jeudi 28 février 2008

TCHAD: Et maintenant?


Il y a eu hésitations, confusions et contradictions. Mais au bout du compte, la France est venue au secours du régime du président tchadien Idriss Déby Itno, pour la seconde fois en moins de deux ans. Le Tchad constitue une base stratégique essentielle au déploiement des forces françaises, en plein cœur de l’Afrique, à proximité du conflit soudanais, du golfe de Guinée gorgé de pétrole, et de l’uranium nigérien. C’est aussi le bastion français le plus proche de Fachoda, vieux complexe jamais vraiment évacué. Réagir à l’action des rebelles, c’était avant tout réaffirmer sa position sur l’échiquier de la sous-région.


Le ministère de la Défense continue à démentir l’intervention de l’armée. Mais les rebelles persistent, et condamnent l’absence de neutralité française, « sans équivoque partie prenante dans le conflit du Tchad ». Ils récusent ainsi la légitimité de l’Eufor pour participer au retour de la paix au Darfour. Cette force d’intervention européenne, que la France doit commander sur le terrain, a commencé à se déployer. Son arrivée était au cœur des enjeux de l’avancée des rebelles sur N’Djamena soutenus indirectement par Khartoum, et au centre des tergiversations françaises.


La France a également fini par réagir, après un long silence embarrassé, à propos des opposants emprisonnés au moment où les rebelles quittaient la capitale. Paris a demandé une « clarification sans délai », notamment « des informations précises sur les motifs pour lesquels ils ont été emprisonnés, sur les lieux où ils se trouvent, et sur les procédures judiciaires dont les autorités tchadiennes pensent qu’elles leurs sont applicables ».


Une intervention française n’aurait de sens que si elle obtenait du président Déby non pas seulement la grâce des aventuriers de l’Arche de Zoé, mais des garanties en termes de démocratisation du régime et de respect de droits humains, notamment dans la gestion des revenus pétroliers. La rupture voulue par le chef de l’État français, Nicolas Sarkozy, ne peut être perceptible que si Paris se range pour une fois du côté de la population tchadienne, seule vraie victime de ces combats à répétition.


Lucas Patriat
Voir http://www.tchadforum.com/node/651

Marchés Tropicaux

mercredi 27 février 2008

Arche de Zoé: les dessous de l'affaire par une radio suisse



L'affaire de l'Arche de Zoé recèle de nombreux mystères qui visiblement n'ont pas vocation à être éclaircis, notamment par les medias français..Comme d'habitude depuis le 6 mai 2007, les "révélations" arrivent de l'étranger et notamment de la Suisse. Cette fois-ci, les "révélations" d'une radio Suisse "Couleur 3" dans l'émission "La Planète Bleue" sont tellement énormes qu'on a vraiment du mal à y croire. Au delà des faits, on se demande quand même pourquoi les medias français n'ont pas parlé de ce qui s'est dit dans cette émission en Novembre 2007..(et on ne peut pas s'empêcher de se rappeler les premières accusations des officiels tchadiens concernant cette histoire...)


Avant de lire le texte de ce qui a été dit dans l'émission, sachez qu'effectivement , François Sarkozy fait partie de Paris Bio Tech et que cette entité s'est défendue des allégations portées contre elle sur une page de son site (voir le texte publié à la fin de cette note. Tout d'abord les allégations diffusées sur "Couleur 3":


Quand la fameuse affaire de l’Arche de Zoé a éclaté, curieusement, le Président Sarkozy n’est pas venu au secours des enfants victimes, ni des familles abusées, mais des voleurs d’enfants.


