mardi 4 septembre 2012

Les africains escamoteront-ils les étapes de l'histoire?

De deux choses l'une. 
Ou bien les africains sont un peuple spécial, unique en son genre ou des hommes pas comme d'autres et dans ce cas, ils ont raison de vouloir se particulariser et particulariser les voies par lesquelles ils entendent sortir de leur sujétion, leur domination et leur servitude. Lesquelles voies consistent entre autres à s'aliéner davantage, à se disperser davantage, à refuser l'édification de structures solides de lutte avec un leadership avisé et responsable, à vouloir se placer sous une autre tutelle sous le fallacieux prétexte qu'elle serait plus souple, à rester là à espérer un Dieu miséricordieux ou même à espérer qu'avec le temps la toute puissance de ses dominateurs se transformera en toute bonté. Ou bien, les Africains sont comme n'importe quel peuple et dans ce cas, ils sont soumis aux lois de l'histoire dont l'une des constances est qu'à chaque fois qu'un peuple est soumis, l'unique voie par laquelle il s'en sort, c'est de s'organiser, de lutter et de reconquérir aussi bien sa personnalité que son espace qu'il reconstruit à l'aune de ses expériences. Dans ce cas, les Africains n'escamoteront aucune des étapes du difficile et escarpé chemin qui mène les peuples vaincus mais déterminés à se relever de leur terrible défaite à leur renaissance. Tout le reste c'est-à-dire toute subterfuge scientifiquement élaborée, toute voie détournée, tout sophisme emballé dans les fameux proverbes africains attendant des réformes dans un cadre de servitude ne fait que prolonger la rançon de la défaite.



 Komla KPOGLI

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Une bonne partie du peuple africain est speciale. Elle adore le masochisme, l'autodestruction et l'autoflagellation.
Ces chefs genre alassane ouattara n'ont rien compris. Ils se croient arrives parce que adoubes par la communaute "internationale"/ occidentale. Ils ne tirent pas des lecons des experiences passees ou les Mobutu, Sadam, Bocassa,Mubarak.. etaient recus en grandes pompes par l'Occident et une fois inutiles rejetes comme de la racaille.
Oui c'est irritant pour ceux qui ont compris de passer leur temps a dire Dieu est grand , Dieu fera au lieu d'agir.
La lutte une chose s'annonce apre et de longue haleine.

Yanick Toutain a dit…

Bonjour cousin
Un autre article passionnant de votre blog.
A votre question et son balancement ou bien ou bien, il serait possible de répondre en utilisant le style pseudo-dialectique des hypokhâgeux de l'université esclavagiste de France. Commencer par "oui, les Africains sont un peuple spécial", enchaîner par "non, ils ne sont pas si spéciaux que ça, et valider votre point deux " les Africains sont comme n'importe quel peuple et dans ce cas, ils sont soumis aux lois de l'histoire"....
Pour finalement contredire un et deux dans un salmigondis dont les conclusions ne dérangeront ni Vincent Bolloré ni n'importe quelle entreprise esclavagiste dont la principale activité consiste à vendre sous leur valeur - aux Français de toutes classes sociales - les biens exportés hors d'Afrique - fruit du pillage et de l'esclavage salarié à 50 euros par mois - comme à la SOCAPALM de Kineké....

Yanick Toutain a dit…

La réponse ne va donc pas être un (pseudo) dépassement dialectique - unniversitaire - de la contradiction que vous énoncez mais elle va être un dépassement de ce dépassement.
Et donc - dans le même mouvement - un dépassement dialectique de la réponse que vous - cousin - avez apporté...
En effet, l'Afrique est effectivement un cas à part sur la scène mondiale.
Mais elle l'est parce que les intellectuels du monde entier refusent de conceptualiser sa situation.
Pour mettre le projecteur sur ce qu'est l'Afrique, il faut en effet passer du marxisme au néomarxisme puis du néomarxisme au postmarxisme....

Yanick Toutain a dit…

.... Si l'on peut et doit rendre hommage à des grands penseurs comme Cheikh Anta Diop pour éclairer le passé ou comme Mongo Béti pour son intervention dans sa période contemporaine et sa mise en lumière du réel, ce sont vers des Amilcar Cabral, Thomas Sankara ou Valère D. Somé qu'il faut se tourner pour trouver la constructions des premières pierres conceptuelles - au sein même de l'archéo-marxisme.
C'est en effet dans de vieilles grilles théoriques qu'ils cherchaient les outils idéels pour clarifier quelle était la situation et donc le devenir possible de l'Afrique.
Leur usage du pseudo-concept de "petite bourgeoisie intellectuelle" atteste de ces efforts.
Amilcar Cabral voulait - à juste titre - qu'elle se suicide. Et ce n'est pas un hasard si le "bras gauche" de Thomas Sankara, l'auteur du DOP de 1983, Valère D. Somé a placé ce texte sur son site personnel.