Les guerres sont faites souvent pour des objectifs purement
économiques. En détruisant les infrastructures du pays agressé, en réduisant à
néant sa machine militaire, en mettant à sac un pays on prépare un nouveau
débouché. Des guerres conduisent à la naissance de nouveaux clients qui, une
fois installés au pouvoir, vont devoir s’équiper en armes et en matériel de
guerres pour prétendre redonner à l’Etat détruit, un de ses attributs de
souveraineté : une armée. Aussi, ce pays devenu ruiné à coup de bombardements
est obligé d’emprunter le chemin de la « reconstruction ». Cette
« reconstruction », relevant plus de a propagande que de la réalité,
passe nécessairement par les entreprises des pays agresseurs qui en font une
occasion de déployer la corruption dans toutes ses formes. La
« reconstruction », on sait ce qu’elle a produit dans les pays tels
que l’Irak et l’Afghanistan récemment victimes de l’agression occidentale. La
Côte d’Ivoire du criminel récidiviste Alassane Ouattara offre le meilleur exemple
de cet état de chose en ce moment en Afrique subsaharienne.
Après avoir installé cet homme-lige au pouvoir suite à des
bombardements, des massacres et de la destruction du matériel militaire
ivoirien, la France peut passer aux affaires. Le prix de l’installation passe
donc par l’achat des produits du faiseur de roi. C’est ainsi !
Il n’y a pas longtemps nous écrivions ceci à propos de
l’agression contre la Libye par des pays occidentaux regroupés au sein de
l’OTAN : « Les « soldats de la paix » de l'Occident
accompagnés de quelques ravitailleurs arabo-musulmans de pacotilles et de décor
sont sur le pied de guerre. Ils iront en Libye détruire l'aviation et le
matériel militaire, mais le gouvernement fantoche et obséquieux à venir devra
acquérir de nouveaux matériels de guerre. Les « soldats de la paix »
iront détruire les infrastructures dont s'est dotée la Libye au prix d'énormes
sacrifices, mais les préfets locaux à venir devront en reconstruire. Et qui
sont ceux qui vont avoir les contrats pour la prétendue reconstruction ?
Les multinationales des pays envahisseurs. Comme en Irak et comme partout
ailleurs. Ainsi, le profit sera double voire triple : détruire ce qu'on
avait vendu, faire payer le reste de la facture si tout n'avait pas été réglé
par l'ancien régime et reconstruire ce qu'on avait détruit. C'est aussi cela
les affaires ![1] ».
Cette logique commerciale s’applique à la satrapie de Côte d’Ivoire.
Le Patriote du
23 novembre 2011 nous informe que le pouvoir de Ouattara s’octroie de
l’équipement militaire[2].
En effet, le journal du parti placé au pouvoir nous apprend que « l’Etat de Côte d’Ivoire par le biais du ministre délégué à la
Défense, Paul Koffi Koffi, a décidé de doter l’armée de moyens conséquents. Il
s’agit, selon lui, de la suite logique de la volonté des autorités ivoiriennes
de doter le pays d’une véritable armée.
Comme équipements, la Côte d’Ivoire de Ouattara s’achète 87
véhicules dont 55 de type double-cabine, 24 de type 4X4, 2 véhicules de
transport de troupes, 4 berlines, 1 ambulance, 1 véhicule de type simple
cabine, 1000 tenues parachutistes, 1000 paires de Rangers, 200 lits de camp, 91
tentes dont 65 collectives, 13 postes de commandement et 13 d’infirmerie.
Toutefois aucune information n’est donnée concernant le vendeur.
On ne dispose non plus d’aucun chiffre sur le coût de ces fameux équipements.
A l’analyse, l’ombre de la France plane sur cette livraison.
Car, c’est elle qui a installé Ouattara au pouvoir en Côte d’Ivoire. Depuis
cette installation, on a vu la Côte d’Ivoire redevenir le ventre mou de la
France qu’elle était au temps de Houphouët Boigny. Des hommes politiques
français font la navette entre Paris et Abidjan pour consolider l’autorité de
ce nouveau « chef indigène ». Ainsi, Sarkozy, Longuet, Guéant,
Raffarin…ont depuis fait le déplacement sur Abidjan. En juin dernier, Gérard
Longuet s’était rendu en Côte d’Ivoire pour discuter de la présence des troupes
françaises dans le pays et de la « réorganisation » de l’armée de
Côte d’Ivoire. Ce voyage de Longuet, sans doute, était aussi une occasion de
conclure des contrats de vente de matériels militaires. On imagine mal
d’ailleurs comment la France puisse installer un « chef indigène » et
laisser un autre commerçant lui vendre ses produits.
Cette stratégie de s’offrir de nouveaux marchés par la guerre,
on l’a vue en Libye quelques semaines seulement après la chute de Tripoli. Un
cargo d’hommes dits d’affaires français accompagnés du secrétaire d’Etat au
commerce extérieur avait débarqué dans le pays pour soi-disant « aider à
la reconstruction » et surtout prendre sa part du gâteau acquis par
« la France et les Anglais » selon les termes mêmes de Patrick
Lellouche, secrétaire d'Etat au commerce extérieur. Autrement dit lorsqu’on
fait la guerre à un pays, ceux qui ont fait l’effort de guerre sont les seuls
fondés à partager le butin. Raisonnement plus que logique. Les européens
occupant l’Amérique n’ont-ils pas procédé de la même façon en Irak ? La
France qui n’avait pas participé à l’invasion a été privée de « contrats
pour la reconstruction ».
