dimanche 15 juillet 2012

"Les africains doivent se débarrasser de la cargaison de proverbes et d'aphorismes philosophico-religieux qui leur permettent de justifier leurs souffrances" Komla KPOGLI

M. Komla Kpogli, Secrétaire Général du MOLTRA (Mouvement pour la Libération Totale et la Reconstruction de l’Afrique) a bien voulu répondre aux questions du Lynx. Ici, il nous parle de Guillaume Soro, Alassane Ouattara et de leurs maîtres Occidentaux. Fin connaisseur de la situation socio-politique ivoirienne, l’analyste politique regrette que les africains ne cernent pas encore les contours de l’impérialisme français : « L’internationale Socialiste n’a rien à avoir avec ce qu’imaginent certaines têtes africaines. On n’est pas là dans un groupe de fraternité ou une amicale où on défend de mythiques idéaux auxquels seuls des africains croient. La France y est pour défendre ses intérêts multiformes » martèle t-il. Un condensé du drame ivoirien dans une interview inédite. Lecture !

Interview réalisée par Camus Ali Lynx.info le 14 juillet 2012


Lynx.info : Soro a été reçu par Claude Bartolone. Comment expliquez-vous que la France n’ait pas de problèmes à s’asseoir avec les officiels africains  fortement soupçonnés d’atteintes aux droits de l’homme ?

Komla KPOGLI : La seule raison qui explique ce soutien sans faille de la France aux tyrans africains est que ces derniers sont ses créatures. Ce sont des créatures qui travaillent pour les intérêts de la métropole. Nous sommes en pleine colonisation même si beaucoup, vraiment beaucoup d’africains ne s’en rendent pas compte ou font semblant de ne pas s’en rendre compte. Nous avons là, une « élite indigène », collaboratrice coloniale qui n’a d’autres tâches que de veiller à la conservation et au renforcement du système de protectorat colonial. En retour la métropole se doit de lui apporter tout ce qu’il faut pour qu’elle mène à bien sa mission. Il n’y a donc rien d’étonnant dans cette rencontre Bartolone-Soro. C’est naturel que deux entités qui travaillent pour la même cause se rencontrent.
Pour ce qui est des droits de l’homme, il serait grand temps, pour les africains de se demander, en fonction des réalités et non de leurs vœux oniriques ou de leurs illusions noires, quels sont ces droits et quel est cet homme qui a ces droits. Dans le système de protectorat colonial, les seuls droits qui existent sont ceux de la métropole et les détenteurs de ces droits sont la « race blanche» et les entreprises commerciales qui s’implantent dans la colonie. Les habitants de la colonie ainsi protégée n’ont que des devoirs. Le reste relève du rêve.

Lynx.info : Guillaume Soro à Paris demande à Laurent Gbagbo de se confesser….

K.K : Les africains doivent savoir qu’une des lois de l’histoire est que ce sont les vainqueurs qui dictent les règles du jeu. Il ne s’agit pas de morale ou de sentiments. Les hommes qui animent les institutions coloniales ne perdent pas leur temps avec ce genre de notions. Donc, il est tout à fait normal que ce soit Guillaume Soro qui intime l’ordre à Gbagbo d’avouer ses fautes et non le contraire.  Les peuples et leurs dirigeants déchus se font diriger par les pires bouffons. C’est ainsi. Il ne s’agit pas de la parole de Dieu que des africains aiment tant ou de sagesse africaine. 
Malheur donc aux peuples vaincus et qui, dans la défaite, refusent d'en diagnostiquer les raisons pour espérer se redresser. Car, aussi longtemps qu'ils seront des vaincus, ces peuples sont destinés à payer la rançon de la défaite aux vainqueurs aussi criminels soient-ils.

Lynx.info : Guillaume Soro dit qu’il n’a pas donné l’ordre de tuer Ibrahim Koulibaly. Vous connaissez bien le drame ivoirien. Entre Guillaume Soro, Alassane Ouattara et la France, qui tue les Ivoiriens ?