Pourquoi ? Pour protéger qui ? Pourquoi Nicolas Sarkozy est-il allé au Tchad chercher les journalistes français et les hôtesses espagnoles ? Pourquoi le président français a-t-il annoncé, haut et fort, qu’il irait chercher lui-même les membres de l’association « Arche de Zoé », quoi qu’ils aient fait, mettant ainsi le feu à un baril qui n’avait pas besoin d’arrogance pour s’enflammer. S’agit-il d’une maladresse due à la précipitation, ou l’affaire des illuminés de l’Arche de Zoé cacherait t-elle une autre affaire autrement grave, bien plus glauque, qui aurait conduit le président français à la gaffe internationale ? Y aurait-il des imbrications entre l’exfiltration d’enfants tchadiens vers l’Europe, l’industrie pharmaceutique, et les milieux d’affaire ? Chaque jour qui passe voit apparaître de nouvelles questions. Pourquoi et comment l’association l’Arche de Zoé, a-t-elle bénéficié de passe-droits au ministère des affaires étrangères, au ministère de la défense, voire au ministère de l’intérieur ? Pourquoi et comment l’association l’Arche de Zoé, a-t-elle pu utiliser les avions Transal de l’armée française, pour transporter son matériel de N’Djaména à Abéché ? Pourquoi les services du ministère français de la défense, connaissaient-ils le plan de vol du Boeing affrété par Eric Breteau, le président de l’Arche de Zoé ? Le Boeing atterrit à Abéché, un aérodrome sous contrôle militaire tchadien … et français, certains gradés français étant présents dans la tour de contrôle. C’est depuis Abéché, que, grimés en blessés, les gamins devaient embarquer dans l’avion garé en bout de piste. Est-ce que les moyens tout à fait étonnants dont a profité l’Arche de Zoé, est-ce que la précipitation maladroite du président Sarkozy, à s’impliquer personnellement dans l’affaire, aurait un rapport avec le financement trouble de l’association l’Arche de Zoé ? Cette affaire, qui est tout le contraire d’une histoire de pieds nickelés, soulève tellement de questions, que certains se demandent aujourd’hui, si derrière cette bavure humanitaire, ne se cache pas une affaire d’une toute autre ampleur, une affaire d’expérimentations thérapeutiques sur des patients pas du tout volontaires.L’association l’Arche de Zoé est une initiative d’un organisme français Paris Biotech Santé. Elle est financée par une société de développement de produits pharmaceutiques BioAlliance Pharma, dont le propre frère du président, François Sarkozy, est vice-président du conseil de surveillance. Certains observateurs se demandent si BioAlliance Pharma, qui mène des recherches sur le sida et pratique des essais thérapeutiques, n’aurait pas un lien avec l’affaire des infirmières bulgares, dont la libération avait déjà été négociée par la famille Sarkozy. Quelles sont les réelles activités de BioAlliance Pharma, dont fait partie le frère du président Sarkozy ? La compagnie développe des médicaments pour traiter des maladies décrites comme mille fois plus virulentes en Asie du Sud-Est et dans l’Afrique subsaharienne que chez nous. Pour développer ces traitements la société pratique des expérimentations sur des patients, comme par exemple pour le Loramic, cinq cent quarante patients répartis sur quarante sites différents à travers le monde. Stéphanie Lefèvre, la secrétaire générale de l’Arche de Zoé, est directrice adjointe de Paris Biotech Santé. Et François Sarkozy, le frère du président, figure avec elle parmi les membres du comité d’évaluation de cet organisme spécialisé dans la recherche bio-médicale. D’où les questions qui enflent sur le web. Y aurait-il un rapport entre ces sociétés pharmacologiques, et l’intervention du président Sarkozy au Tchad. C’est comme la maladie d’Alzheimer, devenue grande cause nationale française, aussitôt après l’élection de Nicolas Sarkozy. Cette déclaration surprise aurait-elle un rapport avec le fait que son frère, François Sarkozy, siège à AEC Partners, dont le principal client est l’américain Pfeizer, leader mondial de l’industrie pharmaceutique, et spécialiste du traitement de la maladie … d’Alzheimer. Au printemps dernier, le Nigéria a attaqué devant la justice internationale le géant Pfeizer, qui aurait je cite : « effectué en 1996, de façon illégale, l’essai clinique d’un médicament, le Trovan, sur deux cents enfants » fin de citation. L’inventeur du Viagra aurait secrètement utilisé des enfants comme cobayes, pour tester de nouvelles molécules, sous couvert d’aides humanitaires. Onze enfants sont morts lors de ces tests. D’autres ont subi de graves séquelles : surdités, paralysies, lésions cérébrales, cécités. Le Nigéria réclame dix milliards de dollars à Pfeizer. C’est le Washington Post qui a révélé le scandale. Le journal belge sept sur sept s’interroge lui aussi sur le rôle de Paris Biotech Santé, où travaille Stéphanie Lefèvre, la secrétaire générale de l’Arche de Zoé, et François Sarkozy le frère du président. Je cite « L’Arche de Zoé n’est pas une histoire d’amateurs. Ils sont très professionnellement organisés, et ne manquent pas de fonds et de soutiens, en tout genre. La soit disant « petite » association semble avoir préparé cette opération au Tchad, avec beaucoup de relations d’influence, et de moyens techniques et financiers. » Fin de citation. Pourquoi le président Sarkozy veut-il aller récupérer les militants de l’Arche de Zoé au Tchad ? Pourquoi a-t-il voulu aller récupérer les infirmières bulgares en Lybie ? Est-ce que c’est juste pour faire le beau, pour parader devant les caméras du monde entier, ou est-ce que tout en haut de l’état français, on redouterait que des choses finissent par se dire dans les geôles africaines. On évoque notamment des expérimentations humaines financées par de puissants labos de biotechnologie, sous couvert d’aide humanitaire. Non, non, bien sûr, çà se serait de la science fiction ! Fin de citationLe texte de défense publié sur le site de Paris Biotech


