Comment se fait-il que tant de noirs sont prêts à se
mettre en deuil dès qu'un acte criminel est commis à Paris, à Washington, à
Londres, à Lisbonne, à Canberra, à Moscou, à Pékin...?
Hier soir (mardi 6 janvier), je faisais une mise à
jour de l'article intitulé: DE QUOI SALVA KIIR ET LE SUD SOUDAN SONT-ILS LE
NOM? (publié ici http://news.icilome.com/?idnews=799290&t=DE-QUOI-SALVA-KIIR-ET-LE-SUD-SOUDAN-SONT-ILS-LE-NOM?)
(Il n'a été vu jusqu'ici que par 46 personnes!). Et dans cette mise à jour,
j'indiquais combien les noirs sont indifférents envers les morts et les drames
qui se multiplient dans leur voisinage immédiat - en l'occurrence au Sud Soudan
-, alors qu'ils versent toutes les larmes de leur corps sur le moindre drame
qui frappe les autres, à commencer par les Occidentaux.
15 heures à peine plus tard, un attentat sanglant
frappe Charlie Hebdo, journal satirique français qui caricature souvent les
"islamistes". Tous les cadres du journal sont morts, assassinés.
Là, on voit ce qu'est un peuple vraiment. De toutes
les capitales occidentales, Berlin, Lisbonne, Madrid, Londres, Rome, Vienne,
Berne, Oslo, Prague, Moscou, Washington, Amsterdam, Bruxelles...aussi bien les
dirigeants que des citoyens en passant surtout par le corps journalistique
manifestent de diverses manières leur indignation, leur soutien et leur
solidarité à leur pays frère et à ses citoyens assassinés, ainsi qu'à leurs
familles. CA C'EST UN PEUPLE! Chacun se sent directement touché quand un
"ennemi" ou un "adversaire, c'est selon, ose toucher à un seul
cheveu de l'un des siens, de l'un des gens avec qui on partage des traits
culturels et géographico-idéologiques. L'éloignement n'affecte en aucun cas la
nécessité de la communion, de l'unité. Voit-on la même attitude chez les
africains lorsque leurs propres sœurs et frères sont frappés par le
deuil ? Poser la question, c’est y répondre.
Sur Charlie Hebdo, les satrapes africains, fils aînés
de la République française et leurs fameux peuples ne sont pas en reste. Les
messages de condoléances, les cris de colère, les appels à la
vengeance...proviennent de l'Afrique et des africains. Faure Gnassingbé du
territoire du Togo et ses acolytes d'autres enclos coloniaux qu'ils gardent
sont en pleurs. Ils sont inconsolables. Des sites internet africains changent
leur dénomination et deviennent CHARLIE ceci ou Charlie cela. Des africains, ici
ou là, crient Liberté d'expression! Liberté d'expression! D'autres encore
disent : "c’est inacceptable !", "ahhh, il faut éduquer ces
arabes", « il faut crier notre colère contre ces barbares ! », "il
faut que les musulmans de partout se désolidarisent de ça", etc…Ces cris
de douleur rappellent ceux entonnés par les mêmes lors de l’assassinat de Ghislaine
Dupont et de Claude Verlon, journalistes de la voix de la Métropole, RFI (voir LE
JOURNALISME AFRICAIN EN DEUIL, in http://lajuda.blogspot.ch/2013/11/le-journalisme-africain-en-deuil-on.html).
Certains africains, notamment un éditorialiste du « Le Pays »,
quotidien burkinabè s’était même souvenu à cette occasion que « tuer un
être humain est inadmissible ». C’est une véritable leçon de philosophie
que celle-là !
On aurait aimé, ne serait-ce que de la part de ces
noirs absolument mobilisés ici, avoir le même déploiement d’énergie face aux incessants
agissements criminels de Boko Haram, piloté en sous-main par ceux à qui profite
le crime. Au Mali, au Kenya, en Somali face à Ansar Dine, Mujao, Aqmi, Shebab
et autres, on n’a ni vu colère, ni solidarité des indignés noirs sur Charlie
Hebdo. Au Sud Soudan, les massacres continuent au quotidien dans l’indifférence
absolue des noirs. Au Kongo de Joseph Kabila, on ne compte plus les morts, car
les compteurs sont bloqués à force de tourner. Mais, là aussi, les noirs sont
totalement sourds et muets : ils n’entendent rien, ils ne voient rien non plus.
Au Gabon, le fils Bongo fait tuer des gens dans les rues, on a vu la
mobilisation dont les noirs ont été capables face à cela. Au Togo du fils
Gnassingbé, les noirs n’ont jamais vu de morts, encore moins de blessés. En
Côte d’Ivoire, on a jamais tué des africains là-bas, capturé les plus hauts
dirigeants et placé des assassins au pouvoir. Sur la Centrafrique, on a vu la
gigantesque mobilisation sur le continent et dans sa fameuse Diaspora, ainsi
que des tonneaux se remplir de larmes des noirs voyant le nombre de
compatriotes massacrés, hier et aujourd'hui, là-bas dans une guerre
inter-religieuse et inter-ethnique fabriquée de toutes pièces pour camoufler
les vrais enjeux.