K.K : Il y a une constance de l’histoire que nous, africains, refusons de cerner : lorsque des agresseurs étrangers veulent parvenir plus facilement aux desseins qu’ils se sont fixés, ils utilisent les maillons faibles, de véritables aliénés et véritables machines à détruire au sein du territoire cible. Ces maillons faibles, les agresseurs les sélectionnent, les forment, les outillent, les équipent et les mettent en mouvement. En Afrique, c’est beaucoup plus facile car l’école et la religion prédisposent une masse incroyable d’individus à défendre plus l’extraversion que l’endogène qu’ils connaissent à peine. Dans le territoire de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, Alassane Ouattara et leur cohorte de fantassins sont de ceux-là. Dans le territoire du Togo, par exemple, les Faure Gnassingbé, Bawara, Bodjona et leur race de caniches franco-africains sont ces maillons faibles. Dans les territoires des deux Congo, ce sont respectivement Kabila et Sassou Nguesso et leurs spadassins. A Djibouti, c’est Omar Guelleh et ses apôtres…
Tous ces génies africains ont leurs ancêtres que sont les Houphouët-Boigny, Eyadéma Gnassingbé, Omar Bongo, Senghor, Gabriel Lisette, Blaise Diagne, Felix Eboué…Ces homme-liges habillés en préfets locaux ou en gouverneurs ont légué à leurs héritiers trois fonctions : 1) conserver et renforcer les structures d’exploitation et de désintégration de l’Afrique, 2) surveiller et réprimer les sujets que nous sommes et 3) renforcer l’intégration des territoires qu’ils régentent dans l’économie mondiale détenue par les tuteurs regroupés aujourd’hui au sein du G8.

Lynx.info : Voyez-vous encore Alassane Ouattara envoyé un de ses seigneurs de guerre à la justice ?

K.K : Le 05 décembre 2011 sur la fameuse France 24, Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) avait fixé le nombre de celles et ceux qui devraient comparaître devant les tribunaux pour crime de guerre, notamment devant la CPI qui, il faut le rappeler n’est pas une cour de justice mais un tribunal politique car sélectionnant soigneusement ses inculpés, à « 3 au minimum et au maximum à 7 personnes ». Florent Geel avait précisé que toutes ces personnes sont, selon ses propres termes « du camp Gbagbo ». Pour le reste, pris de bégaiements, le Monsieur Afrique du FIDH avait énoncé que les crimes commis par la France, l’ONU et leurs protégés locaux dirigés par le couple Ouattara-Soro « ne sont pas de même nature ». On peut donc conclure qu’en raison de leur caractère fixé par Florent Geel, il n’y a ni criminels, ni « seigneurs de guerre », pour reprendre vos mots, dans le camp franco-ouattariste.

Pour la stabilité du pouvoir franco-ouattariste, personne n’a intérêt à livrer qui que ce soit. C’est là que vous voyez le caractère purement politique de la justice dont on nous parle. Peut-être qu’il va y avoir quelques assassinats maquillés en accidents ou en maladies pour neutraliser des éléments dérangeants lors d’opérations spéciales ou clandestines par les forces spéciales des pays protecteurs de la satrapie de Ouattara. S’il n’est pas nécessaire d’éliminer physiquement certains autres éléments qui deviennent trop nuisibles, non pas pour ce qu’ils ont fait et font contre les africains de Côte d’Ivoire mais pour la tranquillité du système, eh bien, ils seront livrés à la justice franco-ouattariste pour « tentative de coup d’état » ou « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Lynx.info : …mais Hillary Clinton voudrait au moins que Guillaume Soro assiste comme témoin à la CPI…

K.K : Ce type de déclarations fait partie de la stratégie des puissances terroristes comme les Etats-Unis d’Amérique. Il n’y a rien de nouveau là. Il s’agit de se donner l’image d’un pays qui est impartial, qui veut la justice, qui est pour l’équité et pour la « démocratie » telle que les africains l’imaginent. Cette stratégie de déclaration fracassante voire menaçante a pour don de calmer les masses populaires victimes et de les attirer vers ces pays, de les conduire à fonder un espoir illusoire dans une mythique bonté et dans une légendaire assistance des gouvernements de ces pays qui sont, en réalité, les commanditaires des crimes dont il est question.
C’est exactement ce que fit François Mitterrand lors de la conférence de la Baule que les élites coloniales africaines incapables de lire le monde présentent toujours comme La Rupture. Après avoir proclamé à la face du monde une chose (la France ne fera plus ceci ou cela, la France ne fera ceci ou cela que si…), Mitterrand, en fin colonialiste, dit et fait son contraire dans la réalité et dans les coulisses en rassurant son auditoire de tyrans obséquieux  sur un discours qui n’était qu’une communication nécessaire pour l’image de la France.

Lynx.info : Finalement c’est pas Guillaume Soro que nous savons que la CPI a émis des mandats contre Blé Goudé, Simone Gbagbo et Dogbo Blé. En Côte d’Ivoire c’est un seul camp qui a tué ?

K.K : Oui, c’est un seul camp qui a tué. C’est ce que nous disent la FIDH, la CPI, la France et l’ONU. Les ballets incessants des procureurs de la CPI dans les arcanes de la satrapie de Côte d’Ivoire sont des preuves supplémentaires que lorsqu’une certaine justice et le crime le plus crapuleux sont amis, ce dernier peut être certain de son impunité. Mais non seulement un seul camp a tué, surtout les massacres de l’autre camp que rien ne justifie au demeurant, sont immunisés d’office. Car, ce sont de bons crimes commis par des pupilles dont les tuteurs cumulent les fonctions de juges suprêmes. C’est cela l’histoire. Les vainqueurs ne s’avouent pas criminels.

