samedi 30 juin 2012

COMMUNIQUÉ DE PRESSE




LA DIASPORA TOGOLAISE EN SUISSE APPELLE A MANIFESTERCONTRE LES VIOLATIONS DE DROIT DE L’HOMME QUI SE POURSUIVENTIMPUNEMENT AU TOGO


Le Comité Suisse de Soutien au CST-Togo (Collectif Sauvons le Togo) appelle tous les Togolaises et Togolais, Africaines et Africains, les ami(e)s du Togo en Suisse et dans les pays frontaliers de la Suisse à une grande manifestation pour dénoncer la répression sauvage et les multiples arrestations arbitraires par le gouvernement togolais des militants des associations civiles et des droits de l’homme, des leaders et des sympathisants de partis politiques del’opposition togolaise, qui manifestent pacifiquement et les mains nues contre les abus et les dérives dictatoriales du pouvoir RPT-UNIR et alliés.


Date : samedi le 07 juillet 2012
Lieu : Place des Nations Unies à Genève
Heure : 14h 00Nous voulons :· 


Soutenir le Collectif Sauvons le Togo et le peuple togolais dans leur lutte pourl’instauration réelle de la démocratie et de l’Etat de droit au Togo;
· Apporter notre solidarité et notre soutien aux victimes et aux familles desvictimes des répressions;
· Dénoncer le soutien de la France et de l’ONU au régime dictatorial etsanguinaire de Faure Eyadema Gnassingbé;
· Dénoncer la violence de l’armée togolaise contre la population civile quimanifeste pacifiquement et les mains nues;
· Dénoncer les arrestations arbitraires des leaders du CST Me AJAVON, Me AFANGBEDJI, Me KPANDE, Me AGBOGAN, M. KODJO Agbéyomé et desmanifestants pacifiques des 12, 13 et 14 juin 2012 détenus dans les prisons ou gardés dans des lieux secrets et demander leur libération sans condition, l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires infondées, injustes et cyniques engagées à leur encontre ainsi que la restitution de tous les biens saisis à leurs propriétaires;
· Dénoncer également le cas de persécutions arbitraires et de poursuitesjudiciaires infondées à l’encontre de M. Atsu Rabuny King et d’autres cassimilaires;
· Réclamer l’arrêt de toute forme de harcèlement, d’intimidation et demusellement au Togo des journalistes tant nationaux qu’internationaux demanière à garantir la liberté d’expression au Togo;
· Exiger des autorités togolaises le retour à la Constitution d’Octobre 1992,l’adoption d’un nouveau code électoral consensuel de toute la société civile etde la classe politique togolaise, la mise en oeuvre effective desrecommandations du Rapport de la Commission Nationale des Droits del’Homme (CNDH) sur la torture, notamment par la poursuite, le jugement et lacondamnation des auteurs d’actes de tortures au Togo;
· Nous réclamons en outre le départ de Faure Eyadema Gnassingbé du pouvoiret la mise en place d’un gouvernement de transition démocratique chargéd’organiser les élections générales en vue.· Nous demandons par ailleurs à la communauté internationale et auxambassadeurs en poste à Lomé à prendre la mesure de la gravité de la crisepolitique qui secoue notre pays et d’agir dans l’intérêt suprême du Peupletogolais opprimé.


Fait à Genève, le 30 juin 2012.Le coordinateur du Comité Suisse de Soutien au CST (Collectif Sauvons le Togo) M. Kossi ESSIOMLE (0041/ 79 514 3153) kossi@bluemail.ch


Contacts utiles du Comité Suisse de Soutien au CST (Collectif Sauvons le Togo)
M. Koffi FOLIKPO (0041 / 78 7545786) kofi.folikpo@hotmail.comM. 
Jean-Paul OUMOLOU (0041 / 78 8067742) jeanpauloumolou@yahoo.fr
M. Rodrigue KPOGLI (0041 / 76 5427918) rodriguek2001@yahoo.fr
M. Kossivi O. DAGBENYO (0041 / 78 6829372) afrodag@hotmail.com
M. Franck AGBEKPONOU (0041 / 78 9018414) donfrancky@hotmail.com
M. Yawo ABOTSI (0041 / 78 6228700) tontonkind@yahoo.fr
M. Joël GOLO (0041 / 787625566) millesjoel@yahoo.ca


