dimanche 29 mai 2011

Cela sert-il à quelque chose de mourir pour les africains ?

Komla KPOGLI, Secrétaire Général
de la Jeunesse Unie pour la Démocratie
en Afrique (J.U.D.A).
Cette question aussi abrupte et provocante qu’elle puisse paraître mérite d’être posée en ce moment où l’un des derniers résistants – certes avec ses faiblesses et ses contradictions – en la personne du président Laurent Gbagbo est entre les mains des ennemis de l’Afrique. Sa capture et sa détention depuis lors, par ceux qui n’ont jamais voulu voir l’Afrique jouer un autre rôle en dehors de cette terre pourvoyeuse de matières premières quasi-gratuitement aux pays industrialisés qui lui fournissent des produits finis bas de gamme à prix exorbitants, de terrain de jeu pour les puissances qui y déversent leur excès d’antagonismes et de déchets de toute sorte, au lieu de montrer que les africains sont capables d’être un peuple qui a compris les sales draps dans lesquels il est emballé, ont plutôt clivé. L’immense majorité s’en est plutôt foutue, une majorité a jubilé et une minorité a déploré. Bref, la situation de manière caricaturale est résumée par ce tirailleur sénégalais moderne qui, à la capture du président Laurent Gbagbo, s’écria, un téléphone portable collé à l’oreille : « on a attrapé Gbagbo : vive la libertéééééééé !!! ». Cette image, en réalité dramatique, traduit l’inconscience des africains du rôle qu’on leur fait jouer pour se tuer eux-mêmes. Pour les metteur-en-scène nichés à des milliers de kilomètres dans des palais présidentiels ou dans des tours de multinationales œuvrant en Afrique, cette image et ce cri de joie décrit plus haut ont dû faire sourire et faire dire « quel enculé ? On vous a eu ! »

La route est encore longue pour parvenir à l’érection d’africains conscients

C’est dire combien au sein de notre peuple, il y a des gens à qui la déliquescence et la déchéance ne signifient pas grand-chose. C’est dire aussi combien la route est longue pour parvenir à l’érection d’africains au fait du monde et aptes à identifier, simplement identifier, les intérêts de notre peuple. C’est triste ! Le spectacle est encore plus désolant lorsqu’on a vu Nicolas Sarkozy se faire acclamer lors de son passage en Côte d’Ivoire pour remettre les clés de la maison au chien de garde Alassane Ouattara. Nous ne sommes pas dupes pour savoir la manipulation et l’achat de consciences qui se cachent derrière ce type d’images sur lesquelles on trouve les humiliés accueillir en héros leurs bourreaux. Toutefois, voir ne serait-ce qu’un seul africain acclamer Sarkozy est une initiative idiote de trop. On se souvient d’ailleurs du discours de Sarkozy à l’université Cheick Anta Diop de Dakar où il a insulté l’Afrique durant des dizaines de minutes sous les acclamations d’un public décrit comme l’élite de l’Afrique. Quelle est cette élite, élite de demain disait-on à l’époque, qui acclame celui qui était venu dans son « je suis venu » christique injurier les africains sur leurs propres terres ? Il n’y a qu’en Afrique que pareille infamie est possible. Bush, essayant de réécrire l’histoire de l’Irak devant une presse bien que triée sur le volet, a dû esquiver les chaussures d’un journaliste irakien qui n’en pouvait plus d’écouter la moquerie de cet envahisseur. C'est toute le contraire qui se produit en Afrique.

Que Kwame Nkrumah revienne voir l’état des africains

Notre réalité est que nous sommes un pauvre peuple, un peuple mort, un peuple insouciant et indolent dans un monde vivant et agressif. Que Kwame Nkrumah revienne voir l’état dans lequel nous sommes. Que Sankara revienne voir les africains. Que Lumumba revienne nous voir. Que Samory, Behanzin, Chaka Zulu, Sekou Touré, Sylvanus Olympio, Steve Biko…reviennent tous voir l’état du peuple pour lequel ils ont eu une vie pénible et pour qui ils sont morts pour la plupart, assassinés. Peut-être se demanderont-ils si leur mort avait servi à quelque chose. Le constat est amer et il le sera davantage car beaucoup d’africains habitués à la souffrance ou érodés par l’inconscience n’ont pas encore donné le meilleur d’eux-mêmes pour lacérer l’Afrique. Ils n’ont pas encore donné tout ce dont ils capables pour maintenir l’Afrique sous la tonte. Afrique, chère Afrique : tu seras tondue jusqu’aux os, car certains de tes enfants ont décidé de t’immobiliser à cet effet ! Ils ont choisi, par ignorance crasse ou par cupidité étriquée, de t’immobiliser comme un cabri pour que les vétérinaires, les maîtres du monde t’inoculent non point un vaccin pour te secourir de la mort, mais plutôt des substances létales.

