lundi 26 mars 2012

Sénégal: Macky SALL ou le changement dans la continuité coloniale.

Komla KPOGLI
26 mars 2012
Web. http://lajuda.blogspot.com

Dans une Afrique où il est de coutume pour les tyrans de s'accrocher à leur fameux fauteuil présidentiel, lorsque dans un territoire un satrape perd le pouvoir, c'est plutôt normal que les partisans du changement pour le changement soient aux anges. Des Africains du territoire du Sénégal et beaucoup d’autres sont à la fête après que Abdoulaye Wade ait été sorti et qu’on ait porté, par vote, à sa place son ancien premier ministre Macky Sall. Ce matin, on apprend par la presse qu'un peu partout dans ce territoire l'heure est à la fête et aux réjouissances populaires. Mais si on prend un peu de recul, il est à constater que ce changement n'annonce rien de nouveau et même, il faut oser le dire, rien de bon. Mieux, il ressemble fort malheureusement pour les fêtards et autres optimistes béats à une continuité. C'est juste un changement de personne pour mieux ancrer le système.
Macky Sall, le nouveau président du territoire du Sénégal.
Tout d'abord: le nouvel élu se définit lui-même comme un libéral. Wade est aussi un libéral et il l'a toujours revendiqué et assumé. Qu'est-ce dont qu'un libéral dans le champ politico-économique? Un libéral c'est un partisan sur le plan politique de la démocratie et des libertés individuelles; et sur le plan économique c'est un capitaliste. Dans le contexte africain où les Etats ne sont que le visage d'autrui, l'expérience a montré que le libéral est un fervent partisan de la suppression des barrières douanières, de la libéralisation du mouvement des capitaux, de la construction des infrastructures moins rentables pour le pays mais bénéfiques aux entreprises transnationales, de l’augmentation des taxes et impôts, de la privatisation des secteurs publics de l’eau, de l’électricité, de la réduction des dépenses de santé, de l’éducation, de la réduction des salaires, du blocage des avancements voire du dégraissage dans la fonction publique, de la suppression de tout soutien public aux agriculteurs et de tous les frais affectés au bien-être de notre peuple. Bref, le libéral est celui qui a pour mission de transposer mécaniquement le modèle libéral  en Afrique et détruire la vision africaine de la vie en communauté. Et toutes ces mesures ne visent rien sauf à faire des économies pour payer la « dette » et attirer les « bailleurs » et les « opérateurs économiques étrangers ». Un libéralisme de plus en plus rejeté violemment dans son berceau occidental où on lui cherche désespérément des alternatives mais revendiqué sous les cieux africains. Macky Sall est de ceux-là qui vantent la fameuse initiative PPTE qui énonce débilement que plus un pays alourdit sa pauvreté et sa dette, plus il va vers son développement.

Ensuite: Macky Sall est un homme du système. Il a été nourri à la mamelle de l'ex-président Wade auprès de qui il a fait ses premières armes depuis les années 1980 au sein du PDS (Parti Démocratique Sénégalais). Elu président de la cellule Initiatives et Stratégies et secrétaire général de la Convention régionale du Parti démocratique sénégalais (PDS) de Fatick en 1998, il fut l'un des artisans en 2000 de la victoire de Wade qui le récompense en le nommant Conseiller Spécial. Son ascension ne s'arrête pas là. En 2001, Sall devient ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique, puis ministre d'Etat en 2002 à différents postes. En avril 2004, il est nommé vice-président du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) et le 21 avril 2004 Macky Sall est nommé Premier ministre par Abdoulaye Wade, poste qu'il occupe jusqu’à la réélection d’Abdoulaye Wade en 2007. 