Itinéraire: Prendre de la gare de Genève Cornavain le Tram 15 en directiondes Nations, descendre à l’arrêt, Nations (Terminus.)

mardi 19 juin 2012

L'Afrique, la Libye et la "Communauté internationale


Le vendredi 18 mars 2011, nous publions sur le journal Alter Info un extrait d'une conférence donnée à Genève dont voici le lien  et le contenu http://www.alterinfo.net/L-Afrique-la-Libye-et-la-Communaute-internationale_a56419.html. 




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Quelques jours plus tard (le 21 mars 2011), un certain Pierre Adjété écrira ce qui suit sur un forum. Malheureusement, nous découvrons tardivement les mots de ce Monsieur. Ce n'est donc que maintenant que nous lui disons merci d'avoir relayé notre publication.


Salut Tous et Toutes!
Je ne désire pas forcément provoquer un débat, mais par cette fin de journée dominicale, j’ai eu du plaisir à écouter notre ami, togolo-suisse ou juste togolais, Rodrigue Kpogli. C’est instructif!Il dit des choses intéressantes, très amusantes parfois; malheureusement, il ne nous aide pas à être d’accord  avec lui. Parce que notre défi est justement d’arriver à être d’accord sur un minimum afin de pouvoir avancer… Dans ce cas, dans son cas, la grille d’analyse qui prend pour acquis que parce que l’on est « occidento » l’on a pas raison contre nous les Hottentots d'Africains, que l’ONU n’existe pas parce que dominée par les puissances possédant le Droit de Veto, qu’il y a injustice au Maroc, en RDC, au Togo donc on ne doit pas en régler au Côte d’Ivoire, en Libye, en Haïti ou ailleurs, cette logique est un peu courte et drôlement candide.
Il n’y a aucun mal que les pays comme les individus, les ONG choisissent leurs intérêts, leurs luttes, leurs risques mêmes… Personnellement, ce n’est pas la dominante dans mes choix, mais il m’est impératif de comprendre cela.
L’analyse de Rodrigue qui pointe du doigt tout le monde pour sauver l’Afrique et la refuser aux « Autres » -tout en parlant lui-même de la Suisse, est en ce point juste théâtral. Il nous faut comprendre que ce n’est pas une affaire de peau, ni de guerre des continents… On n’aime pas plus l’Afrique parce que l’on est Africain… Surtout, retenons encore pour ne pas l’oublier que « Le monde n’est pas juste, et ne le sera probablement jamais » disait JF Kennedy; chaque injustice de corrigée est et restera donc notre victoire commune et humaine, au Canada, en Suisse, en Libye ou ailleurs. La guerre des races est davantage celle de notre humaine condition… un gain à la fois, sans trop de folklore ni haine des autres, mais avec des principes et des convictions nobles et réalistes.
Tenons bon, chers tous et toutes!
psa
Pierre S. Adjété   "Ad Valorem"



http://democracymyright.blogspot.ch/2011/03/lafrique-la-libye-et-la-communaute.html

lundi 11 juin 2012

Le Mali et l'Azawad: l'espace sahélo-saharien en remodelage.



Komla KPOGLI
11 juin 2012
Web. http://lajuda.blogspot.com

"Qui vit de combattre un ennemi a tout intérêt de le laisser en vie", disait Friedrich Nietzsche. En identifiant AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique) comme bras local d’Al Qaeda d’Oussama Ben Laden qui sévirait dans la région sahélo-saharienne, ceux qui prétendent combattre cette organisation, s'inscrivent dans cette perspective et se donnent toutes les latitudes pour façonner ou refaçonner cette partie de l’Afrique qui, depuis les temps immémoriaux, est l’objet de convoitises. 

