On ne peut ridiculiser mieux celui qu'on domine qu'en se transformant en son conseiller. On ne peut mieux identifier la faiblesse de celui qu'on tient qu'en venant jusque dans sa maison, sa cour pour lui dire "est-ce que tu veux vraiment être libre? Alors bats-toi contre moi!".
Quand l'ennemi ou l'adversaire en vient à constater que celui qu'il domine a l'esprit complètement tourné et surtout qu'il n'entend que trop timidement retrouver ses esprits, cet adversaire peut se permettre de titiller la conscience émoussée du dominé sans aucun risque. C'est ce que Nicolas Sarkozy fit dans son discours du 26 juillet 2007 à Dakar. Depuis la terre africaine même, le président de la France d'alors défia l'africain. Tout propos polémique et toute émotion opposante écartés, Sarkozy défia dans les termes suivants:
"Jeunes d'Afrique,...vous voulez la hausse du niveau de vie.
Mais le voulez-vous vraiment ? Voulez-vous que cessent l'arbitraire, la corruption, la violence ? Voulez-vous que l'argent soit investi au lieu d'être détourné ? Voulez-vous que l'État se remette à faire son métier, qu'il soit allégé des bureaucraties qui l'étouffent, qu'il soit libéré du parasitisme, du clientélisme, que son autorité soit restaurée, qu'il domine les féodalités, qu'il domine les corporatismes ? Voulez-vous que partout règne l'État...qui permet à chacun de savoir raisonnablement ce qu'il peut attendre des autres ?
Sachez que personne ne le voudra à votre place.
Voulez-vous qu'il n'y ait plus de famine sur la terre africaine ? Voulez-vous que, sur la terre africaine, il n'y ait plus jamais un seul enfant qui meure de faim ? Alors cherchez l'autosuffisance alimentaire. Alors développez les cultures vivrières. L'Afrique a d'abord besoin de produire pour se nourrir. Si c'est ce que vous voulez, jeunes d'Afrique, vous tenez entre vos mains l'avenir de l'Afrique...
Vous voulez lutter contre la pollution ? Vous voulez que les générations actuelles ne vivent plus au détriment des générations futures ? Vous voulez que chacun paye le véritable coût de ce qu'il consomme ? Vous voulez développer les technologies propres ? C'est à vous de le décider.
Vous voulez la paix sur le continent africain ? Vous voulez la sécurité collective ? Vous voulez le règlement pacifique des conflits ? Vous voulez mettre fin au cycle infernal de la vengeance et de la haine ? C'est à vous, mes amis africains, de le décider . Et si vous le décidez, la France sera à vos côtés, mais la France ne peut pas vouloir à la place de la jeunesse d'Afrique.
L'unité de l'Afrique rendra l'Afrique aux Africains. Vous voulez l'unité africaine ? Le voulez-vous vraiment?" Fin de citation.
Nous disions en début de ce texte: On ne peut ridiculiser mieux celui qu'on domine qu'en se transformant en son conseiller. On ne peut mieux identifier la faiblesse de celui qu'on tient qu'en venant jusque dans sa maison, sa cour pour lui dire "est-ce que tu veux vraiment être libre? Alors bats-toi contre moi!".
Peut-on convaincre un groupe d'hommes à faire le contraire de ce dont ils sont convaincus et fermement liés? Peut-on convaincre une masse d'hommes absolument dispersés et manifestement satisfaits de cette dispersion à aller vers l'unité agissante? Peut-on convaincre une foule à (re)devenir alors que chacun croit tirer ses marrons du feu quand l'individualisme bat son plein? Peut-on convaincre une masse d'hommes à engager la lutte libératrice pour ensuite réorienter l'ensemble de son espace reconquis, alors qu'elle se dit que les choses ne vont pas si mal que ça? Peut-on faire vouloir alors qu'on ne veut pas soi-même?
La question se pose toujours: Voulons-nous vraiment? La tendance générale montre que NON.
KPOGLI Komla
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