(vidéo : LIBYE : Les loups
débarquent.)
Aussi, rapporte Le Patriote, ces propos très éclairants de Paul
Koffi Koffi selon qui « l’état des lieux fait à la suite de la crise
postélectorale a révélé que les défis auxquels l’institution défense est
confrontée, sont aussi nombreux qu’urgents tant au niveau des hommes, des
infrastructures que de leurs équipement ». En clair, Koffi Koffi dit
qu’après les bombardements français, la Côte d’Ivoire se trouve en ruine sur le
plan militaire. Constat qu’on doit d’ailleurs élargir à tant d’autres secteurs.
Cet aveu confirme l’idée que la guerre menée contre le territoire de Côte
d’Ivoire a détruit mais cette destruction offre un marché nouveau. Il s’agit
d’une sorte de commerce par le terrorisme.
Gérard Longuet devant l’Association des journalistes de
défense (AJD), le mercredi 16 novembre 2011 évoque l’actuel processus
de resserrement du dispositif militaire en Afrique et regrette que la Côte
d’Ivoire n’ait pas remplacé le Gabon comme point d’implantation en ces
termes : « On aurait choisi Port-Bouët, en Côte d’Ivoire si
Ouattara avait été en place plus tôt ». Cette déclaration de
Gérard Longuet donne un aperçu sur les missions pour lesquelles Alassane
Ouattara est placé au pouvoir et combien cet homme serait capable de se fendre
en quatre pour servir les intérêts de la France. Alassane est si soumis que la
France ne doute un seul instant que s’il était placé un peu plus tôt, la Côte
d’Ivoire aurait accueilli une base militaire française permanente sur son sol.
C’est dire combien on est loin de Laurent Gbagbo.
Il faut préciser que le même Longuet affirme que « les
unités ont une formidable capacité à être projetées, et on peut
travailler depuis la métropole. » Travailler depuis la
métropole ! Cela démontre combien la colonisation de l’Afrique est plus
qu’une réalité.
Revenons à la soumission sans équivoque ni retenue d’Alassane
Ouattara à la France. Non seulement, on voit cette soumission à travers les
relations militaires, mais on la verra également sur le terrain monétaire avec
une possible dévaluation du franc CFA autour de laquelle la France travaille
depuis un certain temps avec les ministres des finances et des gouverneurs des
banques centrales ainsi que les présidents des institutions régionales de la
zone franc. Le 19 septembre dernier, ces « élites indigènes » avaient
été convoquées à Paris pour « discuter de la situation économique de la
zone ». Un mois plus tard, devant la presse lors des « Matinales du
gouvernement » du 24 novembre 2011[3],
Mabri Toikeuse, ministre du plan et du développement du gouvernement Ouattara,
déclarait que la dévaluation du franc CFA ne serait « pas une
catastrophe ». Au contraire, il s’était réjoui « des retombées de la dernière dévaluation (1994) qui, selon lui,
« a fait tomber une pluie de milliards dans ce pays. »
Cette soumission à toute épreuve aux intérêts français porte à
penser que la presse de l’opposition a raison de dire que Ouattara qui, ces
derniers temps, a fait le tour des capitales des autres territoires de la zone
franc CFA, était chargé de porter l’information de la future dévaluation à ses
pairs. Même si les journalistes auteurs de ces écrits se retrouvent arrêtés et
maintenus en détention, personne ne prend Ouattara pour un homme pour qui les
préoccupations intérieures l’emporteraient sur les intérêts de ses maîtres
occidentaux qu’il a toujours servi depuis son passage aussi bien à la BCEAO
qu’au FMI en passant par toutes les institutions intermédiaires qu’il a dirigé.
Comme Lumumba, Olympio, Sankara…furent éliminés puis remplacés
par une bande de fripouilles munies d’une feuille de route précise élaborée par
les occidentaux, le président Gbagbo a été éliminé pour une fripouille dénommée
Alassane Ouattara qui, le livrant à la fameuse Cour pénale internationale ce
soir, montre qu'il est prêt à tout pour sauvegarder la place des maîtres.
Pendant que les pires criminels au monde que sont Bush et ses amis, Blair et
ses amis, Sarkozy et ses amis, Cameron, Obama...dorment tranquillement chez eux
en toute impunité, ce qui leur fait commettre à nouveau d'autres crimes, voilà
que des nègres partisans d'une justice internationale qui n'existe pas dans la
pratique, livrent un digne fils africain à la vindicte occidentale et notamment
sarkozyste nichée sous le manteau troué de la CPI. Le désir
étant d'humilier Laurent Gbagbo et montrer aux africains ce qui arrivera
lorsque certains parmi eux oseraient des libertés avec l’attelage occidental et
particulièrement français.
Le peuple africain en lutte sait donc à quoi s’en tenir face à
un groupe de serviteurs aliénés piloté par Alassane Ouattara dont la mission
est manifestement de replonger le territoire de Côte d’Ivoire dans le bain
françafricain et dans le capitalisme terroriste qui drainent les richesses des
pays tombés dans leurs escarcelles vers les pays dits développés.
29 novembre 2011
Komla KPOGLI
[3] Inspirées du Service d’Information du
gouvernement (SIG) de France,« Les Matinales du Gouvernement » sont
un espace créé par le Centre d’Information et de Communication Gouvernementale
(CICG) pour faire la propagande des « actions » du pouvoir d’Alassane
Ouattara.
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