dimanche 20 octobre 2013

MERCI AU FRONT NATIONAL


On ne peut que dire merci au Front National et à tous les partis nationalistes en Occident ou ailleurs qui, par parole, par geste et par actes, rejettent quotidiennement ou de façon systémique les Africains. Cette attitude peut-être condamnée par certaines bonnes consciences, soucieuses de leur image, dans ces sociétés où l'hypocrisie affichée est la chose la mieux partagée. En revanche, chez les partisans de la reconquête totale de l'espace africain que nous sommes, nous ne crierons pas au racisme, encore moins à l'exclusion et à la "bêtise humaine". Bien au contraire, il faut saluer ces paroles, gestes et actes. Car, à la vérité, ils contribuent à éveiller la conscience des Africains, en tous les cas celle des individus qui ne sont pas encore morts, et à leur rappeler leur devoir, ainsi que leur appartenance que certains font semblant d'ignorer. Ces partis nationalistes qualifiés ici ou là de xénophobes et de racistes sont, de ce point de vue, nos alliés objectifs. Surtout lorsqu'ils s'en prennent à des "symboles" et à "des modèles" d'intégration. Ces nationalistes contribuent donc à empêcher que ces derniers fassent davantage des petits chez les Noir(e)s.

En toute logique, il faut espérer que plus ce rejet sera manifeste et massif, plus les Noir(e)s seront obligé(e)s de se découvrir et de se regrouper pour agir et se construire un destin collectif autre que celui tracé par le système colonial. Les schémas individuels illusoires vers l'illusoire réussite personnelle à la suite d'une "parfaite intégration" se trouveront fracassés sur le caillou de la réalité. A moins que nous soyons tous des faux-culs décidés à rester définitivement des sous-hommes sur la terre des autres en lieu et place d'aller tôt ou tard vers la rencontre de notre soi-même. Lorsque l'Afrique aura retrouvé son trône volé, lorsqu'elle sera reconstruite par les seules mains de ses enfants pour ainsi retrouver son rang dans le monde, plus personne, absolument n'osera, sous peine de riposte appropriée, ici ou là traiter les Noir(e)s de sauvages et de sous-hommes.
Pour tout ceci, nous ne nous associerons pas à ce chorus pourfendeur du racisme. Nous disons plutôt merci et bonne continuation au Front National et autres individus ou organisations de même acabit.


KPOGLI Komla

dimanche 13 octobre 2013

"PLAN DE RETRAIT MASSIF" DES TERRITOIRES D'AFRIQUE DE LA CPI, AVEZ-VOUS IMAGINE, DIT ET CRU?


Vue de la salle de la session extraordinaire de l'UA 11-12 octobre 2013

La lecture de toute la documentation des travaux des "dirigeants africains" réunis en Sommet extraordinaire sur la Cour Pénale Internationale éclaire de façon particulière l'agitation de ces derniers jours dans certains milieux "panafricains". Les personnes ou groupe de personnes ne voulant pas prendre part à cette tempête dans un verre d'eau qui a lieu dans l'imagination fertile de ces milieux ont été traités de tous les bons noms d'oiseaux.

Il apparaît clair à présent, pour ceux qui doutaient, que ce qui pose problème au syndicat des despotes obscurs, c'est l'article 27 des Statuts de la CPI et non la CPI elle-même en tant qu'outil purement politique au service du rôle prescripteur de l'Occident impérialiste. Ils veulent, eux, s'éviter "l'humiliation de la CPI", le peuple d'Afrique, lui, veut sortir de 3000 ans d'humiliations, de violations, de régression, de pillages et d'affaiblissement global dont ils sont les garants aujourd'hui au sein d'une Union Africaine hémiplégique pour s'inventer une nouvelle civilisation. On ne veut donc pas la même chose. Comment peut-il en être autrement alors même que le dernier cas en date, le kidnapping du président Laurent Gbagbo et son expédition devant la CPI après une reconquête méthodique du territoire de Côte d'Ivoire par la France et ses alliés n'a suscité que peu d'indignations à haute et intelligible voix au sein de ce qu'on appelle pompeusement l'Union Africaine? En 2 alinéas, l'article 27 de la CPI dispose " 1. Le présent Statut s'applique à tous de manière égale, sans aucune distinction fondée sur la qualité officielle. En particulier, la qualité officielle de chef d'État ou de gouvernement, de membre d'un gouvernement ou d'un parlement, de représentant élu ou d'agent d'un État, n'exonère en aucun cas de la responsabilité pénale au regard du présent Statut, pas plus qu'elle ne constitue en tant que telle un motif de réduction de la peine.
2. Les immunités ou règles de procédure spéciales qui peuvent s'attacher à la qualité officielle d'une personne, en vertu du droit interne ou du droit international, n'empêchent pas la Cour d'exercer sa compétence à l'égard de cette personne." 

Selon donc cet article 27, la CPI, rejetant les immunités, poursuit n'importe qui, chef d'Etat, ministre ou élu de tout genre et en fonction. C'est cela qui pose problème aux despotes. Eux, les grands chefs d'Etat??? Se voir humilier comme ça? Et Mme Zuma, présidente de la Commission de l'Union Africaine le dit très clairement: "Il est essentiel que nous restions dans le cadre juridique des statuts de Rome". Le premier ministre Ethiopien, président en exercice de l'UA de son côté dit: "Notre objectif n'est pas et ne doit pas être une croisade contre la CPI, mais un appel solennel à l'organisation de prendre les préoccupations de l'Afrique au sérieux". Et quelles sont ces préoccupations africaines? La "déclaration des chefs d'Etats" les formule ainsi « Aucune accusation ne peut être engagée ou poursuivie devant toute Cour internationale ou Tribunal contre un Chef d'Etat ou de gouvernement ou quiconque agissant en cette qualité AU COURS DE SON MANDAT. Afin de préserver L'ORDRE CONSTITUTIONNEL , LA STABILITÉ ET L'INTÉGRITÉ DES ETATS MEMBRES, AUCUN CHEF DE L'ÉTAT OU DE GOUVERNEMENT MEMBRES DE L'UA, OU QUICONQUE AGISSANT OU DISPOSANT DU DROIT D'AGIR EN CETTE QUALITÉ , N'EST TENUS DE COMPARAÎTRE DEVANT UNE COUR OU UN TRIBUNAL INTERNATIONAL AU COURS DE SON MANDAT".

Ces "préoccupations" sont formulées, précise-t-on à l'Union Africaine, à la suite de "demandes de report sans aucune suite favorable de l'examen du dossier des dirigeants Kenyans par la CPI au nom de la paix, de la stabilité au Kenya" et, ajoute-t-on, en reconnaissance du rôle que joue les dirigeants kényans dans la lutte contre le terrorisme. En outre, l'Union Africaine "note que la procédure engagée contre le président et son adjoint va les distraire et les empêcher de s'acquitter de leurs responsabilités constitutionnelles , y compris les affaires de sécurité nationale et régionale." Comme solution à ces "préoccupations", l'Union Africaine demande au "Conseil de Sécurité de l'ONU de travailler avec elle pour obtenir de la CPI la mise en application de l'article 16 des Statuts de Rome pour suspendre les poursuites contre les dirigeants du Kenya. En effet, l'article des Statuts de Rome intitulé "Sursis à enquêter ou à poursuivre" énonce que "aucune enquête ni aucune poursuite ne peuvent être engagées ni menées en vertu du présent Statut pendant les douze mois qui suivent la date à laquelle le Conseil de sécurité a fait une demande en ce sens à la Cour dans une résolution adoptée en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ; la demande peut être renouvelée par le Conseil dans les mêmes conditions." C'est dire!!!

