mercredi 10 octobre 2012

Lorsqu’on ne maîtrise pas son espace, on ne peut le transformer.

L'homme noir veut toujours se singulariser. Il veut exercer des droits démocratiques dans des cadres coloniaux. Il veut élire un "président", "ses dirigeants" et il désire que ceux-ci lui rendent compte de leurs actions alors que son pays n'est pas indépendant. Il veut avoir la liberté d'expression et la liberté d'opinion sous des régimes tyranniques mis en place sur une base répressive par ceux qui ont intérêt à voir l'Afrique et ses enfants les mains nues. 

L'homme noir veut manger à sa faim, boire de l'eau potable, se loger décemment, se vêtir correctement, se soigner...alors qu'aucune des ressources de sa terre n'est entre ses mains. Il ne maîtrise pas son espace. Il ignore que c'est la géographie qui fait l'histoire. Il n'a aucune prise sur sa géographie, mais il veut faire ou refaire son histoire. C'est bizarre comme démarche. Cela ne peut qu'étonner les autres peuples qui savent ce que leur a couté la construction nationale. 

L'homme noir ignore ou, en tout cas, fait semblant d'ignorer que pour jouir de la liberté, il faut être soi-même libre. Or, il est clair que nous ne sommes pas libres parce que nous ne nous sommes pas encore libérés. Parce que la libération précède la liberté, nous devons analyser froidement notre situation et mettre les moyens en œuvre autour d’une plate-forme réaliste pour nous libérer. Cette libération ne peut se faire que dans un cadre continental où la jeunesse doit jouer un rôle central avec l’idée que mieux vaut pour chaque Etat être une partie dans un tout qui marche que se satisfaire d’un souverainisme vaniteux dans une Afrique soumise et humiliée.

Pour ce qui est de l'espace, il faut simplement énoncer que lorsqu’on ne maîtrise pas son espace, on ne peut le transformer. La condition sine qua non pour remédier au "drame africain" c’est de comprendre que l’Afrique n’est pas africaine. Qu’elle n’est en rien indépendante et que les africains ne décident de rien du tout. Ils vivent sur des territoires qu’ils ne maîtrisent pas. Mais déjà ce premier constat est nié et combattu farouchement par quelques négro-africains trépanés dans les écoles et universités occidentales. Ceux-ci le font soit par naïveté, soit par intérêts et quels intérêts d’ailleurs ? Des Miettes qui tombent de la table des maîtres au travers du financement du business associatif ou des miettes du pouvoir colonial que ces négro-africains gèrent. Or sans ce diagnostic, les solutions à prescrire seront du cautère appliqué sur une jambe de bois. Du reste, c’est ce qui se passe aujourd'hui où bien de "bonnes volontés" prescrivent des solutions qui jusqu'ici ne sont pas à la hauteur du problème à résoudre. Ces prescriptions disent tout sauf l'essentiel. 

Donc, il faut poser clairement le diagnostic et aboutir à la conclusion que l’Afrique demeure sous colonisation. Pour preuve, elle produit toujours des matières premières contre des produits finis et dans les deux cas les prix ne sont pas fixés par elle. Elle subit des guerres coloniales, son système monétaire est contrôlé de l’extérieur…Une fois ces faits établis, il faut dire aux africains que le développement est impossible dans des cadres étatiques extravertis, cloisonnés et construits à la conférence de Berlin entre 1884-1885 pour résoudre les problèmes liés aux rivalités entre pays occidentaux impérialistes. Qu’en conséquence seule une insurrection générale qui démolira ces proto-Etats pour les reconstruire sur les valeurs négro-africaines passées à la loupe de notre douloureuse histoire, avec une idée fédérale et le retour des enfants d'Afrique déportés dans les Caraïbes et aux Amériques comme principes et des outils de défense des plus robustes peut sortir l’Afrique de la misère imposée à elle. Mais pour y arriver, il faut former et informer les africains. Il faut les organiser efficacement. 
La question n'est donc pas de nous plaindre, de nous lamenter qu'ils sont trop forts. Ils sont forts et chercheront à l'être davantage car ils savent que c'est la force qui détermine la place de chacun dans le monde. Croire qu'ils diminueront leur force pour s'adapter à notre faiblesse ou simplement par bon sens ou encore par un humanisme retrouvé est pure folie. La question est donc de corriger nos faiblesses, de nous renforcer et de nous mettre en état de capacité d'opposer notre force à leur force et reconquérir puis conserver sous notre maîtrise effective notre espace.

komla KPOGLI

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