L’espace sahélo-saharien est présenté comme une bande de terres arides, désertiques, pauvres, sans aucune richesse, sans intérêt géostratégique. On fait croire par tous les moyens que toutes les interventions qui sont faites dans cette région sont purement et simplement mues par une vision humanitaire dont l’Occident serait naturellement porteur, car il n’y aurait rien à prendre, ni à contrôler là-bas. Il y aurait uniquement de pauvres populations affamés et assoiffées à sauver. Pourtant, les explorateurs et autres géographes déjà au XVè siècle jugeaient riches ces terres. Non seulement, très tôt, on y a vu de larges voies commerciales, mais on y a vu aussi des richesses agricoles, minières et minéralières gigantesques. Lesquelles ressources sont renforcées par des découvertes récentes de pétrole au Nord du Mali, précédées par celui du Soudan et du Tchad ainsi que des mines de fer, d’étain, de gaz, de phosphate, de cuivre et d’uranium dans la région notamment au Niger. Aux temps médiévaux d’ailleurs les Arabes y trouvaient et y trafiquaient du sel, alors matière première d’une grandeur valeur et de l’or.

Dans ce climat de richesses extraordinaires non connues et inexploitées par les indigènes, où la France coloniale avait même voulu construire le Transsaharien, chemins de fer reliant les possessions françaises d’Afrique du Nord à l’Afrique occidentale française, on a récemment assisté à des stratégies de positionnement et d’alliance et de contre-alliance géopolitiques et géostratégiques des puissances mondiales. Car, là où il y a mines et richesses, il y a rivalités et conflits pour y accéder. Dans la région, donc, on a vu les Etats occidentaux pilotés par les Etats-Unis d’Amérique accompagnés de leurs Etats mercenaires européens et israélien d’une part et la Chine d’autre part, réussir à morceler le Soudan en jouant sur des conflits locaux rebaptisés pour l’occasion génocide au Darfour.

On a donc deux projets impérialistes qui se jouent : d’un côté, un projet atlantiste visant à drainer les ressources de la région via le Golfe de Guinée vers les USA et par la Méditerranée vers l’Europe, et de l’autre, un projet chinois désirant réunir le pétrole et autres matières premières du Niger, du Tchad, du Soudan et de la Corne de l’Afrique pour les faire passer par les routes maritimes de l’Océan indien et de la Mer rouge.

Aujourd’hui, le Mali, découpé et désintégré en deux territoires autonomes, l’Azawad et le Mali, sur fond d’alibi religieux confirme la pratique tentée au Nigeria avec la tentative sécessionniste inaboutie initiée par la France au Biafra dans les années 60  et celle réussie au Soudan le 09 juillet 2011 avec la création d’un Soudan du Sud qui n’a aucune vocation locale et endogène si ce n’est servir de couloir de passage du pétrole pour ses parrains. Autant on a joué sur le registre religieux pour opérer la désintégration du Soudan, autant la diversion religieuse voile le projet malien.  

Le journal Le Canard Enchaîné nous apprend que le Qatar, un sous-Etat mercenaire du triumvirat Etats-Unis d’Amérique, Europe et Israël finance, disons plutôt, est utilisé pour financer les mouvements se réclamant islamistes et séparatistes dans le nord du Mali. Le Qatar, il faut le dire, est monté en épingle et présenté ces derniers temps sur la scène mondiale comme une puissance diplomatique émergente par l’Occident qui investit tel ou tel pays comme puissance en fonction des circonstances. Ainsi, a-t-on vu cette puissance nouvelle dotée de son Al Jezeera et de pétrodollars sévir en Libye où on l’a brandit comme l’Etat Arabe dont la présence ôtait à l’agression contre Mouammar Kadhafi son caractère occidental. Ce pays alibi joue le même rôle d’ailleurs en Syrie actuellement en compagnie de la Turquie et de l’Arabie Saoudite.

Outre ses richesses convoitées, le Sahel est perçu comme zone de séparation entre deux espaces géopolitiques différents : le Maghreb que l’Europe essaie de rattacher à elle notamment par le truchement de l’Union pour la Méditerranée et l’Afrique subsaharienne. Voie de commerce traditionnel et voie de passage des flux migratoires, le Sahel est décrété zone grise où peuvent se faire toute sorte de trafic à l’instar du trafic des armes opéré par l’OTAN et son allié de circonstance le Qatar lors de leur agression contre la Libye. En raison de l’inexistence d’Etats capables de contrôler cette région, les Etats africains n’en sont que de nom, elle sert de terrain de jeu à des acteurs de tout genre qui veulent la maîtriser chacun à son usage exclusif.