On voit donc ce qui est cause pour nos despotes obscurs dont l'existence trouve sa justification dans l'affaiblissement généralisé du continent. Le site internet de l'Union Africaine affirme d'ailleurs que les déclarations précitées du PM Ethiopien et de Mme Zuma "ont contribué à annuler les rumeurs qui avaient circulé que la réunion de l'Assemblée avait été prévue pour se préparer un retrait massif des Etats membres de l'Union africaine de la CPI".

Pour mémoire, rappelons que le Sénégal est le premier pays signataire des Statuts de Rome, le 2 février 1999 et le dernier la Côte d'Ivoire justement le 15 février 2013. 

Le problème reste, en définitive, entier et revient aux milieux qui entendent vraiment travailler, suite à une analyse radicale et froide, pour une nouvelle Afrique conduite par un leadership avisé et courageux dans un monde où les faibles et les affaiblis qui ne se relèvent pas vite sont promis à la disparition.

Tout compte fait, lorsqu'on relit l'article 27 des Statuts de Rome, on ne peut que conclure que seuls des opportunistes, des amoureux du clientélisme, des serveurs zélés sans vision du monde peuvent signer une pareille incongruité en vue de prouver leur loyauté à leurs Maîtres et venir 15 ans plus tard pleurnicher, jouer aux vierges effarouchés et crier au Racisme à leur égard. Et se croyant intelligents, ces gens là veulent drainer derrière leurs cris d'orfraie d'imbéciles le peuple d'Afrique qu'ils ont déclaré leur ENNEMI. Et dire qu'il y en a qui espèrent toujours que des gens pareils vont conduire l'Afrique quelque part. C'est affligeant! Il est grand temps que le peuple d'Afrique se mette debout, se dresse vaillamment contre cette "élite collaboratrice dans l'exploitation de l'Afrique" et reprenne le contrôle de sa destinée. Trop c'est trop!


Pour lire les travaux de l'UA sur la CPI, voir (en Anglais) http://www.au.int/fr/content/session-extraordinaire-de-la-conférence-de-l’union-africaine 

13 octobre 2013

KPOGLI Komla

lundi 30 septembre 2013

L'ONCLE SAM FACE A LA MENACE DE L'ENNEMI INTERIEUR.

Ceux-là on ne peut aller les bombarder. On ne peut fonder de toute pièce une "coalition" d'Etats voyous pour aller leur "botter le cul" et ainsi "défendre ou restaurer la démocratie". Ceux-là, ce sont les Républicains qui disposent de la majorité à la Chambre des Représentants, la chambre basse du Congrès des USA. Ils refusent de voter le budget fédéral soumis par le Prix Nobel de la Paix des Guerres humanitaires, Barack Obama et exposent ainsi l'Etat fédéral "américain" à une paralysie grave, quoique passagère. Les Républicains entendent ainsi punir Obama d'avoir constitutionnalisé l'Assurance Maladie Obligatoire. Selon les Républicains portés par le Tea Party, Obama en faisant adopter cette loi pénalise les riches (Blancs en majorité, pour faire court) qui se voient obligés de contribuer aux soins à prodiguer aux pauvres et travailleurs pauvres (Noirs et autres immigrés). Cette loi appelé OBAMACARE doit rentrer en vigueur à partir du 1er janvier 2014. Les Républicains bloquent la mise en oeuvre de cette réforme qui avait subi plusieurs retouches défavorables avant d'être votée en 2010. Ils veulent que Obama renonce à soigner les "minables" Negroes et autres hispaniques. Ce qu'évidemment le président Etatsunien refuse de faire. Du coup, l'Etat fédéral court le grave risque de se retrouver sans budget pour un moment. La Chambre de Représentants a alors adopté peu après minuit samedi un projet de loi de finance provisoire qui financerait les opérations de l'Etat fédéral jusqu'au 15 décembre, reporterait d'un an l'entrée en vigueur de la réforme du système de santé, qui doit s'appliquer pleinement à partir de 2014, et supprimerait une taxe sur les appareils médicaux créée par cette loi. Les Démocrates, alliés de Barack Obama dont il est issu, majoritaires au Sénat ont clairement dit qu'il rejetteraient le texte de la Chambre des Représentants.





Ainsi, la situation est compliquée pour l'Uncle Barry, le guerrier réduit à supplier les "minables dictateurs" républicains. Mais, c'est peine perdue. Car les Républicains n'aiment vraiment pas la "Tête de Nègre" qui dirige les USA depuis 2008. Dès qu'ils en ont l'occasion, ils donnent le maximum pour lui mettre les bâtons dans les roues. L'Etat fédéral "américain", sauf surprise de dernière minute, va donc fermer boutique à partir de ce soir minuit. Le journal Le Monde énumère les conséquences de cette situation dans les lignes qui suivent:

"Tour d'horizon des principales conséquences négatives d'une éventuelle fermeture des administrations :

-Employés fédéraux :
Jusqu'à un million d'employés fédéraux peuvent être mis au chômage technique à partir du 1er octobre. Seul un petit nombre continueraient à travailler, parmi lesquels les contrôleurs aériens ou les gardiens de prison. Les salariés du Congrès pourraient travailler sur demande expresse du député ou de la commission qui les emploie.

Par le passé, le Congrès a remboursé les jours de chômage technique des employés fédéraux. Ces derniers sont tenus de n'effectuer aucun travail pendant leurs congés forcés, sous peine de lourdes sanctions. En 1995-1996, plus de 200 000 demandes de passeports n'avaient pas été traitées pendant la période de fermeture.

-Marchés financiers :
La publication d'un certain nombre de statistiques est bloquée et les introductions en Bourse peuvent être retardées. Les sociétés peuvent toujours déposer certains documents à la Securities and Exchange Commission (SEC) mais le gendarme boursier a prévenu vendredi que le traitement des demandes serait perturbé en cas de shutdown. La SEC prévoit de maintenir seulement 252 employés sur 4 149.

-Armée :
Le personnel militaire continuerait ses opérations, mais un grand nombre d'employés civils seraient mis au chômage technique, selon le Pentagone. Les premiers avis de congé seraient envoyés dès le 1er octobre.

Une fermeture de moins de deux semaines n'affecterait pas les grandes entreprises du secteur de la défense, qui pourraient alors se passer des versements contractuels du gouvernement, selon l'agence de notation Standard and Poor's. Les petits sous-traitants pourraient en revanche souffrir en cas de "shutdown" prolongé.

-Justice :
Les tribunaux fédéraux resteraient ouverts pendant dix jours ouvrés. Après le 15 octobre, la situation n'est pas claire. La Cour suprême, dont la session d'automne commence le 17 octobre, n'a pas souhaité commenter les tractations en cours, mais un porte-parole a indiqué que dans des cas de figure similaires, la Cour avait continué de fonctionner normalement.

-Impôts :
A l'Internal Revenue Service, le nombre d'employés passerait de quelque 95 000 à moins de 9 000. Les centres d'appel seraient fermés, et les audits suspendus.

-Musées et parcs nationaux :
L'un des aspects les plus visibles serait la fermeture des parcs nationaux à travers le pays et des musées de Washington ; ce qui pourrait se traduire par un impact négatif de plusieurs millions de dollars pour le secteur touristique.

-Prix du pétrole :
Lundi, les prix du pétrole s'affichaient en baisse pendant les échanges asiatiques, dans la perspective de ce blocage parlementaire qui risque de paralyser une partie de l'économie américaine. Le baril de WTI américain pour livraison en novembre cédait 1,16 dollar américain lundi matin, à 101,71 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre perdait 82 cents, à 107,81 dollars.

CONLUSION: Un impact violent sur l'économie

Selon des calculs publiés par les économistes de Goldman Sachs, la fermeture des administrations coûterait environ 8 milliards de dollars par semaine à l'économie américaine." Fin de citation du Le Monde. 

