dimanche 10 décembre 2017

Conversation sur la situation politique au Togo.



"L'entourage de certains leaders politiques considère toute tentative de prise de contact patriote comme une attaque contre leurs position et influence, empêchant ainsi l'émergence de nouvelles idées ou le renforcement de celles qui existent déjà." Komla KPOGLI, S.G du MOLTRA
LE 8 DÉCEMBRE 2017, KOMLA KPOGLI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU MOLTRA A CONVERSÉ AVEC QUELQUES AMI.E.S SUR FACEBOOK CONCERNANT LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE TOGOLAISE. VOICI UN EXTRAIT DE LA CONVERSATION. BONNE LECTURE ET BON DIMANCHE.
‪Simple Homme‪ : Vu la détermination du peuple togolais pour aboutir à l'alternance et la résistance du pouvoir comptant sur l'armée. Que peut-on nous attendre comme résultat concret à la fin du dialogue ?‬
Komla KPOGLI : Merci pour votre question, Simple Homme.‬
‪Posons le principe simple qui est le suivant: On ne dialogue pas avec une tyrannie qui est par essence, la négation des droits fondamentaux d'un peuple. La tyrannie appelle donc la révolution, et non le dialogue ou la négociation. Par conséquent, c'est la désillusion qui attend celles et ceux qui espèrent affaiblir la nuisance de la tyrannie en allant négocier avec elle. Par ailleurs, l'expérience a déjà montré au Togo que dialoguer avec le RPT c'est lui offrir le temps de se refaire une santé et revenir encore plus fort après qu'il ait subi de fortes contestations populaires.‬

‪John Paul Klegbe‪ : Pourquoi on veut faire du dialogue avec ceux qui sont antidialogue? Si ça va se faire, nos leaders allons considérer le peuple selon la prise de décision qui ira en avantage du peuple?‬
Komla KPOGLI : Bonsoir compatriote, John Paul Klegbe.‬
‪Je vais essayer de répondre à votre question car je ne suis pas sûr de l'avoir comprise totalement. Si ma réponse ne vous satisfait pas, n'hésitez pas à me relancer.‬
‪Le dialogue n'est pas le moyen approprié pour combattre une tyrannie. Le seul outil à mobiliser face à ce type de régime, c'est les masses populaires qu'un leadership doit mobiliser, former et lancer dans un mouvement révolutionnaire avec une planification stratégique adaptable en fonction des difficultés présentes et futures. Notre peuple au Togo montre depuis des années et des années, et particulièrement depuis le 19 août dernier qu'il est prêt à lutter jusqu'au bout. C'est donc une erreur, voire une faute historique et stratégique grave que de vouloir le pousser à ce dialogue. Il faut donc dire que ce fameux dialogue n'est pas dans l'intérêt de notre peuple. Manifestement, il y a donc des visées politiques que des partis politiques aimeraient atteindre, à moindre frais selon leur point de vue. Or, cette voie est celle qui va coûter le plus cher aux africains du territoire du Togo. Raison pour laquelle, il faut dire NON à ça et continuer la mobilisation et surtout l'organisation des masses populaires mobilisées.‬

‪Aziati Rene Yawo‪ : Combien de dialogue vous allez faire avec le RPT dans ce pays?
Komla KPOGLI : Merci compatriote Aziati Rene Yawo. Vous avez parfaitement raison. Le dialogue n'est pas un outil adapté pour combattre une tyrannie. Il faut plutôt renforcer les capacités insurrectionnelles et opérationnelles des togolaises et togolais partout au lieu de couper l'élan actuel par la coure vers un dialogue illusoire. C'est le rôle d'un leadership visionnaire et imprégné de l'histoire de savoir sur quel levier s'appuyer pour redonner au peuple son pouvoir de décision perdu. Si ce leadership croit pouvoir offrir la liberté au peuple par des voies de raccourcis, soit il se trompe lourdement car il est naïf; soit il a un autre agenda.
‪Aziati Rene Yawo‪ : Dialogue pour entrer encore dans un autre 50 ans ou bien son depart en 2025 ? Réponse svp‬.
‪Komla KPOGLI : Aziati Rene Yawo, Notre peuple s'inscrit dans l'histoire: la fin immédiate de la tyrannie.‬
‪Daté G. Timothèe Touglo‪ : Est ce que ce dialogue peut apporter la solution à cette crise qui secoue le Togo ?
‪Komla KPOGLI : Clairement non, compatriote Daté G. Timothèe Touglo. La tyrannie appelle la révolution et non le dialogue. C'est une des lois les plus fermes de l'Histoire.‬
Didier Gabiam‪ : Quels sont les mesures que l'opposition pense à prendre dans les jours avenir ?uniquement que les marches?‬

