DECLARATION
Le président du Cameroun, Mvondo Paul BIYA s’apprête à faire passer la Constitution à la moulinette. L’objectif est de sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel pour rallonger la durée de vie de son pouvoir personnel. Pour atteindre cet objectif antidémocratique qui aura un impact catastrophique sur ce pays déjà sinistré, Mvondo BIYA veut modifier l’alinéa 2 de l’article 6 de la constitution camerounaise promulguée par lui-même le 18 janvier 1996 et qui dispose : « le Président de la République est élu pour un mandat de sept (7) ans, renouvelable une fois ».
Présidant le Cameroun depuis 1982, Mvondo BIYA a été "élu" sur la base de ce texte constitutionnel en 1997 et "réélu" en 2004. Alors que son deuxième mandat prend fin en 2011, BIYA et ses apôtres s’obstinent à modifier la Constitution.
Contrairement aux idées reçues, le Cameroun n’est pas un pays stable. Il est plutôt le symbole de la stagnation et de profondes divisions. Les violations des droits de l’Homme sont légions et y sont impunies. La fraude électorale est une religion pratiquée par BIYA et ses adeptes. La corruption, la cleptomanie, le clientélisme et la gabegie sont des béquilles du pouvoir. Après un quart de siècle passé au pouvoir, BIYA et ses apôtres visiblement incapables de poser les bases d’une démocratie qui éviterait au Cameroun le déluge après eux, alors qu’ils avaient concentré entre leurs mains tous les leviers du pouvoir, doivent tout simplement partir.
La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A) se fait le porte-parole de la jeunesse africaine pour dénoncer et condamner sans retenue cette triviale mise en scène qui ne vise rien d’autre qu’à faire de BIYA, président à vie et du Cameroun, une monarchie.
Elle précise que toute la Jeunesse africaine tiendra pour seul et unique responsable, BIYA de tout ce qui adviendra à notre peuple au Cameroun, s’il persiste dans son entêtement à s’accrocher au pouvoir.
En conséquence, la J.U.D.A. demande :
- au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) de refuser à BIYA cette aventure qui risque de plonger le Cameroun dans une ère de violences.
- à BIYA dans un esprit patriotique et de sagesse au regard de son âge, de laisser la chance à une nouvelle génération de Camerounais d’être portée au pouvoir démocratiquement avec pour mission de reconstruire une unité camerounaise au service du développement.
- aux organisations politiques républicaines d’intensifier la campagne pour un refus clair, ferme et définitif à cette volonté de tripatouiller la Constitution camerounaise.
- à des acteurs de la Société civile Camerounaise de rejeter purement et simplement cette mise en scène rétrograde et dangereuse.
- à la Jeunesse camerounaise de se mobiliser dans un esprit citoyen pour s’abstenir de participer à cette tentative indigne et honteuse de coup d’état constitutionnel, car accepter ce débat voire adhérer à l’idée d’un référendum sur la question dont les résultats sont connus à l’avance, revient à conférer à très court terme, le statut de monarchie au Cameroun. Cela revient aussi à inscrire dans la durée, le piétinement des règles élémentaires de la démocratie et de l’Etat de droit, à perpétuer les violations systématiques des droits de l’Homme, à ajourner la disparition du clientélisme, du pillage, de la corruption, de la mauvaise gouvernance et de l’analphabétisme ainsi que de la division contre lesquels d’honnêtes citoyens Camerounais se battent depuis des années.
- au peuple du Cameroun de ne pas participer ainsi à la légitimation du tripatouillage constitutionnel programmé par ceux qui font preuve d’un carriérisme révoltant et qui souhaitent le perpétuer au sommet de l’Etat. Le Cameroun n’a nullement besoin d’un président à vie au moment même où des millions de ses fils croupissent dans la misère dans toute ses dimensions et à une époque où les défis que l’Afrique doit relever, commandent une démocratisation absolue des institutions étatiques dans nos pays.
Aussi, la J.U.D.A. invite impérieusement la Jeunesse africaine dans son ensemble à une solidarité agissante en faveur de la Jeunesse Camerounaise en particulier et du peuple frère du Cameroun dans son ensemble en manifestant à l’échelle continentale sa vive désapprobation face à la mythomanie d’un système politique visiblement hostile à l’alternance démocratique malgré son incapacité notoire depuis des années à poser les premières pierres d’un Etat de droit au Cameroun.
Pour la J.U.D.A, l’émergence d’une nouvelle Afrique impose à la Jeunesse africaine de mettre un coup d’arrêt à ces démocraties tropicalisées qui, par effet de contagion, crucifient l’âme du peuple africain déjà victime de nombreuses injustices.
De l’Union Africaine, la J.U.D.A exige des actions urgentes et concrètes au lieu de rester impuissante devant les tragi-comédies qui enfoncent de plus en plus l ’Afrique dans le gouffre et par conséquent l’éloigne des projets d’unité et d’intégration viables.
Les mouvements de défense des droits de l’Homme, de promotion de la démocratie ainsi que d’autres organisations citoyennes surtout celles de Jeunesse au Cameroun ne doivent céder à aucune forme de corruption ni d’intimidation encore moins de distraction car ils ont le soutien dans leur lutte, de tous les Africains épris de liberté, de justice et de paix basées sur la dignité humaine.
Enfin, la J.U.D.A. se met à l’entière disposition des démocrates Camerounais pour les soutenir et les accompagner dans toutes leurs manifestations, communications, pétitions, débats, forum…
Le 06 Février 2008
Pour La J.U.D.A
Le Secrétaire Général,
Rodrigue K. KPOGLI
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