En 1885, Gerhard Rohlfs, voyageur allemand qui parcourait la région affirmait que « qui possède Tripoli possède le Soudan ». Aujourd’hui, en contrôlant la Libye, en armant les sous-fifres qui y règnent après l’assassinat de Kadhafi, on est en train de posséder la région et de la remodeler sous nos yeux. Des armes distribuées en Libye servent aujourd’hui d’outils de remodelage avec un paravent religieux.

L’utilisation du manteau religieux dans cette région ne date, au demeurant, pas d’aujourd’hui. Les expéditions des Almoravides au XIè siècle dans les empires africains du Mali, du Ghana, Songhaï cachées sous  le manteau de la religion visaient en réalité à prendre le contrôle politique du Sahel et à faire main basse sur l’or et les richesses de ses territoires. En décomposant le Mali et en instituant l’Azawad, on fait aujourd’hui la même chose que les Almoravides.

Eu égard à tout ceci, la construction d’une Unité Africaine réelle sera la solution. Pour le moment une telle idée est rejetée par les satrapes africains qui tirent leur existence même de la fragmentation du continent africain par des frontières tracées à l’équerre et au compas depuis le Conférence de Berlin en 1884-1885. Les guignols africains appelés dirigeants et leurs metteur-en-scène font tout ce qui est en leur pouvoir pour que l’Union Africaine au lieu d’intégrer l’Afrique et d’en faire une aire géopolitique maitrisée par une vision endogène, la paralyse plutôt en conservant ces frontières et en en faisant une de ses bases les plus fortes. Ces territoires n’étant pas le fait du peuple noir, il est évident que celui-ci ne les maîtrise pas et ne les maîtrisera pas. Ainsi, ces territoires seront-ils toujours l’objet de modelage, de remodelage, de reconfiguration, de partage et de repartage en fonction des circonstances et des intérêts de leurs fabricateurs. Le fait même que cette Union Africaine soit paraplégique devant le morcellement du Mali et soit réduite à demander une intervention des fauteurs de trouble reconvertis en pompiers montre bien qu’elle ne maîtrise rien et qu’elle ne fait que gérer une boutique d’Etats dont la gestation, l’accouchement et l’acte de naissance sont le fait des autres. En célébrant une telle Union Africaine qui désunit le continent au lieu de le réunir, qui l’installe dans la faiblesse au lieu de le renforcer, on a donné la clé de la recolonisation. Il en sera ainsi jusqu’au jour où le désordre africain auquel on a conféré le titre de l’ordre établi sera renversé et l’Afrique reconstruite à l’aune de son histoire, des ses valeurs et de ses intérêts. 
La balle est donc dans notre camp!


NB: Dans un billet intitulé: Après l'Afghanistan, le Mali, Jacque Attali demande une guerre au Mali. Dans son texte publié le 28 mai 2012, Jacque Attali dit: "il faudra une action militaire sur le terrain, avec un appui logistique à distance, des moyens d’observation, des drones et une capacité d’encadrement stratégique..." Cette guerre ne pouvant être menée ni par la CEDEAO, ni par l'Union Africaine,  l’Europe, selon les termes mêmes d'Attali, " devrait évidemment être unie et se mettre en situation de décider et d’agir par le biais de l'ONU ou de l'OTAN". 

mercredi 6 juin 2012

La conquête médiatique de l'Afrique: comment des pays et des groupes d'intérêts tissent leur toile autour de l'Afrique.


Komla KPOGLI
06 juin 2012

Dans les écoles de communication, il est bien connu que la meilleure propagande est celle qu’on se fait à soi. Il est bien connu aussi que pour bien vendre un produit, il faut communiquer intensément autour de lui. Ces assertions sont en train d’être vérifiées, une nouvelle fois, en terre africaine où se déploie actuellement un gigantesque marathon visant à y implanter des médias. Surtout, la télévision. L’image étant le moyen le plus évident de convaincre.