Komla KPOGLI :‪ Compatriote Didier Gabiam, bonsoir! L'opposition institutionnelle continuera probablement à appeler aux marches. Mais toute la question est marcher vers où? Dekon ou la Plage? Ces endroits ne signifient rien stratégiquement. D'ailleurs dans la vie réelle et dans l'imagerie collective, Dekon c'est l'endroit où le sexe s'achète et la Plage c'est un lieu de recréation. Ces deux endroits sont donc les plus mal indiqués pour revendiquer la libération de notre pays. D'où l'urgence pour les masses populaires mobilisées de s'auto-organiser pour imposer à l'opposition institutionnelle une autre logique.‬
‪Koami Agbedemegbe‪ : Comme l opposition n a pas les mêmes capacités que le pouvoir qui a annoncé le dialogue pour décourager les manifestants ce ne serait pas mieux de jouer à leurs jeux pour que quand le dialogue échoue tout le monde se trouvera devant le fait accompli pour faire partir définitivement ce régime?‬
‪Komla KPOGLI : On n'a pas besoin de passer par cette étape. L'histoire a déjà donné raison aux africains du Togo qui ont supporté ce régime odieux et criminel depuis plus de 50 ans maintenant.‬
Vous avez tort, compatriote, Koami Agbedemegbe, de dire que l'opposition n'a pas les mêmes moyens que le pouvoir. Si vous réduisez l'opposition au RPT aux partis d'opposition institutionnelle, vous auriez raison. Mais c'est là une vision erronée de la réalité, car c'est le peuple togolais qui est l'Opposition et donc il n'y a aucun corps d'un peuple qui ait plus de moyens que lui. Particulièrement en matière de combat pour la liberté.‬

‪Abdel Aziz Akondo‪ : Quel était l'objectif de la visite de nos chef de l'opposition en France. ?
‪Komla KPOGLI: Abdel Aziz Akondo Bonsoir! Officiellement, c'était pour rencontrer Alpha Condé qui rendait compte directement à l'Elysée, c'est-à-dire à Emmanuel Macron. Cette situation montre clairement que la colonisation continue. Mais, au-delà de cet aspect des choses, il faut dire que les "chefs de l'opposition" voulaient montrer par là qu'ils ne sont pas hostiles à la France. Ce qui est totalement inutile. Puisque la lutte de libération n'a pas besoin de donner des garanties à la puissance coloniale ou tutélaire. Cette lutte doit s'affirmer. Henry Kissinger, un des défenseurs les plus puissants de l'impérialisme americano-européen disait qu'un peuple n'a d'identité qu'en combattant férocement la domination étrangère.‬
‪Abdel Aziz Akondo‪ : Et a l'heure actuelle, quelle est la position de l'ancien ministre BODJONA, j'ai cru entendre qu'on la fait appel au présidence. J'ignore si l'info était fiable‬.