Mise au point : 21 décembre 2007


Des propos malveillants tenus sur certains blogs et des informations erronées faisant état de liens entre Paris Biotech Santé et l'Arche de Zoé, nous amènent de nouveau à apporter les précisions suivantes :


Paris Biotech Santé n'a jamais donné aucune subvention à aucun organisme humanitaire depuis sa création. Vous trouverez ci après une certification de l'expert comptable et une du Commissaire aux Comptes (Pièce jointe). Par ailleurs, l'expert comptable ne travaille pas et n'a jamais travaillé avec l'Arche de Zoé. (Pièce jointe). Toutes ces personnes sont assermentées.
Les seuls avocats de PARIS BIOTECH SANTE sont Maîtres Sophie de Senhiles et Marie Eve Ibar Abadie.


Stéphanie Lefebvre est directeur adjoint de Paris Biotech Santé à titre professionnel. A titre personnel, elle était jusque là secrétaire générale de l'Arche de Zoé. La seule erreur qu'elle ait commise vis-à-vis de Paris Biotech Santé est d'avoir communiqué une adresse mail professionnelle dans les statuts de l'Arche de Zoé.


La lettre du 25 avril 2005 (Pièce jointe) reprise récemment dans un hebdomadaire est totalement sortie de son contexte. Cette période, il y a donc 30 mois, correspond à l'après-tsunami, où il existait un élan national. En ma qualité de pédiatre, je proposais éventuellement de récupérer des caisses de médicaments (soutien logistique) ou de trouver des collègues pédiatres pouvant répondre à des questions médicales (réseau). Il n'y a eu aucune suite à cette lettre.
La lecture de notre site est suffisamment explicite et transparente sur l'aide apportée aux sociétés incubées (leur nom, leurs activités, les aides que nous apportons) pour se rendre de compte de l'ineptie de tous ces propos.


En effet, les projets soumis sont évalués par un comité indépendant, composé de spécialistes intervenant à titre gracieux. Notre structure d'aide à la création d'entreprises dans le domaine de la santé humaine a permis la création de 400 emplois et 44 sociétés au 31 décembre 2006 exclusivement dans Paris et sa région et ce au service des malades.


Olivier Amédée-Manesme




Contact Presse : Mary Sills 06 21 33 52 43 - mary.sills@free.fr


fin de citation


lundi 25 février 2008

CAMEROUN: recrudescence de la violence policière







Déclaration de PRODHOP

Le 10 février 2008, MM. Jean Bosco TALLA, Directeur de publication Délégué du Front et KEMETE Hervé, Reporter, ont été brutalement arrêtés à Zoatélé alors qu’ils faisaient leur travail.

Le 16 Février 2008, les forces de l’ordre ont brutalisé les populations de Douala qui avaient organisé une manifestation pacifique contre la révision de la Constitution, au quartier Bépanda au lieu dit « Stade Ndoungué » . Bilan : trois arrestations donc un molesté violemment, de nombreux dégâts matériels PRODHOP avait sorti une déclaration à ce sujet.
Le 21 février 2008, les éléments du Commissariat Central ont posé les scellés sur les studios de Télévision de Equinoxe sous divers prétextes ;

Le 23 février 2008, les forces de l’ordre ont réprimandé une manifestation pacifique des populations au Quartier dit Carrefour Madagascar et village à Douala. Bilan, deux jeunes assassinés (cf. photos) et de nombreux dégâts matériels (cf. photos).
Toute cette violence et intimidation visent à faire taire ceux qui s’opposent au projet de la révision de l’article 6 alinéa 2 de la Constitution du 18 janvier 1996.

Par ailleurs, l’arrêté du Gouverneur du Littoral interdisant toute manifestation publique ne contribue pas à apaiser le climat déjà tendu dans notre pays.

La liberté d’expression, la liberté de revendication pacifique sont les principes universels qui ont été ratifiés par l’Etat Camerounais.

PRODHOP demande que ces principes soient respectés par le gouvernement Camerounais.

PRODHOP :

- Condamne avec sa dernière énergie les brutalités orchestrées par le gouvernement sur les jeunes manifestants aux mains nues.

- S’inquiète de la montée de la violence instaurée et entretenue par les forces de l’ordre.

PRODHOP demande :
- l’abrogation immédiate de l’arrêté du gouverneur du Littoral ;

- que les forces de l’ordre cessent de tirer sur les manifestants pacifiques

- la levée immédiate des scellés à la Télévision Equinoxe

- L’abandon de poursuite judiciaire contre M. Jean Bosco TALLA et KEMETE Hervé, deux journalistes du FRONT

PRODHOP :

- Appelle toutes les associations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme à dénoncer et condamner ces violations flagrantes des droits de l’Homme
- Appelle l’opinion internationale à faire à ce que les coupables permanents des ces exactions soient jugés et condamnés .

Douala, le 25 Février 2008
Maximilienne C. NGO MBE
Secrétaire Générale de PRODHOP

lundi 11 février 2008

Faure Gnassingbé, Bolloré et Sarkozy


Le président togolais Faure Eyadema, fils de son père, raconte à ses interlocuteurs français cette histoire édifiante.

En marge du sommet Europe-Afrique de Lisbonne, le 08 décembre 2007, Sarkozy le reçoit dans sa chambre d’hôtel. Il veut lui parler de la concession du port autonome de Lomé, et il lui tient (selon Faure Eyadema) ce langage :

« vous en êtes où de ce projet ? » demande Sarkozy.
Faure Eyadema. -les procédures sont en cours.
Sarkozy. - Bolloré est sur les rangs. Quand on est ami de la France, il faut penser aux entreprises françaises.
Et peut être aussi aux prochaines vacances présidentielles !

Voilà ce qu’écrivait le journal français « Canard Enchaîné » dans son édition N° 4554 du 06 février 2008 appuyé d’un dessin présentant un Nicolas Sarkozy portant une guitare et disant « Je vais vous interpréter « les copains d’abord ». Puis sur le même dessin, on peut voir un panneau portant l’inscription « Port Bolloré ».

