DECLARATION
La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique a suivi l’opération de révision et de distribution des cartes d’électeur pour le scrutin présidentiel du 24 avril prochain.
Cette opération débutée le lundi 28 mars 2005 est entachée d’après nos observations, de graves irrégularités qui mettent en doute la régularité du processus électoral en cours.
1.) Etablissement de nouvelles cartes d’électeur. Le constat est amer :
- Impossibilité pour des personnes âgées de plus de 23 ans de s’inscrire. Il leur est demandé de justifier le pourquoi elles ne se sont pas faites inscrire en 2003.
- Absence de cartes vierges ou du moins leur insuffisance en quantité. Plusieurs personnes n’ont pas pu s’inscrire parce que les cartes vierges sont épuisées.
- Impossibilité pour les personnes de 18 ans au moins de s’inscrire. Plusieurs personnes dans ce cas sont des élèves ou des apprentis qui disposent plutôt de leur carte scolaire ou d’apprentissage. Il leur a été refusé l’inscription au motif qu’ils n’avaient pas de carte d’identité nationale.
- Impossibilité pour des personnes ayant changé de domicile de s’inscrire. La raison est simple. Il leur est demandé de retourner à leur point de départ pour se faire établir une attestation de radiation. Il en est ainsi pour tous les agents de l’Etat mutés depuis 2003. Il en est de même pour ceux qui pour des raisons diverses, ont changé de domicile.
- Impossibilité pour des personnes dans certaines localités de s’inscrire même sur présentation de cartes d’identité nationale.
2.) Retrait des cartes d’électeur Beaucoup de problèmes à ce niveau également:
- Cas des personnes sans pièce d’identité. Elles ne sont pas autorisées à retirer la carte même sur présentation d’autres pièces d’identité. Alors même que la filiation était constituée.
- Des personnes présentant la carte d’électeur de 1998 et de 2003. Il leur est refusé de retirer la nouvelle carte alors que certaines personnes avaient joint leur acte de naissance ou nationalité.
- Des noms mal écrits. Une inadéquation entre la pièce d’identité nationale et la carte d’électeur vaut refus de retrait alors que d’autres indices auraient suffi à l’identification.
Il faut noter que les fautes d’orthographe provenaient surtout de la carte d’électeur.
D’une manière globale, la J.U.D.A. note que:
a) l’encre indélébile n’est pas disponible dans certains centres de vote. Mais le retrait et l’inscription se font.
b) dans certains centres d’inscription, les listes ne sont pas affichées tandis que dans d’autres, l’ordre des listes a été permuté ; ceci crée une perte de temps aux citoyens qui cherchent leur nom toute une journée et finissent par abdiquer lorsqu’ils n’en peuvent plus.
c) les inscriptions et le retrait se font dans certains centres d’inscription sans la carte d’identité ou avec une carte d’identité qui n’est pas encours de validité alors que dans d’autres c’est impossible.
d) des préfets et de sous-préfets voire des chefs coutumiers envoient des cartes vierges dans les pays limitrophes à remplir.
e) les heures d’ouverture et de fermeture des centres d’inscription ne sont pas respectées. Ouverture tardive et fermeture prématurée.
f) des individus circulent et prennent le nom des non inscrits en leur promettant de leur trouver des cartes le mardi 5 avril 2005.
g) Des individus circulent pour collecter une somme de1000 FCFA par personne pour leur ramener des cartes d’électeurs après quelques heures.
h) la formation des agents est inefficace au regard de l’interprétation variée des textes notamment le code électoral et les consignes données.
i) le taux de retrait des cartes n’atteint pas 35% au jour d’aujourd’hui.
j) le manque d’information amène des commentaires déplacés et exagérés entre les agents et les populations .
k) la commission administrative n’applique pas l’article 65 alinéa 3 du code électoral qui lui demande de procéder à une enquête lorsqu’une personne désire retirer sa carte ne dispose pas de pièce d’identité . La J.U.D.A. estime qu’il est opportun de demander aux autorités en charge de l’organisation des élections de prolonger la date du retrait et d’inscription en tenant compte des difficultés et irrégularités sus-énumérées.
l) des violences ont émaillé par endroit l’opération de distribution à cause des tracasseries et autres obstacles qui ennuient les populations.
m) des citoyens qui tentent de s’opposer à ces pratiques sus-mentionnées, sont l’objet de bastonnades et de violences administrées par des individus clairement identifiés comme miliciens du parti au pouvoir.
La J.U.D.A. demande à l’organe législatif de siéger immédiatement en vue d’adapter le code électoral au fait que la majorité des Togolais ne dispose pas de carte d’identité nationale. Cette réalité n’est pas exclusive au Togo mais elle est celle de tous les pays d’Afrique où les populations ne disposent pas de pièce d’identité. C’est bien là, la preuve de l’échec de nos Etats à former des citoyens responsables.
Elle exige également une prolongation des opérations d’inscription et de retrait des cartes et aux autorités en charge de l’organisation du scrutin de veiller à la distribution des dites cartes jusqu’à la veille du vote.
Considérant les enjeux des présidentielles prochaines, la J.U.D.A. exige que soit facilitée la participation de tous les Togolais à l’élection du Président de la République. Il est inutile de rappeler que le vote est un droit auquel nul ne peut porter atteinte.
Les mesures tendant à restreindre le suffrage sont d’une époque révolue et les graves entorses aux principes de base d’un Etat démocratique notées en ce moment au Togo sont à condamner . Ces faits, selon la J.U.D.A jettent un sérieux doute quant à la volonté des autorités actuelles d'organiser des élections libres et crédibles.
La Jeunesse Togolaise doit alors se mobiliser et redoubler de vigilance pour faire échec à toutes les formes de manipulation, d’achat de conscience et de fraudes quelle que soit leur origine.
Fait à Lomé le 04 avril 2005
Le Secrétaire Général
Rodrigue KPOGLI
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