samedi 23 avril 2005

Arrestations des proches du ministre Boko: violations loudres et flagrantes des doroits de l'Homme.

COMMUNIQUE DE PRESSE

En appui à la déclaration du Collectif des Associations de la société civile et des organisations syndicales, la Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique, J.U.D.A, se félicite de ce que dans une sortie plus que matinale le 22 avril, le ministre de l’intérieur, en charge de l’administration électorale, ait formulé une demande de report du scrutin présidentiel, assortie d’un schéma de sortie durable de la longue et absurde crise que connaît le Togo.

Cet acte d’une forte portée citoyenne, est un coup de Trafalgar pour le Gouvernement, au regard de sa détermination à organiser ces présidentielles de manière la plus opaque possible le 24 avril malgré les évidents risques courus. Au lieu de considérer les propositions de Mr BOKO, il a été désavoué par le président par intérim et 11 de ses proches dont 10 de ses collaborateurs et sa sœur ont été arrêtés. Plusieurs autres membres de sa famille et de ses amis officiers des Forces Armées Togolaises sont actuellement sous menaces.

Il s’agit ni plus ni moins de violations flagrantes et lourdes des droits et libertés de ces citoyens togolais qui ne sont coupables en rien sauf d'être des proches de Mr BOKO. La J.U.D.A élève donc de très vives protestations contre cet énième arbitraire du vétuste et décadent système qui régit le Togo où le délit de parenté est érigé en règle pour faire payer aux proches d’un dissident ou d’un opposant politique le prix de son engagement pour la vérité et la justice.

La J.U.D.A exige la relaxe pure et simple de ces personnes arbitrairement arrêtées et la cessation immédiate des menaces à l’endroit des autres proches de Mr BOKO car ces actes ne sont rien d’autres que des mesures dilatoires et vilaines en réponse à un problème qui méritait des actions responsables.

Elle observe avec une très grande tristesse que malgré que le Togo soit sur une civière depuis de longues années, le régime plus qu’impopulaire du RPT, s’obstine dans un obscurantisme destructeur. La J.U.D.A interpelle donc la conscience des tenants du système à faire montre de courage et de patriotisme pour que dans l’unité et la paix fondée sur la dignité humaine, la liberté et la Justice, un Togo démocratique émerge au grand bénéfice de tous ses citoyennes et citoyens.

Enfin, la J.U.D.A estime opportun d’inviter impérieusement le Peuple du Togo dans son ensemble et particulièrement la Jeunesse à créer les conditions de leur libération et surtout à agir, ainsi que le recommande l’article 150 de la Constitution, dans un esprit citoyen en vue de faire échec à toute autorité illégitime- quelle qu’elle soit -qui voudra s’imposer à eux à l’issue du très heurté processus électoral au lieu d’espérer en la "Communauté internationale" encore plus en la CEDEAO.Une autre Jeunesse au service d’une Afrique nouvelle…


Lomé le 23 avril 2005.

Le Secrétaire Général
Rodrigue KPOGLI

mercredi 20 avril 2005

La J.U.D.A exige la libération de l'ex-premier ministre AGBEYOME et la réouverture de la radio Kanal Fm.


COMMUNIQUE DE PRESSE

L’arrestation de Mr AGBEYOME et son incarcération à la prison de Kara depuis le 8 avril 2005 constitue non seulement une violation grave des droits et libertés à lui, reconnus par la Constitution, mais aussi une vengeance à l’ex-premier ministre qui en juin 2002 a dénoncé courageusement les excès et la cruauté du système R.P.T.

La J.U.D.A. s’indigne du fait que Mr AGBEYOME puisse payer pour un passé reconnu aujourd’hui par le R.P.T. comme pas très glorieux.

En conséquence la J.U.D.A. exige la libération immédiate et sans condition de Mr AGBEYOME ; ceci pour que le « pardon pour le passé » demandé par le R.P.T. au cours de la campagne électrorale, ne soit pas perçu comme une boutade prononcée du bout des lèvres pour des fins électoralistes.

La J.U.D.A. saisit cette opportunité pour crier sa désolation face à la décision de la HAAC, de limiter la couverture de la campagne électorale et le reste du très heurté processus électoral aux seuls médias publics.