Face à cela, certains ne sont pas restés indifférents ou spectateurs impassibles. Nous avons tenté des choses. Mais la désillusion est immense et au jour le jour la situation se détériore. Les moyens d’aliénation sont de plus en plus perfectionnés et beaucoup d’africains pris dans les mailles du système louent les outils qui les tuent en réalité. Ainsi, dansent-ils, rient-ils, jubilent-ils face aux bombes et aux actions tutélaires d’un Occident égoïste qui enrobe ses intentions dans le carton de l’humanitaire et des droits de l’homme. Dès qu’un africain démasque ce faux et usage de faux, d’autres africains crient au scandale, lui tombent dessus et le combattent à mort. En agissant ainsi, on démontre que cela ne nous pose aucun problème si notre territoire nous échappe totalement et si, à l'instar de la Côte d'Ivoire et de la Libye, l'Occident vient y dicter sa loi.

On ne peut libérer un peuple qui trouve qu’il est libre

Le fait est qu’on ne peut libérer un peuple qui trouve qu’il est libre. On ne peut rien faire face à une majorité d’africains prêts à être contre l’anticolonialisme et à proclamer que l'Afrique ne subit rien de la part du monde extérieur. En vertu de cette conviction, des africains sont capables de haïr à mort les leurs qui essaient de leur ouvrir les yeux sur la réalité du monde. C’est-à-dire que dans cette institution d’inversion des responsabilités installée par le colonialisme, les africains prennent effectivement leurs ennemis pour leurs plus fidèles amis et leurs seuls amis, leurs pires ennemis. Que faire si une large part de nous-mêmes n'a pas encore compris où se situe notre devoir et comment notre intérêt vital exige d'organiser à partir de nous-mêmes dans un esprit d'ensemble les moyens de résolution de nos difficultés pour la plupart nées de la rencontre de l'Afrique avec le monde extérieur? Autant, il n'y pas de créations sans créateurs, autant il n'y a pas de libération sans libérateurs. A nos enfants, nous dirons donc ceci : nous avons essayé de vous laisser une autre Afrique, une voie en dehors de celle imposée par le colonialisme, nous avons essayé de ne pas vous laisser en héritage le statut de peuple à terre. Hélas ! Nous avons été férocement combattus par beaucoup de nos propres frères et sœurs. Ces derniers se sont opposés à nous plus que les maîtres dont ils sont l’émanation et donc des alliés objectifs. Et en matière de combat d’un peuple, il n’y a pas plus redoutables adversaires que ses propres congénères. C’est ainsi que nous avons dû faire face simultanément à deux fronts : celui de notre propre peuple et celui des loups du monde extérieur. Un front solidement uni par les liens de sujétion, de fascination voire de subjugation que les dominateurs ont exercé et exercent sur la partie la plus arriérée et la plus aliénée de notre peuple.

Les larmes ne sont pas une arme

Même si quelques africains pleurent l’écrasement des héros de notre peuple, la vérité est que les larmes ne sont pas une arme face à un monde extérieur qui ne lésine sur aucun moyen pour que l’Afrique lui soit éternellement accessible. Si les larmes et les jérémiades étaient la solution, l'homme noir aurait été libéré depuis. Lorsqu'il s'est retrouvé dans les chaînes et dans les cales des négriers, l'homme noir a pleuré, gémi et supplié. En vain.

Il reste donc que beaucoup trop d’africains trouvent qu’il n’y a pas de problèmes là où il y en a massivement, en réalité. Pour eux, le colonialisme c'est fini; même s'il vient de frapper en Côte d'Ivoire et continue de frapper la Libye sous leurs yeux. Même si l'économie africaine fonctionne toujours sur le modèle du pacte colonial avec le franc CFA entre les mains de la France, le colonialisme, c'est fini il y a de cela 50 ans. "L'Afrique est indépendante, elle fait ce qu'elle souhaite depuis 50 ans" et s'il lui arrive de ne pas être en mesure de résoudre ses problèmes, c'est parce qu'elle "refuse le développement" en refusant de mimer l'Occident comme le disait faussement Axel Kabou. Et pour ces africains, il ne sert à rien de mourir. Car, ils sont les premiers à dire que « on te tuera pour rien », « tu vas mourir pour rien » et lorsqu’effectivement le moment fatidique arrive, ils disent « aaah, nous t’avions prévenu », « tu t’es laissé prendre comme un chien », « voilà, tu voulais montrer que c’est toi seul qui a compris non, c’est bien fait pour ta gueule ». Autrement dit, « tu luttais pour toi-même, pas pour nous ». Donc, tu péris non pas pour nous, africains. Mais pour toi-même!