Comme on peut le constater, le peuple Etatsunien est pris en otage. Les dictateurs Républicains "massacrent leur propre peuple". Peut-on laisser commettre de tels "crimes contre l'humanité"? Vite!!! A l'aide, au nom de la "responsabilité de protéger"!
Le Gendarme du monde qui, selon Condolezza Rice, "ne peut exercer sa puissance sans arrogance" doit déployer toute sa puissance pour vaincre son petit ennemi intérieur. S'il n'y arrive pas seul, les "démocraties" monarchiques du Golfe et leurs cousins européens regroupés au sein de l'OTAN appellent à la mise en place d'une " large coalition internationale" pour des "frappes humanitaires", (uniquement des frappes et non des bombardements) contre les dictateurs Républicains.

KPOGLI Komla
30 septembre 2013

mercredi 25 septembre 2013

KENYA OU QUAND UN SOUS-LIEUTENANT RECOIT DES COUPS DE POING EN RETOUR DE SON ZÈLE DE SERVEUR DE BAR.





Après les larmes et l'émotion, tentons de comprendre la prise d'otages sanglante à Nairobi et ses implications.

Une pratique vieille comme le monde: utiliser la religion pour cacher les vraies raisons d'une stratégie politico-économique ou la perversité d'un système. Ces 40 dernières années, impitoyablement, le Moyen Orient a été l'objet de la part des Occidentaux, à leur tête les USA, de manipulations religieuses afin de faire main basse sur son pétrole. Lorsqu'en 1979, les Soviétiques envahirent l'Afghanistan pour y soutenir les communistes locaux, la résistance afghane ne s'est pas faite attendre. Elle va fermement s’opposer à l’invasion. L’Occident va alors soutenir les islamistes : Massoud, l’islamiste « modéré » et le radical Ben Laden, futur fondateur d’Al Qaeda. Aux Etats-Unis d'Amérique, les stratèges, à commencer par Zbigniew Brzezinski, étaient aux anges, ravis de pouvoir enfin « donner aux Soviétiques leur Vietnam ». C'est pourquoi ils vont soutenir massivement les Islamistes qu'ils appelaient à l'époque des "Freedom Fighters" (Combattants de la Liberté). Leur combat est un Djihad, une guerre sainte menée contre l’envahisseur athée (soviétique). C'est le début de la généralisation du soutien occidental aux mouvements islamistes qui vont monter progressivement en radicalisme jusqu'à commencer par mordre leurs propres créateurs. 

La prise d'otages à Nairobi, au Kenya n'échappe pas à la règle. Après avoir complètement détruit la Somalie pour y instaurer un chaos indescriptible, les Etats-Unis refilent la patate chaude à des sous-fifres régionaux: Ethiopie, Ouganda et Kenya. Ces 3 territoires qui se la jouent "puissances régionales" alors même qu'il n'en est rien, vont régulièrement, et surtout sur commande de leurs "amis" américains, envoyer des troupes militaires en Somalie pour soi-disant y "rétablir l'ordre". La dernière expédition a eu lieu en 2011 où les trois sous-lieutenants africains (Ethiopie, Ouganda, Kenya) appuyés par le Lieutenant Israël et les commandants en chef (l'Angleterre, les USA et la France) étaient partis en guerre contre les fameux Shebabs. Ne voulant plus perdre des hommes en Somalie comme ce fut le cas dans les années 90 dans l'expédition dénommée "Restore Hope" qui leur a coûté 30 hommes, les Etats-Unis sous-traitent aux trois sous-fifres précités la guerre et le maintien d'un certain ordre en Somalie. 
Cette région, ouverte sur la mer est un enjeu géopolitique majeur pour les Occidentaux, car non seulement elle regorge d'importants gisements de matières premières indispensables pour les maîtres du monde, mais surtout elle est le point de passage pour les navires marchands et pétroliers. La sécurisation de cette route maritime est donc une priorité face à une partie des Somaliens qui s’est radicalisée et a pris des armes tellement leur territoire se retrouve privé de tout: pays, sécurité, Etat, perspectives d’avenir, ressources halieutiques...et avec un héritage insupportable de déchets de toute sorte.

Aujourd'hui le rôle d'agent vecteur de puissances étrangères que joue le Kenya en Afrique (le pays abrite le siège de plusieurs organisations dites internationales, de plusieurs multinationales...), et particulièrement dans la région est-africaine, s'est aggravé avec la Chine. Le Kenya est considéré comme une véritable porte d'entrée en Afrique par la Chine qui a lancé depuis le 11 janvier 2012 la section Afrique de la CCTV émettant depuis Nairobi. A partir donc du Kenya, CCTV Africa projette ouvrir 14 bureaux locaux dans différents territoires africains. Réduite pour le moment à 02 heures d’émission par jour, la CCTV Africa compte d’ici 2015 émettre 24 heures 24. La concurrence est rude notamment entre la Chine et les USA (ces derniers, quand il le faut, font alliance avec les Européens et Israël). Ces dernières années, à chaque tournée africaine des dirigeants chinois ou états-uniens, le Kenya est sur la liste des territoires visités. Il se fait que les dirigeants actuels du Kenya se retrouvent poursuivis par la branche judiciaire de l'impérialisme occidental, la CPI. Ceux-ci, sérieusement embêtés, se tournent davantage encore vers la Chine qui a compris que pour bien vivre en Afrique, il vaut mieux ne pas se mêler des turpitudes de politique intérieure de ses « partenaires ». Ainsi, le 19 août 2013, le président du territoire du Kenya s'est rendu à Pékin pour une visite d'une semaine. Sur les lieux, Kenyatta fut royalement reçu avec 21 coups de canon tirés en son honneur. Avant l'élection présidentielle, les Etats-Unis par la voix de Johnnie Carson, le responsable Afrique du département d'Etat américain, a averti les Kényans que " les choix ont des conséquences", un avertissement en direction des électeurs qui désiraient porter Uhuru Kenyatta au pouvoir. Ce dernier, avec un parlement acquis, veut faire sortir le Kenya du traité créant la CPI. Le vote du parlement kenyan est manifestement interprété par l'Occident prescripteur comme un "mauvais exemple". Cela pourrait donner des idées à des tyrans africains pouvant tomber facilement en disgrâce avec leurs vieux mentors. Alors, comment arrêter le Kenya ou comment le punir?

La politique internationale telle que l'ont construite l'Europe, et depuis la fin de la guerre de 39-45, les Etats-Unis d'Amérique est un jeu où la ruse et la violence sont interchangeables. Lorsqu'un pays "ami" devient trop turbulent ou s'il prend trop de liberté, il faut lui montrer un peu de muscles pour le calmer et le ramener dans les rangs. Dans cette logique, et l'histoire le prouve, les Occidentaux sont capables de pactiser avec leurs ennemis officiellement déclarés pour toucher un nerf sensible au petit turbulent. A regarder les faits, on a laissé, à tout le moins, les Shebabs frapper le Kenya. Histoire de montrer que les USA, leur lieutenant Israël et leurs familles parentes et alliées sont incontournables et que la sinophilie (amour de la Chine) dont souffre Kenyatta peut être soignée. La preuve: dès que les Shebabs ont déclenché leur attaque contre le supermarché à Nairobi, Israéliens et Etats-uniens ont tout de suite investi la place pour officiellement "apporter leurs conseils".

