dimanche 28 octobre 2012

vendredi 19 octobre 2012

Les Africains eux-mêmes croient-ils en la renaissance de l'Afrique?

Voici une question que nous tenterons de discuter prochainement. Question grave qui va nous obliger de nous voir tel que nous sommes.

jeudi 18 octobre 2012

Afrique: le chantier est certes immense mais pas impossible.

Notre lutte ne sera jamais arrêtée parce qu’elle est justement une lutte de libération. Ce qui, en revanche, fait vraiment peur c’est le fait que certains africains n’aient pas encore compris ou refusent de comprendre que les territoires africains ne sont en rien indépendants et que du fait de l’assassinat des leaders ou leur renversement par coup d’état, le processus qui conduisait l’Afrique à sa libération a été interrompu. Cette interruption brutale a été menée de main de maître dans l’espace francophone par le Général De Gaulle, vénéré par le peuple français et une quelques africains qui ont attribué ou confirmé l’attribution de son nom à des rues et des places en terre africaine. Une autre source d’inquiétude réside dans le fait que d’autres africains encore considèrent toujours l’Occident comme une partie de la solution sinon la solution alors que l’Occident est bel et bien une bonne partie du problème. 

Toutefois, en dehors de la répression brute, le colonialisme utilise d’autres outils plus doux, moins perceptibles pour nombreux africains pour briser la résistance ou en tout cas pour retarder la prise de conscience des africains. Il s’agit entre autres des médias (BBC, RFI, France 24, CNN, Vox of America, Deutsche Welle…) dont les africains en raffolent, car se disent-ils ainsi civilisés en les écoutant, des séries télévisées, des sectes et autres loges maçonniques qui mystifient les plus crédules, de l’école coloniale, du catholicisme colonial, du protestantisme le plus éculé, de l’évangélisme born-again destructeur, du business associatif qui appâte avec des miettes de fonds et financements des esprits qui manifestent des signes de compréhension, des ONG prétendument humanitaires paralysant toute imagination locale et consolidant l’extraversion, des centres culturels français, allemands (instituts Goethe)…faisant des africains qui les fréquentent des amis de ces cultures au détriment de la culture africaine, des institutions telles que la francophonie qui structure patiemment mais résolument la jeunesse africaine en la dotant des CNJ (Congrès National de la Jeunesse) et le Commonwealth promouvant les langues des pays qui les ont pensées aux fins de conserver et renforcer les liens entre les métropoles et les colonies… 

Face donc à toute ceci, le chantier est certes immense mais pas impossible. Il faut d’abord que les noirs commencent par s’emparer de la vertu de l’humilité pour apprendre et ainsi recouvrer la mémoire historique, car sans apprentissage point d’ouvrage. Il faudra aussi commencer par admettre que sous un leadership éclairé, les peuples les plus médiocres ont pu faire des bonds dans l'histoire et qu’en conséquence l’attitude typiquement négro-africaine qui nous fait haïr celles et ceux de nos enfants qui sont lucides et capables d'imprimer un rythme de marche relève de la folie qui conduit au suicide. C'est uniquement sous un leadership capable que nous relèveront la tête et dans ce cas, il faut dénoncer les mesquineries qui nous minent, braquer la torche sur les petits coups bas, éclairer les petits arrangements nocturnes pour isoler, détruire ou court-circuiter les gens les plus vaillants parmi nous et saboter les initiatives les plus audacieuses, ne plus confier aux plus incapables mais qui par la ruse et le torpillage des autres s’accaparent des tâches qu'ils se précipitent à couler dans l’immobilisme le plus paralysant. Dans un souci d’efficacité chacun a certainement une place, mais n'importe quelle place ne convient à n'importe qui. Ce n’est qu’à partir de tout ceci qu’une organisation globale bien structurée et munie des moyens les plus adaptés conduira notre marche vers des plaines vertes après avoir vaincu des difficultés les plus terribles imposées par le système que nous avons en face de nous.

KPOGLI Komla

dimanche 14 octobre 2012

Africains: la rançon de la défaite.