Au fond, beaucoup d'africains sont non seulement fatigants mais surtout désespérants. 



29 mai 2011
Komla KPOGLI

vendredi 27 mai 2011

Côte d’Ivoire : En attendant les dividendes du coup d’Etat militaire Français


L’éviction forcée du président Gbagbo est-elle un remède approprié et une solution irrévocable et irréversible à la normalisation de la vie politique en Côte d’Ivoire ?

En fait, ce 11 avril 2011, la France entérine ses ambitions macabres dans le démantèlement sauvage des institutions républicaines de la Côte d’Ivoire à travers son coup d’Etat militaire après 9 ans de lutte. Il faut être naïf et con pour soutenir que ce sont les élections démocratiques qui justifient ce coup de force et l’ingérence grossière de la France en Côte d’Ivoire parce que tout simplement, notre sous région fourmillent d’hématophages que la France accueille dans les fauteuils douillets de l’Elysée.

Les honnêtes gens seront d’accord avec nous que la France a toujours eu la phobie des dirigeants africains qui aspirent profondément à l’émergence du continent noir notamment la sous région Ouest-Africaine. Elle est une amie intime des « préfets locaux » à la tête des Etats africains parce que ceux-ci accepte volontairement de vendre leurs pays aux enchères publiques au détriment des intérêts des peuples noirs. Mais la France a raison parce que certains de nos compatriotes aux goûts immodérés de leurs intérêts égoïstes ont une vision brisée du développement durable à travers la conquête de l’autonomie économique. La plupart des dirigeants africains ont pour projet de société la formation d’un « gouvernement d’union nationale ». Une expression fabriquée par la Françafrique pour soutenir et justifier les arrivistes politiques. On peut mutiler Gbagbo, on peut l’assassiner comme Patrice Lumumba du Congo, ce n’est pas un problème. Parce que la France n’est pas à sa première expérience d’homicide volontaire.

A propos des infractions commises en Côte d’Ivoire, les juristes avertis savent que la France est l’auteur moral, les parties en conflit, les auteurs matériels, sans oublier bien attendu les co-auteurs et les complices. Et comme l’Elysée est une institution qui fait du mensonge sa seconde religion, les autorités élyséennes pensent que tous les noirs sont des idiots. La répression sauvage des frères algériens en 1945 est édifiante. Et la jeunesse africaine à travers celle de la Côte d’Ivoire en est consciente. L’Afrique et notamment la Côte d’Ivoire ne sera ni la vache à lait ni un « Bori Bandja » de certaines nations.

Ces dividendes s’annoncent périlleuses et cahin-caha avec l’assassinat de IB et un deuil national aux rires jaunes.

La France nous brûle régulièrement la langue pour nous empêcher de manger. Un jour son anus brûlera. Là, elle continuera de manger, mais incapable d’évacuer les selles. En attendant les dividendes du coup d’Etat militaire en Côte d’Ivoire, nous souhaitons bonnes réflexions aux autorités élyséennes et leurs complices. C’est pour tout dire que le sentiment anti français ne naît ex nihilo.

                                                                   NALIALI Benjamin,
                                                                   Président de la J.U.D.A.

Libye: Obama, le prix Nobel de la paix « des guerres justes et humanitaires ».

A l'avènement de Barack Obama au pouvoir, des milliards de personnes sur la terre avaient manifesté leur optimisme. Parmi celles-ci, c'est peu dire qu'il y a eu la quasi-totalité des africains. Tous étaient persuadés que la couleur de peau du nouveau président augurait un changement de la politique internationale. Il faut en convenir et insister qu'ils n'étaient pas les seuls. Les quelques rares voix qui avaient émis des réserves furent sévèrement critiquées et taxées d'antiaméricanisme primaire ; expression en vogue à l'époque.

Le sourire du guerrier sympathique.

Lorsque le futur prix Nobel de la paix fit son périple ghanéen, il fut applaudi chaleureusement. Son discours fut quasi-unanimement salué particulièrement par les africains qui ne virent là qu'un excellent discours à l'opposé de celui injurieux et crasse de Sarkozy à Dakar. Les rares commentaires critiques qui osèrent mettre l'allocution d'Accra en perspective furent voués aux gémonies1. Ils furent traités de conservateurs haineux qui n'avaient pas vu le vent du changement soufflé.