Après l’enracinement des médias tels que BBC (British Broadcasting Corporation), VOA (Voice of America), RFI (Radio France Internationale), DW (Deutsche Welle), CNN...renforcés par CCTV-F (Télévision chinoise en Français), France 24 qui sont parfois plus connus en Afrique que dans les pays d’où ces radios et télévisions émettent, voici venu l’heure de Al Qarra TV, Al Jezeera qui investissent la place.

Pour ceux qui doutent, le dispositif médiatique est l’un des meilleurs outils du Soft Power, puissance d’influence, qu’un pays, un groupe commercial, un acteur socio-politique et idéologique puisse déployer pour atteindre ses objectifs au moindre coût possible. Capacité d’atteindre une masse, capacité de faire adhérer à une cause, capacité de répéter un message et le faire entrer dans les cerveaux, capacité de transformer le vrai en faux et le faux en vrai, capacité de fidéliser un groupe d’hommes. Voilà quelques-unes des forces des médias.

Pendant que le sommeil se prolonge sous les tropiques, à pas masqués et prétendant la volonté d’informer les populations africaines – l’information étant un outil de guerre et la laisser entre les mains étrangères est plus que dangereuse – des détenteurs de capitaux et des groupes d’intérêts divers et variés sont en train de tisser leur toile médiatique autour de l’Afrique. Les tout premiers à avoir compris qu’il fallait prendre les Africains en étau, les dresser, leur labourer la tête pour les paralyser aussi bien dans la réflexion que dans l’action, les piller sans qu’ils s’en rendent compte sont les occidentaux. Avec BBC, RFI, DW, VOA, CNN, les agences Associated Press (USA), Reuters (Angleterre), AFP (France)…ils ont garanti des contacts avec les populations. Ils ont noué entre ces populations et leurs pays ainsi que les entreprises multinationales qu’ils servent des liens quasi indéboulonnables.  

Ces médias ont toujours présenté l’Afrique comme une terre misérable, minée par des conflits fratricides et ethniques, pauvre et demandant éternellement l’aide d’un Occident généreux, bienfaisant et bon samaritain pendant que les richesses africaines sont drainées vers l’étranger. Ces médias ont installé dans le décor africain l’Occident, ses intérêts, ses vues, ses désirs, ses projets, ses hommes. Cette présence est présentée comme normale, légitime puisque purement humanitaire. Il en est ainsi de la présence des bases militaires françaises en Afrique qui y seraient rien que pour « sauver les africains et empêcher des guerres ethniques ». « L’ethnie » serait la mesure de toute chose en Afrique, selon les spécialistes médiatiques occidentaux. Des militaires britanniques envoyés de temps à autre dans tel ou tel pays, comme ce fut le cas en Sierra Léone et plus récemment en Somalie serait tout aussi des missions humanitaires. Les Etats-Unis d’Amérique qui déploient actuellement leur outil militaire Africom seraient eux aussi en train de s’installer en Afrique pour permettre aux Africains de vivre en sécurité et de ne plus se faire des guerres entre eux. Eux qui se sont « tant battus les uns contre les autres et souvent tant haïs, qui parfois se combattent et se haïssent encore mais qui pourtant se reconnaissent comme frères» disait Sarkozy dans le portrait qu’il fit de l’homme africain à Dakar.

Ailleurs, l’Occident défend ses intérêts. En Afrique, il est en mission humanitaire. Il n’y est que, parce qu’épris d’amour pour l’homme noir qu’il a tant aimé au point de l’avoir mis dans les fers de l’esclavage et de la colonisation, pour l’aider au développement. Et cela lui coûte d’ailleurs des sommes colossales, nous apprend-on dans ces médias. Ainsi donc inversé, et cette inversion répétée à l’infini, le rôle de l’Afrique dans l’économie mondiale est celui d’une terre qui n’a rien et à qui de bonnes âmes donnent tout. Pourtant les fameux « explorateurs » et « découvreurs » au XVIIIè siècle déjà la trouvaient immensément riche. Où sont donc passées les richesses qu’ils décrivaient dans leurs récits de voyage pour que l’Afrique soit devenue si « pauvre » qu’elle ne doive sa survie qu’à « l’aide » ?

