Ces derniers temps, il y a résurgence des comportements racistes dans les stades européens et français particulièrement. Les joueurs africains sont humiliés par des spectateurs racistes qui émettent des cris de singes ou claironnent tout au long du match « sales nègres ». Le cas Ouaddou- joueur marocain de Valenciennes- qui a frappé les consciences, s'inscrit dans une continuité. Au cours d'un match, même le Tchèque Milan Barros se pince le nez et se ventile pour « éviter l'odeur » du Camerounais Mbia. Samuel Eto'o, Marc Zoro, Kébé et bien d'autres ont eu leur lot d'humiliations. Eux et bien d'autres ont et en auront malheureusement encore. Ce n'est pas une fatalité mais une réalité regrettable. Car nombre d'occidentaux ne peuvent se départir de l'élan raciste qui a poussé leurs aïeux à théoriser et pratiquer l'esclavage, la shoah, la colonisation, l'élimination des Indiens et bien d'autres crimes. Si le néocolonialisme reste aujourd'hui une réalité, c'est que chez la majorité des Occidentaux, le racisme est héréditaire. Ces gens ne supportent pas des humains d'autres cultures coupables d'avoir une peau différente de la leur. Pour d'autres, le racisme est, à notre avis, d’ordre stratégique. Il fallait bien décréter une race inférieure quelque part pour faire passer certaines volontés, idées et pratiques que d'autres ne peuvent tolérer.
L'exemple vient du sommet ou soigner le mal à partir des racines
Comment peut-on aujourd'hui lutter contre l'humiliation des joueurs africains dans le championnat français sans autopsier un passé si présent dans les esprits? Le poisson commence par pourrir de la tête, dit-on. Il ne faut pas aller trop loin dans l'histoire pour rechercher les racines du mal. Jacques Chirac disait le 19 juin 1991 que les Africains (Noirs et Maghrébins) ont une odeur insupportable et font trop de bruits. Cela ne l'a pas empêché de devenir président et de se considérer cyniquement à la face du monde comme « l'avocat de l'Afrique ». Et les chefs de circonscriptions africains n'ont jamais manqué l'occasion d'adouber le « cher Jacques » et de s'agglutiner autour de lui pour des photos de famille. Drôle famille!
Son successeur n'a pas fait mieux. De « la racaille » des banlieues qu'il voulait « nettoyer au Kärcher », Sarkozy de la rupture est devenu président des Français dans la continuité. Pour une rupture, il n'en fallait pas mieux. A Dakar à l'université Cheick Anta Diop le 26 juillet 2007, il crache à la figure des Africains en mondovision, en déclarant que l'homme Africain n'est pas entré dans l'Histoire et que le problème de ce continent est que ses enfants s'entretuent et sont corrompus congénitalement. Même si certains Français ont condamné ces propos à travers des écrits et des paroles, il n’en demeure pas que ces critiques n'ont pas été suffisamment fortes pour contraindre Sarkozy à l'excuse. Au contraire, son entourage en l'occurence Henri Guaino, s'est félicité que ce discours restera dans les annales et dans les discussions pour une dizaine d'années au moins. Pour justifier une pareille imbécillité, certains esprits malins, ont culpabilisé le griot du roi qu'est Henri Guaino, auteur des récitations de Sarkozy. Une façon subtile de dédouaner ce dernier connu pour son habitude à se passer de ses conseillers qu'il n'hésite pas à griller à l'occasion. Le même Guaino a, lui-même, justifié le discours de Dakar lors d'une émission « Ce soir ou jamais » de France3 avec l'aide bien précieuse d'un certain philosophe Camerounais, André Mbem dressé contre Aminata Traoré, pourfendeuse du discours incriminé.
Encore une fois, tout finit par rentrer en ordre. Personne ne peut punir Sarkozy et ses conseillers d'avoir insulté les Africains. Comme son prédécesseur, Sarkozy se dit « ami de l'Afrique et des Africains ». Si aujourd'hui, il coule dans les sondages, c'est bien davantage à son incurie à résoudre l'équation du pouvoir d'achat, à l'exposition de sa vie privée et à son style « bling bling » qu'il le doit. Ce n'est guère pour ses propos racistes à l'égard des Africains.