Aujourd'hui, avec le recul, peut-être qu'en Afrique tout au moins, les plus enthousiastes d'hier commencent par comprendre deux ou trois choses. Le sourire et l'image du « Mister President » et de sa famille étaient certes rafraîchissants pour un monde mis à feu et à sang par G.W Bush et ses lieutenants ; ces criminels de guerre qui, librement, vivent dans leurs ranchs, font du jardinage, écrivent leur mémoire et engrangent des droits d'auteur, boivent du petit lait, animent des conférences un peu partout et offrent leurs conseils pour d'autres guerres en cours ou à venir. Leur impunité est garantie d'office car, ils appartiennent au monde occidental excessivement ivre de force et détenteur des clés de la cour pénale dite internationale du bidonnant Moreno Ocampo, si prompt à harponner des fretins. Mais on a trop vite fait d'oublier que la politique reste ce qu'elle est et que l'Oncle « Barry » Obama, n'allait pas troquer sa belle image mondialement acceptée contre les intérêts des Etats-Unis d'Amérique. On ne mange pas l'image. Cela peut servir, oui. Mais, cela seul n'ouvre pas des marchés aux entreprises, pas plus qu'elle n'apporte des points de croissance à l'économie. Si le monde économico-financier a misé sur ce cheval noir, c'est pour que son sourire et sa belle image servent à quelque chose. Il doit gagner des courses. Le pragmatisme, pour utiliser un terme bien connu, doit être de son apanage. ...Passons !

Chose curieuse, alors même qu'il était sur deux fronts de guerre ouverte : Irak, avec un retrait qui n'en est pas un et Afghanistan, un prix Nobel2 lui a été décerné. Son pays n'avait de cesse de provoquer en toute finesse des pays comme l'Iran, la Corée du Nord, le Cuba et le Venezuela. Oncle Barry a tenté de hausser le ton devant Israël et ses incessants massacres en Palestine. Sommé d'abandonner son antisémitisme3 - puisque toute critique à l'égard de cet Etat est identifiée à ce mal terrifiant - il a été vite et sévèrement redressé et ainsi a-t-il laissé la main libre à la colonisation et à la répression. A chaque fois qu'un téméraire avance au sein de la boîte à outils occidentale qu'est l'ONU et surtout son Conseil de sécurité un texte visant à contraindre Israël à faire un geste si minime soit-il dans ce qui est ironiquement appelé « les territoires », l'Oncle Barry via sa Susan Rice – car Bush n'était pas le seul à avoir une Rice de même couleur – dégaine son véto. Et pourtant cette Rice là, c'est elle qui a failli lever les deux mains en faveur du texte de Sarkozy présenté par l'ex-délinquant qui avait « trahi la confiance du peuple français »4Alain Juppé pour agresser la Libye5. Tellement la Rice était comblée6.

Sans en donner l'air, le prix de Nobel de la paix fait des guerres. Mais, ces guerres là elles sont – ne souriez pas - « justes et humanitaires ». Elles sont nécessaires et utiles pour l'humanité. Exactement comme celles menées par Bush et ses « freedom fighters » au motif de libérer la planète de « l'Axe du mal ». La seule différence c'est que le prix Nobel de la paix 2009 évite autant que possible de rentrer en treillis et de revêtir les attributs ainsi que le ton martial d'un chef de guerre. Redoutable communicateur, Obama agit autrement que son prédécesseur. Il sait ne pas y aller seul. Il sait éviter d'apparaître en première ligne. Cette stratégie de mener la guerre sans se faire trop voir, est tellement visible sur la Libye. Dans cette agression, il a su s'effacer pour mener la bataille via des sous-lieutenants qui n'ont rien à envier à Tony Blair. Ces sous-lieutenants à savoir les zélés Sarkozy et Cameron sont aux avant-postes. Ils sont pour la cause, accompagnés de leurs frères d'armes du Canada, d'Italie, de Pologne, du Danemark, d'Espagne, de Belgique, du Portugal et bien d'autres, pour la plupart rompus depuis des millénaires à une culture de guerres coloniales, d'agression et de rapines à travers le monde. Ces pays, en meute si possible, en loup solitaire si besoin, agressent les pays qui ont le malheur d'être pourvus par dame nature de matières premières convoitées, enflamment la terre, tuent des populations civiles, soumettent des peuples affaiblis, saignent aux quatre veines des territoires à l'issue des opérations de braquage à mains armées cyniquement qualifiées d'opérations « humanitaires ». Quasiment tous les pays arabes, africains et latino-américains ont goûté ou goûte régulièrement à ce plat « humanitaire ». Lequel a déjà empoisonné et englouti des civilisations entières.

