Il est d'une évidence à crever les yeux que nos compatriotes du Faso se soient engagé dans une Révolution dans la Continuité du Système (RCS). Tellement ce qu'il faudra faire à la chute du régime franco-compaoréiste n'a pas été théorisé. Au-delà des querelles de chapelle et de personnes qu'on observe actuellement, le cadre global qui a conduit le Burkina Faso, à l'instar d'autres territoires africains, à l'immobilisme général n'est pas questionné. Tous les acteurs, en tout cas, ceux qu'on entend parler ici ou là s'inscrivent clairement dans la continuité en répétant platement qu'il faut revenir au cadre constitutionnel et engager une transition devant mener à des élections. Elections! Elections! Elections!!!! Voilà le maître-mot. Le remède miracle.
C'est dire combien l'imagination manque à nos compatriotes du Burkina Faso qui, pourtant, ont là une occasion historique de remettre en cause l'ensemble du dispositif colonial qui enserre les territoires arrogamment appelés Etats africains. Ils ont là une occasion unique de démontrer aux yeux du monde que la jeunesse africaine est portée vers la création d'une nouvelle société qui veut renoncer au mimétisme et aux solutions faciles qui jonchent les sentiers battus sur lesquels notre peuple marche joyeusement depuis des siècles. Ils ont là l'opportunité d'inventer un nouveau cadre global systémique avec des institutions inspirées de la philosophie africaine, des traditions africaines, de notre histoire générale, de nos expériences en tant que peuple dans le monde depuis des millénaires, et d'une vision d'avenir préalablement conçue. Il s'agit de rompre avec les recommandations, sinon les exigences venues d'ailleurs et de créer notre propre voie, avec des institutions qui viennent de nous-mêmes et qui auront la lourde tâche, sous un leadership nouveau, de démolir l'ensemble de l'édifice colonial avec ses instruments tels que les langues étrangères, l'économie capitaliste, socialiste ou social-libérale exploiteuse, le Franc CFA, les bases militaires étrangères, l'agriculture coloniale, la dette africaine, les accords de coopération, l'aide au développement...Seules de nouvelles structures, créées par les peuples d'Afrique eux-mêmes, à l'aune de leur histoire globale, peuvent mener et gagner cette âpre bataille.
Il ne faut donc pas se précipiter et suivre les marchands du dimanche qui crient Constitution, Transition civile ou militaire, Elections, et toutes les banalités mortelles de même genre. Les défis à relever sont immenses. C'est pourquoi il faut faire les choses autrement, avec le temps et les ressources qu'il faut.
Komla KPOGLI
2 commentaires:
Si vous lisiez mes articles sur RevActu et NobsRevactu vous comprendriez que la seule légitimité est la REconstruction du CNR.
Mais la proto-formoisie s'est laissée embobiner par l'innovoisie africaine sous la direction du rappeur Serge Smockey Bambara. Le traitre a passé (il le dit à la BBC) un "deal" avec Zida !
Quelle infamie !
Cela fait de nombreux mois que je vous tends la main pour mener le combat en faveur de la reconstruction de nouveaux CDR par la délégation générale révocable UN DELEGUE POUR 25...
Qu'attendez-vous pour préconiser cela au Togo, au Burkina Faso, au Cameroun, en CIV ?
Sur le plan théorique, vous pourriez apporter beaucoup dans le cadre de la recherche postmarxiste.... Mais j'ai l'impression que vous restez constamment au milieu du gué....
La chute de Compaoré est telle que je la pronostique depuis 2011 et en particulier depuis quelques mois..
IDEM AU TOGO. c'est le MOMENT de FONCER et de CONSTRUIRE IMMEDIATEMENT des gouvernements du peuple !
Dès aujourd'hui UN pour 25 = 1 délégué de base
Naturellement mon commentaire vient en ajout au fait que je partage la direction de l'analyse contenue dans votre article
(Sinon, je ne me serais pas donné la peine de vous répondre)
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