Continuant sa carrière, Sall passe de la primature à la présidence de l’Assemblée nationale le 20 juin 2007. C'est à ce poste qu'il va rencontrer sa première pierre d'achoppement. Certain d'être par son parcours politique un fils du président Wade, il "ose" convoquer Karim Wade, fils du président Wade à l'Assemblée pour audition sur les travaux de l'Agence nationale de l'Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI). Le courroux du vieux lion de la Teranga Wade est immédiat. Il opte pour les liens du sang en punissant le « fils politique » au bénéfice de Karim. Le poste de numéro 2 du PDS est supprimé par le comité directeur qui décide aussi de réduire le mandant du président de l'Assemblée de cinq à un an. L'infamie est insupportable pour Sall qui démissionne du PDS et crée son propre parti, l'Alliance pour la République. Comme on peut le voir, Macky Sall est un homme du système qui l'a fait du début jusqu'à son niveau actuel. Il ne l'a jamais remis en cause et ne le fera pas. Macky Sall se définissant comme un libéral n’a jamais posé que de question sur l’économie coloniale dans laquelle le territoire du Sénégal baigne en compagnie de tous les autres avec le Franc CFA à l’appui. Jamais de question non plus sur les cultures coloniales notamment l’arachide dans laquelle le territoire du Sénégal excelle. jamais, il n'a mentionné que le cadre africain est un cadre vicié et impropre au développement à cause de son extraversion absolue depuis des siècles à présent. Il n’a pas quitté le navire colonial (Etat colonial) parce que fondamentalement il est mauvais et que piloté avec la boussole étrangère, il ne peut donc que mener le peuple africain du Sénégal à l’accident final.

Enfin: Macky Sall est Grand Croix de l’Ordre national du Lion et Grand Officier de l’Ordre de la Pléiade de la Francophonie. Il a été surtout fait Grand Officier de la Légion d’Honneur française, le 25 mars 2008 en plein trouble avec son mentor Abdoulaye Wade par l’Ambassadeur français Jean-Christophe Ruffin. Les textes de la Légion sont clairs : « La Légion d'honneur est la plus haute décoration française. Elle récompense les mérites acquis par les citoyens, en dehors de toute considération sociale ou héréditaire et ce, dans tous les secteurs d'activité du pays. » La Légion d’Honneur n’est attribuée qu’aux français, comme le précise l’article R.16 du Code de la Légion d’Honneur. A titre exceptionnel toutefois les étrangers peuvent être décorés en fonction de leur personnalité et des services rendus à la France.  Macky Sall est-il français? Si, oui dans ce cas, les Africains du Sénégal auront élu un français qui ne peut que travailler pour son pays à la tête de ce territoire. Il y aurait alors erreur sur la personne. S'il ne l'est pas, quels sont donc ces services que Macky Sall a rendu, rend et rendra encore à la France pour qu’il ait cette récompense ? On peut aisément le deviner, mais bien malin est celui qui pourra montrer des preuves quand on sait que la caractéristique principale de la Françafrique est de procéder dans l’opacité. Mais étant à plusieurs reprises ministre des mines, de l’énergie et de l’hydraulique, on peut imaginer des contrats en faveur des multinationales françaises. Mais, pas seulement. Avec cette médaille, il n’est pas seulement question de récompenser les services rendus dans le passé. Il est probablement question aussi de préparer le terrain pour d’autres bonnes œuvres dans le futur en faveur de la Métropole. Car, la France a ceci de particulier qu’elle sait repérer très tôt les bons chevaux sur lesquels elle mise depuis leur plus jeune âge en leur offrant des gadgets les plus clinquants afin de les mettre sous son contrôle très tôt. C’est cette caste que les coloniaux appelaient « l’élite indigène » dont la mission est de lier solidement les territoires d’Afrique à la Métropole.