Faisons la guerre tout en gardant la "cool attitude.
Que d'excuses et de circonstances atténuantes pour ce nouveau chef de guerre ! Obama ne fait pas la guerre, dit-on. Ah oui ?? « Il a rencontré des guerres qui étaient créées avant son avènement ». « Il ne peut pas les éteindre ». « Il est obligé de les gérer ». « Il fait des guerres justes ». « Ce sont des guerres qui s'imposent à lui, il n'y peut rien ». La vérité face à toutes à ces argumentations sophistiquées, est que le prix Nobel de la paix fait des guerres. Il les fait en souriant, renvoyant ainsi à une opinion tétanisée la belle image qui est la sienne. Or, la guerre dans le concret, est ignoble et horrible. Obama lui les mène les mots d'une douceur à faire dormir debout, à la bouche. C'est là son génie.

Aujourd'hui, c'est la Libye qui est prise. Elle est étranglée par la meute. Elle est bombardée sous le fallacieux prétexte que son dirigeant, Muammar Kadhafi « massacre des populations civiles » qui manifestent pacifiquement. Curieuse présentation des faits qui pourtant montrent des rebelles lourdement armés s'emparant des villes7 et confisquant des ressources8. Face à ces faits, le prix Nobel de la paix des « guerres humanitaires » et ses amis demandent au pouvoir libyen de ne pas réagir, de laisser les rebelles avancer jusqu'à prendre la capitale du pays et mettre à la place du khalife, un nouveau khalife plus docile. On demande au pouvoir libyen de ne pas riposter et d'assister les bras croisés au déchirement de son territoire. On lui intime l'ordre de cessez-le-feu et de laisser le passage aux rebelles. On voit des scènes de guerre et on demande à une seule partie de désarmer. Or pendant la guerre, il est évident que chaque camp tue. Mais, lorsqu'à deux reprises, Kadhafi proclame un cessez-le-feu, s'est-on demandé au moins ce que les « insurgés » font pendant ce temps ? On se contente juste de nous dire qu'il décrète le cessez-le-feu pour mieux le violer9. La conclusion serait donc de l'attaquer.

Visiblement, ces « insurgés » ont d'importantes missions à accomplir. C'est pour cela que leur protection est si prompte. Non seulement, ils feront des gouvernants plus dociles qui offrent déjà et offriront encore du pétrole et du gaz quasi-gratuitement, mais aussi ils sont appelés à éloigner des côtes européennes, les immigrés retenus en Libye. Comme pour livrer au lynchage ces immigrés africains stockés en Libye par Kadhafi sur recommandation des Européens, et les éloigner davantage des frontières de l'Europe, on a répété sans coup férir que Kadhafi avaient importé des mercenaires des pays subsahariens. Ce refrain propagé par les médias propagandistes pro-guerre, à l'analyse, avait visiblement pour but de faire massacrer par les rebelles10 une partie de ces africains et par ricochet, semer la terreur parmi ces migrants parqués par Kadhafi dont la chute pourrait entraîner une arrivée massive sur le sol européen. Délibérément la vie de ces africains a été sacrifiée sur l'autel d'une politique migratoire. Ces actes là sont des crimes. De ces crimes là, on n'en parle pas. Ou si on en parle c'est pour les justifier en présentant les personnes tuées comme des mercenaires. Le prix Nobel de la paix s'est-il prononcé sur ces exactions sur les africains ? Où est Moreno Ocampo ?

Et comme c'est toujours le cas, le modus operandi n'a guère varié. On couvre les crimes des amis, on révèle voire fabrique ceux de l'ennemi à abattre. On passe par les instruments de l'éternelle boîte à outils occidentale : l'ONU et le fameux Conseil de sécurité dominé par les cousins occidentaux, si ce n'est pas elle, on sollicite l'OTAN, on parle de coalitions par-ci et d'alliance par là. Si ces instruments de légitimation de l'agression ne suffisent pas, on fait appel à des ensembles régionaux tels l'Union Européenne, l'Union Africaine, la Ligue Arabe et quoi encore ? Les médias, eux, n'ont jamais accompli leur meilleur rôle qu'en ces moments de guerre. Pendant que les « frappes chirurgicales » terrorisent les populations sur le terrain des opérations, ils font de la césarienne à l'information dans les salles de rédaction, propagent les pires mensonges, suppriment des images et convoquent sans discontinuité des experts autoproclamés, nourris à la mamelle du complexe militaro-industriel et des milieux du business de la guerre pour asséner leur évangile à tous ceux qui veulent les écouter. Le cas typique est celui de cet avion abattu au-dessus de Benghazi, présenté dans un premier temps unanimement comme celui de Kadhafi et comme la preuve de la violation11 du cessez-le-feu déclaré la veille. Plus tard, les rebelles avaient fait savoir que cet avion était le leur12. Réaction : une ou deux phrases ici et là. Résultat : un peu passé inaperçu... Passons !