Il est de notoriété que le port autonome de Lomé et toutes les autres ressources du Togo n’ont jamais été un outil au service de son développement. C’est plutôt une chasse gardée de la France et de ses entreprises. Les autres pays occidentaux en profitent eux aussi.

Il n’y a pas très longtemps Bolloré et Dupuidauby se sont livrés à un combat presque mortel sur la concession de ce port. Chacune des parties en conflit avait mobilisé la presse locale qui a pris fait et cause pour l’une ou l’autre des entreprises parfois pour les deux en même temps. Et cela a été possible certainement à coup de quelques billets de francs CFA qui ont pu mobilisé les directeurs de publication eux-mêmes, qui, faut-il le rappeler, ne se déplacent que pour les « causes majeures ». Cet état de choses avait indigné certaines consciences, en son temps mais la majorité des Togolais n’avait rien aperçu.

A travers cette discussion, rapportée par Canard Enchaîné, on peut aisément comprendre ce dont il est question. Sarkozy dit à Faure Gnassingbé qu’étant donné que c’est la France qui l’a mis au pouvoir, il lui faut remercier la France via ses entreprises. Bolloré qui, au lendemain immédiat de son élection, a mis Sarkozy dans son yatch privé à Malte et qui continue de financer les déplacements de Sarkozy, doit avoir le port autonome de Lomé. Pour mémoire, il faut souligner que ce port ainsi que bien d’autres secteurs d’activités économiques, biens familiaux pour le clan qui dirige le Togo depuis bientôt un demi siècle, ont été toujours au service de Bolloré et d’autres entreprises françaises corrompues.

Chacun de nous peut imaginer la suite de la discussion entre Sarkozy et son poulain. La Françafrique continue. Et ce n’est point une surprise.

Tout le travail est à nous, peuple Africain, peuple togolais, jeunesse africaine, jeunesse togolaise. Rien ne changera si nous ne prenons pas nos responsabilités.

Rodrigue KPOGLI

mercredi 6 février 2008

Cameroun: La J.U.D.A dénonce le coup d'état constitutionnel de BIYA

DECLARATION

Le président du Cameroun, Mvondo Paul BIYA s’apprête à faire passer la Constitution à la moulinette. L’objectif est de sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel pour rallonger la durée de vie de son pouvoir personnel. Pour atteindre cet objectif antidémocratique qui aura un impact catastrophique sur ce pays déjà sinistré, Mvondo BIYA veut modifier l’alinéa 2 de l’article 6 de la constitution camerounaise promulguée par lui-même le 18 janvier 1996 et qui dispose : « le Président de la République est élu pour un mandat de sept (7) ans, renouvelable une fois ».

Présidant le Cameroun depuis 1982, Mvondo BIYA a été "élu" sur la base de ce texte constitutionnel en 1997 et "réélu" en 2004. Alors que son deuxième mandat prend fin en 2011, BIYA et ses apôtres s’obstinent à modifier la Constitution.

Contrairement aux idées reçues, le Cameroun n’est pas un pays stable. Il est plutôt le symbole de la stagnation et de profondes divisions. Les violations des droits de l’Homme sont légions et y sont impunies. La fraude électorale est une religion pratiquée par BIYA et ses adeptes. La corruption, la cleptomanie, le clientélisme et la gabegie sont des béquilles du pouvoir. Après un quart de siècle passé au pouvoir, BIYA et ses apôtres visiblement incapables de poser les bases d’une démocratie qui éviterait au Cameroun le déluge après eux, alors qu’ils avaient concentré entre leurs mains tous les leviers du pouvoir, doivent tout simplement partir.