Quand l'on ne vit pas l'éloignement ou la perte de la maîtrise de sa terre natale comme un drame absolu; quand, en définitive, l'on se sent bien chez autrui que l'on fait passer dans sa conscience pour chez soi, on ne peut que prendre l'idée de la reconquête pour une simple posture. Voici donc que le noir se dit français, il se déclare suisse. Il se prend en photos dans les rues parisiennes ou new-yorkaises en proclamant qu'il est chez lui. "Chez nous en France", "chez nous en Suisse", "chez nous à Washington", voilà quelques-unes des incantations que le noir s'administre et professe et qui suscite un rire que, par souci d'image et de retenue, l'autochtone évite d'exprimer publiquement.

Il faudra donc retrouver l'esprit de peuple. Car, la première condition pour un peuple de se défendre, de se libérer et de progresser réside dans le sentiment profond qu'il a de son identité d'être, par origine et par destination, un peuple. C'est d'abord la conscience de cette appartenance qui forge les outils matériels, techniques et organisationnels nécessaires à la lutte pour la vie collective d'une masse. C'est c'est esprit qui permet aux peuples de se battre pour reconquérir leur espace occupé. Les Noirs étant isolés les uns des autres, dispersés aussi bien sur le sol africain que dans les îles et autres terres de déportation ont perdu ce sentiment de peuple. N'ayant plus la notion de peuple, et ne désirant que trop peu la retrouver, il est tout à fait normal de voir la place qu'occupe le peuple noir dans cette vallée humaine. Particulièrement, peu de nos enfants déportés entendent avoir encore quelque chose avec leur lieu d'origine d'où ils furent enlevés et déportés par les négriers et vraiment trop peu sont disposés à entendre l'appel du retour à la maison. Démontrant ainsi que notre peuple est disposé à faire sien et à accepter se coucher là où "l'homme blanc" et autres puissances en action lui indiquent ou le propulsent au gré de leurs intérêts.

Les africains doivent savoir qu’une des lois de l’histoire est que ce sont les vainqueurs qui dictent les règles du jeu. Il ne s’agit pas de morale ou de sentiments. Les hommes qui animent les institutions coloniales ne perdent pas leur temps avec ce genre de notions. Les peuples et leurs dirigeants déchus se font diriger par les pires bouffons et trouvent leur vision des choses complètement altérée. C’est ainsi. Il ne s’agit ni de parole de Dieu que des africains aiment tant, ni de proverbes africains justificateurs de notre état. Malheur donc aux peuples vaincus et qui, dans la défaite, refusent d'en diagnostiquer les raisons pour espérer se redresser. Car, aussi longtemps qu'ils seront des vaincus, ces peuples sont destinés à payer la rançon de la défaite aux vainqueurs aussi criminels soient-ils.

 Komla KPOGLI

samedi 13 octobre 2012

Rendez-vous à Grenoble.


Rendez-vous à Grenoble le jeudi 25 octobre 2012. Informez vos amis et compatriotes. Venez nombreux.

jeudi 11 octobre 2012

François Hollande recrute ses "Henri Guaino" Africains.

Tous les peuples normaux et ayant fait le choix de la vie au lieu de la mort et des fers préfèrent, pour leur propre survie, avoir affaire à des adversaires ou à des ennemis ouvertement hostiles et qui se démasquent à l'occasion. C'est alors qu'ils forgent leurs propres identité ainsi que leurs armes toute catégorie confondue pour pouvoir les combattre. Tel n'est pas le cas chez des Africains. Visiblement, beaucoup d'Africains préfèrent un ennemi rusé, un ennemi qui cache son jeu sous de bons mots, un ennemi qui avance à pas masqués. Un ennemi qui souffle donc sur les morsures qu'il leur inflige et qui peut aller jusqu'à recruter dans leurs propres rangs les éléments endogènes derrière qui il se réfugie pour mieux frapper à mort. L'ennemi qui agit ainsi acquiert chez nombreux africains le titre d'ami ou de partenaire de l'homme noir. C'est ainsi que beaucoup s'étaient réjouis de voir Nicolas Sarkozy chassé de l'Elysée et remplacé par François Hollande vu comme "mieux que son prédécesseur". On a entendu même des "militants noirs" battant campagne pour le candidat Hollande proclamer que celui-ci allait apporter aux Africains un "soulagement" aux noirs écrasés depuis des siècles par la France. D'aucuns avaient dit que Hollande "même s'il ne va rien changer dans les relations franco-africaines, il sera moins pire, moins hostile que Sarkozy". "Lui au moins n'ira pas insulter les Africains en Afrique comme Sarkozy l'avait fait le 27 juillet 2007 à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal", "Hollande, lui ne sera pas aussi ouvertement violent et ouvertement raciste à l'égard des Africains", avait-on encore entendu dire dans d'autres milieux. C'est que tout simplement les auteurs de telles affirmations ne savent pas de quoi ils parlent. Ils ignorent manifestement que le "soft power" (puissance d'influence ou puissance masquée) qu'on peut attribuer en la circonstance à François Hollande en matière des relations franco-africaines est plus redoutable que le "hard power" (puissance militaire brutale) déployé par Nicolas Sarkozy qui disaient ouvertement les choses.