Le prix Nobel de la paix est donc un fauteur de guerre au même titre que son prédécesseur. La seule divergence entre eux est que le premier joue plus finement. Il avait eu la même attitude sur la Côte d'Ivoire jusqu'au jour où Sarkozy, toujours plus zélé et souvent plus royaliste plus que le roi a gaffé avec l'ultimatum lancé contre Gbagbo depuis Bruxelles13. Ce qui a eu le « malheureux » mérite de réveiller beaucoup d'africains qui dormaient encore. Sarkozy aurait eu l'intelligence d'inverser les rôles et laisser aux avant-postes l'Oncle Barry qu'une « opération humanitaire » serait déjà réalisée dans ce pays qui au demeurant, sera le prochain sur la liste après la Libye. Il suffit d'écouter l'ex-délinquant français Alain Juppé14 qui utilise la même rhétorique que sur la Libye en appelant l'ONU, toujours elle, à " jouer son rôle plus efficacement", avant de rappeler que "son mandat permet d'utiliser la force" contre les "crimes contre l'humanité commis par Laurent Gbagbo". Là encore, on ferme les yeux sur les exactions des rebelles et du « commando invisible »15 du couple Ouattara-Soro. Ce sont des amis.

Alors, une prochaine résolution issue de la case du sorcier nommée Conseil de sécurité de l'ONU contre la Côte d'Ivoire avec la même meute, et Obama en « cool attitude », sourire aux lèvres fera cette nouvelle "guerre humanitaire" à laquelle le destin l'aura obligée. 

Salut l'artiste !


21 mars 2011
Komla Kpogli
Web. http://lajuda.blogspot.com

lundi 23 mai 2011

Le triomphe de l'orgueil le plus idiot, l'orgueil de l'ignorant!

La situation qui est la nôtre doit nous pousser à apprendre à dépasser les larmes. Si les larmes et les jérémiades étaient la solution, l'homme noir aurait été libéré depuis. Lorsqu'il s'est retrouvé dans les chaînes et dans les cales des négriers, l'homme noir a pleuré, gémi et supplié. En vain. Donc, retrouvons-nous et agissons de façon organisée. Il n'y aura pas de salut si nous continuons de simplement pleurer nos leaders tués, capturés, déportés, humiliés ou retournés.

Le fait est que trop d'africains - émus, énervés  ou animés de bonnes intentions - veulent affronter nos problèmes sans véritablement les cerner. Les bonnes intentions et la nervosité sont à saluer mais elles sont inopérantes ici. Ce que nous avons en face de nous est d'une taille que beaucoup n'imaginent même pas encore. Et les faiblesses que nous traînons sont telles qu'il nous faut une guérison collective à travers l'accès à une formation alternative. Mais beaucoup d'africains ne veulent pas passer par cette étape de la formation alternative. Beaucoup refusent d'intégrer des organisations qui forment et qui outillent. Alors même que cette formation constitue une dotation d'équipements pour le combat et pour la reconstruction de l'Afrique sur le roc de sa civilisation, en adéquation avec ses besoins. Autant dire que nous sommes condamnés. Car, sans formation, pas de mission. Cette mission est difficile, il faut le dire tout net.

Cependant, au-delà du caractère ardu de la mission; ce qui fait peur à de nombreux d'africains, au-delà de l'ignorance crasse qui suscite l'indifférence de beaucoup d'autres face à la situation de l'Afrique, il y a cet esprit de "que vas-tu m'apprendre?", cet esprit de "je n'ai rien à apprendre de toi, africain" qui conduit pas mal d'entre nous à refuser toute formation et donc à opter pour faire échouer, de facto, toute entreprise collective. C'est le triomphe de l'orgueil le plus idiot, l'orgueil de l'ignorant, l'orgueil suicidaire.

Dans la même veine, nous n'admettons que rarement parmi nous des têtes qui veulent dépasser. Il faut détruire tout début de leadership. "Nous sommes en démocratie, donc personne ne doit imposer aux autres ses idées fussent-elles justes et adaptées au problème" dit-on! "Vous jouez au dictateur en essayant de pousser les autres à rejoindre une entreprise collective" dit-on aussi. On établit ainsi donc dans nos rangs, la dispersion et un désordre organisé. Or, ceux qui nous combattent ont établi eux des autorités.Ils ont établi des autorités dont les points de vue font école et qui justement parce qu'élevées au rang d'autorités font des décisions, obtiennent l'adhésion de leurs peuples ou des milieux qualifiés par la contrainte ou le mensonge. Mais elles sont des autorités, donc ça passe. Elles conduisent des opérations sur le terrain et elles gagnent parce qu'elles ont structuré leur oeuvre.

