mardi 15 février 2005

Dénonciation de la France et Appel à solidarité de la Jeunesse Africaine.


DECLARATION

La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique s’insurge contre la France et lance à un appel de solidarité à la Jeunesse d’Afrique.

Le Togo est actuellement en train de vivre une situation délicate. Après la mort du dictateur Eyadema, la France par le biais d’une poignée d’officiers supérieurs des Forces Armées Togolaises (FAT), intronise Faure Gnassingbe, fils du défunt dictateur qui a dirigé le Togo d’une main de fer durant 40 ans. Durant son long et catastrophique règne, Eyadema a écrasé le peuple togolais avec le soutien et l’appui indéfectibles des régimes successifs de la France.

L’intronisation illégale et totalement illégitime de Faure Gnassingbé, est non seulement une honte pour notre continent qui se bat avec ses dignes fils pour sortir des marécages de la médiocratie, mais aussi une manifestation évidente de la « Françafrique » dont l’existence est niée par son champion incontesté Jacques CHIRAC. Lors du sommet de la Francophonie à Ouagadougou en 2004 et plus récemment lors de sa visite le 2 février dernier au Sénégal, CHIRAC par cynisme, tartufferie et par sa capacité à jouer la belle-de-nuit, affirme que la Françafrique n’existe pas.

Aujourd’hui, le Togo est victime de cette politique françafricaine aux accointances nauséabondes. La J.U.D.A n’en veut pour preuve que :

-le stationnement stratégique des forces françaises à Lomé. Les FAT sont bâties par la France. Elles ont toujours bénéficié de l’appui technique et logistique de l’armée française pour piétiner les revendications démocratiques du peuple togolais. Aujourd’hui encore, elles ont eu l’aval de la France pour introniser Faure Gnassingbé. Celui qui a réalisé cette stratégie chiracquienne, c’est une femme, une mère de famille, Alliot-Marie, « ministre de la défense des intérêts français en Afrique ».

-la présence d’un fervent Françafricain, Charles DEBBASCH, aux côtés des putschistes. Ce constitutionnaliste français a pour mission de trouver des arguments juridiques tordus et inopérants pour donner un visage légal au coup d’Etat militaire.

-l’attitude ambiguë de la France. Dès l’annonce de la mort du vieux dictateur, Chirac a regretté « la mort d’un ami de la France qui est aussi un ami personnel ». Après avoir séché ses larmes, Chirac au lieu de condamner le coup d’Etat, appelle au retour à l’ordre constitutionnel puis à l’organisation d’élections sans aucune précision quant à leur nature et de qui les organise.
Sous la pression mondiale, la France finit par condamner amicalement le putsch. Après, elle déclare « suivre Faure Gnassingbé dans ses promesses » faites dans un discours qualifié de « discours à la Nation » dont Chirac a pris soin de veiller à son contenu. Alors même que Faure Gnassigbé était incompétent à faire un tel discours. La France veut légitimer ainsi cette autorité inexistante.

-le patrouille des troupes françaises aux côtés des FAT dans les quartiers de Lomé.

Ces faits indéniables font dire à la J.U.D.A que le peuple togolais est non pas en face des putschistes togolais mais plutôt en face d’une puissance, la France.

Donc la J.U.D.A lance un appel de solidarité à la Jeunesse Africaine dans toute sa globalité pour aider les Togolais à se libérer de ce système inhumain.

Jeunesse d’Afrique, un Togolais qui tombe aujourd’hui sous les balles meurtrières alors qu’il ne revendiquait que le respect de la légalité constitutionnelle, est avant tout un Africain de moins dans notre commun combat pour une nouvelle Afrique. C’est pourquoi, nous devons raffermir dans une solidarité forte notre engagement et resserrer nos rangs.

La J.U.D.A estime qu’il est encore temps de nous constituer en un Front Africain contre le Néocolonialisme (FAN) avec ses démembrements. Celui du Togo est né sous la houlette de la J.U.D.A. Le FAN-Togo invite donc la Jeunesse d’Afrique à se mobiliser pour :

-faire respecter l’ordre constitutionnel au Togo.

-faire savoir à la France et à Chirac que contrairement à ce qu’il disait à Thabo Mbeki il y a quelques semaines, qu’il doit « étudier la psychologie des Africains » avant d’orchestrer leurs pratiques abominables et malsaines. Les nouvelles générations d’Africains ne sont plus disposées à supporter la tutelle française.

-faire retirer par la France, ses troupes armées et avant leur départ de replacer le Togo dans la logique constitutionnelle.

-mettre la pression sur le peuple français qui doit manifester son désaccord avec la politique étrangère de la France et surtout sa politique africaine à travers des protestations populaires comme il l’a fait à l’égard de la politique étrangère de Bush.
La J.U.D.A estime que la charité bien ordonner commence par soi-même. Pour cette raison, les Français sont appelés à relever le défi et exiger par exemple que leur soit exactement expliqué ce qui a conduit les Ivoiriens à s’en prendre aux citoyens français alors que ces derniers avaient toujours vécu dans la quiétude totale. Le sentiment antifrançais ne nait ex-nihilo. Au lieu de parler de xénophobie, les Français doivent agir sur leurs dirigeants avant qu’il ne soit trop tard, sinon les Togolais épris de liberté seront un peuple xénophobe de plus.

-faire cesser le fait que nos Etats d’Afrique avec la complicité de certains de nos propres frères, servent de champs d’expérimentation des concepts malsains conçus dans les laboratoires élyséennes.

-éviter à l’Afrique une guerre inutile de plus.

Le temps de nous-mêmes à sonner. Jeunesse d’Afrique, levons-nous tous ensemble, dans un sursaut panafricain pour condamner à travers des manifestations populaires à l’échelle continentale, et éviter que ce dangereux précédent- une transmission héréditaire du pouvoir d’Etat dans une République-organisé de main de maître par CHIRAC, ne se reproduise plus jamais. Car pour réaliser l’Union Africaine, il nous faut baliser les écueils qui obstruent notre avancée commune.

Fait à Lomé le 15 février 2005
Pour la Coordination
Le Secrétaire Général,
Rodrigue KPOGLI

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