Considérant l’Afrique comme son domaine réservé qu’il aide en le pillant, l’Occident voit d’un mauvais œil les incursions des autres sur ses terres. Le cas le plus patent est celui de la Chine qui, en pleine croissance, vient chercher ses ressources manquantes en Afrique, éternel continent à partager et à repartager entre puissances d’hier et celles naissantes. Confrontée donc aux tentatives d’empêchement et de « déstabilisation » des premières, la Chine définit une stratégie médiatique sur deux fronts en Afrique.  Il s’agit de construire et de polir son image à travers les médias qu’elle pilote elle-même et de joindre dans le même temps des journalistes africains à cette entreprise.

Sur le premier registre, la Chine a lancé depuis le 11 janvier 2012 sa section Afrique de la CCTV émettant depuis Nairobi au Kenya. CCTV Africa projette ouvrir 14 bureaux locaux dans différents territoires africains. Réduite pour le moment à 02 heures d’émission par jour, la CCTV Africa compte d’ici 2015 émettre 24 heures 24. Outre la chaîne de télévision, la Chine déploie son agence de presse Xinhua (Chine nouvelle) qui dispose déjà de plus de 150 correspondants dans toute l’Afrique.

Sur le second plan, la Chine, consciente que pour mieux évangéliser un peuple il faut associer des indigènes au projet, recrute et forme des journalistes africains. Visitant le 21 avril 2011 le Kenya,  Li Changchun, membre du comité permanent du bureau politique du comité central du PCC, affirmait que la Chine a formé 208 journalistes et patrons de médias africains entre 2004 et 2010. La tactique de la formation des journalistes africains continue de faire son œuvre. La guerre psychologique est donc engagée par la Chine au travers des Africains pour rassurer les Africains et rejeter le plus loin possible l’influence occidentale dans les territoires africains. Les pays occidentaux sont eux-mêmes des adeptes de cette stratégie qui repère des journalistes locaux, leur attribue des bourses pour la formation, les invite dans leurs ambassades pour leur offrir des amuse-gueule lors de ce qu’on appelle des séminaires de formation. En la matière donc la Chine ne fait que copier ses prédécesseurs.

Ainsi donc la combinaison de ces deux stratégies portées par le slogan de « Gagnant-gagnant » vanté par la Chine et incorporé aujourd’hui dans le vocabulaire africain, la Chine a plutôt bonne presse en Afrique. Son image polie passe mieux que celles des Occidentaux. Des « intellectuels » africains n’hésitent pas asséner à longueur d’articles ou de commentaires que la Chine est la seule et vraie « partenaire » que l’Afrique dispose. On cite le développement chinois en modèle sans jamais mentionner qu’il fut précédé de plusieurs révolutions sanglantes qui avaient détruit le règne des colons et leurs suppôts, et qui avaient ramené la Chine à ses racines culturelles. Les liens que Chine a avec l’Afrique sont présentés comme salvateurs pour une Afrique détruite par l’exploitation occidentale. Sans Etats en Afrique, avec des territoires dirigés par des pions et des individus sans foi ni loi, il y a toujours des « intellectuels » africains qui trouvent que le peuple africain profite de ces relations dont la principale caractéristique est de donner des contrats miniers et des contrats de construction d’infrastructures (et quelles infrastructures ?) aux chinois. Sans Etat, avec des dictateurs corrompus et assassins des africains qu’ils régentent parce que s’opposant à eux, qui va défendre les intérêts de l’Afrique, l’Afrique de la base et non du sommet en coupure totale avec celle-ci ? Comment peut-on penser intérêt du peuple en étant son plus fervent opposant ?