Dans un cadre colonial comme c’est le cas dans l’Afrique actuelle, le pouvoir d’Etat ne peut être remis en n’importe quelle main. Il ne peut que quitter une main soumise pour retomber dans une autre encore voire plus servile. Lorsque, par le hasard de l'histoire, ce pouvoir parvient à un homme qui n'est pas coopté par la Métropole, la vie de ce dirigeant devient un enfer. Tout est mis en oeuvre pour l'assassiner (Sankara et bien d'autres) ou pour le renverser (Laurent Gbagbo et bien d'autres). Ce système ne peut dès lors se sentir que renforcé si la transmission du pouvoir se fait avec la participation du peuple à travers la voie électorale comme c’est le cas au Sénégal. Le peuple africain de ce territoire vient de "choisir" le changement de personne dans la continuité d’un système.

Mais pour beaucoup d’Africains tout ceci n’est qu’accessoire, l’essentiel étant que Wade, le "vieux Wade" s’en aille. Ainsi donc, en poursuivant la curiosité de visiter ce qu’on appelle la toile et les réseaux sociaux, on s’aperçoit que ce qui préoccupe effectivement ce n’est ni de se demander de quoi cette fameuse alternance et cette « leçon de démocratie » a le nom, ni d’interroger la politique dont Macky Sall est porteur, ni d’étudier le cadre dans lequel le « nouvel élu » devra agir, ni de mesurer les résultats que cet homme a fait, puisqu’il a été au pouvoir depuis 10 ans et ceux qu’il pourra obtenir avec ses nouvelles responsabilités. Non, tout ceci n’est que questionnements académiques voire hors-sujet. Ce qui intéresse et qui est motif de joie c’est que non seulement Wade et Cie aient quitté le pouvoir, mais encore que la nouvelle première dame du territoire du Sénégal ne soit pas une « blanche », mais une noire, une Africaine.
Que les compatriotes du Sénégal aient mis en échec le projet Sarkowade qui visait à monarchiser ce territoire avec un plan qui devrait léguer le trône présidentiel à Karim Wade après le règne de son père, c'est un fait, mais si « le changement » doit uniquement signifier pour beaucoup le changement de personne à la tête de nos territoires et l'avènement d'une première dame noire au lieu d'une blanche alors là, on est plus que mal barrés. A ce coup, il n’est pas étonnant que l’Afrique soit toujours dans la colonisation sans que beaucoup s’en aperçoivent.

En conclusion, il faut redire que le cadre africain est un cadre colonial. Il fonctionne pour satisfaire les besoins de l’extérieur au mépris des préoccupations endogènes. Tant que ce cadre ne sera pas remis en cause, détruit et reconstruit à l’aune des valeurs et des besoins intérieurs, c’est peine perdue qu’on se tue à doter les proto-Etats africains de présidents et des gouvernements. Espérer que l'Afrique sortira des rapports d'exploitation et de soumission qu'elle entretient avec l'extérieur (notamment avec l'Occident) avec des élections à l'issue desquelles on attend des élus des réformes revient à jouer à une poule qui couve des œufs pourris avec l’espérance que les 21 jours de couvaison déboucheront sur l’éclosion de poussins. On ne réforme pas la colonisation, on la détruit. Si tel n'est pas le cas, alors les rapports coloniaux deviennent selon les mots prononcés dans son allocution radiotélévisée du 6 avril 1962 par De Gaulle, des "rapports de coopération" qui en réalité continuent par servir la Métropole. 

Les Africains doivent se rendre à l’évidence que lorsqu’on ne maîtrise pas son espace, on ne peut le transformer. Les africains du Sénégal peuvent avoir le sentiment de choisir « leur président », mais ils ne décident de rien du tout. Ils vivent sur un territoire qu’ils ne maîtrisent pas. D’où l’urgence de ne pas se satisfaire d’un changement qui n’en est pas un. D’où l’urgence de refuser de célébrer le faux et le mirage.