La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A) se fait le porte-parole de la jeunesse africaine pour dénoncer et condamner sans retenue cette triviale mise en scène qui ne vise rien d’autre qu’à faire de BIYA, président à vie et du Cameroun, une monarchie.
Elle précise que toute la Jeunesse africaine tiendra pour seul et unique responsable, BIYA de tout ce qui adviendra à notre peuple au Cameroun, s’il persiste dans son entêtement à s’accrocher au pouvoir.

En conséquence, la J.U.D.A. demande :

- au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) de refuser à BIYA cette aventure qui risque de plonger le Cameroun dans une ère de violences.

- à BIYA dans un esprit patriotique et de sagesse au regard de son âge, de laisser la chance à une nouvelle génération de Camerounais d’être portée au pouvoir démocratiquement avec pour mission de reconstruire une unité camerounaise au service du développement.

- aux organisations politiques républicaines d’intensifier la campagne pour un refus clair, ferme et définitif à cette volonté de tripatouiller la Constitution camerounaise.

- à des acteurs de la Société civile Camerounaise de rejeter purement et simplement cette mise en scène rétrograde et dangereuse.

- à la Jeunesse camerounaise de se mobiliser dans un esprit citoyen pour s’abstenir de participer à cette tentative indigne et honteuse de coup d’état constitutionnel, car accepter ce débat voire adhérer à l’idée d’un référendum sur la question dont les résultats sont connus à l’avance, revient à conférer à très court terme, le statut de monarchie au Cameroun. Cela revient aussi à inscrire dans la durée, le piétinement des règles élémentaires de la démocratie et de l’Etat de droit, à perpétuer les violations systématiques des droits de l’Homme, à ajourner la disparition du clientélisme, du pillage, de la corruption, de la mauvaise gouvernance et de l’analphabétisme ainsi que de la division contre lesquels d’honnêtes citoyens Camerounais se battent depuis des années.

- au peuple du Cameroun de ne pas participer ainsi à la légitimation du tripatouillage constitutionnel programmé par ceux qui font preuve d’un carriérisme révoltant et qui souhaitent le perpétuer au sommet de l’Etat. Le Cameroun n’a nullement besoin d’un président à vie au moment même où des millions de ses fils croupissent dans la misère dans toute ses dimensions et à une époque où les défis que l’Afrique doit relever, commandent une démocratisation absolue des institutions étatiques dans nos pays.

Aussi, la J.U.D.A. invite impérieusement la Jeunesse africaine dans son ensemble à une solidarité agissante en faveur de la Jeunesse Camerounaise en particulier et du peuple frère du Cameroun dans son ensemble en manifestant à l’échelle continentale sa vive désapprobation face à la mythomanie d’un système politique visiblement hostile à l’alternance démocratique malgré son incapacité notoire depuis des années à poser les premières pierres d’un Etat de droit au Cameroun.

Pour la J.U.D.A, l’émergence d’une nouvelle Afrique impose à la Jeunesse africaine de mettre un coup d’arrêt à ces démocraties tropicalisées qui, par effet de contagion, crucifient l’âme du peuple africain déjà victime de nombreuses injustices.

De l’Union Africaine, la J.U.D.A exige des actions urgentes et concrètes au lieu de rester impuissante devant les tragi-comédies qui enfoncent de plus en plus l ’Afrique dans le gouffre et par conséquent l’éloigne des projets d’unité et d’intégration viables.

Les mouvements de défense des droits de l’Homme, de promotion de la démocratie ainsi que d’autres organisations citoyennes surtout celles de Jeunesse au Cameroun ne doivent céder à aucune forme de corruption ni d’intimidation encore moins de distraction car ils ont le soutien dans leur lutte, de tous les Africains épris de liberté, de justice et de paix basées sur la dignité humaine.

Enfin, la J.U.D.A. se met à l’entière disposition des démocrates Camerounais pour les soutenir et les accompagner dans toutes leurs manifestations, communications, pétitions, débats, forum…


Le 06 Février 2008

Pour La J.U.D.A

Le Secrétaire Général,
Rodrigue K. KPOGLI