Cette décision ne reposant sur aucun fondement légal, viole de surcroît, manifestement l’article 26 de la Constitution Togolaise qui garantit la liberté de presse.L’interdiction adressée aux médias indépendants de couvrir le processus électoral et surtout la fermeture de la Radio Kanal FM cet après midi pour des motifs fallacieux viennent démontrer que le code de la presse exhibé, il y a quelques mois comme une victoire de la liberté d’expression au Togo, n’est qu’un leurre.

La J.U.D.A. dénonce ces mesures de la HAAC visant à réduire au silence des médias qui font un compte rendu impartial et fidèle de la situation actuelle du Togo. Il faut reconnaître que sans les médias indépendants et privés, les informations ne parviendront au peuple togolais que de façon biaisée et dangereusement partiale.

La J.U.D.A exige donc, la réouverture immédiate de la Radio Kanal FM. Elle appelle les autres organes de presse ciblés à ne pas céder à l’intimidation et aux menaces de ceux qui œuvrent avec ardeur pour inscrire le Togo dans le cercle très fermé des Etats voyous au monde.

Enfin la J.U.D.A salue et soutient sans ambiguïté la position citoyenne de l’U.J.I.T, de l’OTM , de l’ URATEL, de l’O.R.E.P.I face à la tentative de mise au pas de la presse indépendante au Togo.

Lomé le 20 avril 2005

Pour la Coordination

Secrétaire Général

Rodrigue KPOGLI

lundi 4 avril 2005

Présidentielle du 24 avril 2005 au Togo: graves irrégularités dans l'opération de distribution des cartes d'électeur.


DECLARATION

La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique a suivi l’opération de révision et de distribution des cartes d’électeur pour le scrutin présidentiel du 24 avril prochain.

Cette opération débutée le lundi 28 mars 2005 est entachée d’après nos observations, de graves irrégularités qui mettent en doute la régularité du processus électoral en cours.

1.) Etablissement de nouvelles cartes d’électeur. Le constat est amer :

- Impossibilité pour des personnes âgées de plus de 23 ans de s’inscrire. Il leur est demandé de justifier le pourquoi elles ne se sont pas faites inscrire en 2003.
- Absence de cartes vierges ou du moins leur insuffisance en quantité. Plusieurs personnes n’ont pas pu s’inscrire parce que les cartes vierges sont épuisées.
- Impossibilité pour les personnes de 18 ans au moins de s’inscrire. Plusieurs personnes dans ce cas sont des élèves ou des apprentis qui disposent plutôt de leur carte scolaire ou d’apprentissage. Il leur a été refusé l’inscription au motif qu’ils n’avaient pas de carte d’identité nationale.
- Impossibilité pour des personnes ayant changé de domicile de s’inscrire. La raison est simple. Il leur est demandé de retourner à leur point de départ pour se faire établir une attestation de radiation. Il en est ainsi pour tous les agents de l’Etat mutés depuis 2003. Il en est de même pour ceux qui pour des raisons diverses, ont changé de domicile.
- Impossibilité pour des personnes dans certaines localités de s’inscrire même sur présentation de cartes d’identité nationale.

2.) Retrait des cartes d’électeur Beaucoup de problèmes à ce niveau également:


- Cas des personnes sans pièce d’identité. Elles ne sont pas autorisées à retirer la carte même sur présentation d’autres pièces d’identité. Alors même que la filiation était constituée.
- Des personnes présentant la carte d’électeur de 1998 et de 2003. Il leur est refusé de retirer la nouvelle carte alors que certaines personnes avaient joint leur acte de naissance ou nationalité.
- Des noms mal écrits. Une inadéquation entre la pièce d’identité nationale et la carte d’électeur vaut refus de retrait alors que d’autres indices auraient suffi à l’identification.
Il faut noter que les fautes d’orthographe provenaient surtout de la carte d’électeur.
D’une manière globale, la J.U.D.A. note que:

a) l’encre indélébile n’est pas disponible dans certains centres de vote. Mais le retrait et l’inscription se font.