Ce qui arrive au Kenya est la démonstration qu'à force de vouloir "baiser" avec tous "ses partenaires", on finit écartelé. Pour mémoire, le Kenya est un bon ami d'Israël qu'il a aidé à mettre fin à la prise d'otages par des militants palestiniens et leurs supporters allemands à Entebbé (Ouganda) en 1976. A l'époque, tous les territoires africains par l'intermédiaire de la fameuse OUA (Organisation de l'Unité Africaine) avaient adopté une position commune à l'égard d'Israël: rupture de leurs relations avec Israël pour violences et injustices graves envers les Palestiniens. Conformément aux résolutions de l'OUA, le Kenya rompt ses relations avec Israël, mais discrètement, il resta un de ses meilleurs amis, si bien même que la compagnie israélienne El Al reliant Tel-Aviv à Johannesbourg, capitale de l'Etat raciste et d'Apartheid d'Afrique du Sud, faisait toujours escale à Nairobi. Lors des évènements d'Entebbé, le Kenya a laissé Israël utilisé son territoire comme base arrière aux troupes israéliennes. Cette ambiance bon enfant se traduira par une véritable alliance militaire et de renseignements depuis les années 1980. Fidèle à son jeu favori consistant à manger à tous les râteliers, le Kenya caressait les "pays arabes", les Palestiniens et l'OPEP. En 1974, le Kenya avait reçu des pays de l’OPEP et des institutions financées par eux des millions de dollars et des facilités pour ses exportations sur les marchés proche-orientaux, notamment sur le marché saoudien. Le Qatar et l'Arabie Saoudite, deux nains du désert promus, grâce aux pétrodollars, sur l'échiquier international par leurs alliés occidentaux qu'ils aident en finançant les mouvements islamistes ont-ils pardonnés au Kenya son double jeu? Le doute est permis. Plus récemment encore, le même Kenya (l'Ouganda aussi) a fourni des mercenaires aux USA alors en difficulté en Irak qu’ils ont envahi en 2003. Des milliers de Kenyans et d'Ougandais ont été recrutés pour venir y suppléer l'armée américaine. Des patriotes irakiens et leurs soutiens ici ou ailleurs ont-ils oublié cela? Rien n'est moins sûr.
Hier, lorsque les USA étaient confrontés à l'URSS dans la conquête du monde, ils n'avaient pas, une seule seconde, hésité à utiliser les religieux, notamment les islamistes contre elle. Cette stratégie fut payante, car elle a contribué à dissoudre l'URSS. Aujourd'hui, le même islamisme va être utilisé, sinon est déjà utilisé, pour contrer autant que possible le déploiement chinois. Le terrain africain est propice à ce jeu car les Etats africains ne sont que des fantômes, des cadavres solidement plantés depuis la Conférence de partage de Berlin en 1884-1885.

A supposer que les Occidentaux (USA et ISRAEL en tête) n'aient pas laissé agir les Shebabs, on peut néanmoins conclure qu'à force de jouer le rôle de serviteur zélé des intérêts étrangers dans la région, notamment en Somalie, détruite par les USA et leurs alliés qui l'ont réduite en dépotoir de déchets toxiques de tout genre, et où des populations sont sans perspectives car vidées de toutes les richesses de leur terre, un point névralgique pour le commerce mondial dominé par ces derniers, le Kenya a donné sa tête à cogner. Ceci n’est que logique. Car, la doctrine Obama veut que les USA dirigent par derrière (Leading from behind), c'est-à-dire que les USA, autant que possible, restent derrière les rideaux et envoient au front leurs lieutenants et autres sous-fifres qui perdent en ressources humaines contre du soutien matériel et logistique. S'il le faut les drones états-uniens complèteront le dispositif. A ce coup là, les lieutenants qui acceptent le deal doivent être prêts à encaisser les coups. C'est ce qui arrive au Kenya. Quand on mène le combat d'autrui, on subit les dommages que celui-ci devrait en temps normal subir. Dommage que les victimes au Kenya ne soient pas ces fameux gouvernants qui ont accepté jouer ce petit jeu avec le diable.

La France a déjà joué sur la menace islamiste pour refaire son ordre au Mali et essayer de démontrer aux nouveaux venus qu'elle reste malgré ses faiblesses, le seul maître à bord de ses territoires et de leurs mines. Plus, le temps va passer, plus la question religieuse en Afrique sera utilisée comme au Moyen-Orient pour couvrir les vrais enjeux de son remodelage.

24 septembre 2013

KPOGLI Komla

jeudi 5 septembre 2013

SACRES SPECTATEURS!!!

Les africains sont réduits à détester ou à admirer les puissances qui font et défont le monde à l’aune de leurs intérêts. L’Afrique étant totalement paralysée, plombée par des Etats coloniaux pilotés par des laquais cyniquement rebaptisés « dirigeants africains ». Les africains ne pèsent en rien sur leurs propres territoires pour espérer influencer de quelle que manière que ce soit les grands sujets internationaux. Ainsi, ce large peuple, ce peuple promis à la grandeur, pourvu d’un continent immense et riche à tout point de vue, est inexistant. Il est laminé par l’histoire. Ça n’est donc que logique si nous sommes réduits à une masse de spectateurs dispersés attribuant aux acteurs réels les bons ou les mauvais points, loin de la mêlée. Nous continuerons de jouer ce rôle marginal et tout à fait négligeable tant que nous ne travaillerons pas à déconstruire dans la douleur l’ordre colonial ambiant en Afrique pour le remplacer par une civilisation africaine réinventée. Pour cela, nous avons besoin de constituer au plus vite un groupe organisé de combat doté d’un agenda clair, élaboré en toute intelligence. La vérité, et les faits le montrent chaque jour, est que l’Afrique ne relèvera aucun des défis auxquels elle est confrontée en gardant une gouvernance coloniale qui, par origine et par destination, a pour mission de canaliser vers d'autres cieux l’ensemble des énergies continentales. Plus nous allons traîner les pas pour remettre l’Afrique sur pied, plus la sclérose interne et l’impuissance extérieure fleuriront. Les peuples qui, au moment opportun, se sont donnés des dirigeants patriotes portés par le souci d’unir leurs territoires et leurs peuples dans le dessein de prendre une certaine revanche sur l’histoire, deviennent grands et forts. Ceux qui, en revanche, ont des larbins, des pions placés à leur tête, des despotes obscurs nichés dans leur bunkers « présidentiels » attendant de pieds fermes tout contestataire de l’ordre colonial établi, sont voués à rester des mineurs sous tutelle. Ce sont ces derniers qui, à leur corps défendant, se contentent d’applaudir ou de huer ceux qui pèsent sur les évènements mondiaux. L'histoire est sans pitié avec les peuples déchus qui ne se donnent pas tout le mal qu'il faut pour se redresser au plus vite.

KPOGLI Komla

vendredi 30 août 2013

La civilisation du mensonge et les Africains.

Pour la « civilisation occidentale », le mensonge est égal à la vérité dès lors qu’il permet d’atteindre des objectifs fixés. Depuis que cette « civilisation » a élevé le mensonge au rang de la vérité, la planète ne cesse de subir des assauts sanglants au nom de la morale, de la justice, du droit…et de l’humanitaire. Ainsi, au nom de la « bonté et la fraternité chrétiennes », les européens ont réduit dans les fers durant quatre siècles, les africains razziés, chassés, capturés tout au long de cette activité, la plus criminelle que l’humanité ait eu à connaître depuis ses origines. Au nom du « partage du bien », les européens ont théorisé et réalisé la colonisation un peu partout dans le monde et surtout en Afrique où tous leurs objectifs sont atteints au-delà même de leurs espérances. Non seulement, l’Afrique leur a fourni tout ce dont ils ont besoin, mais surtout, l’Afrique continue d’être sous leur joug malgré les proclamations d’indépendance des années 1960. L’Afrique reste donc une des parties du monde où le poids de l’Europe et plus largement de l’Occident reste des plus lourds et où les populations autochtones bien que présents en masse, n’ont aucune prise sur leur espace. 


Malgré cette cruelle réalité, il y a un grand nombre d'Africains à penser toujours qu'il n'en est rien. Mieux, ces africains vont jusqu'à traiter ceux qui en parlent d'être complotistes, adeptes de complots en tout genre. La vérité est qu'il n'y a pas complot, mais de forces qui, à l'aune de leurs intérêts, orientent le monde dans le sens désiré. L'histoire n'est pas le fait de hasards. C'est pourquoi, si les peuples dominés veulent reprendre leur destinée en mains, ils sont obligés de lire les faits tels qu'ils sont et tel qu'ils se déroulent en ayant la capacité de décrypter ce qui est publiquement exposé pour découvrir ce qui est mis à l'ombre. Les peuples qui négligent cet aspect des choses sont condamnés à baigner dans l'illusion dans une douleur prolongée. 

