lundi 7 février 2011

Débat politique sur la Côte d'Ivoire, la Tunisie et l'Egypte à Genève (Suisse).

La conférence est reportée au vendredi 11 mars 2011 à 19h 00 au même endroit. Toutes nos excuses. Merci pour votre compréhension.


Adresse:

Université populaire africaine en Suisse (UPAF.ch)
Rue des Savoises 15
CH-1205 Genève
Tél. +41 22 800 14 84 / +41 22 343 87 93
www.upaf.ch

Thème: 

"De la Côte d'Ivoire à la Tunisie et à l'Egypte : crises politiques et communauté internationale, entre déstabilisation et stabilisation"

Date et heure:

Vendredi 25.02.2011 à 19h00

Intervenants : 

Paul Ebona (enseignant, analyste politique)

Et

Komla Kpogli (secrétaire général de la JUDA/Jeunesse unie pour la démocratie en Afrique).

mardi 1 février 2011

Le temps de la révolution en Afrique.

Où sont les « révolutionnaires » d’Afrique subsaharienne ?

Les peuples sont en ébullition au Maghreb et la révolution y est en marche. En Afrique noire, c'est le calme plat alors que dictature, corruption, répression, humiliations, brimades, privations et tous les abus y sont légion, souvent à un degré plus élevé et sur une période plus vaste. Au Maghreb comme en Afrique subsaharienne, l'Occident apporte son soutien aux régimes tyranniques contre le peuple qui a été immobilisé durant des décennies par un appareil militaro-policier équipé et formé par les soins de qui on sait. Là-bas, ces régimes anti-peuples sont maintenus à coup de chantage d'un islamisme prétendu radicalement anti-occidental pendant que le sous-sol pétrolier et gazier est vidé tout comme les richesses de l’Afrique subsaharienne. Pourtant, là-bas, malgré tout ceci, le peuple se soulève...enfin. La révolution est en marche: La Tunisie d'abord. L'Egypte, actuellement. Même si les Occidentaux et leurs sous-fifres Israéliens tentent d'agiter le chiffon rouge des Frères Musulmans, personne n'est aveugle pour constater que ce chantage ne marche et ne marchera plus face à un peuple qui a décidé de vivre désormais. Le fameux rempart des dictateurs sanguinaires et ultra-corrompus à maintenir dans le "monde arabe" coûte que coûte contre l'islamisme et la bande à Al-Zawahiri et Ben Laden n'est que le dernier argument de ceux qui n'ont plus d'arguments face à un peuple qui exige publiquement la liberté, le respect et du pain.

En Afrique subsaharienne pendant ce temps, et pour le moment, c'est le grand silence. Nous "révolutionnaires africains" sommes en Occident. Nous vivons en Europe, au Canada, aux Etats-Unis… Nous avons choisi la voie du départ au lieu de celle du maintien des énergies sur place. Nous voulons éviter l'accident final à nos vies, à nos petites vies et sauver notre peau individuelle. Certes, le risque est énorme sur le terrain, mais peut-il en être autrement si notre mission est vraiment d'être aux côtés de notre peuple? Partir, en fin de compte, c'est grave. Mais là où le bât blesse encore plus gravement, c'est qu'une fois arrivés en Occident, des "révolutionnaires" s’installent et finissent par se noyer dans les eaux troubles du quotidien, éloignés de tout effort de mobilisation continue et coalisée. Pire encore, beaucoup encouragent le reste des « militants » restés au pays à quitter et à « venir s’installer en Occident » où, estime-t-on avec aplomb, il vaut mieux vivre ou mourir. Toute tentative de rassemblement de fond est piétinée et sabotée au profit d'un "militantisme" individuel plat ou de gigantesques coquilles vides qui ne peuvent que dévoiler les vraies intentions. La flamme s'étiole puis les « combattants » sombrent dans le consumérisme le plus vil. Beaucoup ne se sentent plus concernés par le sort de l'Afrique – encore qu'il faudra savoir si nombre l'aient une fois été - et s'il leur arrive de se plaindre de quelque chose, c'est du fait qu'on leur refuse les papiers ou qu'on leur montre du racisme. Or, ceci s'explique par cela. Il n'y aura de respect pour les Africains nulle part au monde tant que l'Afrique sera dans cet état catastrophique, abandonnée au pillage des multinationales, véritables promoteurs des pantins appelés « dirigeants africains ».

Et là, indexer la Françafrique ne suffira plus. Pointer le néocolonialisme ne suffira plus. Se lamenter de la trop forte capacité de nuisance de la France, des Etats-Unis, de l'Angleterre...et de l'implication de leur outil onusien dans "nos affaires intérieures" ne suffira plus non plus. Au plus vite, il faut former la masse, l'instruire des câbles souterrains qui immobilisent notre peuple, le pousser à abandonner cette voie de la résignation et du consentement à la souffrance instituée par les religions dites révélées et imposées à lui avec certaines spécificités particulières, et enfin, construire un leadership crédible, responsable et capable de porter le grand bouleversement nécessaire en Afrique subsaharienne et de la reconstruire sous l’impulsion absolue des forces endogènes avec seule mission, la résolution de nos problèmes .

Quand on est contre le néocolonialisme et ses branches, on les combat méthodiquement. La dénonciation seule ne suffit pas et c'est ce que nous montrent la Tunisie et l'Egypte ces derniers jours.

Quand on est opposé à la tutélisation outrancière de son pays, l'écrire sur internet, c'est bien. Mais se mobiliser avec des idées fortes et claires et pousser la masse à l’auto-organisation pour la révolution est encore mieux.

Quand on est contre les tyrannies africaines soutenues par l'Occident et par nombre de "puissances émergentes" ou lorsqu'on souffre de leurs affres, partir et s'abriter en Occident, peut être vu comme une forme de solution. Faire le tour des villes et villages occidentaux pour ramasser les anciens lits, les anciennes télévisions, les voitures d'occasion, les comprimés inutilisés voire périmés, les ordinateurs abandonnés...et les envoyer en Afrique peut être pris pour une forme de solution. Mais quelles solutions??

Le temps est donc arrivé de rompre avec les révolutions sur internet depuis les salons lointains - encore qu’il faille utiliser internet à des fins organisationnelles, ce qui est loin d’être le cas actuellement - pour une véritable révolution en Afrique noire à l'image de celle en cours au Maghreb qui nécessite une présence ou, tout au moins, une connexion et une structuration des forces sur le terrain.

Komla KPOGLI

Web, http://lajuda.blogspot.com