Si nous avons toujours perdu et perdrons encore, ça n'est pas seulement parce que nos agresseurs sont toujours plus forts que nous. Nos échecs sont aussi, et essentiellement peut-être, dûs à nos énormes faiblesses qui se déclinent en nos tares ainsi qu'en notre incapacité de concevoir une riposte organisée qui, une fois déployée nous mettra définitivement à l'abri de toute menace future. C'est dire combien notre avenir est sombre. Ceci signifie logiquement que nous n'avons pas peur de l'histoire. Nous sommes insouciants face aux dangers qui nous ont déjà atteints et qui nous atteindront demain, tellement nos faiblesses nous exposent.

Lorsqu'un peuple n'a pas peur de l'Histoire, c'est qu'il a décidé de ne pas vivre. Son choix s'est donc porté sur la mort et la disparition. A cet effet, les candidats à l'aide au suicide ne peuvent pas manquer. Si les africains décident de ne pas avoir peur de l'Histoire, eh bien, ils seront aidés à mourir. C'est ce que font l'Occident et tous les autres pays dits émergents: conduire l'Afrique à sa dernière demeure!



23 mai 2011

Komla KPOGLI

vendredi 20 mai 2011

NIGERIA: Comment la France a-t-elle monté un conflit religieux?

Et ça continue au Nigeria. Pendant que le nombre de morts s'alourdit, une (ir)responsable de HRW (une ONG à obédience pétrolifère) pour l'Afrique de l'Ouest, Corinne Dufka dit: "les élections sont considérées dans le pays et à l'étranger parmi les plus honnêtes dans l'histoire du Nigeria mais elles sont aussi parmi les plus meurtrières". Election honnête mais meurtrière! Election honnête mais meurtrière au Nigeria, dit Human Right Watch. En somme une élection propre mais comme les Nigerians n'aiment pas la vérité (des urnes), ils s'entretuent. Il n'y a pas eu fraudes en faveur de G. Jonathan, le chien de guerre de la France, des USA, de Londres et de leur machin ONU en Afrique de l'Ouest. Encore une fois, on réduit tout à un conflit ethnique ou entre Nord (musulman) et Sud (chrétien).

D'où est partie cette histoire de conflit religieux au Nigeria pour expliquer toute violence politique qui s'y déroule? 1960,Nnamdi Azikwe fait entrer Elf (France) dans les champs pétolifères et gaziers du pays détenus fermement par Londres, Washington et la Hollande. 1966, coup d'état organisé par Londres et Washington en faveur de Yakubu Gowon qui éjecta Elf. De Gaulle en rage, pointa le complot anglo-saxon contre la France. il chargea le SDECE (actuel DGSE) de piloter la riposte depuis la base militaire française au Gabon. 1967, le général Ojokwu annonce l'autonomie du Biafra, le rejet de l'idée par les populations de cette région, avec la France derrière (en quelque sorte, République autonome de Biafra de France). Le Biafra abrite les plus riches champs pétrolifères.

Elf (France) va organiser une campagne d'explication de ce qui se passe au Nigeria en disant que les militaires musulmans pourchassent les militaires chrétiens. Ceux-ci ont donc besoin de se protéger et de se réfugier quelque part. Cet endroit est la république Biafra créée et défendue par la France qui défend ainsi "la démocratie" et la foi chrétienne contre le tyran musulman Yakubu Gowon.

Les anglo-saxons disent non. La guerre éclate avec d'un côté la France et sa marionnette Ojokwu d'une part et Londres-Washington et leur guignol Gowon de l'autre. La France fit des ponts aériens depuis Libreville et Abidjan pour armer le Biafra contre le gouvernement central. Derrière les sacs de riz Kouchner avec MSF livrèrent aussi des tonnes d'armes. La guerre fut atroce. Kouchner et MSF avaient pour mission de mobiliser des ressources en jouant sur les atrocités et en parlant de génocide au Biafra. Kouchner, sac à dos sur les épaules versa des larmes devant les caméras. Grâce à cette tactique et des moyens supplémentaires mobilisés, la guerre dura 3ans et démi. Bilan: 2 millions de morts et des milliers mutilés à vie.