b) dans certains centres d’inscription, les listes ne sont pas affichées tandis que dans d’autres, l’ordre des listes a été permuté ; ceci crée une perte de temps aux citoyens qui cherchent leur nom toute une journée et finissent par abdiquer lorsqu’ils n’en peuvent plus.

c) les inscriptions et le retrait se font dans certains centres d’inscription sans la carte d’identité ou avec une carte d’identité qui n’est pas encours de validité alors que dans d’autres c’est impossible.

d) des préfets et de sous-préfets voire des chefs coutumiers envoient des cartes vierges dans les pays limitrophes à remplir.

e) les heures d’ouverture et de fermeture des centres d’inscription ne sont pas respectées. Ouverture tardive et fermeture prématurée.

f) des individus circulent et prennent le nom des non inscrits en leur promettant de leur trouver des cartes le mardi 5 avril 2005.

g) Des individus circulent pour collecter une somme de1000 FCFA par personne pour leur ramener des cartes d’électeurs après quelques heures.

h) la formation des agents est inefficace au regard de l’interprétation variée des textes notamment le code électoral et les consignes données.

i) le taux de retrait des cartes n’atteint pas 35% au jour d’aujourd’hui.

j) le manque d’information amène des commentaires déplacés et exagérés entre les agents et les populations .

k) la commission administrative n’applique pas l’article 65 alinéa 3 du code électoral qui lui demande de procéder à une enquête lorsqu’une personne désire retirer sa carte ne dispose pas de pièce d’identité . La J.U.D.A. estime qu’il est opportun de demander aux autorités en charge de l’organisation des élections de prolonger la date du retrait et d’inscription en tenant compte des difficultés et irrégularités sus-énumérées.

l) des violences ont émaillé par endroit l’opération de distribution à cause des tracasseries et autres obstacles qui ennuient les populations.

m) des citoyens qui tentent de s’opposer à ces pratiques sus-mentionnées, sont l’objet de bastonnades et de violences administrées par des individus clairement identifiés comme miliciens du parti au pouvoir.

La J.U.D.A. demande à l’organe législatif de siéger immédiatement en vue d’adapter le code électoral au fait que la majorité des Togolais ne dispose pas de carte d’identité nationale. Cette réalité n’est pas exclusive au Togo mais elle est celle de tous les pays d’Afrique où les populations ne disposent pas de pièce d’identité. C’est bien là, la preuve de l’échec de nos Etats à former des citoyens responsables.

Elle exige également une prolongation des opérations d’inscription et de retrait des cartes et aux autorités en charge de l’organisation du scrutin de veiller à la distribution des dites cartes jusqu’à la veille du vote.

Considérant les enjeux des présidentielles prochaines, la J.U.D.A. exige que soit facilitée la participation de tous les Togolais à l’élection du Président de la République. Il est inutile de rappeler que le vote est un droit auquel nul ne peut porter atteinte.

Les mesures tendant à restreindre le suffrage sont d’une époque révolue et les graves entorses aux principes de base d’un Etat démocratique notées en ce moment au Togo sont à condamner . Ces faits, selon la J.U.D.A jettent un sérieux doute quant à la volonté des autorités actuelles d'organiser des élections libres et crédibles.

La Jeunesse Togolaise doit alors se mobiliser et redoubler de vigilance pour faire échec à toutes les formes de manipulation, d’achat de conscience et de fraudes quelle que soit leur origine.

Fait à Lomé le 04 avril 2005
Le Secrétaire Général
Rodrigue KPOGLI

dimanche 3 avril 2005

TOGO : Démocratie ensanglantée

  • Les criminels ne peuvent pas organiser des élections propres

La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique- J.U.D.A.- prend acte :

- du rétablissement de la Constitution de 1992 modifiée en 2002 par l’Assemblée Nationale ;

- du retrait de Faure Gnassingbé de la présidence de la République qu’il occupait illégalement et illégitimement avec les soins bienveillants de la caste des officiers supérieurs des FAT appuyée par la France.

Elle salue les Etats, les institutions et ONG nationales et internationales, les partis politiques et toutes les personnes qui, par la pression de façon concrète et permanente, ont contribué à ces décisions.