La vérité est qu'aucun locataire de l’Elysée n’est disposé, ni hier, ni aujourd'hui, encore moins demain, compte tenu de l’importance de l’Afrique dans la politique française, à lever la main. Tous ont eu et auront une politique ouvertement ou secrètement d’exploitation et de mépris à l’égard de l’Afrique tant que les africains ne décideront pas d’y mettre fin. Qu’elle soit ouverte ou discrète, la domination c’est la domination. Le Hard Power (puissance militaire) qu’on peut attribuer à Sarkozy ou le Soft Power (diplomatie d’influence) qu’on peut attribuer à Hollande sont appelés  à produire le même résultat : le renforcement d’une Afrique au service de la France. Au demeurant, le Soft Power, grâce à sa discrétion et ses pratiques de réseaux, avançant avec un discours apaisant, visiblement pacifique et cyniquement humanitaire à la bouche, se révèle très souvent plus efficace et moins saisissable, moins détectable que le bruit et les canons déployés par le Hard Power. Ce serait donc une grave erreur de penser que parce que le nouveau président français a un style différent, une méthode de travail différent il serait porteur de rupture. La France, puissance nucléaire, qu’elle soit dirigée par la Gauche ou la Droite, le Centre ou les Extrêmes utilise et utilisera les deux pratiques alternativement ou simultanément si les circonstances le commandent. Elle ne se débarrassera pas de ses attributs de puissance pour faire plaisir à on ne sait quel peuple.

La France recrute encore dans les rangs des Africains. Voici le visage des africains que François Hollande, président de la France a réuni à l'Elysée pour préparer son discours à prononcer à Dakar, demain vendredi 12 octobre 2012. Il s'agit de Elikia Mbokolo, historien natif du territoire de Congo et officiant aussi sur RFI (à gauche, grand format), de Sidiki Kaba, ancien président de la FIDH natif du territoire du Sénégal (petit format en bas) et de Mamadou Diouf (en haut à droite), natif lui aussi du territoire du Sénégal et directeur des "Etudes africaines" au sein de l'université new-yorkaise Columbia. Ce dernier est décrit par le journal en ligne Seneweb comme «le Guaino Africain de Hollande». Ces hommes sont appelés par Hollande pour l'aider à trouver les mots qu'il faut pour l'Afrique. Eh ouiii, "de nouveaux mots" pour l'Afrique selon les termes mêmes de Yamina Benguigui, la ministre française déléguée à la francophonie. Eh bien chers africaines et africains, vous allez boire de nouveaux mots depuis Dakar avec le concours de 03 de vos frères depuis Dakar où Sarkozy vous a insultés en 2007. Grâce à ces Africains, chers compatriotes africains, vous n'entendrez plus les mots du genre "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire" . Mais de gentils mots nouveaux dans le même cadre colonial, avec le Franc CFA, la Francophonie, la Coopération française, les bases militaires françaises, les coups d'état et autres guerres de pillage utiles pour la métropole. Mais vous aurez vos "nouveaux mots". C'est ce dont vous avez besoin: les mots.

Un tel positionnement montre que beaucoup d'Africains continuent de penser que le maître est bien disposé à "faire avancer les choses". Ce qui lui manquerait serait "une connaissance réelle de l'Afrique". Grave erreur de jugement! Car, quiconque attend des dominateurs de son peuple une "conversion", une reconversion de leur toute puissance en toute bonté est lui-même, soit naïf, soit en mission contre son peuple à son insu ou avec son plein accord.
Hier, le même François Hollande, rusé qu'il est et sachant parfaitement joué sur le décor recruta Christiane Taubira Victorin Lurel et George Pau Langevin pour en faire ministres dans le gouvernement français. 

