vendredi 20 avril 2007

Violation des droits de l’homme au Togo: cas KEKEY Yaovi


COMMUNIQUE

La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A) vient d’être saisie d’un cas de violation flagrante de droits de l’Homme, qui en réalité est un acte attentatoire à l’intégrité physique exercé sur la personne de Monsieur KEKEY Yaovi, âgé de 27 ans, Technicien Supérieur en Génie Civil.

LES FAITS

Le sieur KEKEY, à la date du mercredi 18 avril 2007, dans l’exercice de sa profession, se rendait à moto autour de 13 heures GMT au quartier Kégué. Arrivé, à un carrefour débouchant sur le Boulevard du 13 janvier qu’il voulait emprunter, Monsieur KEKEY constate que le cortège du Ministre de la défense, Kpatcha GNASSINGBE, fils du feu président Eyadema Gnassingbé et frère de Faure Gnassingbé, arrivait à vive allure alors qu’il s’était déjà engagé. C’est alors qu’il décida de céder la voie au cortège en poussant la moto qu’il pilotait, en arrière.


Le cortège passa sans difficultés. C’est alors que les ennuis vont commencer pour le jeune KEKEY. Deux hommes armés mais en tenue civile, à bords d’une moto trail se sont approchés du jeune homme, lui demandant de descendre de sa moto pour monter sur le trail. Il obtempéra sous menaces. Sur le trail, le Monsieur qui a remorqué KEKEY, armé de deux pistolets et d’une mitraillette en bandoulière, l’avertit : « si tu touches à une des armes que je porte, tu es mort ». Le second initialement remorqué sur le trail, prit la moto de KEKEY, direction : domicile de Kpatcha GNASSINGBE. A la devanture de la maison, un officier en treillis sort pour demander aux soldats sur les lieux, s’ils avaient vu ce que Monsieur KEKEY avait fait lors de leur passage. Unanimement, ils ont répondu qu’ils « n’ont rien vu ». L’officier demanda alors à KEKEY de raconter ce qui s’est passé. Ne sachant concrètement ce qu’il doit raconter -puisque rien ne s’est passé- le jeune homme déclara qu’en cours de route, il a vu passer un cortège auquel il a cédé le passage. L’officier riposta en traitant le jeune de « menteur ». Les autres hommes en treillis jubilèrent en ces termes « on a de l’os à croquer », et demandaient « où sont les cordelettes ? ».

Pendant ce temps, le téléphone mobile de Monsieur sonna. Alors qu’il voulait recevoir l’appel, l’officier lui retira le téléphone et lui lança « tu veux encore téléphoner ? ». Puis, Monsieur KEKEY fut conduit sur un lot vide clôturé et plein de hautes herbes et d’arbustes, contigu à la maison du ministre. Là, deux hommes l’ont déshabillé et lui ont demandé de s’appuyer sur ses deux bras et lui ont dit « si tu cries, on va te déplacer et ce sera plus grave pour toi ». Les deux hommes ont battu et fait saigner Monsieur KEKEY à coups de « Rangers » et de cordelettes, dans une allégresse inexplicable, selon les termes de la victime.

Après ce passage à tabac, ordre a été intimé à la victime de se relever et se nettoyer le corps : « si on voit une goutte de larmes dans tes yeux, tu vas voir » lui disaient- ils. Avant de laisser partir Monsieur KEKEY, sa carte d’identité nationale, la carte grise de sa moto et la moto ont été retirées et gardées par l’officier qui a dit à la victime de revenir les chercher à 18 heures GMT avant d’ajouter « si on apprend ce qui s’est passé ici quelque part ou sur les médias, tu es mort. D’ailleurs on sait où tu habites et on connaît ton numéro de téléphone ».

Plus tard, Monsieur KEKEY a pu retirer ses pièces et sa moto grâce à l’intervention de certaines personnes.


POSITION ET RECOMMANDATIONS DE LA J.U.D.A


La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A) condamne énergiquement ces traitements cruels, inhumains et dégradants infligés à un citoyen, pour des motifs totalement absurdes voire inexistants. La gratuité de ces sévices est d’autant plus manifeste que les auteurs ont manqué d’arguments sérieux justifiant leur acte et ont voulu imposer à la victime la loi du silence.


Ces agissements sont légions au Togo où certains individus pensent disposer du droit de vie et de mort sur leurs concitoyens. Ces outrages à la dignité de paisibles Togolaises et Togolais sont le fruit de l’impunité absolue dont leurs auteurs ont bénéficié et continuent de bénéficier.

En cette période pré-électorale, la résurgence de ces agressions sauvages à l’endroit de paisibles citoyens togolais, suscite des inquiétudes quant à l’avenir. La J.U.D.A, par conséquent, appelle tout le peuple togolais à la vigilance et à la mobilisation contre les violations des droits humains et contre l’impunité.


La J.U.D.A demande à toutes les institutions internationales et autres bonnes volontés qui accompagnent le Togo actuellement d’interpeller les autorités, à commencer par Monsieur Faure Gnassingbé, sur ces actes qui ne sont pas de nature à restaurer la quiétude au sein de société togolaise.

Elle exige des forces de défense et de sécurité, qu’elles soient en tenue civile ou militaire, le strict respect des normes républicaines et de l’intégrité de tout Togolais en cette période pré-électorale ; ceci pour que leur image tant écornée, soit progressivement améliorée.

Elle appelle le gouvernement Agboyibo à :
  • condamner cet acte, qui n’est pas un fait isolé,

  • ouvrir une enquête indépendante pour identifier les auteurs de cet acte inacceptable et les punir conformément aux lois nationales et internationales en la matière,

  • rassurer l’ensemble du peuple togolais à travers une prise de position claire contre ces pratiques précambriennes.

  • travailler avec ardeur pour le respect de droits et libertés du peuple togolais dans son ensemble.

Fait à Lomé, le 20 avril 2007
Pour la J.U.D.A,

Le Secrétaire Général,
Rodrigue KPOGLI

Aucun commentaire: