27 octobre 2008
Le continent africain est dans le noir. Ces derniers temps, une crise énergétique sans cesse plus aigüe sévit partout en Afrique. Les villes déjà difficilement électrifiées, ploient sous les délestages chroniques. Les petites villes et les villages, quant à eux, ne rêvent même pas d’électricité. Les seules sources d’éclairage qu’ils connaissent, c’est la lampe-tempête à pétrole lampant et le feu de bois.
Le continent africain est dans le noir. Ces derniers temps, une crise énergétique sans cesse plus aigüe sévit partout en Afrique. Les villes déjà difficilement électrifiées, ploient sous les délestages chroniques. Les petites villes et les villages, quant à eux, ne rêvent même pas d’électricité. Les seules sources d’éclairage qu’ils connaissent, c’est la lampe-tempête à pétrole lampant et le feu de bois.
Les peuples en ont assez et ils ne cessent de le clamer. En effet, la question de l’énergie électrique est au centre d’énormes bras de fer entre les Africaines et leurs guignols de gouvernants. Ces derniers n’hésitent pas à envoyer le couple militaro-policier, réprimer les revendications populaires pour l’accès à l’électricité. Ainsi, au lieu d’offrir l’électricité aux peuples africains, on leur offre des balles, des matraques et des coups de fouets. Comme toujours ! Car, aux yeux des satrapes tropicaux et leurs alliés, les peuples africains n’ont aucun droit.
Guinée, Togo, Nigeria, Guinée Equatoriale, Cameroun, Gabon, Zimbabwe… Partout il est difficile aux populations d’avoir de l’énergie. Alors que la majorité des pays africains disposent d’énormes réserves de gaz, de pétrole, d’eau et de charbon, une infime minorité des villes accède à l’énergie.
Les pions africains, prétendant faire face au mécontentement grandissant des peuples, parlent de groupes électrogènes chinois et de centrales nucléaires. Le Togo, par exemple, a opté pour la première solution comme le témoigne le directeur général de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET), Kodjo Pédassou, qui déclare avoir commandé 20 containers de groupes électrogènes diesels depuis septembre 2007. Un autre financement de 209 millions USD pour la construction d’une centrale électrique à Lomé a été accordé à Contour Global Togo par Overseas Private Investment Corporation (OPIC), l’agence de garantie des exportations du gouvernement américain. La Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a, quant à elle, accordé un prêt de 6,25 milliards FCFA à la Compagnie d'énergie électrique du Togo (CEET) pour la réhabilitation et l'extension de son réseau de distribution.
Le Sénégal de son côté, choisit la voie nucléaire suivant ainsi les pays maghrébins. Karim Wade, en août dernier, est allé –semble t-il- négocier le nucléaire avec Sarkozy qui a saisi l’occasion pour lancer le fiston Wade sur la voie municipale de Dakar, le préparant ainsi cyniquement et doucement à la succession de son père Abdoulaye Wade. Quel gâchis, au moment où ces énergies sont combattues par des occidentaux de plus en plus acquis aux énergies propres et renouvelables.
Si les guignols africains optent pour ces énergies polluantes et coûteuses, c’est qu’en plus d’être intellectuellement myopes, la commande des électrogènes et des centrales est une vraie occasion de surfacturation et de magouilles à ne pas rater. Les prêts qu’ils ont acquis pour faire de telles commandes sont aussi des aides liées. Lesdits prêts signifient que les machines doivent être livrées par des filiales industrielles des institutions qui les ont financées ou en tout cas par leurs partenaires.
Quand on voit le coût de ces machines et les contraintes liées à leur entretien, la seule question qu’on peut se poser est de savoir ce que les guignols africains font du soleil, du vent et des immenses cours d’eau dont l’Afrique dispose. Engager l’Afrique sur la voie nucléaire alors que la médiocrité ambiante mine tous les Etats-croupions africains, c’est exposer les populations à une mort certaine. On imagine mal une surveillance irréprochable des centrales dans le contexte africain actuel avec des dirigeants pareils. Quant à la solution des groupes électrogènes, elle est ridicule et dérisoire face aux besoins des peuples. Pour le Togo, le directeur de la CEET affirme d’ailleurs que seuls 14% des besoins nationaux seront couverts par les groupes électrogènes ainsi commandés. En plus, cette solution implique des coûts supplémentaires en carburant. Dans tous les cas, les dégâts environnementaux sont assurés.