Elf (France) et les compagnies anglo-saxonnes et hollandaises parviennent finalement à un accord sur le partage du pétrole du Nigeria le 12 janvier 1970 à l'hôtel Crillon, place de la Concorde à Paris. La guerre prit fin. Mais régulièrement, on ressort l'idée de Musulmans contre Chrétiens au Nigeria pour expliquer tout ce qui s'y passe. Voilà!


Komla KPOGLI

jeudi 19 mai 2011

jeudi 5 mai 2011

Affaire des quotas en Equipe de France: ces gladiateurs noirs méritent le prix de leur indignité.


A tous les africains qui déplorent qu'on veut expulser de l'équipe de France les joueurs Noirs.




Il y a des africains qui s'indignent du discours au sein de la Fédération Française de Football contre les Noirs de l'équipe de France. Pourquoi s'indigner?

Ces footballeurs noirs de l'équipe de France, on a beau leur signifier qu'ils ne sont pas français, ils ne cessent pourtant de pleurnicher de n'avoir pas été sélectionnés pour porter le maillot tricolore. On a beau les insulter, ils continuent pourtant de lécher les bottes de leurs maîtres et celles des maîtres de leurs ancêtres. On a beau maltraiter leurs "frères de couleur" en France, les jeter en méditerranée pour contenir "l'immigration clandestine", les parquer dans des ghettos, les traiter de « racailles » à nettoyer au Karcher, leur attribuer des « odeurs et du bruit » eux pourtant ne cessent de s’afficher en français plus français que les Gaulois, assimilés jusqu’à la moelle, riches et coupés de leur peuple qui sans doute leur inspire la honte. On a beau soutenir des dictateurs contre leur peuple d’origine et la France pour laquelle ils se battent a beau piller, dévaliser, affamer, humilier et meurtrir les populations desquelles ils sont issus, ils n’en ont rien à foutre ; eux, ils se disent français et considèrent ce qu’ils appellent souvent « ces gens-là » en Afrique comme des malheureux auxquels il faut offrir des miettes de dons pour mieux entretenir leur image par la communication par humanitaire. Jamais, il ne leur vient ou viendra à l’esprit de lever le petit doigt, ni d’utiliser leur position pour dire leur colère contre des hommes politiques, des journalistes, des philosophes, des artistes… ouvertement racistes qui passent leur journée à discriminer et à insulter leurs congénères. Dans leur petit confort de gladiateurs des temps modernes nourris pour gagner des combats pour le maître, ils n’hésitent pas à prendre parfois sa défense en prétextant qu’ils n’ont pas de « mission politique ». Etrange conception de la politique donc ! Leur devoir se résume ainsi : ne jamais utiliser leur tête, mais leurs pieds.

Eux-mêmes ne sont conscients de rien et ne veulent d'ailleurs pas l'être, si ce n'est que de l’argent qu’ils gagnent. Ils ne savent pas comment fonctionnent la France et ses élites intellectuelles. Aussi longtemps que ces footballeurs ne consacreront - ne serait-ce qu'une minute de leur précieux temps- pour étudier le pays pour lequel ils se battent en ayant en mémoire la récompense des "tirailleurs sénégalais" et celle qu’a eu, par exemple, l’académicien français Senghor, grand serviteur de la France inhumé au Sénégal, ils subiront toujours ce qu'ils méritent. Car, en réalité un esclave qui se bat et mouille le maillot pour la gloire de son maître ne mérite que mépris et injure. Il en est de même pour les guignols africains qui se disant « dirigeants africains » se précipitent partout où le besoin se fait sentir pour défendre, bec et ongles, les intérêts des maîtres au détriment des populations africaines. Leur plus récente oeuvre s'est déroulée à Nice où ils s'étaient présentés tous en tristes chevaliers à la recherche de l'adoubement du petit maître, Sarkozy.

Comme si leurs pays d'origine ne méritent ni leurs talents, ni de médailles, encore moins de grandeur –tout au moins en sport- ces footballeurs ont choisi de vendre leur âme au plus offrant et récoltent ainsi le prix de leur indignité. Quand ils gagnent de médailles, ils sont des héros français, mais quand ils perdent, il faut les lapider, les vouer aux gémonies, leur rappeler leur origine ou les vendre comme Chicken George aux temps de l'esclavage. Voilà ce qu'ils méritent: le mépris! Puisse cet ènième épisode qui vient s'ajouter à celui connu en Afrique du Sud, une partie du continent où leurs frères et sœurs ont payé et continuent de payer le prix du racisme le plus violent, leur ouvrir les yeux enfin.


Komla KPOGLI