Pour ce qui est de ces ministres "noirs" de la République française, nous avons toujours dit et répété à MOLTRA que tant que l'Afrique et les africains seront dans leur état de faiblesse permanent, quelques soient leurs rangs ou positions, seront l'objet d'injures et d'humiliations. Tant que nous n'allons pas reconquérir notre espace, la reconstruire et la sécuriser définitivement, les enfants d'Afrique seront ridiculisés partout dans le monde. Nous ne parlons même pas du mépris qui est la rançon que les dominants accordent à celle ou à celui qui, prétendant son intégration ou l'espérance réformiste, se joint aux maîtres pour renforcer le système de domination contre son propre peuple. Quand on sert la fameuse République, on dessert l'Afrique. On ne sert pas deux maîtres à la fois: c'est soit la France, soit notre peuple.


Toutes les sociétés qui se sont affranchies de la tutelle extérieure l’ont fait par leurs propres actions. Des actions endogènes qui, peut-être, finissent par la conclusion d’un accord ou d'un traité autour d’une table et endiguant ou paralysant ainsi la capacité de nuisance des attributs de puissance que déploient jusque-là leurs détenteurs. Visiblement, nous autres Africains aimons la liberté donnée, des indépendances octroyées et pas conquises de hautes luttes. Nous aimons mieux nous rendre à l'Elysée et autres palais des maîtres pour soi-disant "négocier" notre libération avec eux. Incapables de nous scruter tel que nous sommes, incapables de nous tourner vers nous-mêmes et corriger nos faiblesses et nous organiser réellement pour aller à la reconquête de notre espace, voici que des Africains s'inventent une mission et pas des moindres: aller "enseigner" l'Afrique au locataire de l'Elysée pour lui faire voir exactement ce qu'est l'Afrique. Espèrent-ils ces Africains qu'après discussion avec le maître, celui-ci "informé" à présent signe le décret de libération pour les territoires africains qui sont la propriété française. En voulant la liberté sans en payer le prix, nous faisons le choix de la servitude pour toujours. Car, quiconque confie la décision de sa libération à son maître est condamné pour toujours à la servitude. Il en est ainsi aussi bien des individus que des peuples.



Nous voulons toujours ramer à contre courant des lois de l'histoire. Nous offrons le visage d’un peuple qui n'a rien compris et qui ne veut rien comprendre dans un monde où être faible signifie disparaître et avoir des maîtres signifie misère, appauvrissement, sous-développement éternel. En nous présentant en agneaux dans un monde de loups, nous faisons de la provocation en direction des loups.



Les peuples qui trouvent des solutions à leurs problèmes ne sont pas ceux qui attendent qu’une puissance ouvertement coloniale leur ouvre les portes du paradis. Ce ne sont pas ceux qui espèrent que de bons esprits finiront par surgir dans la métropole pour mettre définitivement fin à leur exploitation ou leur apportent un « léger mieux ». Au contraire, ce sont les peuples qui se rassemblent, qui font leur unité et se battent pour refaire leur unité territoriale. Ce sont les peuples qui maîtrisent leur espace, qui l’occupent effectivement et le protègent par des dispositifs aussi bien juridiques que militaires. Ce n’est qu’à ce prix que ces peuples peuvent constituer des entités vivantes, solides, autonomes, respectées et peuvent échanger avec les autres sur la base de l’égalité et de confiance. Le reste n’est qu’ignorance suicidaire. En espérant la natte des autres, on finit par dormir à même le sol.

Komla KPOGLI

mercredi 10 octobre 2012

Lorsqu’on ne maîtrise pas son espace, on ne peut le transformer.

L'homme noir veut toujours se singulariser. Il veut exercer des droits démocratiques dans des cadres coloniaux. Il veut élire un "président", "ses dirigeants" et il désire que ceux-ci lui rendent compte de leurs actions alors que son pays n'est pas indépendant. Il veut avoir la liberté d'expression et la liberté d'opinion sous des régimes tyranniques mis en place sur une base répressive par ceux qui ont intérêt à voir l'Afrique et ses enfants les mains nues. 

L'homme noir veut manger à sa faim, boire de l'eau potable, se loger décemment, se vêtir correctement, se soigner...alors qu'aucune des ressources de sa terre n'est entre ses mains. Il ne maîtrise pas son espace. Il ignore que c'est la géographie qui fait l'histoire. Il n'a aucune prise sur sa géographie, mais il veut faire ou refaire son histoire. C'est bizarre comme démarche. Cela ne peut qu'étonner les autres peuples qui savent ce que leur a couté la construction nationale. 

L'homme noir ignore ou, en tout cas, fait semblant d'ignorer que pour jouir de la liberté, il faut être soi-même libre. Or, il est clair que nous ne sommes pas libres parce que nous ne nous sommes pas encore libérés. Parce que la libération précède la liberté, nous devons analyser froidement notre situation et mettre les moyens en œuvre autour d’une plate-forme réaliste pour nous libérer. Cette libération ne peut se faire que dans un cadre continental où la jeunesse doit jouer un rôle central avec l’idée que mieux vaut pour chaque Etat être une partie dans un tout qui marche que se satisfaire d’un souverainisme vaniteux dans une Afrique soumise et humiliée.

Pour ce qui est de l'espace, il faut simplement énoncer que lorsqu’on ne maîtrise pas son espace, on ne peut le transformer. La condition sine qua non pour remédier au "drame africain" c’est de comprendre que l’Afrique n’est pas africaine. Qu’elle n’est en rien indépendante et que les africains ne décident de rien du tout. Ils vivent sur des territoires qu’ils ne maîtrisent pas. Mais déjà ce premier constat est nié et combattu farouchement par quelques négro-africains trépanés dans les écoles et universités occidentales. Ceux-ci le font soit par naïveté, soit par intérêts et quels intérêts d’ailleurs ? Des Miettes qui tombent de la table des maîtres au travers du financement du business associatif ou des miettes du pouvoir colonial que ces négro-africains gèrent. Or sans ce diagnostic, les solutions à prescrire seront du cautère appliqué sur une jambe de bois. Du reste, c’est ce qui se passe aujourd'hui où bien de "bonnes volontés" prescrivent des solutions qui jusqu'ici ne sont pas à la hauteur du problème à résoudre. Ces prescriptions disent tout sauf l'essentiel. 

Donc, il faut poser clairement le diagnostic et aboutir à la conclusion que l’Afrique demeure sous colonisation. Pour preuve, elle produit toujours des matières premières contre des produits finis et dans les deux cas les prix ne sont pas fixés par elle. Elle subit des guerres coloniales, son système monétaire est contrôlé de l’extérieur…Une fois ces faits établis, il faut dire aux africains que le développement est impossible dans des cadres étatiques extravertis, cloisonnés et construits à la conférence de Berlin entre 1884-1885 pour résoudre les problèmes liés aux rivalités entre pays occidentaux impérialistes. Qu’en conséquence seule une insurrection générale qui démolira ces proto-Etats pour les reconstruire sur les valeurs négro-africaines passées à la loupe de notre douloureuse histoire, avec une idée fédérale et le retour des enfants d'Afrique déportés dans les Caraïbes et aux Amériques comme principes et des outils de défense des plus robustes peut sortir l’Afrique de la misère imposée à elle. Mais pour y arriver, il faut former et informer les africains. Il faut les organiser efficacement. 
La question n'est donc pas de nous plaindre, de nous lamenter qu'ils sont trop forts. Ils sont forts et chercheront à l'être davantage car ils savent que c'est la force qui détermine la place de chacun dans le monde. Croire qu'ils diminueront leur force pour s'adapter à notre faiblesse ou simplement par bon sens ou encore par un humanisme retrouvé est pure folie. La question est donc de corriger nos faiblesses, de nous renforcer et de nous mettre en état de capacité d'opposer notre force à leur force et reconquérir puis conserver sous notre maîtrise effective notre espace.

komla KPOGLI

dimanche 7 octobre 2012

Les identités coloniales.