En combattant farouchement, souvent sous le poids de naïveté et de l'ignorance, les "éclaireurs", ces africains servent l'ennemi et détruisent les tentatives de regain de confiance au sein de notre peuple. Il n'y a pas, il n'y a jamais eu et il n'y aura pas de salut pour les peuples qui ne se font pas confiance, qui ne croient pas en eux-mêmes, qui ne retrouvent pas leur propre être. Lorsqu'un peuple n'est pas convaincu par ses propres devoirs qui va les accomplir pour lui? Lorsqu'un peuple ne ressent pas la charge de ses propres fers, de ses propres faiblesses, qui lui en débarrassera? Lorsqu'un peuple ne sent pas la nécessité de s'organiser autour des idées et d'un leadership avisé et responsable, qui pleurera son écrasement dans un monde aussi impitoyable? Autant un peuple peut choisir de vivre, autant il peut opter pour la mort.

Si les Africains pensent qu'ils vont pouvoir être des passagers clandestins à bord du bateau ivre de la mondialisation qui a débuté depuis le 15è siècle en faveur des Occidentaux, ils se trompent. Nous n'arriverons jamais à destination en prétendant nous cacher dans le coffre de la voiture des autres. C'est pourquoi, les Africains doivent avec gravité découvrir de quoi le monde est fait. A partir de là, nous aurons commencé par définir notre destination et nos propres outils pour y parvenir. La vie est un combat, et surtout la vie internationale est un combat, disait De Gaulle. Si nous croyons qu'en jouant finement, en zigzagant entre les embûches, nous parviendrons à quelque chose, nous nous trompons lourdement. Seule une lutte ardue conduite par des idées directrices fortes portées par un leadership convaincu et inflexible évitera l'accident final collectif.


Komla KPOGLI

mercredi 14 août 2013

Soutenue par l'Occident, les USA en tête, l'armée égyptienne massacre les dénonciateurs du coup d'état.


L'armée en Egypte, forte de ses soutiens occidentaux, israélien et des tyrans des monarchies du Golfe, a décidé de tuer les dénonciateurs du coup d'état contre le président Morsi renversé le 03 juillet 2013. Depuis cette date, les partisans du président déchu manifestent pacifiquement pour qu'il soit rétabli dans ses fonctions. Le président Morsi fut élu par les Egyptiens en juin 2012 après des élections libres et transparentes. Un an après, accusé de n'avoir pas été capable de résoudre les problèmes du pays (ce qui est tout de même osé comme argument quand on sait ce qu’est devenue l’Egypte depuis Saddate et surtout sous Moubarak, l’enfant chéri des Occidentaux et de leurs agences financières, FMI et Banque Mondiale), il est renversé par un coup d'état militaire suite à trois jours de manifestations d'une partie de la population égyptienne. Capturé, le président Morsi croupit en prison où une nouvelle accusation encore plus étonnante vient l’accabler mis à part son « incapacité de redresser l’Egypte » en un an de règne: la « complicité avec le Hamas », le mouvement islamique qui milite pour la naissance d’un Etat palestinien. Ce matin du 14 août, l'armée a décidé de chasser des rues les partisans de Morsi et elle le fait de manière "propre" comme le disent beaucoup de commentateurs occidentaux ((sites internet du Monde, de Figaro, du Nouvel Observateurs, sur Facebook et sur Twitter, entre autres) pour qui un président même s'il est élu démocratiquement, dès lors qu'il a pour religion l'Islam, et en l’occurrence s’il est Frère Musulman, il mérite un coup d'état sanglant. Il ne s'agirait là que d'un "retour à la démocratie". Le bilan provisoire de ce "nettoyage propre" qui n'est qu'un "retour à la démocratie " est officiellement de 643 morts, alors que le Parti pour le Liberté et la Justice, parti de Morsi a dénombré quant à lui 2600 morts. Sans compter bien évidemment les blessés de tous ordres.
Largement financée, équipée et formée par les USA, l'armée en Egypte fut félicitée il y a quelques jours par John Kerry, le secrétaire d'Etat des Etats-Unis « L’armée n’a pas pris le pouvoir... En fait, elle a rétabli la démocratie. »
Ce qu’on se garde bien de dire dans le fatras médiatique détournant le coup d’état en une traditionnelle question religieuse, c’est que des officiers supérieurs de l’armée égyptienne corrompus jusqu’aux os et rentiers impénitents détiennent au moins 20% de l’économie du pays. Propriétaires des hôtels, des compagnies de transport, des magasins, des agences de tourisme, ces gros pontes de l’armée veulent que leur pays ne soit rien si ce n’est qu’un éternel pays de tourisme. Mais, ce secteur subit un ralentissement lié aux contrecoups de la campagne de diabolisation dont est victime le pouvoir de Morsi. De plus, comme le dit Olivier Guitta, directeur de recherche à The Henry Jackson Society, « Morsi et son équipe avaient en projet de réduire le poids économique considérable de l’Armée, et donc son influence dans la conduite du pays. » Chose inacceptable ! Solution ? Coup d’état avec l’appui de l’Oncle Sam. Christian Mallard, chef du service étranger de la télévision publique France 3 affirmait le 05 juillet sur France 24: "Al-Sissi fut en contact permanent avec Chuck Hagel, Secrétaire d’Etat américain à la défense". Le journal Le Monde (favorable, il faut le préciser, au coup d'état contre Morsi), tout en prenant soin de masquer le rôle des Etats-Unis qu'il met plutôt comme soutien aux côtés du pouvoir, a écrit le 07 juillet 2013 tout de même que "des sources concordantes provenant des Frères musulmans, de l'armée et des renseignements, ont affirmé à l'agence de presse AP que la destitution du président égyptien avait été décidée par les militaires dès le 23 juin, une semaine avant la manifestation du 30 juin, qui a poussé des dizaines de millions d'Egyptiens dans la rue." Claire Talon, auteure de l'article dans Le Monde ajoute "à l'appui de l'hypothèse d'un coup préparé, des détails troublants ont accompagné la destitution du président. L'armée aurait fait filmer par ses avions les images des manifestations du 30 juin avant de les diffuser aux agences de presse. Les coupures d'électricité et les pénuries de gaz et d'essence ont mystérieusement cessé dès la destitution de M. Morsi, alors que ce problème avait miné sa légitimité depuis des mois." (L'article complet du Monde ici http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/07/06/egypte-un-coup-d-etat-prepare-a-l-avance-par-les-militaires_3443524_3212.html). Dans une interview accordée au Nouvel Observateur, Marc Lavergne, spécialiste de l'Egypte au CNRS précisera le 09 juillet 2013 « l'armée, est à l'origine de toute l'affaire: depuis un an, elle n'accepte pas le pouvoir civil (de Morsi) et l'a donc empêché de travailler. L'armée vit du tourisme, de l'économie, des capitaux étrangers: il n'y a plus de tourisme, l'économie est au point mort… » Que faire ? « Tout simplement, l'armée s'est rendue compte qu'elle s'opposait à des résistances plus fortes qu'elle ne l'avait imaginé, à la fois de la part des manifestants et des Frères musulmans. Elle s'attendait à ce que la coalition de manifestants rentre dans le rang mais ça n'a pas été le cas. Et tirer dans le tas n'a jamais été exclu de la part des militaires », dit Marc Lavergne. Et effectivement, l’armée a choisi de tirer dans le tas.
Malgré tout ceci, le mythe d’une armée qui intervient pour sauver la démocratie en péril en Egypte est maintenu. Les médias, CNN, BBC, RFI et surtout France 24 continuent d’assurer les services avant et après vente. Ils continuent de donner massivement la parole aux justificateurs des massacres qui viennent d’être commis. Exactement dans la même veine qu’un certain John Kerry. "Plusieurs millions d’Egyptiens ont demandé à l’armée d'intervenir craignant que le pays ne sombre dans le chaos et la violence," a ajouté John Kerry à la chaîne de télévision Geo, le 1er août dernier. On voit aujourd'hui que les voeux des Etats-Unis d'Amérique sont exaucés et l'Egypte "ne sombre pas dans le chaos et la violence".

