mardi 4 novembre 2014

BURKINA FASO: Un rectificateur pour rectifier la Rectification!?

LE GENERAL KOUAME LOUGUE EST COAUTEUR DU COUP D'ETAT CONTRE THOMAS SANKARA EN 1987.

(Un rectificateur pour rectifier la Rectification!?)

Comment s'est-il fait que le nom du général Kouamé Lougué qui, aux côtés de Blaise Compaoré, avait activement participé au renversement et à l'assassinat de Thomas SANKARA en 1987 ait pu être scandé par la foule? Que s'est-il passé pour qu'un tel homme ait pu, un temps, et peut-être toujours, être vu comme Président intérimaire au lendemain du départ de son frère d'arme, Blaise Compaoré?
Chef d'Etat-major des armées du Burkina Faso, puis ministre de la défense de Blaise Compaoré jusqu'en 2003, année de son limogeage pour pouvoir être entendu comme témoin dans une affaire de putsch manqué, pour laquelle il n'a finalement pas été inquiété, Kouamé Lougué est pourtant porté au-devant de la scène politique du Faso ces derniers jours. Pourquoi?
Un problème de mémoire? Manque d'hommes? Ou stratégie politique?
L'Afrique réserve parfois des surprises énormes. Puisqu'un coauteur de la Rectification peut être supplié par "Le peuple" de venir rectifier la Rectification.
Komla KPOGLI.

lundi 3 novembre 2014

BURKINA FASO: LE MANQUE DE THEORISATION ET D'IMAGINATION VA T-IL RUINER LA REVOLUTION?


Il est d'une évidence à crever les yeux que nos compatriotes du Faso se soient engagé dans une Révolution dans la Continuité du Système (RCS). Tellement ce qu'il faudra faire à la chute du régime franco-compaoréiste n'a pas été théorisé. Au-delà des querelles de chapelle et de personnes qu'on observe actuellement, le cadre global qui a conduit le Burkina Faso, à l'instar d'autres territoires africains, à l'immobilisme général n'est pas questionné. Tous les acteurs, en tout cas, ceux qu'on entend parler ici ou là s'inscrivent clairement dans la continuité en répétant platement qu'il faut revenir au cadre constitutionnel et engager une transition devant mener à des élections. Elections! Elections! Elections!!!! Voilà le maître-mot. Le remède miracle.

C'est dire combien l'imagination manque à nos compatriotes du Burkina Faso qui, pourtant, ont là une occasion historique de remettre en cause l'ensemble du dispositif colonial qui enserre les territoires arrogamment appelés Etats africains. Ils ont là une occasion unique de démontrer aux yeux du monde que la jeunesse africaine est portée vers la création d'une nouvelle société qui veut renoncer au mimétisme et aux solutions faciles qui jonchent les sentiers battus sur lesquels notre peuple marche joyeusement depuis des siècles. Ils ont là l'opportunité d'inventer un nouveau cadre global systémique avec des institutions inspirées de la philosophie africaine, des traditions africaines, de notre histoire générale, de nos expériences en tant que peuple dans le monde depuis des millénaires, et d'une vision d'avenir préalablement conçue. Il s'agit de rompre avec les recommandations, sinon les exigences venues d'ailleurs et de créer notre propre voie, avec des institutions qui viennent de nous-mêmes et qui auront la lourde tâche, sous un leadership nouveau, de démolir l'ensemble de l'édifice colonial avec ses instruments tels que les langues étrangères, l'économie capitaliste, socialiste ou social-libérale exploiteuse, le Franc CFA, les bases militaires étrangères, l'agriculture coloniale, la dette africaine, les accords de coopération, l'aide au développement...Seules de nouvelles structures, créées par les peuples d'Afrique eux-mêmes, à l'aune de leur histoire globale, peuvent mener et gagner cette âpre bataille. 
Il ne faut donc pas se précipiter et suivre les marchands du dimanche qui crient Constitution, Transition civile ou militaire, Elections, et toutes les banalités mortelles de même genre. Les défis à relever sont immenses. C'est pourquoi il faut faire les choses autrement, avec le temps et les ressources qu'il faut.

Komla KPOGLI