A la veille du Forum de Pékin (Beijing) en 2006, les autorités chinoises invitèrent 23 journalistes de 16 pays d’Afrique francophone afin de leur permettre de « vivre les réalités de la République populaire de Chine comme des témoins privilégiés de la transformation d’un pays par la magie du travail. » Ces journalistes missionnaires originaires du Bénin, Burundi, Cameroun, Congo, Congo (RDC), Djibouti, Gabon, Guinée-Conakry, Madagascar, Mali, Maurice, Niger, Seychelles, Tchad, Togo et des Comores, avaient été conduits dans des villes symboles et douchés dans le bain chinois durant leur séjour du 16 au 26 septembre 2006. Suite à ce forum, un plan d’action a été publié. Dans ce plan d’action de Beijing (2007-2009) Pékin annonçait sa décision d’aider les pays africains à former le personnel des radio-télévisions et à « inviter des responsables et des autorités de la presse et des groupes de médias, ainsi que des journalistes africains, à venir en Chine pour  échanger des vues, faire des reportages et explorer des modalités de coopération efficaces. » Une fois rentrés dans leur territoire respectif, la prédication laudatrice en faveur de la Chine peut commencer. A côté de ce dispositif médiatique, sans cesse renforcé par des bourses et autres dons chinois, Pékin fonde des Instituts Confucius partout dans les universités africaines et attire par des bourses des étudiants africains qui devront séjourner en Chine et revenir en Afrique y apporter l’amour de la Chine et y défendre ses intérêts.

L’offensive médiatique en Afrique ne se limite à ces seuls pays. Le Qatar déjà propriétaire des terres fertiles en Afrique arrive avec son Al-Jezeera. En février 2012, le pays lançait à Nairobi au Kenya Al Jezeera en Swahili avec un potentiel de 100 millions de téléspectateurs.  Dans un article publié le 28 mai 2012 par Georges Malbrunot et Paule Gonrales du Figaro nous informent que Al-Jezeera serait en train de réfléchir sur le lancement d’une version française qui sera basée à Dakar dans le territoire du Sénégal. Plus loin dans cet article, on apprend que le choix de Dakar est fait par le Qatar non seulement parce que «Al-Jazeera sera beaucoup plus libre de s'affranchir de certaines contraintes au Sénégal qu'à Paris», mais aussi parce que le Qatar est à la recherche d’une influence politique et entend par là contester la domination française dans la région. C’est dire combien l’Afrique est une proie discutée pendant que ses populations assommées par les pillages de toute sorte sont dans un  sommeil comateux.

Au-dela, prétendant condamner la diffusion d’images misérabilistes sur l’Afrique par d’autres médias, un groupe d’hommes menés par le tunisien Najib Gouiaa et le français Pierre Fauque financé par une banque dont Najib Gouiaa tait le nom, a créé Al Qarra TV. Sa rédaction permanente est basée à Paris et elle fait de l’information toute en images avec un réseau de correspondants en Afrique. On apprend par la voie de Najib Gouiaa que Al Qarra disponible pour le moment en Arabe, en Anglais et en Français, est en train de travailler sur « d’autres versions linguistiques du continent ». Cette télévision qui, selon l’aveu de son directeur Najib Gouiaa, reçoit 80% de ses images des agences Associated Press, Reuters et l’AFP et d’indépendants est suivie pour le moment massivement par les « cadres » et des « acteurs économiques et politiques ».

Comme on peut le voir, chacun active son Soft Power pour parvenir à ses fins en Afrique. En montrant notre incapacité à reconquérir notre espace et à l’occuper effectivement, nous avons laissé la terre africaine, ses richesses et son peuple à la merci de tous les vents et de tous les intérêts. Nous avons laissé notre espace territorial libre et à ce titre, il n’est que justice que d’autres viennent l’investir avec leurs idées et les produits. C’est dire combien le réveil sera lent et douloureux car, les résultats du Soft Power qui installe dans les cerveaux des croyances et des opinions difficilement modifiables sont les plus efficaces. En secrétant et en répétant à longueur de journées, des idées pour servir leurs intérêts divers et variés, ces médias fabriquent et conditionnent l’opinion africaine. Ils peuvent grâce à leur pouvoir de manipulation à grande échelle renverser des pouvoirs indésirables ou plonger les populations dans une léthargie assurant la plus grande stabilité à une tyrannie obséquieuse et docile. On a vu d’ailleurs de quoi France 24, RFI, BBC, CNN, VOA, DW ont été capables sur la Côte d’Ivoire. On a vu de quoi a été capable Al Jezeera sur la Libye avec des images hollywoodiennes de massacre de populations civiles par les hommes de Kadhafi tournées dans ses studios à Qatar. On vu combien France 24, BBC, CNN…ont été capables de fabriquer l’opinion aussi bien dans leur pays respectif que dans les pays désignés à subir des guerres humanitaires de l’Occident.

Il est donc nécessaire que les milieux de combat pour une autre Afrique intègrent dans leurs réflexions la question des médias. Par quel canal et comment, dans cette bataille satellitaire qui se mène sur le continent, arriver à parler aux Africains pour faire passer le message de la nécessité de renverser le désordre organisé imposé comme un ordre établi en Afrique ? Par quel canal démontrer aux Africains que leur seul et unique allié dans le monde est eux-mêmes ? Par quel canal et comment faire adhérer les Africains à la réalité selon laquelle la construction de véritables Etats dirigés par des hommes ayant le devoir de rendre compte de leurs actions précède toute idée de coopération? Par quel canal prouver aux Africains que les relations internationales sont fondées sur les logiques de puissance et d’intérêts alors qu’on leur vend l’opinion qu’elles sont l’œuvre de la paix et des fameux droits de l’homme ? Par quel canal remettre les valeurs africaines au centre des préoccupations à l’heure où toute sorte de cultes investit l’Afrique et coupe les Africains de leurs capacités créatrices les plus intrinsèques ? Ce ne sont pas les satrapes africains, ces contremaîtres rétribués au prorata du travail servile fourni par les Africains sous leur surveillance sanglante qui réfléchiront sur ces questions d’enjeux majeurs. Ils sont satisfaits de leurs parts dans le système. Ils n’ont rien à foutre du reste.

Toutes ces questions méritent de sérieuses discussions dans ces milieux. En laissant les Africains être informés et formés (au journalisme notamment) par les autres, disons plutôt déformés par les autres, on donne à ceux-ci le droit de les programmer contre eux-mêmes, contre toute l’Afrique et son avenir.

samedi 2 juin 2012

LA SOCIETE DU MENSONGE ET L'INTEGRATION

Intégration!
Intégration!


Voilà le mot inventé et utilisé dans les Sociétés du Mensonge (SdM) pour faire passer les Noirs de "l'état sauvage" à "la vie moderne". Et ce qui se passe c'est qu'il y a tellement d'africains qui gobent ça. Les "intégrés" bon teints croient ainsi influencer la Société du Mensonge (SdM). Mais dans la réalité des choses, ils se ridiculisent et exposent par leurs attitudes intégrationistes, tous les africains.
Faire l'âne pour avoir du foin! C'est une bonne méthode de survie. Mais, on peut rester âne après avoir reçu le foin. Ceux qui s'allient à la Société du Mensonge pour soi-disant faire "l'intégration" rendent le pire des services à notre peuple et à ce qui est appelé parfois avec grandiloquence, la Diaspora. Cela montre que certains croient et vendent toujours l'idée que notre destin est lié à celui de la Société du Mensonge. 

A la vérité, la Société du Mensonge n'a ni besoin d'intégrés ni d'intégration. Elle ne veut pas, au fond, que les autres notamment les africains connaissent ses codes d'accès, ses voies de succès...bref, ses forces. Ce qu'elle veut à travers la publicité de l'intégration -politique étatique- c'est la bonne conscience et des nègres-alibis, souriant sur la photo et qui par là montrent que ça ne se passe pas si mal que ça. Et ces nègres alibis, ce sont eux qu'on qualifient de policés, d'éduqués, de civilisés. Ils prennent la défense de la Société du Mensonge et ce sont eux qui ont accès à ses médias. 


A chaque problème, ces "policés" font appel à "l'intégration" comme la solution. Mieux, sur les sujets de fond, ces "policés" au nom des miettes qu'ils reçoivent de la Société du Mensonge, se murent dans un silence de cimetière. Ces professionnels de l'intégration, dans leur zèle, sont celles et ceux qui combattent le plus les autres africains qui exposent les contradictions, les mensonges de la Société du Mensonge à la place publique. Les "intégrés" et les "policés" trouvent que ces derniers sont "radicaux" et "haineux" et que c'est ce radicalisme qui pousse la Société du Mensonge à mépriser les africains et que lorsque nous deviendrons tous "intégrés", de "gentils intégrés" travaillant pour le bien de la SdM, nous serons heureux. Grossière erreur d'appréciation des choses!

Komla KPOGLI


16 juin 2011