2007 qui, visiblement, conduisait le régime à sa dernière demeure, la France a simultanément permis à Conté de réprimer les manifestations en lui fournissant des armes et a piloté une médiation par le biais de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Pour paralyser le mouvement, elle a réuni les syndicats et les représentants de Conté afin de leur faire accepter un de ses serviles laquais en la personne de Lansana Kouyaté[2], en tant que premier ministre et chef de gouvernement, personnage ayant tant traîné dans toutes ces « institutions africaines » que la France tient sous sa botte. Comme si la crise se résumait à l’érection d’un poste d’un chef de gouvernement qui jusque là était du ressort du général Conté.

De toute évidence, notre peuple en Guinée, à l’image de l’ensemble du peuple africain, est dans la fosse aux lions. Il ne doit compter que sur lui-même. Toutes les expériences montrent que le peuple Africain est victime des richesses de son sous-sol et de son sol. Il existe une forte complicité entre les Etats néo-impérialistes (Occidentaux et asiatiques), leurs multinationales et les pions africains contre notre peuple.

Tenant compte de ces données, la J.U.D.A appelle les mouvements alternatifs guinéens à la vigilance. Elle les encourage vivement à plus d’organisation et de détermination pour faire triompher les intérêts du peuple et éviter que la momie Conté au pouvoir, dans sa décomposition, entame définitivement l’âme déjà éreintée de notre peuple en Guinée.

Le long règne de Conté n’ayant ni permis à la Guinée de poser les premières pierres d’une démocratie, ni d’inscrire les droits humains au centre des préoccupations étatiques, encore moins d’esquisser un début de développement, au nom de la jeunesse africaine, la J.U.D.A estime qu’il est donc temps que Lansana Conté et son équipe de carriéristes tirent les enseignements de la situation de détresse dans laquelle leur rapacité a plongé la Guinée.

Par ailleurs, la J.U.D.A rappelle à l’armée et à la police leur devoir qui consiste à la protection du peuple et non à l’envoi de milices qui suivent Conté et ses alliés dans leur entêtement criminel, dans le pillage systématique et dans leur volonté de tirer sur tout ce qui bouge contre eux. Car une Guinée libérée, libre, démocratique et engagée enfin pour la satisfaction des besoins de ses enfants, ne se fera pas contre elle. Mais bel et bien avec elle.

La J.U.D.A, enfin, exhorte vivement toute la jeunesse africaine à la mobilisation, à l’organisation et à un sursaut panafricaniste pour soutenir notre peuple en Guinée. Partant de là et dans cette même perspective panafricaniste, elle l’encourage à faire face à tous ces pantins de dirigeants qui opèrent contre le peuple africain au profit d’eux-mêmes et de leurs alliés. Sans cela, les souffrances s’aggraveront, nos richesses nous échapperont toujours, une bonne partie de notre peuple continuera à engraisser les requins de la Méditerranée, et les Africains seront toujours humiliés à travers le monde. Notre peuple paiera éternellement la dette odieuse, les infrastructures balbutiantes resteront en l’état ou s’effondreront, la santé de notre peuple restera toujours un détail, et l’éducation toujours extravertie et privée de moyens. Notre école véhiculera toujours des inepties telles que la coresponsabilité dans l’esclavage et nos valeurs africaines resteront toujours ridiculisées et méprisées. Notre agriculture produira toujours du café, du cacao, de l’arachide, du thé… pour nourrir les autres pendant que nous-mêmes avons faim. Des guerres néocoloniales iront en croissant sous une couverture ethnique mensongère, et les injonctions néolibérales du FMI, de la Banque mondiale, de l’OMC et de toute leur bande passeront toujours…

Bref, sans une action globale, concertée et vigoureuse menée par la jeunesse, il n’y aura point de salut pour notre Afrique.

Pour la J.U.D.A

Le Secrétaire Général

Rodrigue KPOGLI

http://lajuda.blogspot.com/

PS : Sur la Guinée, voir :

1-http://lajuda.blogspot.com/2005/08/guinee-la-juda-appelle-le-gnral-cont.html

2-http://lajuda.blogspot.com/2005/11/la-juda-condamne-la-tuerie-de-jeunes.html



[1] Premier producteur mondial de bauxite, la Guinée a des réserves de minerais et de métaux précieux divers à savoir d’importants gisements de bauxite, d’or, de fer, d’uranium, de cuivre. La Guinée est aussi bourrée d’eau.

[2] ancien secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) - de 1997 à 2001. Depuis 2003, il occupait le poste de le représentant de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en de la République de Côte d’Ivoire.


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