Pour renverser cette tendance les peuples soumis doivent se donner la peine de se redresser. Ceci demande un travail permanent de prise de conscience, de mobilisation et d’organisation autour d’un leadership avisé et visionnaire qui doit naître au sein des soumis. Regroupés, formés et munis d'outils adéquats nous sommes appelés à vaincre. Dispersés et sans idées directrices ni leadership éclairé, nous sommes collectivement condamnés.

Lynx.info : Comment expliquez-vous la haine que vouait les socialistes français à Laurent Gbagbo ?

K.K : Ce qui caractérise les Etats, les vrais, c’est le nationalisme économique au nom duquel leurs élites politico-économiques se donnent les moyens pour aller prendre l'argent et les ressources là où ils se trouvent. C’est à dire que ces élites, qu’elles soient de gauche, de droite, du centre ou des extrêmes, sont mues par la défense des intérêts nationaux. C’est cela la mission que leur confient leurs concitoyens qui les élisent. L’Internationale Socialiste n’a rien à avoir avec ce qu’imaginent certaines têtes africaines. On n’est pas là dans un groupe de fraternité ou dans une amicale où on défend de mythiques idéaux auxquels seuls des africains croient. La France y est pour défendre ses intérêts multiformes. Donc si, dans un tel groupement un dirigeant veut s’opposer à ces intérêts, ne serait-ce que de la plus bénigne des façons, il est haï et lorsque les foudres de la métropole s’abattent sur lui, les socialistes français ne sont pas là. Au contraire, les socialistes français, en parfaits patriotes, mettent les connaissances qu’ils ont pu acquérir sur ce valet indélicat dans l’Internationale au service de leur pays. Ils n’ont rien à foutre des amitiés auxquelles seules les africains croient. Ainsi quand le président Gbagbo ose toucher à des questions comme celles du franc CFA ou de la soumission totale de satrapes africains à la France ou encore lorsqu’il évoque le territoire de Côte d’Ivoire comme « pas une sous-préfecture de la France », il touche le sacré. Les châtiments ne peuvent finir que par arriver sur fond d’une quasi-communion métropolitaine.
Quand l’Occident défend ses intérêts, la dissidence n’est pas de mise, c’est l’union sacrée. Sans même qu’on demande à tout le monde de se mettre en position, chacun sait la position qu’il doit tenir aussi bien dans les cafés, dans le métro que dans les médias. C’est cela l’esprit de peuple. Les africains l’ont perdu depuis belle lurette.

De plus, les socialistes d’aujourd’hui, qu’ils soient français ou d’autres nationalités, sont des capitalistes. Historiquement d’ailleurs, ce sont les plus fervents défenseurs du colonialisme nimbé dans les oripeaux de missions humanitaires qui se signalaient déjà par leur double discours. Malgré tout ceci, il existe une bande d’irréductibles africains qui continuent par se convaincre que François Hollande est un cas à part et qu’il signera bientôt Le Décret sortant l’Afrique de l’orbite économique française.

Lynx.info : …. Dans une interview à Lynx.info, Odile Biyidi présidente de l’association Survie ne voit pas François Hollande faire mieux en Afrique. Vous êtes du même avis ?

K.K : Ce qu’il faut observer c’est que les français eux-mêmes disent que Sarkozy et Hollande c’est quasiment la même chose, c’est-à-dire la même politique, le même fond en quelque sorte. La seule différence, quand on écoute là encore les français, entre les deux hommes se situe sur le terrain du comportement et du style. Ça, c’est ce que disent les français eux-mêmes. Mais, pour beaucoup d’africains forcés de croire en leurs rêves fiévreux, c’est la fin d’une époque avec l’avènement de François Hollande. Cette attitude montre que nous ne sommes pas encore conscients de ce qui est la trame des relations que le monde extérieur, particulièrement la France, entretient avec l’Afrique.
Et, larmoyants, ne voulant pas tenter autre chose que ce que nous avons toujours fait, nous nous accrochons donc désespérément à nos pires ennemis croyant qu'avec le temps, par notre soumission et par notre gentillesse extrême, ils entendront raison et nous délivreront du mal qu'ils nous infligent suite à un humanisme qu'ils auraient retrouvé.