On sait que les familles en Centrafrique, au Kongo, au
Togo, en Côte d'Ivoire, au Nigeria, au Kamerun, au Gabon, au Sud Soudan...ont
dû supplier les africains de ne plus envoyer de messages de condoléances.
Tellement elles en ont reçus de la part de leurs compatriotes outrageusement
sensibles et solidaires en ces moments de deuils incessants! On peut multiplier
les exemples. Toutefois, quoi de plus bref pour résumer la situation qu’un
rappel de cette « sagesse » populaire du Togo et de ses environs
énonçant qu’un blanc mort vaut mieux que deux noirs vivants. Ceci veut tout
dire !
Une des manifestations les plus courantes et
frappantes de la lâcheté d’un peuple étant son refus absolu de s’assumer et de
se définir, les noirs préfèrent s’affirmer, se lire par le truchement d’autrui.
Ainsi, parviennent-ils à esquiver leurs propres blessures pour ne sentir de
peine que pour celles d’autrui. L'africain actuel ne peut plus nier, avec son
visage minable, d'être une fabrication des différents peuples qui l'ont
colonisé jusqu'ici. Peuples dans lesquels il se retrouve parfaitement à chaque
occasion. Parfaite incarnation du visage d'autrui qui l'a recréé pour ses
besoins, l'africain porte sur ses épaules les peines de ses fabricants. Il
ressent même les malheurs avant qu'ils ne surviennent à ses fabricants. Malcolm
X avait, depuis longtemps, identifié ce caractère chez des noirs, lorsqu’il
parlait de l’esclave domestique qui pleurait lorsque le maître pleure et dit
Nous avons mal à la tête lorsque le maître souffrait des maux de tête. Face à
ses propres douleurs et celles de son peuple, le noir reste un monstre froid.
Silencieux comme une carpe et indifférent comme un sapin de Noël en plastique.
Se soucier de son peuple, de son pays, de la renaissance de l’Afrique est le
dernier de ses soucis.
Un jour, un compatriote africain m’a écrit une lettre
dans laquelle il me suppliait de cesser d’infliger tant de mal aux noirs dans
leur pays de séjour en leur demandant de penser d’abord à l’Afrique. Cette
belle âme m’accusait de « culpabiliser les noirs » qui n’aspirent qu’à la
tranquillité. Le compatriote concluait sa missive par ces mots : « Nous sommes
des africains transgéniques, transnationaux, des citoyens du monde. A l’ère de
la mondialisation, parler de lutte d’indépendance, de reconquête de son espace
est une bêtise. »
Que la lâcheté peut prendre des formes inattendues
chez un peuple dispersé, aliéné qui a perdu jusqu'à la notion même de la
vie !
KPOGLI Komla
07 janvier 2015
3 commentaires:
Mr Kpogli, rassurez-vous,dans l'histoire de notre monde,il semble que les moutons aient toujours été beaucoup plus nombreux que les personnes réfléchies... Même si cela surprend toujours, cette absence de réflexion, cette naïveté cette folie qui nous ont créé à nous africains tant de problèmes, il faut malheureusement se résigner à ne rien attendre de ces personnes là, mais à plutôt faire le travail nous-même. Quand on veut qu'une chose soit faite à notre convenance, on la fait soit même. En ce sens je vous exhorte à croire que même si vos textes ne sont que peu lus (proportionnellement au nombre d'africains que nous sommes), ils sont d'une grande force, parce qu'ils disent une vérité salutaire ! Alors continuez votre travail, certains anonymes comme moi les lisent et renforcent leurs convictions.
Vous avez tout dit dans votre article sur l'affaire Charlie hebdo, je rajouterais qu'en Libye il y a plus de morts chaque semaine, au Mali aussi beaucoup de gens perdent la vie, vais-je pousser la réflexion en me demandant qui est responsable du chaos dans ces pays ? Et je ne parle que de ces deux pays...
Merci pour ce commentaire qui encourage. C'est rare ces temps-ci!
Africain transgenique qu est qu il fo pas entendre mais enfin voila des bon sujet psycatrique moi qui suis pas nee sur le sol africain je rigole. Et c est a moi qui est de l affection pour mon peuple de comprendre ce genre d individu et c moi qu on enferme pour le fait de me reconnaitre africain en territoire c est avec plaisir que je vs encourage de poursuivre ce que vous etes destiner a faire c a dire conscientiser les notres sur notre destin commun qui s annonce malheureux de thierry international
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