samedi 16 novembre 2013

Le business de la plaie.


Quand une plaie ne fait pas mal, mieux lorsque cette plaie permet à celui qui la porte de justifier son état et de se mettre sur le trottoir pour quémander la pitié des autres, on ne la soigne pas. Au contraire, on entretient cette plaie et l'approfondit. C'est bien une stratégie de survie due à une certaine vision de la vie: c'est le business de la plaie! Sauf qu'il conduit, à terme, à la mort.

KPOGLI Komla 

jeudi 14 novembre 2013

L'Afrique au milieu des grands bouleversements mondiaux.

Alors que de grands bouleversements ont lieu devant nous et annoncent un monde encore plus incertain, les Africains, paralysés depuis des millenaires par des maux interieurs (de plus en plus niés d'ailleurs) et extérieurs  sont completement largués et versent de plus en plus dans le bavardage inutile tout en deployant une grande énergie pour des "guerres" qui n'en valent pas la peine. Au lieu de nous concentrer sur l'essentiel, en nous soumettant à une impitoyable autocritique pour identifier et prendre les responsabilités qui sont les nôtres dans un moment historique où chaque peuple cultive plus que jamais son jardin et va prendre chez les autres sciemment affaiblis les produits manquants ou rares, nous autres sommes englués dans des futilités sans mesure. Ici, les luttes s'appellent: Pas de diagnostic profond, pas de prospective, pas de remise en cause des acquis coloniaux, ruse, jalousie et haine gratuites, indifférence, autoglorification passéiste, exagération spiritualiste, dispersion, et même soutien aux despotes obscurs imposes à l'Afrique au nom d'un certain panafricanisme ou d'un nationalisme étroit et complètement déphasé. Au lieu de nous projeter et voir les obstacles que notre peuple doit vaincre pour se redresser dans un monde qui va être encore plus rude, nous nous contentons de faux-fuyants et de fuite en avant. Autrement dit, nous jouons joyeusement contre nous-mêmes. Armé chacun de son plan de carriere personnel dans un cadre global que nous prétendons parfaitement maîtriser, nous refusons tout projet collectif que nous nous contentons d'étouffer dans l'oeuf en lui opposant soit de l'indifference, soit une artillerie lourde. C'est dire combien ce peuple a acquis les armes de l'autophagie qui lui a été methodiquement enseignée. 

KPOGLI Komla

mercredi 13 novembre 2013

De quoi se plaint-on?



Un peuple a été complètement sorti de l'histoire, puis esclavagisé durant des siècles et des siècles par pratiquement toutes les autres grandes civilisations. Le même peuple est directement colonisé ensuite. Pour mieux le lier aux maîtres et l'infantiliser durablement, on l'a christianisé et surtout civilisé par l'école, le commerce et l'agriculture coloniale. A ce peuple on a fabriqué et imposé un élite coloniale qui approfondit quotidiennement l'extraversion du continent et refuse obstinément de comprendre l'histoire et le monde pendant que beaucoup d'Africains, alors même qu'ils sont méprisés, choisissent d'embrasser le maître en voulant le servir dans des gouvernements colonialistes occidentaux. Refusant de nous assumer malgré tous les dons de la Nature et surtout malgré les sanctions d'une histoire impitoyable pour les affaiblis qui se la jouent arrogants et suffisants dans la dispersion, nous abandonnons tout, nous oublions notre histoire et nous sommes séduits par le dernier venu pourvu qu'il nous brandisse le mouchoir blanc qui cache ses réelles intentions. Et on se plaint du racisme? Du petit racisme du coin? Qui peut respecter un pareil peuple? Malgré les lendemains encore plus durs qui sont à l'horizon, ici on s'amuse, on joue, on bavarde, chacun dans son coin. Croyant combattre la vacuité et le mépris dans lequel les autres nous tiennent, certains vont jusqu'à louer certains de nos tyrans qui jouent de notre crédulité. Quelle lâcheté quand même quoi! On ne change jamais les règles du jeu avec les larmes, les coups de menton ici ou là. On ne change jamais les règles en s'acoquinant davantage au maître qui n'a que mépris à l'esclave qui fait tout pour s'accrocher à lui.


