Une année de plus est en train de finir sans que notre lutte ait remporté de victoire. Nous avons beaucoup bavardé, glosé, gueulé et théâtralisé sur Facebook, sur Whatsapp, sur Twitter et autres. Une nouvelle génération d’agitateurs coiffés de béret et de treillis de combat ou encore d’habits traditionnels africains s’est illustrée par du spectaculaire et du symbolique ici ou là, ravissant ainsi quelques applaudissements qui cachent mal notre état de faiblesse énorme face à la machine de guerre qui écrase notre peuple depuis si longtemps.
Concrètement, la vérité c’est que nous n'avons pas réussi à nous organiser, à nous structurer plus que par le passé pour lancer le grand mouvement populaire dont l'Afrique a besoin pour se relancer après cette longue nuit d'immobilisme ou plutôt de régression terrible. Sur le terrain, en matière opérationnelle, la peur collective est ce qui domine. De peuple premier, nous sommes sommes devenus le paillasson de l'humanité, humiliés, dévalisés et moqués par tous.
En cette année 2020 finissant, les petits vassaux placés à la tête des enclos coloniaux africains abusivement appelés Etats africains se sont renforcés et ont renforcé le carcan contre nous un peu partout en volant encore plus les fameuses élections et en tripatouillant les fameuses constitutions pour s'éterniser sur leurs trônes coloniaux avec la complicité des Opposants accompagnateurs ou sans imagination. La misère s'est alourdie, des milliers de compatriotes ont fini encore noyés dans la Méditerranée, des guerres de pillage comme au Kongo, au Mali, en Libye sont toujours actives, de nouvelles guerres appelées "lutte contre le terrorisme islamiste", ce qui en réalité constitue la guerre économique, sont allumées et vont s'aggraver dans le futur, le chaos généralisé s'est approfondi, les cimetières ont été élargis, quelques constructions chinoises cachent la réalité de l'absence d'infrastructures adaptées sur nos terres, l'école coloniale africaine a produit encore plus d'aliénés, les outils de pillage comme Franc CFA, les accords commerciaux sont perfectionnés, l'Afrique s'enfonce davantage dans le néolibéralisme répressif qui se manifeste sur nos terres par une misère honteuse qui s’aggravera avec la ZLECA ( Zone de Libre Échange continentale africaine), nous ne sommes que l’ombre de nous-mêmes dans un monde impitoyable et qui dessine les traits d’un futur encore plus difficile pour les peuples désorganisés et affaiblis....Face à tout ceci, notre réaction est inexistante même s'il y a eu beaucoup d'agitations ici ou là. Et le coronavirus n’a fait qu’aggraver notre désorganisation, notre dispersion, notre apathie et notre indifférence.
Nous espérons que 2021 va nous pousser à nous organiser, nous organiser et nous organiser encore et toujours. Nous avons besoin absolument de forger les outils et les moyens de la grande bataille populaire qui nous attend pour libérer et reconstruire notre Afrique. Sans ce travail de base, rien ne se fera et nous risquons de passer 2021 comme nous sommes en train de finir 2020.
Les défaites de 2020 doivent absolument nous pousser à plus d’intelligence, à plus de détermination pour acquérir plus de connaissances sur les lois qui régissent l’Histoire et les actions qui ont toujours fait passer des peuples dominés et écrasés de leur état de servitude à l’état de renaissance sous un leadership radicalement patriote.
Komla KPOGLI, S.G du MOLTRA, 20 décembre 2020
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