Le travail revient donc une fois encore aux filles et fils du peuple noir. Lorsque chacun assumera sa part de responsabilité avec gravité en pensant à l’avenir et au devenir de nos enfants, nous pourrons nous lever pour dire non à un système qui présente nos illusions comme nos plus brillantes réussites. Et ceci nécessite de la formation, des stratégies les plus redoutables et des hommes cohérents, aguerris et capables d'organiser la masse au mieux désordonnée, au pire, orientée quasi-totalement vers un paradis dont l'accès est conditionné par la pauvreté sur terre, la soumission à toute autorité y compris la plus crasse sous le fallacieux prétexte qu'elle vient de "Dieu". Seul un Etat véritable, une construction maîtrisée de l’intérieur peut conduire les populations d’Afrique à la satisfaction de leurs besoins. Mais pour arriver à cet Etat en Afrique, il faudra nécessairement et préalablement mettre à sac les proto-Etats érigés en Afrique par le colonialisme uniquement pour ses propres besoins. 

6 commentaires:

Maam Kaatim a dit…

A mon avis, votre texte mélange certaines choses et force le trait sur certains aspects disons anecdotiques qui ne servent aucunement une analyse dont l'objet principal est tout à fait pertinent.
Avant de vous exposer mon point de vue qui, je le pense, est aussi légitime que le votre, puisque je connais quand même au moins assez bien la vie politique sénégalaise, je voudrais fixer un certain nombre de choses.
D'abord, je pense qu'il est effectivement important de se poser la question de savoir s'il peut exister actuellement en Afrique un gouvernement qui puisse être hors du contrôle de la France. C'est une question encore tout à fait actuelle tellement les anciennes puissances coloniales continuent d’avoir une mainmise sur la vie politique dans leurs anciennes colonies. Vous avez eu le mérite de la poser et de proposer quelques solutions pour sortir de cette situation de sujétion.
Pour vous faire part de mon point de vue, je me baserai sur le cas du Sénégal (encore une fois que je connais bien). Je suis de ceux qui pensent qu’on ne peut parler de l’Afrique, même en ce qui concerne l’influence de l’ancienne puissance coloniale, en termes monolithiques (ç’a l’air d’une lapalissade mais il est important de le dire pour la suite) car ce que la France perdrait au Gabon ou au Congo avec l’avènement d’un régime qui n’y lui serait pas favorable, n’est pas ce qu’elle perdrait dans un pays comme le Sénégal. Et donc, forcément, les stratégies qu’elle va mettre en place pour garantir ses intérêts ne sont pas les mêmes. De même, je ne pense pas (lapalissade encore! Mais nécessaire car c’est ce que j’ai lu dans votre texte) qu’il existe UN peuple africain, noir. A titre d’exemple, au Sénégal même, il est connu que les ressortissants d’une certaine région sont plus enclins à s’ériger contre les abus du pouvoir politique que le reste de la population. Je pourrai m’étendre ici sur les raisons de cet état de fait mais ce serait hors sujet. Donc, ce « peuple africain du Sénégal » n’a déjà pas un comportement qui le définirait.
Je reconnais cependant l’usage commode ce terme qui fait toutefois perdre en rigueur dans l’analyse.

(à suivre)