Face à cette situation, pourquoi ne pas choisir le solaire étant donné la présence quasi permanente du soleil dans le ciel africain. Quel cadeau ! Pourquoi ne pas investir dans l’éolienne, quand on connait la quantité et la qualité du vent en Afrique.
Le solaire et l’éolienne peuvent largement solutionner la crise énergétique en Afrique, puisque le soleil et le vent sont là en abondance. Il est temps de travailler ces sources dont le développement lancera le progrès industriel de l’Afrique avec une moindre pollution environnementale en plus.
Mais les guignols africains ne vont pas s’engager sur cette voie. Leurs tuteurs occidentaux et asiatiques ne vont pas non plus le leur permettre. Car, l’accès des Africains aux énergies renouvelables pouvant assurer leur indépendance, est une question éminemment géopolitique et géostratégique. Les matières premières peuvent être transformées sur place. Ceci empêcherait les guerres entretenues qui ont pour enjeux le pétrole, le gaz, l’or, l’uranium, le coltan, le cobalt, le diamant. L’agriculture peut enfin se moderniser et les Africains pourront se détourner des produits d’exportation : café, cacao, thé, banane, etc., ou ils pourront tout au moins influer sur leurs prix.
Le solaire et l’éolienne sont des énergies décentralisées par essence, utilisables partout sans grosse infrastructure, contrairement aux schémas politiques actuels, qui cherchent à centraliser et contrôler l’accès énergétique au maximum. L’accès par des peuples africains à de nouveaux modèles d’énergie, est donc une nette menace pour les systèmes en place car ces énergies rendront les peuples africains indépendants d’une source d’énergie unique contrôlée, et qui brasse surtout un maximum de profits.
Enfin, dans une perspective de prédation, la lumière n’est pas une bonne chose pour l’Afrique. Une Afrique dans le noir est économiquement plus rentable puisque c’est dans l’obscurité que les magouilleurs, les corrupteurs et les corrompus agissent. L’éclairage des rues va inévitablement éclairer les esprits. Il y aura foisonnement de médias, le développement de l’internet, bref, les initiatives citoyennes n’auront plus de grandes difficultés à se mettre en place. Ceci est donc inacceptable pour les prédateurs, à cause de la menace que cela représente pour les réseaux politico-mafieux et criminels qui opèrent en Afrique. C’est bien connu, ils n’aiment pas la lumière, les vampires !
En clair, les crises énergétiques sont fabriquées et savamment entretenues pour maintenir les peuples africains dans l’immobilisme voire l’obscurantisme. Elles ne sont en aucun cas involontaires et liées à un déficit pluviométrique, comme aiment l’expliquer les guignols africains. Au contraire, ils maintiennent l’Afrique dans le noir pour mieux écraser les peuples, mieux voler leurs richesses, mieux contrôler les mouvements des citoyens… avec la complicité des néocoloniaux occidentaux et asiatiques.
Mais les Africains doivent comprendre une chose. Si les ennemis du peuple, que sont les soi-disant présidents africains, certains de nos propres frères, les ONG, le FMI, la BM, l’OMC, les multinationales et d’autres outils néocoloniaux, opèrent dans l’obscurité contre nous, il nous faut à contrecoup, nous servir de cette même obscurité pour préparer le grand nettoyage. Elle ne doit plus servir simplement pour dormir, et ne doit plus constituer un obstacle à l’action ; les peuples africains doivent plutôt en profiter pour tisser patiemment la nasse de la révolte contre ces sinistres faiseurs de nuit.
A malin, malin et demi.
Rodrigue KPOGLI
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