Molles critiques et indifférence
Quand ce sont de molles critiques et une certaine indifférence qui sanctionnent les autorités qui insultent les Africains, il est clair qu'elles deviennent et servent de modèles aux citoyens moyens. Lorsque le premier des citoyens français humilie les Africains, ce ne sont pas les citoyens moyens qui s'en priveront dès qu'ils en ont l'occasion. En un mot, lorsque l'exemple vient d'en-haut, on ne peut s'étonner de son émulation au sein de la société. C'est pour cela que nonobstant l'appel des officiels du foot français et du sous-ministre Bernard Laporte en faveur de sévères sanctions contre ceux qui traitent les joueurs africains de singes et de « sales negros », le problème demeure entier.
Faire recours aux « singes » pour collectionner des médailles
Cependant ces Français ont la mémoire courte et sont frappés du sceau de l'amnésie. Restons dans le foot après tout. En 1998, pour obtenir la coupe du monde, les Français ont dû faire recours aux Africains c'est à dire « aux singes ». Dans l'équipe de France d'alors, sur les 23 joueurs, il n'y avait de Français authentiques que Laurent Blanc, Didier Deschamps, Emmanuel Petit, Lionel Charbonnier, Barthez, Dugarry, Stéphane Guivarc'h. Tous les autres sont des étrangers et principalement Africains dont le plus célèbre, Zidane est supplié de ne pas quitter l'équipe à chaque fois qu'il souhaite aller en retraite. Aujourd'hui, c'est la même situation. De Malouda à Mandanda en passant par Govou, Nasri, Benzema et bien d'autres, la France pioche le meilleur des pays africains- ses colonies- pour garnir sa maison et décrocher des titres. Rôle positif de la colonisation? Bien sûr! Comme si les pays africains n'avaient pas eux besoin de grandeur et d'honneur sportive, la France n'hésite pas à sortir le grand jeu de la nationalité et de l'argent pour capter les jeunes qui auraient pu briller et stimuler les autres jeunes africains. En procédant de la sorte, la France pille l'Afrique et prive les sociétés africaines de modèles.
Ces gladiateurs des temps modernes qui ignorent l'histoire
Ironie du sort, ces gladiateurs des temps modernes ne s'émeuvent pas lorsque leurs compatriotes se trouvent en mauvaise posture. Mis à part Lilian Thuram qui mérite respect, le reste fait litière des problèmes de leurs congénères. Ils agissent comme si l'enfer c'est les autres. Chose inimaginable de la part des autres groupes humains notamment les Juifs par exemple. Insultez un Juif et vous trouverez pratiquement tous les Juifs sur votre chemin. Cette solidarité n'est pas une évidence chez les Africains. Et c'est bien dommage car d'importants détails de l'histoire leur échappent.
Lors de la guerre contre le nazisme, la France a dû faire recours aux Africains. Dès que la victoire fut acquise, ceux-ci ont été démobilisés et renvoyés à leurs casseroles. Leurs soldes n'étaient même pas versés. Ils n'ont eu droit à aucun suivi médical ni psychologique. Et lorsqu'ils se sont organisés pour revendiquer leurs droits à Thiaroye au Sénégal en 1944, c'est à coups de canon qu'ils ont été accueillis. Voilà comment on est payé quand on est des singes. En monnaie de singes, bien sûr! C'est pour cette raison qu'il est incompréhensible de voir des Africains s'enthousiasmer pour enfiler le maillot français alors même que des cris de singes sont dirigés contre leurs compatriotes. Leur silence, leur laxisme ou leur indifférence à l'égard du racisme est une complicité mieux une démission de leur titre d'homme. Ils ne méritent aucun respect.
Les joueurs africains de l'équipe de France doivent monter au créneau
Le jour où les Africains de l'équipe de France dont ils sont si fiers, se souviendront de l'histoire et décideront de jouer leur rôle d'hommes responsables, les cris de singes et les injures racistes cesseront ou du moins marqueront les pas dans les stades. Mais en attendant ce jour, on a beau faire porter aux joueurs des T-shirt frappés de messages antiracistes, la justice peut condamner quelques abrutis pour injure raciste, on a beau monter des spots publicitaires condamnant le racisme dans les stades, on a beau inviter Basile Boli (ami de Sarkozy) et bien d'autres au Journal de 20 heures, cela ne changera grands choses.