Par les temps qui courent, il faut très rapidement que les africains prennent conscience massivement de ce qui fait problème. Les africains doivent se débarrasser des aphorismes, des sagesses populaires, des citations philosophico-moralistes et religieuses et de la cargaison de proverbes africains qui leur permettent de justifier leurs souffrances et leur refus de s’organiser. 

Il est plus que temps que nous nous rassemblions dans des groupes organisés en nous départissant des identités coloniales dont nous sommes si fiers. Identités qui nous font passer pour des Togolais, des Maliens, des Camerounais, des Ivoiriens, des Gabonais, des Somaliens, Martiniquais, Guyanais, Gouadeloupéens…peuples émiettés, compartimentés, ethnicisés, déportés et enfermés dans des enclos coloniaux n’ayant rien en commun si ce n’est notre devoir de rester sous la coupe d’un colonialisme qui finira par nous sortir de notre « misère naturelle » (expression inventée par les négriers européens) avec l’aide d’un « Dieu » importé. En nous redéfinissant, nous nous donnons ainsi un des outils les plus importants à savoir l’outil psychologique ou mental pour la reconquête de notre espace. Car, l’outil psychologique est le père de l’outil matériel. 

Un peuple morcelé et colonisé qui prend conscience de son état, qui s’organise autour de l'idée de la Renaissance portée par un leadership intelligent, responsable et muni de matériels adéquats pour lutter et qui décide de forcer le destin pour reprendre sa place, voilà un peuple qui n’est pas loin de la résurrection et du retour. L’enjeu est de taille : il s’agit de regagner notre espace, le posséder effectivement, le transformer et le sécuriser définitivement pour les enfants d'Afrique. Ce n’est pas une mince affaire quand on sait ce que le camp adverse possède comme avantages sur nous. Donc, si nous ne sommes pas capables tout au moins de faire preuve de discipline, d’intelligence et d’esprit de renoncement, c’est-à-dire de sacrifices, ce sera mission quasi-impossible. Déjà, pendant que nous essayons d’insuffler une nouvelle conscience, voici que des négro-africains armés de la bible et du coran cassent tout sous l’œil moqueur de « l’élite indigène ». Une pseudo-élite fièrement sortie de l’école coloniale pour qui le plus grand service à rendre à l’Afrique consiste à s’approprier les parcelles du pouvoir sous sa direction, à servir les multinationales, à se faire recruter par des ONG et autres organisations internationales paralysantes avec le titre vide de fonctionnaires internationaux dont ils en raffolent.

Komla KPOGLI

samedi 6 octobre 2012

Où sont les africains?

Où sont les Africains? L'Afrique en réclame!

La génération des années 40 qui avait envisagé et travaillé, avant d'être liquidée, pour l'indépendance des territoires africains dans les années 1960, cette génération d'africains là avait plus d'imagination que notre génération. Celle-ci a des yeux mais ne veut pas voir. Elle a des oreilles, mais elle reste désespérément sourde. Elle a des cerveaux mais elle refuse de les exploiter. Elle a la possibilité de travailler en réseau mais elle se contente de la dispersion. Elle a la possibilité de se doter d'un leadership avisé et courageux, mais elle préfère avancer sans boussole. Bref, elle est absente face aux enjeux et défis qui sont les siens. Elle ruse avec les problèmes auxquels elle est confrontée. Elle ignore sa provenance, sa position actuelle dans le monde et ne sait exactement où elle se dirige. Mieux, elle se contente de se diriger vers l'abattoir par le couloir que lui a aménagé le système via l'école coloniale, la religion et le consumérisme  colonial. Manifestement donc, nous ignorons ou en tout cas nous faisons tout pour ignorer que sous un leadership avisé et courageux bien de peuples fragilisés, dispersés et contrôlés hier par des puissances extérieures, ont pu procéder à leur réunification qui a fondé la résolution de leurs problèmes et leur affirmation dans le monde. 