Bon peuple Noir, rien ne nous sera donné. Tout, absolument tout sera gagné par la force de nos mains, la confiance retrouvée en nous-mêmes et surtout par la redécouverte d'un projet et d'un destin collectifs.

KPOGLI Komla

mardi 5 novembre 2013

De l'urgence de la naissance d'une nouvelle génération d'Africains.

Si une nouvelle génération d'Africains refuse de naître pour prendre le contrôle du continent et réorienter le plus vite possible son énergie, les Africains découvriront que le cadre international qui va naître de la confrontation ou de la coopération entre les Occidentaux pilotés par les USA et les Asiatiques, plus précisément la Chine et ses alliés (les Russes, les Japonais et, peut-être les Indiens pouvant ou non prendre position pour l'un ou l'autre des deux camps) leur sera encore plus défavorable. La bagarre entre Etats fait rage, sous nos yeux et seuls ceux qui ont les reins solides survivront. Les enclos coloniaux abusivement appelés "Etats africains" construits de l'extérieur à la Conférence de Berlin (1884-1885) et confirmés en 1963 à Addis Ababa, dans leur rôle par une Organisation de l'Union Africaine ne réunissent pas les critères minimaux d'Etats pouvant, dans ce contexte, conduire les Africains à bon port. Ces enclos coloniaux et leurs dirigeants fabriqués de toutes pièces et adeptes des manoeuvres dilatoires ont présidé au déclin des Africains déjà traumatisés par les épisodes sanglants des razzias négrières et du colonialisme. Ces gens là s'écoutent parler aux tribunes internationales à moitié vide. Personne ne les prend et ne les prendra au sérieux. Dans les années 1970-1980, ces gens-là criaient à l'avènement d'un Nouvel Ordre politique et économique international. Plus tard, ils se sont réveillés, et le peuple d'Afrique avec, la tête dans l'eau et sous la botte du FMI et de la Banque Mondiale. Ainsi, ont-ils subitement découvert l'égoïsme des Etats sans pour autant en tirer aucune leçon. Plus tard, ils seront mangés et les Africains avec, par l'OMC qui a remplacé le GATT. Le peuple d'Afrique s'est alors rendu compte que le monde dans lequel ils vivent et doivent vivre est encore plus rude que celui dont leurs despotes obscurs rêvaient avec facilité et légèreté dans un grand bavardage collectif à la différence, par exemple, de la Chine où des dirigeants sérieux, dans les pas de Mao Tse Tsoung, renforçaient la maîtrise de leur espace et engageaient sans grands bruits mais dans une ferme discipline leur peuple sur une voie des réformes révolutionnaires. Plus une nouvelle génération d'Africains tardera à naître, plus le risque que l'histoire se reproduise est grand.


KPOGLI Komla

lundi 4 novembre 2013

LE JOURNALISME AFRICAIN EN DEUIL: On peut rendre hommage à ses collègues tués sans pour autant injurier notre intelligence.

Au moment où l'on entend retentir de façon stridente les cris d'orfraie suite à l'assassinat au Mali de deux journalistes de RFI (Radio France Internationale), la voie de la Métropole française exclusivement tournée, et pour cause, vers les colonies et autres dépendances, nous soumettons de nouveau à lecture un texte publié en juin 2012 sur le rôle des médias, notamment étrangers en Afrique. Par corporatisme naïf, zélé et complètement déphasé, des milieux dits journalistiques africains versent des tonnes de larmes sur les corps de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon. Loin de nous l'idée de bénir ce meurtre. Mais, que penser lorsque depuis 48 heures, on lit des communiqués et des déclarations de fameuses organisations de journalistes, de syndicats de presse et des éditoriaux de fameux journalistes africains? Ainsi, le corporatisme enfantin en bandoulière et plus français que les français, le journal LE PAYS du Burkina Faso monte sur ses grands chevaux ce lundi matin 4 novembre et écrit: "Encore une fois, le journalisme d’investigation, le journalisme tout court, est menacé. Ceux qui tuent et ceux qui font tuer des journalistes, appartiennent à la même race de prédateurs. Les acteurs politiques africains qui font des journalistes leur cible de choix, doivent se sentir coupables de la répétition d’actes aussi vils. La mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, ne doit pas rester impunie, pas plus que celle de tous ceux qui les ont devancés sur le sol d’Afrique. Car, quels que soient les reproches à l’endroit de la presse, on ne peut négliger la part contributive des journalistes à l’avènement d’un monde de paix, au rapprochement des peuples, à la responsabilisation des acteurs politiques, à la défense des plus faibles et de tous ceux qui militent pour un monde débarrassée de la vermine.

Tuer un être humain est inadmissible. L’éliminer parce qu’il a librement choisi d’exercer un métier, est tout aussi détestable. Et ceux qui se livrent à de tels exercices ou en font la commande, ne méritent ni pardon, ni pitié. Ils sont tout simplement méprisables."

On aurait aimé avoir la même verve de la part de notre "éditorialiste" de Le Pays quand quotidiennement des Africains sont tués, lui qui découvre ce matin que "tuer un être humain est inadmissible." On aurait aimé lire une verve du même genre sur l'assassinat, il y a 15 ans maintenant de Norbert Zongo carbonisé dans sa voiture par la soldatesque de Blaise Compaoré, un habitué du rituel sanglant non seulement au pays des Hommes intègres, mais aussi au-delà. Pour ne donner qu'un exemple, le 15 août 2008, non loin de là, au Togo, Atsutsè Agbobli, directeur du bimensuel Afric'Hebdo fut froidement abattu, son corps jeté à la mer avant que celle-ci, dégoûtée, ne la rende à la plage de Lomé. Les auteurs de ces deux crimes courent toujours. Pourtant, on n'entend pas trop le corporatisme journalistique s'exprimer. Peut-être que ces crimes là sont commis trop loin des territoires de nos éditorialistes et autres associations dites de presse qui pourtant, pleurent toujours Guy-André Kieffer et Jean Hélène, par exemple. Osons dire les choses: la mort sous les tropiques d'un Occidental, surtout d'un journaliste occidental a toujours suscité une grande émotion. Lorsqu'on parle d'assassinat de journalistes en Afrique, combien sont-ils ces africains à s'émouvoir sur les cadavres de la dizaine journalistes tués au Kongo (RDC) depuis 2006? Combien sont-ils, ces Africains, à se rappeler de la mort en 2010 de Pius Njawé, une des plumes les plus tranchantes contre le despotisme obscurs de Biya dans un étrange accident de circulation en Virginie, aux Etats-Unis d'Amérique? Qui sait qu'il y a des milliers d'Africains qui meurent au Kongo, au Nigeria, en Côte d'Ivoire, au Cameroun, au Togo, en Centrafrique, au Tchad, en Somalie, au Burkina Faso tous les jours de manières diverses? Dans la balance des africains pro-ceci ou pro-cela, les cadavres étrangers ont toujours eu plus de poids que ceux des "nègres". En toute chose, sous les tropiques, la tête est avant tout orientée vers l'étranger.