Bien évidemment, les Occidentaux, alias la « Communauté internationale », devant les caméras, « condamnent » et versent des tonnes de larmes de crocodile sur les cadavres des partisans de Morsi. Mais, le plus important est ailleurs. La désignation de l’adversaire étant la chose la plus importante dans un processus conflictuel, les partisans de Morsi sont qualifiés depuis le début de leurs manifestations non pas des Egyptiens, mais des Islamistes, un attribut qui, depuis le 11 septembre 2001 peut justifier toutes les exactions, sinon qui équivaut à une condamnation à mort sans procès. Depuis 72 heures sur les plateaux de France 24, on voit défiler des experts et surtout des Egyptiens triés sur le volet qui défilent et disent à qui veut l’entendre que les assassinés sont des islamistes. Rien d’autre.


Dans une morgue de fortune, des corps ont été allongés après les assauts des forces de sécurité égyptiennes dans les deux campements de  Nahda et Rabiya, au Caire (Crédit photo :  AFP PHOTO / MOSAAB EL-SHAMY)




Pour aller plus loin, lire utilement notre texte sur le coup d'Etat du 03 juillet dernier: http://lajuda.blogspot.ch/2013/07/egypte-le-coup-detat-militaro-etats.html

Komla KPOGLI

dimanche 11 août 2013

Changer de braquet après le quatrième coup d'état de Gnassingbe II.



Parfois, il est utile de lire des analyses du passé pour comprendre la situation présente et dessiner les possibilités futures.


Eyadèma est mort mais il est toujours au pouvoir et il gagne toujours les « élections »



En 2010, la photo c'était celle-ci. 
Le président français était à droite Faure Gnassingbè.

06 mai 2010
Rodrigue KPOGLI

Le quatrième coup d’état de Faure Gnassingbe

Deux mois après le quatrième coup d'état de Gnassingbe II, la question d'une éventuelle entrée de « l'opposition » au gouvernement se pose. Plusieurs milieux commencent par se prononcer. D'un côté, il y a ceux qui manifestent une certaine empathie pour la formule. De l'autre, les « nonistes » qui la rejettent systématiquement. Une catégorie d'indécis ou de silencieux ne s'est pas encore exprimée.Tout compte fait, ce que veulent Ali Baba (Gnassingbe II) et les 40 voleurs (ses Alliés), qu'il s'agisse d'un gouvernement dit d'ouverture ou d'union nationale, c'est une mythique légitimité par la stratégie du débauchage ou de cooptation dans les partis satellites dits de l'opposition constructive.

Le débauchage comme soubassement du Gouvernement dit d’union nationale

En 2013, voici la photo.
Le président français se situe à gauche de Faure Gnassingbè.
 Les réflexes sont pourtant les mêmes.
Pour avoir été l'une des toutes premières organisations – J.U.D.A - sur le territoire togolais à expliquer comment on arrive à ce type de gouvernement et pourquoi faut-il le dénoncer1, nous pouvons en parler sans autre forme de procédure. Car, le gouvernement dit d'union nationale a ceci de particulier qu'il confère à celui qui l'offre – le voleur du vote du peuple – une certaine légitimité tirée de la participation de la victime du vol. C'est une sorte de festin auquel la victime est conviée pour entériner son « échec ». Dès que « le perdant officiellement déclaré » goûte à la sauce, il ne peut plus réclamer la bête. Il adhère ainsi à un pacte des plus immondes. Il devient, pour ainsi dire, le complice consentant de son usurpateur.

La voie utilisée par les dictateurs africains téléguidés depuis Paris, Washington, Londres et depuis peu Pékin est celle du débauchage. Celles ou ceux qui sont débauchés motivent leur entrée dans cette équipe gouvernementale par le souci d'aller « transformer les choses de l'intérieur ». Cette explication est le plus grand mensonge qui soit. Car, une fois à l'intérieur, ils sont phagocytés et prennent goût à la succulence du pouvoir tel qu'il se pratique en Afrique depuis sa déstructuration par les razzias négrières transatlantiques.

Prétendre changer le RPT « de l’intérieur » est un mensonge

L'idée d'aller dans un gouvernement ne peut pas et ne va pas s'expliquer par une prétendue volonté d'aller « changer les choses de l'intérieur », car, on ne changera pas le RPT: Il est et reste ce qu'il est. C'est-à-dire un regroupement de mafieux et de criminels endurcis n'ayant aucune conscience des aspirations profondes du peuple africain sur ce territoire. Le crime est dans son ADN, étant donné qu'il est fondé sur le sang de Sylvanus Olympio et de bien d'autres patriotes. De plus, tous ceux et celles qui ont vendu cette stupidité du changement de l'intérieur ont été eux-mêmes changés et ils en sont sortis plus qu'abîmés. Après leur expérience à l'intérieur, ils sont devenus une sorte d'espèce unique, mi-figue mi raisin grillée. La mort politique est évidemment leur destin.

Pensée, orchestrée et mise en œuvre par le voleur du suffrage,Gnassingbe II, la stratégie du gouvernement dit d'union nationale ou d'ouverture ne peut procéder que d'une politique de débauchage. L'objectif n'étant pas de trouver des personnes capables de résoudre les problèmes du pays, mais plutôt de casser la contestation, les candidats au débauchage se laissent courtiser, draguer et convertir au profit du régime. Ce sont donc des politiques ou des personnalités de la « société civile » démarchés et rencontrés dans la nuit profonde dans le souci de légitimer le vol, la forfaiture et le crime contre des postes ministériels ou des espèces sonnantes et trébuchantes face à un peuple aux yeux exorbités sous le poids de la souffrance. Logiquement, le gain politique revient à l'initiateur de ce fourre-tout françafricain fabriqué en vue de dissoudre les forces contestataires dans une équipe incolore et incapable de la moindre action. Le voleur se transforme en « homme d'ouverture » et de « partage ». Il faut donc continuer par s'opposer à cela.

Après le bilan, un changement de braquet s’impose : aller dans un gouvernement mais pas n'importe comment