Maam Kaatim a dit…

Suite 1

Je disais donc que votre texte n’est, à mon avis, pas exact sur certaines choses. Je n’ai pas eu connaissance (et ce n’est pas faute d’être au courant) d’un appui de Sarkozy au projet de Wade visant à laisser le pouvoir à son fils. Il y a au moins quelque chose que l’on reconnaitra à Wade : c’est qu’il n’est pas contrôlable ou alors difficilement. Il pouvait y avoir du bien dans cette attitude qui nous a notamment valu de diversifier nos partenaires économiques entre autres. Sous son magistère, le Sénégal s’est tourné résolu vers les BRICS et les pays du golfe faisant même perdre un marché très important à Boloré (qui est faut-il le préciser un ami de Sarkozy) au profit d’un groupe de Dubai. Une manifestation « médiatique » de cette caractéristique de Wade (ce qu’on pourrait, en étant gentil, appeler son indépendance d’action): l’affaire Clotilde Reiss. Je me limiterai à ces 2 exemples (Dieu sait qu’il y en a eu, en Afrique notamment!) pour justifier le fait que Sarkozy devait surement être le dernier à vouloir que Wade (ou son fils très introduit dans les émirats du golfe persique) reste.
C’est pourquoi, et le reste de votre analyse le dit bien, la France a choisi de miser sur Macky Sall assez tôt. Stratégie payante pour elle.
Qu’en est-il de la population sénégalaise, a-t-elle atteint son but ? Indiscutablement oui. Pour une grande majorité des Sénégalais, il fallait que Wade parte et il est parti. Peu importe, qui le remplace ; peu importe qui a soutenu celui qui le remplace. Wade avait fini par trop solliciter notre capacité à supporter son régime : son leadership n’avait pas besoin de conseils et il est arrivé à saper sérieusement la cohésion sociale. Le pays était mal géré, les besoins primaires des populations ont du mal à être comblés alors qu’elles voyaient une explosion des signes de richesses et surtout la naissance de fortunes fulgurantes. Pas nécessaire ici d’aller trop dans le détail… Comme des analystes l’ont dit, les Sénégalais ont voté contre. Et comme le dit la formule désormais consacré, un âne qui serait arrivé avec lui au second tour aurait été élu. Et ce n’est pas nouveau au Sénégal ! Diouf avait été remercié de la sorte…
Pour une bonne part des Sénégalais, le fait que Macky Sall soit un libéral importe peu. Ils ne le rejetteront pas pour ça, d’autant qu’il existe des libéraux, parmi les sénégalais intéressés par les positionnements politiques ; beaucoup ne le jugeront pas non plus sur sa proximité avec la France. Ils le jugeront sur l’amélioration concrète de leurs conditions de vie. Et vous pouvez me croire, ils seront vigilants. Le mouvement qui a mené à l’éviction de Wade n’a pas été, à proprement parler, initié uniquement par des intellectuels bien qu’ils y aient joué un rôle actif. Ces intellectuels continueront à éclairer et à mettre en perspective les réalités vécues par les Sénégalais. En fait, Wade n’a vraiment réussi que sur une seule chose : conduire les sénégalais à s’intéresser vraiment à la manière dont la république est gérée. Bien qu’on vote dans le Sénégal indépendant depuis les années 70, ce fait est nouveau et en est à ses premiers balbutiements…