Au fond, nous nous détestons et nous détestons nos enfants les plus lucides. Si nous nous gargarisons de Cheikh Anta Diop et d'autres dignes fils d'Afrique c'est souvent juste par mode, par commodité et pour l'affichage. Pas pour mettre en application ce qu'ils nous enseignent. Quasi jamais d'accord sur l'essentiel, l'accessoire emporte notre adhésion et sur l'essentiel chacun fait à sa tête. Bref, nous avons donc perdu la boussole et ne désirons la retrouver que tièdement. Avec cet esprit tordu, pas étonnant que nous occupions le rang du peuple le plus colonisé dans cette vallée humaine. Il n’est, en conclusion, pas étonnant en nous accrochant à la fictive bonté retrouvée de nos ennemis, que nous soyons l’unique peuple que n’importe quel individu pour peu qu’il soit d’une couleur de peau un peu plus claire insulte proprement et que nous occupions la place, la triste place de colonisés et de recolonisés par n’importe qui. Car, lorsqu’un peuple ne croit plus en lui-même, c’est la porte ouverte à tous les vents.

Lynx.info : …. Alors pour le développement de l’Afrique, droite comme gauche c’est blanc bonnet et bonnet blanc ? Que doivent faire les africains alors ?

C’est une évidence que beaucoup trop d’africains la tête dans le sable ou dans les nuages ne veulent pas accepter. La droite et la gauche et toutes leurs déclinaisons ne sont que des marqueurs électoraux destinés aux électeurs de leur pays. Ça n’est pas pour nous. Les dirigeants de chaque pays sont là pour une mission précise : servir les intérêts nationaux. Si, un peuple ou un groupe d’hommes naïfs et rêveurs attend que, parce que de gauche ou de droite, ces dirigeants viennent le décharger du poids de la soumission et du pillage, c’est tant pis pour lui.

Il faut donc que les africains prennent conscience massivement de ce qui fait problème. Les africains doivent se débarrasser des aphorismes, des sagesses populaires, des citations philosophico-moralistes et religieuses et de la cargaison de proverbes africains qui leur permettent de justifier leurs souffrances et leur refus de s’organiser. Que nous nous rassemblions dans des groupes organisés en nous départissant des identités coloniales dont nous sommes si fiers. Identités qui nous font passer pour des Togolais, des Maliens, des Camerounais, des Ivoiriens, des Gabonais, des Somaliens…peuples émiettés, compartimentés, ethnicisés et enfermés dans des enclos coloniaux n’ayant rien en commun si ce n’est notre devoir de rester sous la coupe d’un colonialisme qui finira par nous sortir de notre « misère naturelle » avec l’aide d’un « Dieu » importé. En nous redéfinissant, nous nous donnons ainsi un des outils les plus importants à savoir l’outil psychologique ou mental pour la reconquête de notre espace. Car, l’outil psychologique est le père de l’outil matériel. Un peuple morcelé et colonisé qui prend conscience de son état, qui s’organise autour d’un leadership intelligent, responsable et muni de matériels adéquats pour lutter et qui décide de forcer le destin pour reprendre sa place qui lui est volée, voilà un peuple qui n’est pas loin de la résurrection et du retour. L’enjeu est de taille : il s’agit de regagner notre espace, le posséder effectivement, le transformer et le sécuriser définitivement. Ce n’est pas une mince affaire quand on sait ce que le camp adverse possède comme avantages sur nous. Donc si nous ne sommes pas capables tout au moins de faire preuve de discipline, d’intelligence et d’esprit de renoncement, c’est-à-dire de sacrifices, ce sera mission quasi-impossible. Déjà, pendant que nous essayons d’insuffler une nouvelle conscience, voici que des négro-africains armés de la bible et du coran cassent tout sous l’œil moqueur de « l’élite indigène ». Une pseudo-élite fièrement sortie de l’école coloniale pour qui le plus grand service à rendre à l’Afrique consiste à s’approprier les parcelles du pouvoir sous sa direction, à servir les multinationales, à se faire recruter par des ONG et autres organisations internationales paralysantes avec le titre vide de fonctionnaires internationaux dont ils en raffolent.

Lynx.info : Finalement Alassane dirige la Côte d’Ivoire avec un parlement monocolore. Comment expliquez-vous que la communauté internationale ne se sente pas offusquée pour un pays qui sort de la guerre ?

Qu’est-ce que la communauté internationale ? N’est-ce pas les pays qui ont porté Ouattara au trône ? Pourquoi doivent-ils être mécontents de voir les éléments qu’ils ont portés au pouvoir dans le territoire de Côte d’Ivoire détenir toutes les rênes de l’administration coloniale? On n’a pas fait la guerre au peuple africain de Côte d’Ivoire pour que le pouvoir soit réparti suivant la force des parties en présence et dans l’intérêt des populations locales. La communauté internationale, alias les Occidentaux, n’a rien à foutre avec ces histoires de « démocratie » et de « justice » telles que nous les imaginons dans notre monde d’africains. Cessons donc de nous poser les mauvaises questions.

Lynx.info : Komla Kpogli : Je vous remercie.

C’est nous qui disons merci au Lynx.

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