Cependant, l'état des lieux des rapports de force actuel doit nous pousser à la réflexion. Après la nième désillusion du peuple africain du Togo, il est temps que ce qui est appelé opposition entre de façon organisée et méthodique dans un futur gouvernement. Non pas dans un esprit d'union nationale ou d'ouverture mais dans le sens de commencer par apporter quelques soulagements à notre peuple meurtri, plumé et méprisé. Non pas dans l'intention d'aller à la mangeoire, mais dans le dessein d'une stratégie politique fondée sur le bilan de tout ce qui a été fait jusqu'ici. Plus clairement, cette démarche d'entrer dans un gouvernement doit être une option politique mûrement réfléchie après tout ce que nous avons collectivement vécu ces 20 dernières années de traversée du désert. Ceci nécessite donc une vraie concertation, une véritable organisation au sein de « l'opposition ». Un plan de travail clair et lisible doit être mis sur la table afin que ceux qui seront envoyés dans ce gouvernement ne soient pas ceux ou celles que le RPT aura réussi à débaucher dans les rangs de « l'opposition » et n'aillent pas se soucier de leur panse et faire exactement ce qu'ils ont eux-mêmes combattu des années durant. « L’opposition » doit trouver en son sein les hommes et les femmes qui pourront aller au gouvernement, les préparer, les vacciner puis les suivre quotidiennement. Bref, des personnalités fortes, mentalement armées, aptes à travailler en faveur du peuple avec les centimes ou les millions mis à leur disposition, capables de hausser le ton, de publiquement dénoncer ce qui se passe « à l'intérieur », de claquer la porte quand il leur sera demandé de le faire par ceux qui les ont mandatés. Car, ils n'y sont ni pour plaire aux usurpateurs ni pour les servir. D'une certaine façon, c'est faute de pouvoir faire mieux et plus qu'ils y sont. Ce ne sera donc ni une traitrise ni un aveu d'échec mais une politique qui tient compte de la réalité; une réalité longtemps noyée sous le cache-sexe de la boutade sacralisée: « on n'accouche pas une stratégie en public ». C'est cette supercherie, elle-même fille d'une malhonnêteté, qui a fait tant espérer le peuple africain du Togo. Des millions de Togolais ont cru que cette « opposition » avait quelque chose. Qu'elle ferait un miracle. Que n’a-t-elle pas vendu? Des discours guerriers? Des rodomontades? Des balivernes? Tout ceci relève en réalité de l'incantation. L'impuissance apparaît au grand jour. On n'a rien, on a voulu simplement impressionner le peuple avec un discours à la Gengis Khan. Beaucoup ont cru en cela. Aujourd'hui, il faut tenir un langage de vérité à ce peuple qui mérite honneur et respect pour tous les sacrifices qu'il a consentis.

Il ne s'agit ni de s'allier au RPT ni d'aller faire la lèche à Faure Gnassingbe

Au lieu de se draper une fois encore dans un radicalisme squelettique, improductif et surtout sans aucun travail pour l'implémenter sur le terrain; au lieu de continuer par mentir à ce peuple en lui faisant croire que la terre tremblera et que le tonnerre grondera lorsque son vote sera une fois encore volé par le clan Gnassingbe; au lieu de persister dans une posture d'opposants en lutte alors qu'aucune entreprise de structuration, ni de théorisation, encore moins de fixation de cap n'est engagée, il vaut mieux aller occuper des postes qu'il y a à occuper et se mettre au travail pour commencer par soulager le peuple des peines que ne cesse de lui infliger le régime. Ces ministres, chefs d'administration, doivent jouir des pleins pouvoirs que leur confère leur statut. Ils doivent pouvoir nommer à des postes de responsabilité sous leur tutelle pour que le service public assassiné par le RPT commence par être bâti. Ceci pour éviter que ne persiste la culture des brimades, de la concussion, du vol, du détournement, du saccage, de la démolition, du pillage du peu qui reste de tous les secteurs du pays: toute chose visant, dans le sillage la guerre anti-subversive qui est livrée aux populations en Afrique notamment par la France colonialiste et ses zouaves africains, à atteindre psychologiquement le peuple africain du Togo de façon définitive. Il ne s'agit donc ni de s'allier au RPT ni d'aller faire la lèche à Faure Gnassingbe. Il n'en est guère digne! La puanteur de sa victoire le décommande fortement. Il n'est le Chef de l'Etat de personne!

« Les opposants » dirigeront probablement mieux leurs secteurs que le RPT

Il s'agit de faire en sorte entre autres qu'enfin commencent par cesser les rackets de pauvres zémidjan et taximen sur les pistes, encore abusivement appelées routes, par des coupeurs de routes en treillis appelés policiers et gendarmes véreux, affranchis de toute autorité à dessein. Qu'enfin, les petits agents d'état civil dans nos villages ne soient plus des Louis XIV en miniature qui ne signent un bout de papier appelé acte de naissance que si le pauvre paysan qui en a besoin pour inscrire son enfant à l'école coloniale, apporte sa dîme après avoir payé les frais officiels. Que les recrutements publics ne soient plus des rendez-vous entre oncles et neveux ou entre copains et copines. Que les squelettiques budgets - issus d'ailleurs de la dette - affectés aux différents ministères ou services cessent d'atterrir dans les poches de ministres ou responsables, propriétaires d'innombrables villas, voitures et maîtresses. Que certains préfets inamovibles soient enfin remplacés. Que ce qu'on appelle des villes et les quartiers cycliquement inondés retiennent enfin l'attention de ceux qui ont la charge de l'urbanisme.Que les paysans retournent aux cultures vivrières au lieu de continuer par s'atteler sous la pression du RPT et ses alliés aux cultures d'exportation. Que les quelques médicaments payés par les frais publics ne soient plus volés des centres de santé et vendus par des médecins et des infirmiers sans foi ni loi au plus offrant. Que des juges et des procureurs commencent par être au service du juste et du droit au lieu de se fendre en quatre pour l'arbitraire et la concussion. On peut présumer en tous les cas – vu la confiance et la crédibilité que beaucoup leur accordent – que les secteurs dont ces « opposants » auront la charge dans ce gouvernement seront mieux dirigés que ce que le RPT a fait et continuera de faire si on les leur laisse. Bref, qu’ils entrent dans le gouvernement - peu importe finalement le nom que le RPT veuille lui donner - pour qu'enfin, sous la houlette d'Hommes à poigne envoyés par « l'opposition », l'ombre d'un service public commence par poindre dans nombre de secteurs démantelés par le gang Gnassingbe et ses alliés. Ces futurs représentants doivent être des Hommes capables de marquer le RPT à la culotte, de lui retourner l'arme psychologique qu'il utilise contre notre peuple et aptes à refuser d'avancer dans une quelconque solidarité gouvernementale qui fait répéter aux courtisans larmoyants, la formule mécanique « sous l'impulsion du chef de l'Etat » et qui leur fait dire oui quand il fallait dire non publiquement. Voilà le défi!


Oseront-ils assumer leur réalité ou auront-ils peur d’être accusés de traîtrise ?

Les opposants oseront-ils le relever? Ou seront-ils tétanisés par la peur de voir le peuple les accuser de traitrise alors qu'ils sont dans une logique de radicalisme demeurée sans support jusqu'ici? Un radicalisme qui d'année en année n'a pu recevoir un minimum de concrétisation au point que les 05 « élections présidentielles » organisées depuis le début des années 90 ont toutes débouché sur la même tragi-comédie? Du discours à l'action, il y a une étape qui est sans cesse brûlée: celle de l'organisation et de la logistique. A quoi sert donc une position voulue ferme qui ne se donne ni la théorie, les hommes, les structures adéquates, l'agenda encore moins les moyens efficaces? A quoi sert une doctrine affichée comme jusqu'au-boutiste qui ne forme personne en vue de sa matérialisation? On se contente juste d'être dans des formules incantatoires et on veut avoir des résultats. Voilà notre malheur!
On passe l'entre-deux élections à gérer le quotidien, à courir derrière d'improbables discussions avec le régime criminel, à se tirer dans les pattes, à ne former personne, à ne rien théoriser. Soudain, arrive l'élection, on pare au plus pressé et on y va. On gagne dans les urnes, mais la victoire est confisquée. On mise sur la volonté du peuple et son auto-organisation alors qu'on n'a rien fait pour que cela soit une réalité le moment venu. Le peuple montre sa détermination certes, mais il n'a été ni formé, ni organisé, encore moins structuré. On marche sans cap, on proteste sans organisation jusqu'à l'accident final. On se disperse, on enterre nos morts, on ampute ceux qui doivent l'être, on soigne les blessés ou ils se soignent et on revient 5 ans plus tard avec la même vacuité. Voilà, la stratégie qu'on prétend ne pas vouloir accoucher en public!

