Le compte en banque au Luxembourg du président de l’Angola, naguère révélé par geopolitique.com, appartient au registre des sujets que l’on n’évoque plus entre amis (n° 275748 ouvert auprès de la banque BIL). Le président Nicolas Sarkozy effectuait ce matin une visite officielle sur place, à Luanda.
Il s'agissait pour l'Elysée de restaurer des relations diplomatiques écornées.
En cause : l’Angolagate. Un montage rocambolesque.
C’est un trafic d’armes organisée au profit de l’Angola, par des personnalités basées à Paris Moscou et Genève, et consistant à acheminer vers Luanda des stocks militaires russes, payés via des comptes suisses dédiés à la gestion de la dette à l’égard de l’ex-URSS.
Un commerce estimé à 790 millions de dollars ; pour lequel 42 figures françaises du monde des affaires et de la politique comparaîtront, le 3 octobre 2008, devant le Tribunal correctionnel (les dirigeants angolais impliqués ne seront pas jugés).
Durant les six années de procédure judiciaire, les autorités angolaises ont exprimé leur irritation à plusieurs reprises.
En particulier après les découvertes du juge Philippe Courroye sur les systèmes financiers mis en place par l’entourage du président Jose Dos Santos, qui transitaient par le Panama.
Nicolas Sarkozy, dans une interview parue dans le grand quotidien local Jornal de Angola, a tiré un trait sur ce passé sulfureux « Ce qui est important pour la France et l’Angola c’est de regarder ensemble leur avenir commun » (extrait cité ce matin par le reporter de l’agence Reuters).
Sur le plan énergétique, l’Angola passe pour un émirat du Golfe.
Depuis janvier 2007, le pays adhère à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’Opep. C’est le deuxième producteur de pétrole du continent africain.
Le groupe Total est le deuxième opérateur pétrolier dans le pays, avec 300.000 barils produits par jour.
Le patron du groupe, Christophe de Margerie, qui accompagne Nicolas Sarkozy dans ce déplacement, s’est fixé pour objectif d’atteindre 700.000 barils par jour.
Cette croissance suppose que le gouvernement angolais noue avec le français d'autres accords pour exploiter de nouveaux gisements.
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