Les Africains sont interpellés
Beaucoup d'Européens ont pris l'habitude d'insulter les Africains en toute impunité et c'est cela qui favorise cette « ferveur » raciste. Cependant lorsqu'on insulte un Juif en France, ce sont les pouvoirs publics, l'ensemble de la classe politique et parfois le Président lui-même qui prennent les devants de la condamnation et appellent vivement la justice à se saisir de la situation et punir les auteurs. On vient d'ailleurs d'en avoir l'illustration avec le limogeage du sous-préfet de Saintes, Bruno Guigue1 qui a osé critiquer dans une tribune, la politique d'Israël (ce qui n'a rien d'antisémite). Il n'en est pas ainsi des Africains. Comme quoi, il existe des droits de l'Homme auxquels ne peut prétendre « l'homme Africain » si cher à Sarkozy. Pour ces raisons, les Africains sont interpellés. Ils doivent s'unir et se montrer solidaires pour se faire respecter.
Rodrigue KPOGLI
L'exemple vient du sommet ou soigner le mal à partir des racines
Comment peut-on aujourd'hui lutter contre l'humiliation des joueurs africains dans le championnat français sans autopsier un passé si présent dans les esprits? Le poisson commence par pourrir de la tête, dit-on. Il ne faut pas aller trop loin dans l'histoire pour rechercher les racines du mal. Jacques Chirac disait le 19 juin 1991 que les Africains (Noirs et Maghrébins) ont une odeur insupportable et font trop de bruits. Cela ne l'a pas empêché de devenir président et de se considérer cyniquement à la face du monde comme « l'avocat de l'Afrique ». Et les chefs de circonscriptions africains n'ont jamais manqué l'occasion d'adouber le « cher Jacques » et de s'agglutiner autour de lui pour des photos de famille. Drôle famille!
Son successeur n'a pas fait mieux. De « la racaille » des banlieues qu'il voulait « nettoyer au Kärcher », Sarkozy de la rupture est devenu président des Français dans la continuité. Pour une rupture, il n'en fallait pas mieux. A Dakar à l'université Cheick Anta Diop le 26 juillet 2007, il crache à la figure des Africains en mondovision, en déclarant que l'homme Africain n'est pas entré dans l'Histoire et que le problème de ce continent est que ses enfants s'entretuent et sont corrompus congénitalement. Même si certains Français ont condamné ces propos à travers des écrits et des paroles, il n’en demeure pas que ces critiques n'ont pas été suffisamment fortes pour contraindre Sarkozy à l'excuse. Au contraire, son entourage en l'occurence Henri Guaino, s'est félicité que ce discours restera dans les annales et dans les discussions pour une dizaine d'années au moins. Pour justifier une pareille imbécillité, certains esprits malins, ont culpabilisé le griot du roi qu'est Henri Guaino, auteur des récitations de Sarkozy. Une façon subtile de dédouaner ce dernier connu pour son habitude à se passer de ses conseillers qu'il n'hésite pas à griller à l'occasion. Le même Guaino a, lui-même, justifié le discours de Dakar lors d'une émission « Ce soir ou jamais » de France3 avec l'aide bien précieuse d'un certain philosophe Camerounais, André Mbem dressé contre Aminata Traoré, pourfendeuse du discours incriminé.
Encore une fois, tout finit par rentrer en ordre. Personne ne peut punir Sarkozy et ses conseillers d'avoir insulté les Africains. Comme son prédécesseur, Sarkozy se dit « ami de l'Afrique et des Africains ». Si aujourd'hui, il coule dans les sondages, c'est bien davantage à son incurie à résoudre l'équation du pouvoir d'achat, à l'exposition de sa vie privée et à son style « bling bling » qu'il le doit. Ce n'est guère pour ses propos racistes à l'égard des Africains.
Molles critiques et indifférence
Quand ce sont de molles critiques et une certaine indifférence qui sanctionnent les autorités qui insultent les Africains, il est clair qu'elles deviennent et servent de modèles aux citoyens moyens. Lorsque le premier des citoyens français humilie les Africains, ce ne sont pas les citoyens moyens qui s'en priveront dès qu'ils en ont l'occasion. En un mot, lorsque l'exemple vient d'en-haut, on ne peut s'étonner de son émulation au sein de la société. C'est pour cela que nonobstant l'appel des officiels du foot français et du sous-ministre Bernard Laporte en faveur de sévères sanctions contre ceux qui traitent les joueurs africains de singes et de « sales negros », le problème demeure entier.
Faire recours aux « singes » pour collectionner des médailles
Cependant ces Français ont la mémoire courte et sont frappés du sceau de l'amnésie. Restons dans le foot après tout. En 1998, pour obtenir la coupe du monde, les Français ont dû faire recours aux Africains c'est à dire « aux singes ». Dans l'équipe de France d'alors, sur les 23 joueurs, il n'y avait de Français authentiques que Laurent Blanc, Didier Deschamps, Emmanuel Petit, Lionel Charbonnier, Barthez, Dugarry, Stéphane Guivarc'h. Tous les autres sont des étrangers et principalement Africains dont le plus célèbre, Zidane est supplié de ne pas quitter l'équipe à chaque fois qu'il souhaite aller en retraite. Aujourd'hui, c'est la même situation. De Malouda à Mandanda en passant par Govou, Nasri, Benzema et bien d'autres, la France pioche le meilleur des pays africains- ses colonies- pour garnir sa maison et décrocher des titres. Rôle positif de la colonisation? Bien sûr! Comme si les pays africains n'avaient pas eux besoin de grandeur et d'honneur sportive, la France n'hésite pas à sortir le grand jeu de la nationalité et de l'argent pour capter les jeunes qui auraient pu briller et stimuler les autres jeunes africains. En procédant de la sorte, la France pille l'Afrique et prive les sociétés africaines de modèles.
Ces gladiateurs des temps modernes qui ignorent l'histoire
Ironie du sort, ces gladiateurs des temps modernes ne s'émeuvent pas lorsque leurs compatriotes se trouvent en mauvaise posture. Mis à part Lilian Thuram qui mérite respect, le reste fait litière des problèmes de leurs congénères. Ils agissent comme si l'enfer c'est les autres. Chose inimaginable de la part des autres groupes humains notamment les Juifs par exemple. Insultez un Juif et vous trouverez pratiquement tous les Juifs sur votre chemin. Cette solidarité n'est pas une évidence chez les Africains. Et c'est bien dommage car d'importants détails de l'histoire leur échappent.
Lors de la guerre contre le nazisme, la France a dû faire recours aux Africains. Dès que la victoire fut acquise, ceux-ci ont été démobilisés et renvoyés à leurs casseroles. Leurs soldes n'étaient même pas versés. Ils n'ont eu droit à aucun suivi médical ni psychologique. Et lorsqu'ils se sont organisés pour revendiquer leurs droits à Thiaroye au Sénégal en 1944, c'est à coups de canon qu'ils ont été accueillis. Voilà comment on est payé quand on est des singes. En monnaie de singes, bien sûr! C'est pour cette raison qu'il est incompréhensible de voir des Africains s'enthousiasmer pour enfiler le maillot français alors même que des cris de singes sont dirigés contre leurs compatriotes. Leur silence, leur laxisme ou leur indifférence à l'égard du racisme est une complicité mieux une démission de leur titre d'homme. Ils ne méritent aucun respect.
Les joueurs africains de l'équipe de France doivent monter au créneau
Le jour où les Africains de l'équipe de France dont ils sont si fiers, se souviendront de l'histoire et décideront de jouer leur rôle d'hommes responsables, les cris de singes et les injures racistes cesseront ou du moins marqueront les pas dans les stades. Mais en attendant ce jour, on a beau faire porter aux joueurs des T-shirt frappés de messages antiracistes, la justice peut condamner quelques abrutis pour injure raciste, on a beau monter des spots publicitaires condamnant le racisme dans les stades, on a beau inviter Basile Boli (ami de Sarkozy) et bien d'autres au Journal de 20 heures, cela ne changera grands choses.
Les Africains sont interpellés
Beaucoup d'Européens ont pris l'habitude d'insulter les Africains en toute impunité et c'est cela qui favorise cette « ferveur » raciste. Cependant lorsqu'on insulte un Juif en France, ce sont les pouvoirs publics, l'ensemble de la classe politique et parfois le Président lui-même qui prennent les devants de la condamnation et appellent vivement la justice à se saisir de la situation et punir les auteurs. On vient d'ailleurs d'en avoir l'illustration avec le limogeage du sous-préfet de Saintes, Bruno Guigue1 qui a osé critiquer dans une tribune, la politique d'Israël (ce qui n'a rien d'antisémite). Il n'en est pas ainsi des Africains. Comme quoi, il existe des droits de l'Homme auxquels ne peut prétendre « l'homme Africain » si cher à Sarkozy. Pour ces raisons, les Africains sont interpellés. Ils doivent s'unir et se montrer solidaires pour se faire respecter.
Rodrigue KPOGLI
1 Officiellement, le sous-préfet a été limogé par son ministre de tutelle Michelle Alliot-Marie pour avoir violé le devoir de réserve que lui impose sa fonction. Mais personne n'est dupe. Heureusement!
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