Maam Kaatim a dit…

suite 2 et fin

Au Sénégal, comme ailleurs en Afrique, les intellectuels trouvent qu’il faudrait à juste titre éradiquer ce rapport de sujétion qui nous lie à la France et qui fait qu’elle continue de s’immiscer dans nos affaires internes et contrecarrent les tentatives des pays africains de s’unir. De ce point de vue, je pense qu’on peut parler de convergence concernant cette position de principe.
C’est sur la méthode que les avis divergent. En gros, faut-il faire table rase de tout et rebâtir nos Etats sur des bases plus saines concernant notamment leurs rapports avec les autres nations du monde ou faut-il y aller autrement ? La mise en œuvre de la 1ère option, je pense, nécessite au moins que la population soit bien consciente des enjeux : que perd-on en continuant d’entretenir ce type de relation avec la France ? Se préoccupe-t-on (la population) vraiment de cela ? Si la population est bien consciente des enjeux et y adhère, cette révolution aurait plus de chances de réussir. Je pense que cette 1ère position est grosso modo la votre.
Pour ma part, bien qu’étant conscient des insuffisances inhérentes au processus démocratique dans beaucoup de pays africains (adoption de systèmes de gouvernement étrangers à la base à nos cultures entrainant entre autres votes ethniques, confrériques, confessionnels, …), je pense que le meilleur moyen de s’affranchir de ces relations néfastes avec la France se basera sur les urnes. C’est un combat de longue haleine. Il faut qu’on le sache et qu’on sache aussi que nous n’arriverons pas à notre objectif tout de suite mais graduellement. Concrètement, face aux trucages continuels d’élection, des parades seront trouvées, des stratégies seront développées et il arrive un moment où rien ne résiste à la volonté d’une majorité de la population. C’est ce qui est arrivé à Diouf et à Wade et qui pourrait arriver à Sall s’il échoue et cela, quels que soient ses soutiens.
Je concède que ce schéma se met en place beaucoup plus facilement dans un pays comme le Sénégal qui ne recèle pas de richesses minières ou en hydrocarbures que dans un pays comme le Gabon ou le Congo. Ce n’est d’ailleurs pas anodin que, pendant longtemps et encore aujourd’hui, les Etats dominants font tout pour que la démocratie ne s’implante de manière franche et durable en Afrique.
Concernant le fait que la femme de Sall n’est ni métisse, ni blanche, je pense que les internautes (surtout sur seneweb qui est loin d’être une référence sans reproche) qui mettent ça en avant ne sont pas vraiment sérieux. C’est plus potache qu’autre chose. La preuve quand on a choisi Wade l’origine de sa femme n’était pas un handicap pour lui.
Enfin, et je terminerai par cela, la démocratie sénégalaise n’a pas à être un exemple (elle est d’être d’ailleurs pas la seule qui fonctionne tant bien que mal en Afrique), elle doit se contenter de grandir, de vivre. Et comme on sait que rien n’est définitivement acquis en matière de démocratie (dans les pays à plus longue tradition d’Etat de droit, les extrémistes et les lobbys sont là pour nous le rappeler), il s’agit de S’ENGAGER dans le jeu démocratique que ce soit dans les partis ou en favorisant l’émergence d’une société civile réelle et efficace. Une expérience n’étant pas l’autre, à chaque pays africain de trouver comment y arriver.

MOLTRA BLOG a dit…

Si vous n'avez pas connaissance d'un fait, cela ne veut donc pas dire qu'il n'existe pas et qu'en l'évoquant, on "mélange certaines choses et force le trait". En mai 2008, lors du sommet G8 à Deauville (France) Nicolas Sarkozy a publiquement présenté à Obama, Karim Wade. Bien avant ceci, le journal Canard rapportait il y a quelques années le plan concocté par Sarkozy et Wade pour faire passer doucereusement Karim à la présidence en passant par la municipalité de Dakar où il avait "malheureusement" échoué.

Maam Kaatim a dit…

Je parle d'un soutien de Sarkozy, lors de ces dernières élections, à ce que l'on appelait "la dévolution monarchique du pouvoir". Ce qui était vrai avant 2009 ne l'est pas forcément en 2012.
D'autre part, certains disent que le prix de la présentation de Karim à Obama a été le soutien officiel apporté par Wade aux rebelles libyens et donc à l'opération de liquidation de Khadafi menée par les occidentaux. Rappelons qu'il est allé en plein conflit jusqu'à Benghazi pour, devant les dirigeants de la rébellion, "acter" publiquement sa trahison à un ami et un soutien de longue date (Khadafi) ainsi qu'à la position de l'UA. Cette trahison valait selon lui une poignée de main et quelques secondes de papotage entre son fils et Obama. Apparemment, cela n'a servi à rien car son fils n'en est pas devenu plus crédible ou plus acceptable aux yeux des sénégalais...

Anonyme a dit…

Salut
en politique il faut savoir avoir un choix philosophique,être un libéral en est un.Tous les libéraux sont du même sérail, sorti tous ou toutes des ailes de jupiter. Quand on a l'habitude de prier à la cathédrale,il n'est pas interdit d'aller assister aux communions qui se déroulent à la chapelle.C'est du génie de savoir exploiter les erreurs de son mentor pour le prendre fauteuil,mais c'est au de la sagesse de pouvoir exploiter son background d'expériences pour mieux régner et aller de l'avant.
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Voyante: eau thiès Sénégal