Il y a quelques semaines,
nous lancions un appel à manifester le 10 décembre 2011, date anniversaire de l’adoption
de la « Déclaration universelle des droits de l’homme ». En effet,
nous demandions aux africains de part le monde de réunir le maximum d'africaines et d'africains et brûler des
exemplaires de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH) et de la
Charte des Nations Unies pour montrer que nous ne nous retrouvons pas dans ces
textes qu'on utilise contre notre peuple. Ces institutions n'incarnent pas nos
intérêts. C’était donc un appel pour un geste symboliquement fort.
Malheureusement, nous sommes obligés d’annoncer l’annulation de
cette manifestation. Car, nous n’avons pas réussi à mobiliser les énergies
nécessaires et suffisantes autour du projet. Les réactions ont été très
timorées et le sont restées. L’enthousiasme agissant n’était pas au
rendez-vous. Beaucoup de nos soeurs et frères sollicités, se sont excusés de ne pas être en mesure de coordonner le mouvement dans leur lieu de résidence pour diverses raisons notamment pour des problèmes de calendrier personnel. Nous avons donc échoué. Nous présentons donc nos excuses à celles et
ceux qui, en nombre très restreint mais très déterminés, auraient voulu qu’on
aille au bout. Leur mobilisation exemplaire doit être louée et vivement remerciée. Que leur déception certes grande au lieu de les démobiliser,
renforce plutôt leurs convictions et leur donne la mesure des difficultés que
nous avons et aurons à affronter pour conquérir notre libération.
Cette manifestation est annulée pour entre autres raisons que
l’idée de déchirer ou brûler les documents mentionnés était vue par certains
africains comme « brûler ou déchirer la bible ou le coran parce qu’il
existe des fidèles qui les ne respectent pas. Ou elle équivaut à déchirer les
constitutions africaines parce que les dictateurs les violent ». Pour
d’autres frères et sœurs qui s’affirment comme des militants « cette
manifestation comme violant les lois des pays dans lesquels elle se déroulera.
Certains ont même évoqué qu’il s’agit d’un acte qui confine au terrorisme et
ont tenté une comparaison avec ce qui est appelé l’affaire de Tarnac où des
activistes d’extrême gauche en France avaient été arrêtés et emprisonnés pour
voir tenter de saboter des chemins de fer.
D’autres encore ont suggéré que nous avions volé l’idée de cette
manifestation chez eux et pourtant les mêmes ont déconseillé aux uns et aux
autres de réaliser cette initiative, car selon leurs termes, elle est
« absurde et ne mènerait à rien » et qu’au mieux elle ne conduirait
qu’à « gaspiller les énergies et les ressources humaines qui se
retrouveront en prison». Donc, on est auteur des idées absurdes qu’on leur
aurait volé !
Pour certains autres sœurs et frères, il n’était, nous
citons : « pas question de manifester pour faire la popularité de la
personne de Komla KPOGLI, pour faire son éloge et hisser son organisation au
sommet ». Oui, manifester pour Komla KPOGLI ! Quel bas argument dans
le contexte qui est le nôtre ?
Certains encore ont allégué "apparemment, ces gens là ne sont pas des kamites. Leur mouvement ne porte pas un nom kamite, donc c'est douteux".
Certains encore ont allégué "apparemment, ces gens là ne sont pas des kamites. Leur mouvement ne porte pas un nom kamite, donc c'est douteux".
Enfin, beaucoup de sites d’informations africains à qui nous
avons envoyé les informations sur la manifestation à deux reprises ne les ont
jamais publiées.
Voilà, chers sœurs et frères, les raisons de notre échec dont
nous prenons acte. Nous tirons les enseignements de cet échec et essaierons de
faire mieux la prochaine fois.
Nous sortons, après tout, renforcés dans nos convictions de cet
échec. Nous prenons la pleine mesure des difficultés internes avant tout que
nous avons à vaincre pour pouvoir espérer porter le combat ailleurs que les
salles de conférences, des pages internet et des manifestations classiques qui
jusqu’ici n’ont fait qu’effleurer le système colonial dans sa rigueur et
froideur.
Nous demandons enfin à toutes et à tous de rester mobilisés car,
nous ne reculons que pour mieux sauter.
Merci.
La Coordination générale de la Manifestation du 10 décembre
2011.
Lundi 05 décembre 2011.
1 commentaire:
Merci !!
Nous demeurons mobilisés pour la suite.
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