Lorsque notre "éditorialiste" de Le Pays écrit ce passage d'anthologie "quels que soient les reproches à l’endroit de la presse, on ne peut négliger la part contributive des journalistes à l’avènement d’un monde de paix, au rapprochement des peuples, à la responsabilisation des acteurs politiques, à la défense des plus faibles et de tous ceux qui militent pour un monde débarrassée de la vermine", sait-il vraiment de quoi il parle? Qu'il y ait des journalistes consciencieux et amoureux de la vérité des faits qui font leur travail en affrontant les dangers les plus graves dans différents endroits du monde, notamment en Afrique où les despotes obscurs, véritables chiens de garde de l'ordre colonial cannibale imposé n'hésitent pas à canarder tout contestataire qui ne peut ou veut s'exiler, ni mordre à l'appât des billets de banque, nul ne peut le nier. Mais de là à verser dans cette dithyrambe niaise à l'égard de LA PRESSE qui contribuerait "à la paix, au rapprochement des peuples, à la responsabilisation des acteurs politiques, à la défense des plus faibles et de tous ceux qui militent pour un monde débarrassée de la vermine", il faut oser le dire. Vraiment! La presse, si elle peut informer, est d'abord un outil de guerre au service d'intérêts puissants étatiques ou privés. Elle est une machine de guerre dont le moteur principal est la propagande et le mensonge. Ceci est connu depuis la nuit des temps, sauf, certainement chez nos bons éditorialistes et professionnels associatifs en journalisme africains pour qui chaque occasion est la bonne pour taper dans l'oeil des sources de financements et des fournisseurs de bourses ou de conférences. Cette presse a montré de quoi elle est capable sur les questions de la Côte d'Ivoire et de la Libye où elle a relayé la désinformation des pays agresseurs, de l'ONU, des multinationales pétrolières et commerciales, de leurs agents locaux ainsi que celle de leurs ailes marchantes que sont les inénarrables organisations de défense des droits de l'homme, c'est-à-dire, droits de l'homme blanc. Sur l'Irak, la Syrie, l'Afghanistan, l'Iran, le Vénézuela, le Cuba, la Corée du Nord, la Russie, la Chine...il n'est même pas la peine de parler des mensonges véhiculés par LA PRESSE. Il faut des milliers de pages pour en parler. On a en mémoire le charnier de Timisoara en Roumanie où en décembre 1989 pour laminer Cauecescu LA PRESSE a inventé des charniers comportant 70.000 cadavres. On a aussi en mémoire les dossiers de LA PRESSE sur Bokassa qui "conservait dans ses frigidaires de la viande humaine" , son mets favori. Si LA PRESSE a ses démons, elle a ses anges aussi. Ceux-ci sont les pires dictateurs, les pires criminels de guerre, c'est-à-dire la "vermine" pour reprendre les mots de Le Pays, mais la vraie vermine cette fois-ci. Les Bush, les Blair, le Chirac, les Obama, les Sarkozy, les Netanyahou, les Simon Perez, les Cameron, les Hollande, les Kissinger et les différents serviteurs locaux en Afrique et ailleurs dans le monde sont de cette espèce. Affirmer, à l'occasion de l'assassinat des deux journalistes de RFI, depuis le Burkina Faso, sans doute par corporatisme et aussi par une lecture complètement fausse des réalités de ce monde, que LA PRESSE défend "les plus faibles", rapproche les peuples et travaille pour "un monde débarrassé de la vermine" relève d'une injure à l'intelligence des Africains. On peut rendre hommage à ses collègues tués au Mali, sans pour autant injurier notre intelligence. Car, nous autres le savons: LA PRESSE informe par accident. Mais elle désinforme, milite, vend, ment, biaise, détourne, détruit, désoriente par métier. Sous nos cieux, LA PRESSE, celle qu'on pleure actuellement dans les rédactions africaines, a toujours présenté l’Afrique comme une terre misérable, minée par des conflits fratricides et ethniques, pauvre et demandant éternellement l’aide d’un Occident généreux, bienfaisant et bon samaritain pendant que les richesses africaines sont drainées vers l’étranger. LA PRESSE a installé dans le décor africain l’Occident, ses intérêts, ses vues, ses désirs, ses projets, ses hommes. Cette présence est présentée comme normale, légitime puisque purement humanitaire. Ailleurs, l’Occident défend ses intérêts. En Afrique, il est en mission humanitaire. Il n’y est que, parce qu’épris d’amour pour l’homme noir qu’il a tant aimé au point de l’avoir mis dans les fers de l’esclavage et de la colonisation, pour l’aider au développement. Il en est ainsi de la présence des bases militaires françaises en Afrique qui y seraient rien que pour « sauver les africains et empêcher des guerres ethniques ». « L’ethnie » serait la mesure de toute chose en Afrique, selon les spécialistes médiatiques occidentaux.

Quand celles et ceux qui prétendent en Afrique informer les Africains sauront lire le monde réellement en sortant des sentiers battus et du sentimentalisme bon teint ou intéressé par étroitesse d'esprit, on pourra se dire qu'un petit pas, un tout petit pas est fait en direction d'une Afrique meilleure.

KPOGLI Komla