‪Komla KPOGLI : Abdel Aziz Akondo, nous ignorons nous aussi la position de Monsieur Bodjona qui, il ne faut pas l'oublier est celui qui a oeuvré de manière impressionnante pour placer et renforcer Gnassingbé 2 au pouvoir. La rupture entre Bodjona et son ami Faure Gnassingbé n'est pas le fait d'une prise de conscience, ni d'une évolution intellectuelle, idéologique ou morale de Bodjona. Il ne faut jamais oublier cette réalité.‬
‪ceci étant rappelé, il faut simplement dire aux africains du Togo qu'ils ne doivent pas rêver qu'il aura des Sauveurs ou des Libérateurs qui lui tomberaient du ciel. Cela n'existe pas dans la vie réelle. Par conséquent, les africains du Togo doivent continuer leur lutte, en misant sur leurs capacités d'organisation, de planification et de solidité face à la violence qui est le dernier refuge de la tyrannie cinquantenaire qu'ils ont en face d'eux.‬

‪Cerveau Esprit‪ Il semble qu'en coulisse le régime prépare le référendum?‬
‪Si oui, comment comptez-vous faire?‬

‪Komla KPOGLI :‪ Compatriote Cerveau Esprit, bonsoir! ‬
‪La logique du régime RPT c'est de valider sa pérennité par des fraudes électorales répétées et de jouer la partie la plus violente de l'armée contre le peuple volé et qui revendique son pouvoir. Il est donc clair que le RPT dit et va dire qu'il ne peut y avoir une modification constitutionnelle dans le pays sans passer par la voie référendaire. Et le RPT est et sera suivi par des légalistes à tout crin qui feront semblant d'oublier ce qu'est le fondement du conflit historique entre le RPT et le peuple africain du Togo. ‬
‪Voilà pourquoi, le leadership doit s'affranchir de toute cette discussion constitutionnelle piégieuse pour imposer la voie révolutionnaire de notre peuple. Notre peuple a, comme tous les peuples sur terre, le droit de mettre fin au régime qui le dirige. Au Togo, ce droit est encore plus manifeste étant donné que le régime RPT est fondé sur le crime et continue de vivre du crime.‬ 

‪Kossi Mawunyo Christian Amenouvi‪ Merci beaucoup‬.
‪Komla KPOGLI :‪ Merci à vous, compatriote d'être là.‬
Ive Tchao‪ : Où en est-on avec la mobilisation de la diaspora ?

Komla KPOGLI : Bonsoir compatriote Ive Tchao.‬
‪Les togolaises et togolais vivant à l'étranger appelés Diaspora, continuent de se mobiliser. Il y a toujours des manifestations un peu partout, malgré que nous entrons dans la période du grand froid dans les pays européens et américains maintenant.‬
‪Notre souhait le plus vif est que, au-delà des mobilisations, les togolaises et togolais de l'étranger se structurent et s'organisent pour devenir une force d'influence décisive sur le processus de libération en cours. Par cette structuration et cette organisation, ces togolais mobiliseront les moyens de manière plus efficace et les orienteront vers le pays de manière décisive car ils seront coordonnés.
‪Ive Tchao‪ : MERCI, NOS ENCOURAGEMENTS. Notre pays doit être libéré cette fois-ci‬.