Le RPT et ses alliés ont les moyens de leurs coups d’état permanents

Qu'on ne s'y méprenne pas. Dans les conditions actuelles, le pouvoir RPT a les moyens de sa politique. La confirmation de Houngbo a son poste en est la preuve. Gnassingbe II sait se moquer de son monde. Il s’accrochera au pouvoir et règnera avec ou sans « l’opposition » les 05 ans à venir sauf si un soldat ou un groupe de soldats s’élève et le fusille. Ou encore, si et seulement si le peuple - puisque les peuples, par moment, sont capables de déjouer tous les pronostics - fait un sursaut de dernière minute. Il ne va subséquemment pas suffire d'égrener de bonnes intentions ou d'allumer des bougies pour le renverser. Les bonnes intentions n'ont jamais fait une œuvre politique. Au contraire, lorsqu'elles deviennent une fin en soi et l'unique arme politique, elles viennent se fracasser sur la rugosité de la réalité. Et immenses sont les dégâts!

Réunir une partie de la population tous les samedis? Pas mal. Mais à quelle fin? Quel travail de théorisation, de formation, de structuration, de logistiques a été fait en amont? Aller à la plage pendant que les voleurs de suffrage roupillent tranquillement chez eux ou dans les bureaux de l'administration qu'ils squattent? Allumer des bougies dans des séances de prière, malgré tout violemment dispersées, alors que les criminels vaquent sans entorses à leurs occupations au mépris de ces cris de colère? Toutes ces manifestations sont nécessaires, mais de toute évidence elles sont insuffisantes pour changer le cours de l'histoire. Est-ce cela la stratégie de lutte contre une mafia quinquagénaire? Où est la suite de « nous irons chercher le pouvoir »? Où est le gouvernement que l'Elu avait annoncé? Pourquoi le président élu Jean-Pierre Fabre – qui a manifestement bien fait de s'autoproclamer – ne nous a t-il pas convié à son investiture; ce qui devrait – si on s'y est véritablement préparé – nous conduire à déloger chacun des usurpateurs de leur bureau pour y installer l'Elu et son gouvernement. Si après sa légitime auto-proclamation rien n'a suivi, c'est que le pétard était mouillé. C'est que rien n'était organisé. C'est que personne n'était formé dans ce sens. Il n'y avait pas de plans. L'improvisation ne pouvant pas conduire à la révolution, les résultats, aujourd'hui sont à la mesure du travail en amont. C'est cette façon de faire de la politique face à la tyrannie des Gnassingbe qui doit être rejetée aujourd'hui. Tout simplement parce que derrière les annonces, aucun travail n'est fait. Aucune théorisation n'est mise en place. Tout simplement parce que pour cette génération nommée « leaders » politiques, l'incantation fait office de ce qu'elle appelle la stratégie. La stratégie du vide, au fond! Voilà notre réalité!

Les leaders doivent avoir le courage et l’honnêteté d’expliquer leur situation

Et quand on est face à cette dure réalité après 20 ans d'annonces et de gros mots dans l'immobilisme, il faut réfléchir et agir autrement. C'est cela l'honnêteté. Quand on n'a pas les moyens de sa politique, on adopte la politique de ses moyens. Quand on ne peut pas vaincre un ennemi immédiatement, parce qu'on a les mains vides, ce n'est pour autant qu'il faille lui laisser tout l'espace. C'est le devoir des « leaders » que d'expliquer à la masse qu'ils ont bluffé, qu'ils n'ont rien de prévu, qu'ils naviguent à vue et qu'en conséquence, ils iront désormais dans le sens indiqué par le vide qui est le leur. Ils ne doivent plus illusionner ce peuple dans son désir d'un changement total immédiat. Car, ce désir est au-dessus de leur leadership. Il l'est d'autant plus manifestement qu'en 20 ans, le manque de théorisation, de formation, de structuration et de moyens appropriés a fait qu'on n'a avancé en rien. Il l’est d’autant que si Eyadema Gnassingbe était vivant, il serait encore au pouvoir. Tout reste donc à refaire. C'est en prenant en compte cet état de fait qu'il faut changer de braquet aujourd'hui.

Le temps de la redéfinition de la lutte

La lutte du peuple étant éternelle, l’entrée au gouvernement ne doit guère signifier la fin du combat. Bien au contraire, ceci doit s'inscrire dans une approche interchangeable du mouvement irréversible vers la démocratie. Dans le même temps, la lutte doit être redéfinie et redirigée pour qu'elle soit porteuse. Afin qu’elle soit porteuse il faut qu'elle soit radicale. Pour qu'elle soit radicale, elle doit être portée par des personnes formées, conscientes qu'il n'y a pas de « communauté internationale » pour les Africains et que ceux-ci n'ont pas d'alliés dans le monde, capables de théoriser, de rassembler la logistique appropriée, de former à leur tour et de structurer la masse en vue des actions appropriées. L'émergence de ces patriotes des temps nouveaux est d'autant plus nécessaire que l'action de ceux qui iraient au gouvernement dans le compte de « l'opposition » sera limitée voire quasi-nulle sachant que les hommes du régime vont toujours les contrer. Cette émergence est donc nécessaire pour amplifier l'œuvre en pointillé qui sera entamée par les opposants au gouvernement et lui donner la dimension appropriée afin de lancer la refondation de la société.

La marche vers la libération devra être redéfinie autour de la triple temporalité: court, moyen et long termes. Ce qu'il faut faire à chacun de ces niveaux doit être théorisé, planifié et connu des acteurs. Les moyens à mettre en œuvre pour les objectifs doivent être recherchés. Un cap doit être fixé avec un tableau de bord qui nous y conduit. Ce n'est que lorsque toute cette logistique sera possédée et maîtrisée que les hostilités réelles peuvent être engagées avec le système. Ceci suppose que les compatriotes qui jouent aux commentateurs radicaux dans l'anonymat sur la toile doivent sortir des bois pour s'engager à visage découvert. Du moins, qu'ils donnent une autre forme à leur engagement. Qu'ils aillent au-delà! Car, on ne peut organiser la masse que si on la connait et si on peut la quantifier. On ne peut structurer la marche vers la libération du peuple africain du Togo que si les acteurs se connaissent, se rencontrent autant que possible, discutent entre eux, contribuent réellement -par opposition à fictivement- et si on les affecte à des postes de travail. Car, si tant est qu'objectivement le RPT et ses alliés nous obstruent la voie, il n'en demeure pas moins vrai que le déficit de militantisme réel d'une bonne partie de notre peuple est un problème à résoudre. Tous ceux qui auront compris l'immensité de la tâche, doivent désormais adhérer aux organisations qui leur semblent crédibles et y militer honnêtement pour renforcer leurs capacités au lieu de faire, selon leur expression fétiche: «  la lutte jusqu'à la victoire finale » par procuration pseudonymique sur internet. Plus que tout, on ne travaillera pas avec des « combattants » insaisissables pour chasser le RPT et ses alliés.

Pour que demain ne ressemble plus à aujourd’hui

Il ne suffira plus de vouer M.Gilchrist Olympio aux gémonies. Il ne suffira pas non plus de porter Fabre au firmament. Ou vice versa. Ni l'un ni l'autre n'a la logistique du changement radical souhaitable. Chacun a montré ses limites, en tous les cas pour le moment. Chacun d'eux a fait ce qu'il a pu. Collectivement, nous n'avons pas fait mieux. Tellement le vide est immense qu’il faut le répéter : si Eyadema Gnassingbe n’était pas mort «  de sa propre mort », il serait encore au pouvoir. Voilà la vérité! Elle fait mal, mais elle est ce qu'elle est. Mais, comme les coups d'état et les crimes ne s’acceptent pas et puisque la lutte est en réalité une lutte d’indépendance, elle doit être repensée, réorganisée et conduite.
En définitive, pour que demain ne ressemble pas à aujourd'hui, le peuple Noir, qu'il soit sur le territoire du Togo ou ailleurs, ne peut s'extraire des griffes qui le tiennent que s'il se forme, théorise sur le système et son fonctionnement, rassemble ses moyens propres, s'organise sans faille, se dote de son propre agenda indépendamment du calendrier de ses bourreaux, combatte avec les outils appropriés et élabore son plan de reconstruction.