La J.U.D.A estime cependant que ces décisions aussi importantes soient-elles ne suffisent pas à elles seules pour parler du retour à la légalité constitutionnelle. Le retour à la légalité constitutionnelle signifierait l’application stricto sensu de l’article 65 de la Constitution qui règle clairement et ce depuis 1992, la question de la dévolution du pouvoir présidentiel intérimaire au Togo.

En conséquence, la J.U.D.A marque son plus grand étonnement vis-à-vis de la précipitation avec laquelle la CEDEAO a levé ses sanctions imposées au Togo à la suite de la forfaiture du 5 Février et avalisé la nomination à la présidence intérimaire de Abass Bonfoh, complice et coauteur du coup d’état car c’est lui qui a conduit l’Assemblée Nationale- une chambre d’enregistrement – à légaliser cette délinquance politique.

La J.U.D.A considère donc que jusqu’alors il n’y a pas de retour à l’ordre constitutionnel et le retrait de Faure Gnassingbé n’est qu’une démission de façade.

Dans ce contexte, les populations togolaises étaient fondées à manifester leur désapprobation. Cependant la J.U.D.A note avec une vive préoccupation que toutes les formes d’opposition sont réprimées violemment et systématiquement :
  • Les assassinats ciblés, les arrestations arbitraires, les tortures, les traitements inhumains et dégradants à répétition et dans l’impunité la plus totale.
  • la répression violente et sanglante des événements de la prison civile le 6 Février et des manifestations pacifiques des 12, 14, 27 Février 2005 à Lomé suivie de l’expédition punitive dans le quartier de Bè le lundi 28 occasionnant 5 morts dont 3 repêchés de la lagune et des dizaines de blessés par balles et à coups de matraques cloutées.

    On note au total une vingtaine de morts, au moins 50 blessés et des dizaines de disparus depuis le 05 Février.
  • les entraves au droit à l’information.
  • les menaces et intimidations permanentes sur les défenseurs des droits de l’homme. Cette situation amène les victimes des violations des droits humains et autres blessés à s’enfermer dans un mutisme assassin.


La J.U.D.A s’indigne profondément de ce climat de terreur entretenu au Togo. Elle condamne vivement ces actes qui sont de graves et massives violations des droits de l’homme et déplore très sincèrement que cet aspect des réalités togolaises n’ait pas été pris en compte par la CEDEAO et les autres décideurs dans la quête de solution à la crise.


La J.U.D.A condamne sans aucune réserve le fait que le quartier de Bè soit ciblé et étouffé dans une sorte de frontières où des citoyens togolais sont fusillés comme des lapins et bastonnés dans le silence complice des autorités en charge de la sécurité au Togo.


La J.U.D.A réitère son appel à la communauté internationale pour l’envoi des troupes onusiennes en vue de prévenir un éventuel génocide au Togo.


La J.U.D.A exige donc de l’ONU, de l’UE, de l’UA et de la CEDEAO à procéder à des enquêtes pour identifier les responsables de ces violations des droits de l’homme qui frisent la sauvagerie. Ceci pour que soit endigué l’atavisme des atrocités au Togo.


Elle attire l'attention de tous sur :


1-le fait que les autorités intérimaires au Togo sont responsables de crimes imprescriptibles au regard de l’article 150 de la Constitution du Togo.


2-le caractère partisan et corrompu de la Cour constitutionnelle qui a béni le coup de force du 5 Février.


3-la partialité et le caractère antirépublicain de l’armée togolaise qui a pris fait et cause pour ceux qui ont choisi de monarchiser le Togo.

La décision appelant à la tenue d’élections dans cette atmosphère d’illégalité et de violence absolue témoigne à suffisance que les Togolais et particulièrement la Jeunesse ont le devoir citoyen de faire valoir avant tout leurs propres choix politiques et, in fine, espérer l’appoint de la communauté internationale.


Enfin, la J.U.D.A demande une fois encore au Gouvernement SAMA de prendre des mesures idoines pour que soit mis fin au climat de terreur qui règne au Togo et protéger particulièrement les populations du quartier de Bè et que les droits de tous les Togolais soient garantis selon les normes nationales et internationales reconnues.


Lomé le 3 Mars 2005


Pour le Bureau Exécutif
Le Secrétaire général


Rodrigue KPOGLI