jeudi 18 octobre 2012

Afrique: le chantier est certes immense mais pas impossible.

Notre lutte ne sera jamais arrêtée parce qu’elle est justement une lutte de libération. Ce qui, en revanche, fait vraiment peur c’est le fait que certains africains n’aient pas encore compris ou refusent de comprendre que les territoires africains ne sont en rien indépendants et que du fait de l’assassinat des leaders ou leur renversement par coup d’état, le processus qui conduisait l’Afrique à sa libération a été interrompu. Cette interruption brutale a été menée de main de maître dans l’espace francophone par le Général De Gaulle, vénéré par le peuple français et une quelques africains qui ont attribué ou confirmé l’attribution de son nom à des rues et des places en terre africaine. Une autre source d’inquiétude réside dans le fait que d’autres africains encore considèrent toujours l’Occident comme une partie de la solution sinon la solution alors que l’Occident est bel et bien une bonne partie du problème. 

Toutefois, en dehors de la répression brute, le colonialisme utilise d’autres outils plus doux, moins perceptibles pour nombreux africains pour briser la résistance ou en tout cas pour retarder la prise de conscience des africains. Il s’agit entre autres des médias (BBC, RFI, France 24, CNN, Vox of America, Deutsche Welle…) dont les africains en raffolent, car se disent-ils ainsi civilisés en les écoutant, des séries télévisées, des sectes et autres loges maçonniques qui mystifient les plus crédules, de l’école coloniale, du catholicisme colonial, du protestantisme le plus éculé, de l’évangélisme born-again destructeur, du business associatif qui appâte avec des miettes de fonds et financements des esprits qui manifestent des signes de compréhension, des ONG prétendument humanitaires paralysant toute imagination locale et consolidant l’extraversion, des centres culturels français, allemands (instituts Goethe)…faisant des africains qui les fréquentent des amis de ces cultures au détriment de la culture africaine, des institutions telles que la francophonie qui structure patiemment mais résolument la jeunesse africaine en la dotant des CNJ (Congrès National de la Jeunesse) et le Commonwealth promouvant les langues des pays qui les ont pensées aux fins de conserver et renforcer les liens entre les métropoles et les colonies… 

Face donc à toute ceci, le chantier est certes immense mais pas impossible. Il faut d’abord que les noirs commencent par s’emparer de la vertu de l’humilité pour apprendre et ainsi recouvrer la mémoire historique, car sans apprentissage point d’ouvrage. Il faudra aussi commencer par admettre que sous un leadership éclairé, les peuples les plus médiocres ont pu faire des bonds dans l'histoire et qu’en conséquence l’attitude typiquement négro-africaine qui nous fait haïr celles et ceux de nos enfants qui sont lucides et capables d'imprimer un rythme de marche relève de la folie qui conduit au suicide. C'est uniquement sous un leadership capable que nous relèveront la tête et dans ce cas, il faut dénoncer les mesquineries qui nous minent, braquer la torche sur les petits coups bas, éclairer les petits arrangements nocturnes pour isoler, détruire ou court-circuiter les gens les plus vaillants parmi nous et saboter les initiatives les plus audacieuses, ne plus confier aux plus incapables mais qui par la ruse et le torpillage des autres s’accaparent des tâches qu'ils se précipitent à couler dans l’immobilisme le plus paralysant. Dans un souci d’efficacité chacun a certainement une place, mais n'importe quelle place ne convient à n'importe qui. Ce n’est qu’à partir de tout ceci qu’une organisation globale bien structurée et munie des moyens les plus adaptés conduira notre marche vers des plaines vertes après avoir vaincu des difficultés les plus terribles imposées par le système que nous avons en face de nous.

KPOGLI Komla

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