Dans cette dynamique d'absence se pose la question majeure des descendants d'Africains déportés: la masse de Noirs en terre de déportation où ils ont été détruits systématiquement n'envisagent pourtant pas retourner au bercail. Non seulement ces Africains sont en proie à un doute paralysant lié au prétendu vide dans lequel ils tomberaient en tentant de retourner vers eux-mêmes, mais surtout ils ont perdu le chemin du retour à la maison. Cette maison en ruine qui attend tous ses enfants pour être rebâtie. L'odeur fétide de la mort, de l'avilissement, de substitution culturelle à laquelle les négriers et leurs descendants ont soumis ces enfants d'Afrique ne suffit pas pour leur faire retrouver l'élan du retour. Ainsi, se cramponnent-ils à leurs terres de déportation, car pour une masse d'hommes qui doute de soi et qui a perdu la notion de peuple, il n'est aucun mal à se coucher là où on a chuté lourdement. Surtout si cette mentalité se trouve solidement fondée sur la conviction fallacieuse inventée par les négriers et leurs historiens que ces "masses noires" n'avaient pas été, durant 04 siècles, kidnappés, raflés, razziés en Afrique mais vendues par les Africains et leurs rois sur la base de contrats librement négociés, alors le mal atteint une profondeur insoupçonnable. C'est dire donc que quand l'on ne vit pas l'éloignement ou la perte de la maîtrise de sa terre natale comme un drame absolu; quand, en définitive, l'on se sent bien chez autrui que l'on fait passer dans sa conscience pour chez soi, on ne peut avoir en idée la reconquête de cette terre. 

Rappelons simplement que la condition nécessaire pour la vie est la capacité de se défendre. Quiconque perd son aptitude à se défendre n'a aucune chance dans un monde où seules dans les séries de dessins animés le Lion est ami avec la gazelle et où seuls dans les livres des témoins de Jéhovah on présente un paradis où tous les êtres y accédant comme amis de toujours et pour toujours. Les sociétés désarmées et dispersées n'ont qu'une fin: l'extinction ou la servitude. Avant même de penser à progresser, les peuples doivent éviter d'être asservis, et lorsqu'ils sont déjà asservis comme c'est le cas des Africains, leur priorité doit être de briser leurs chaînes, de libérer les énergies ainsi confisquées, de rassembler ces masses dispersées, de les organiser afin de les réorienter vers la satisfaction des besoins propres. Car, insistons: les peuples qui trainent et traineront sur les quais de l'histoire ont et auront une triste fin. Et, personne ne pleure et ne pleurera pour eux. Ils se font et se feront dévorer par des loups à visage humain, qui, pour établir leur domination, se sont dotés d'armes, de groupes organisés et de redoutables stratégies de chasse. Malheur à ceux qui ne veulent pas voir cette réalité et s'organiser à leur tour pour préserver leur vie collective et celle de leurs progénitures.

C'est pour cela que chacun en pensant isolément pouvoir tirer son épingle du jeu en s'aliénant davantage dans une prétendue réussite dans un système suicidaire qui présente nos plus grands échecs comme les plus éclatantes victoires et surtout en tournant radicalement le dos à toute idée de peuple, les Africains où qu'ils soient tutoie merveilleusement l'accident final. Le piège est redoutable, puisque plus un individu s'aliène dans le système qui soumet l'Afrique et maintient les Africains dans la dispersion, plus il monte dans l'ordre hiérarchique colonial, mieux il est présenté comme un homme ou une femme qui a réussi. Attachés donc au factice et au superficiel, nous célébrons cette course à la destruction collective comme un progrès et donnons à ces constructions du système - véritables pseudo-réussites - le qualificatif de modèles. Nous sommes durs d'oreilles. Rien ne nous mobilise. Rien ne nous inquiète. Rien ne nous fait peur. Nous sommes des courageux, des courageux suicidaires, idiots, totalement bouchés et sourds à toutes les alertes. Nous sommes ravis et très contents dans l'humiliation et dans la soumission parce que, par la pitié qu'elles inspirent cyniquement ou innocemment, elles nous permettent de grappiller des miettes. Etant incapables et n'envisageant pas faire face à nous-mêmes pour affronter les défis qui sont les nôtres, nous nous contentons de ces miettes. Même traînées dans les crottes de chiens avant de nous être délivrées, ces miettes nous contentent, car notre philosophie est qu'il vaut mieux des miettes en putréfaction que de dormir le ventre vide. Il vaut mieux avoir un toit de serviteurs dans le vaste domaine du maître que de risquer - oui risquer, entend-on dire ici ou là - l'aventure du retour vers soi-même.

Komla KPOGLI