‪Komla KPOGLI : Ive Tchao, Tout dépend de comment le leadership conçoit la chose et de comment il oriente les masses populaires qui montrent très clairement qu'elles sont en mesure de payer le prix de leur libération.‬
‪Eli Kavegue :‪ Que pensez-vous du dialogue ?‬
‬Komla KPOGLI: Compatriote Eli Kavegue, disons encore une fois que le dialogue est une arme que sortent régulièrement les tyrans pour casser l'opposition populaire qui se dresse contre eux. Les tyrans, en sortant cette arme, visent à gagner du temps et à redéployer leur pouvoir. La contestation doit absolument éviter de leur donner cette chance.
‪Fatima Kekangui‪ : Hummmm Togo comment on va faire ? Si l'armée continue de jouer un tel rôle ?‬
‪Komla KPOGLI : Bonsoir compatriote Fatima Kekangui !!! ‬
‪Il y a dans tout pays une puissance au-dessus de l'armée ou de tout autre corps institutionnel en apparence invincible: c'est le peuple mobilisé, organisé et orienté par un leadership visionnaire et stratège. Quand un tel peuple se met debout, il agit comme un tsunami. Il ravage tout sur son passage. Bien sûr, il perd de ses enfants. Le sang coule. Mais, ceci est le prix que tous les peuples paient quand ils sont confrontés à une prise d'otage par certains de leurs enfants atteints d'avarice et de folie coloniale en faveur de l'étranger. Après la victoire, ses peuples récompensent ses filles et fils morts pour la Patrie en attribuant leurs noms aux routes, aux rues, aux jardins, aux boulevards, aux cinémas, aux aéroports, aux hôpitaux, aux écoles, aux universités...Ainsi, ces martyrs deviennent des immortels. C'est dire donc que l'armée togolaise qui, il faut le rappeler, ne soutient pas dans sa totalité le tyran et sa bande, fera un changement d'alliance dès lors qu'elle verra que l'organisation populaire remplit les conditions d'un renversement du rapport des forces en sa faveur.‬

‪Eli Kevegue : Et si en faisant dialogue les manifestations se poursuivent ?
Komla KPOGLI :‪ Eli Kavegue Quand un peuple veut se libérer, il n'a pas besoin de faire tout ce circuit. Il va droit au but, de telle sorte que si la tyrannie ne cède pas, il ne restera comme voie de sortie au tyran que son écrasement par le peuple ou la voie négociée pour se rendre à l'aéroport et fuir le pays. En dehors de ceci, tout le reste équivaut à des tentatives de fuite en avant. Même en fuyant à toute vitesse en avant, la réalité du combat libérateur rattrape toujours le peuple. Vaut mieux l'affronter ici et maintenant.
‪Bella Honkou‪ : Quelles sont les qualités d'un bon leader d'opinion?‬
Komla KPOGLI :‪ Bonsoir, chère Bella Honkou. Si je resserre votre question en la concentrant uniquement sur le cas du Togo, un bon leader doit avoir comme qualités essentielles: la vision historique, la capacité de mettre sur papier une stratégie, la capacité de choisir des moyens adéquats pour combattre la tyrannie, la capacité de cibler au plus près les buts et les cibles à atteindre, la capacité de planifier et de conduire la planification, et enfin la patience de savoir que la lutte est et va être longue.‬
‪Luc Essenou‪ : Est-ce que ce dialogue vaut la peine tant que nous savons qu'il y avait eu 20 dialogues déjà sans issus‬.
‪Komla KPOGLI :‪ Bonsoir, compatriote Luc Essenou, c'est une perte de temps qui ne va profiter qu'au régime. Le passé a déjà résolu cette question.‬
‪Luc Essenou‪ : Mr6 mon boss‬. La lutte continue‬
Komla KPOGLI :‪ Luc Essenou, Elle doit continuer mais avec une réorientation stratégique et une planification qui va avec. Sinon, les buts visés par le peuple africain du Togo ne seront pas atteints ou ils seront détournés. Il faut absolument éviter d'en arriver là.‬
‪Eli Kavegue‪ : Svp Mr kpogli vs êtes en contact avec nos leaders politiques??‬
‪Komla KPOGLI :‪ Eli Kavegue, nous avons fait ce que nous pouvons pour être en contact avec eux. A la vérité, c'est OUI et NON.‬
‪Eli Kavegue‪ : Mais juste pour vous dire de s'approcher d'eux pour l'initiative.‬
‪Komla KPOGLI :‪ Eli Kavegue, A la condition aussi que leurs entourages ne voient pas en toutes les intelligences et bonnes volontés appelées par le devoir patriote qui veulent apporter leurs contributions comme une attaque contre leurs position et influence. Et qu'eux-mêmes, "les leaders politiques", recherchent les esprits lucides et combatifs depuis des années et des années.‬

Aucun commentaire: